Sonic Youth
Paris [La Cité De La Musique] - mercredi 26 octobre 2005 |
Une chronique qui commence par des remerciements, c'est pas banal, mais la Cité de la Musique se doit de recueillir notre reconnaissance. Celle d'avoir pris l'heureuse intitiative de rendre hommage à John Lennon. Bien lui en a pris, car cela a eu l'heur de ramener Sonic Youth dans une salle digne de ce nom !
Deux soirées exceptionnelles programmées donc à la mémoire du Fab Four militant, et qui a eu pour effet de transformer le Parc de La Villette en point de chute pour tout amateur de rock indé en général, et de Sonic Youth en particulier. Car l'événement ici réside bien dans la venue des New Yorkais et non, soyons honnêtes, la mémoire du poète de Liverpool.
Les discussions vont bon train. On mise sur la présence ou non de Jim O'Rourke qui vient d'annoncer son départ de la formation sonique. On s'interroge sur le déroulement du concert. Va t-on assister à de longues improvisations, inspirées d'images issues de films réalisées par Yoko Ono, ou simplement à un set de la Jeunesse Sonique ? Si oui, quel répertoire ? Sur le coup de 20h15, c'est Jim O'Rourke qui fournit la première réponse.
Sans préliminaires, le futur ex-Sonic Youth engage sur une longue plage d'impro, triturant ses cordes et maltraitant ses pédales. O'Rourke se malmène, se désarticule, et de ses gesticulations jaillissent des sons désintègrés et larsens prometteurs. A leur tour apparaissent un à un Steve Shelley, Lee Ranaldo et Thurston Moore. Kim Gordon arrive alors, s'empare de sa basse et plaque sa voix sur "I Love You Golden Blue" à la beauté vénéneuse.
L'écran géant placé au-dessus de nos cinq New Yorkais a beau relayer de bien jolies images, c'est le charisme de Kim Gordon qui magnétise la salle. Regard sombre et tutu de paillettes, la muse de Moore mène la revue avec détachement et majesté.
A "The Empty Page" sur lequel Thurston Moore, l'éternel ado, s'en donne à cœur joie, succède "Pattern Recognition", premier moment fort de la soirée avec le refrain éructé par Kim et son final tout en distorsions par vagues successives. Moore en premier, Ranaldo ensuite, se font happer par les premiers rangs. Six cordes en offrande, communion solennelle, la pression monte et se fait ressentir dans la fosse !
Les espaces se confinent, les corps se compriment. "Unmade Bed" permet de relâcher quelque peu la bride, avant le délire provoqué dans la foule par le tournoiement des guitares de Ranaldo, O'Rourke, Moore et Gordon sur "Stones" et ses envolées sinueuses et délectables.
Sonic Nurse sur scène prend une dimension insoupçonnée. Sentiment encore renforcé avec "Dude Ranch Nurse" et "New Hampshire", brûlot entêtant qui attise encore un peu plus la passion des heureux présents ce soir.
Quid du Sonic Youth du 20e siècle ? ... "Schizophrenia" d'abord. Royal, grandiose, habité. "Mote" ensuite. Lee Ranaldo, mèche blanche, impose sa voix si caractéristique. Les riffs s'enchaînent, les hymnes défilent, les images se succèdent. La toile blanche reflète les visages de Lennon et Yoko Ono. Ils s'aiment s'embrassent, s'enlacent, se fondent l'un dans l'autre, se confondent. L'instant est particulier ; presqu' étrange.
Ranaldo reprend alors "Isolation", seul hommage direct au Fab Four activiste et défenseur de la Paix. La similitude des voix est évidente, et l'interprétation magnifiquement réussie. Véritable réussite comme le concert offert ce soir par Sonic Youth, qui démontre que la formation new yorkaise s'impose comme la plus intéressante depuis plus de vingt ans.
Et pour enfoncer le clou, un rappel en forme de final dantesque : "Pacific Highway Coast " avec Kim Gordon à la trompette psychotique, "Rain On Tin" aux soubresauts incendiaires, et le géniallissime "Xpressway To Your Skull".
Alliant maestria, énergie rare, classe intrinsèque et éclairs de génie, ce premier concert de Sonic Youth à la Cité de la Musique a tenu toutes ses promesses ; et s'il nourrit les regrets de certains, ce sont ceux qui n'ont pas eu le précieux sésame pour le deuxième soir, qui s'annonce déjà excitant et encore plus prometteur...
