Sonic Youth

Experimental Jet Set, Trash And No Star

Experimental Jet Set, Trash And No Star

 Label :     Geffen 
 Sortie :    1994 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Deux ans après le fabuleux et ultra-sonique "Dirty", Sonic Youth sort "Experimental Jet Set, Trash And No Star" au titre explicite et à la pochette interactive.
Finies les saturations à tout-va (au charme et à l'efficacité pourtant indéniables) : avec "Experimental Jet Set, Trash And No Star", Sonic Youth pèse ses sons, modère son usage des murs sonores pour affiner sa musique vers une voie plus hétéroclite, à base de rock, de punk, de larsens et d'expérimentations bruitistes, mais aussi de jazz, d'acoustique et de recherche sonore fondamentale. Du coup, les morceaux d' "EJS,TANS" sont variés dans tous les sens du terme : variations des structures, variation des sons, variations des ambiances, variations des concepts, variations des arrangements.
Du jazzy "Winner's Blues" à la mélancolie sereine au rock-émotionnel "Sweet Shine", en passant par le tube tendu et groovy "Bull In The Heather" ou le punky-expérimental "Screaming Skull", Sonic Youth assure, entre continuité et renaissance.
Du tout bon.


Parfait   17/20
par X_Shape104


 Moyenne 16.63/20 

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Posté le 19 septembre 2004 à 11 h 02

"Experimental Jet Set, Trash and No Star" est balancé entre guitares pesées à la précision, et voix tantôt précedant la musique, tantôt la soulignant. Un savant mélange, pour donner un album qui a une force musicale exceptionnelle !
Tout commence par la voix de Turston Moore posée sur la mélodie de "Winner's Blues" ; vient ensuite le haletant "Bull In The Heather", suit l'électronique "Starfield Road", puis on arrive au lancinant "Skink".
Un des morceaux cultes de ce disque, je pense à "Screaming Skull", sans commentaires, à écouter !
Le malsain "Self-Obsessed And Sexxee" enchaîne, la basse du métaphoresque "Bone" nous surprend mais laisse place à le voix de Kim Gordon accompagnée peu à peu par une montée de batterie et de guitare, qui retombe sur la voix. Le sensuel "Androgynous Mind" arrive ensuite ; et puis "Quest For The Cup" alternant entre voix provoquante et riff mémorable...

Je vous laisse juger du reste (j'en ai peut-être un peu trop dit quand même !) ; mais c'est un album à écouter d'urgence (pour ceux qui ne le connaissent pas encore), comme je pense la plupart des albums de Sonic Youth !
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 18 janvier 2005 à 10 h 56

Probablement un des quatre meilleurs albums de Sonic Youth. Les fans de la voix sensuelle de Kim Gordon (dont je suis) seront servis car on la retrouve ici sur quasiment tous les titres, au point que tous les autres membres du groupe paraissent un peu effacés.
Mais tous les morceaux sont pleins d'énergie et l'on trouve une cohérence d'ensemble dans le style "enregistré avec les micros dans une pièce et nous qui jouons dans l'autre" qui donne un effet décalé très intéressant et même poignant sur "Androgynous Mind" par exemple. "Tokyo Eye" et "Skink" sont les deux autres morceaux phares de cet album. On retiendra aussi "Starfield Road" pour son déluge cosmique de notes planantes (dont je suis aussi fan) et "Winner's Blues" pour son côté morceau pas fini ou fait avec les moyens du bord mais parfait quand même.
Parfait   17/20



Posté le 08 novembre 2005 à 22 h 52

C'est mon grand frère, le premier qui m'a prêté un jour une cassette de Sonic Youth. L'album avait un titre étrange : Experimental Jet Set, Trash and No Star. J'ai copié sa cassette sur une autre et appuyé 'Play'.

A la première écoute, je n'ai pas trop compris ce qu'il pouvait trouver de si génial dans ce quatuor new-yorkais. Je décidai tout de même de lui donner une seconde chance. A la deuxième écoute, j'ai reconnu certains sons bizarres de-ci de là, j'ai même retrouvé certaines mélodies derrière les murs de bruit. Puis est venue la troisième écoute et là, c'était déjà trop tard : j'étais devenu accro.
Pourquoi cet album tient-il autant la route ? Les titres sont variés, tous identifiables, on passe d'un morceau lo-fi acoustique, à des déluges de noise, puis à du rock apparemment plus classique, mais aux accords étrangement émouvants. Aucune des treize pistes n'est à jeter, aucune chanson n'est trop longue, ici pas de masturbation sonique, mais d'abord l'efficacité sans la facilité ! "Screaming Skull", "Bull in the heather", "Tokyo Eye", "Sweet Shine" ... autant de titres parfaits, qui restent longtemps en tête. C'est expérimental, trash, anti-commercial sans être inaccessible pour les profanes. Soulignons un Thurston en très grande forme (la preuve, il avait tellement de bonnes chansons en stock qu'il en fera en album solo le fascinant Psychic Hearts)
Et si finalement EJS,T&NS était leur dernier grand album à ce jour ?

Ce qu'est devenue ma cassette par la suite ? J'ai dû la jeter car trop usée, à force d'écoutes répétées durant mes révisions du bac...
Excellent !   18/20



Posté le 02 décembre 2005 à 20 h 54

Troisième album de Sonic Youth chez Geffen, Experimental Jet Set Trash And No Star montre le groupe sorti de sa période grunge (Goo et Dirty) et explorant de nouvelles directions. Il y a tout d'abord ce titre, qui dans mon imagination désigne les quatre membres du groupe ...
(Experimental => Lee Ranaldo ; Jet Set => Kim Gordon ; Trash => Thurston Moore ; No Star => Steve Shelley)
... bien je que me trompe peut être (et sûrement). Pour parler de la musique, cet album est certainement l'un des plus variés de Sonic Youth, avec des morceaux extrêmement différents les uns des autres, et pourtant, à la manière de Evol, on sent un son Experimental Jet Set Trash and No Star. Le groupe reprend ici des éléments de ses albums précédents en y ajoutant quelques petites nouveautés ... "Self-Obsessed And Sexxee" par exemple fait énormément penser à Dirty, avec des guitares très 'grunges' (il n'y a pas d'autre mot), mais avec une ambiance complètement différente, beaucoup plus 'lourde' (je ne sais pas si je me suis bien expliqué ...), peut être un peu plus sombre ... Experimental Jet Set Trash And No Star est en quelque sorte, avec Washing Machine, un album de transition, Sonic Youth passant d'une période que l'on pourrait qualifier de plus 'punk', plus 'rock' (les termes sont trop imprécis) à la période actuelle, beaucoup plus pop (les albums continueront malgré tout d'être différents les uns des autres, ils seront juste un peu plus calmes... ); mais pop n'a pas ici le même sens que sur, par exemple, Sister - mais je m'égare -. On sent bien les deux genres se mélanger ici, parfois plus rock ("Self-Obsessed And Sexxee", donc , mais aussi "Starfield Road"), parfois (un peu