Deux soirées exceptionnelles programmées donc à la mémoire du Fab Four militant, et qui a eu pour effet de transformer le Parc de La Villette en point de chute pour tout amateur de rock indé en général, et de Sonic Youth en particulier. Car l'événement ici réside bien dans la venue des New Yorkais et non, soyons honnêtes, la mémoire du poète de Liverpool.
Les discussions vont bon train. On mise sur la présence ou non de Jim O'Rourke qui vient d'annoncer son départ de la formation sonique. On s'interroge sur le déroulement du concert. Va t-on assister à de longues improvisations, inspirées d'images issues de films réalisées par Yoko Ono, ou simplement à un set de la Jeunesse Sonique ? Si oui, quel répertoire ? Sur le coup de 20h15, c'est Jim O'Rourke qui fournit la première réponse.
Sans préliminaires, le futur ex-Sonic Youth engage sur une longue plage d'impro, triturant ses cordes et maltraitant ses pédales. O'Rourke se malmène, se désarticule, et de ses gesticulations jaillissent des sons désintègrés et larsens prometteurs. A leur tour apparaissent un à un Steve Shelley, Lee Ranaldo et Thurston Moore. Kim Gordon arrive alors, s'empare de sa basse et plaque sa voix sur "I Love You Golden Blue" à la beauté vénéneuse.
L'écran géant placé au-dessus de nos cinq New Yorkais a beau relayer de bien jolies images, c'est le charisme de Kim Gordon qui magnétise la salle. Regard sombre et tutu de paillettes, la muse de Moore mène la revue avec détachement et majesté.
A "The Empty Page" sur lequel Thurston Moore, l'éternel ado, s'en donne à cœur joie, succède "Pattern Recognition", premier moment fort de la soirée avec le refrain éructé par Kim et son final tout en distorsions par vagues successives. Moore en premier, Ranaldo ensuite, se font happer par les premiers rangs. Six cordes en offrande, communion solennelle, la pression monte et se fait ressentir dans la fosse !
Les espaces se confinent, les corps se compriment. "Unmade Bed" permet de relâcher quelque peu la bride, avant le délire provoqué dans la foule par le tournoiement des guitares de Ranaldo, O'Rourke, Moore et Gordon sur "Stones" et ses envolées sinueuses et délectables.
Sonic Nurse sur scène prend une dimension insoupçonnée. Sentiment encore renforcé avec "Dude Ranch Nurse" et "New Hampshire", brûlot entêtant qui attise encore un peu plus la passion des heureux présents ce soir.
Quid du Sonic Youth du 20e siècle ? ... "Schizophrenia" d'abord. Royal, grandiose, habité. "Mote" ensuite. Lee Ranaldo, mèche blanche, impose sa voix si caractéristique. Les riffs s'enchaînent, les hymnes défilent, les images se succèdent. La toile blanche reflète les visages de Lennon et Yoko Ono. Ils s'aiment s'embrassent, s'enlacent, se fondent l'un dans l'autre, se confondent. L'instant est particulier ; presqu' étrange.
Ranaldo reprend alors "Isolation", seul hommage direct au Fab Four activiste et défenseur de la Paix. La similitude des voix est évidente, et l'interprétation magnifiquement réussie. Véritable réussite comme le concert offert ce soir par Sonic Youth, qui démontre que la formation new yorkaise s'impose comme la plus intéressante depuis plus de vingt ans.
Et pour enfoncer le clou, un rappel en forme de final dantesque : "Pacific Highway Coast " avec Kim Gordon à la trompette psychotique, "Rain On Tin" aux soubresauts incendiaires, et le géniallissime "Xpressway To Your Skull".
Alliant maestria, énergie rare, classe intrinsèque et éclairs de génie, ce premier concert de Sonic Youth à la Cité de la Musique a tenu toutes ses promesses ; et s'il nourrit les regrets de certains, ce sont ceux qui n'ont pas eu le précieux sésame pour le deuxième soir, qui s'annonce déjà excitant et encore plus prometteur...
Excellent ! 18/20 | par Fan Thomas |
Merci à Fan_Thomas pour les photos.
Setlist :
I Love You Golden Blue
The Empty Page
Patern recoginition
Umade Bed
Stones
Schizophrenia
Dude Ranch nurse
Mote
New Hampshire
Isolation (John Lennon Cover)
---------
Pacific Cost Highway
Rain On Tin
---------
Xpressway To Your Skull
Setlist :
I Love You Golden Blue
The Empty Page
Patern recoginition
Umade Bed
Stones
Schizophrenia
Dude Ranch nurse
Mote
New Hampshire
Isolation (John Lennon Cover)
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Pacific Cost Highway
Rain On Tin
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Xpressway To Your Skull
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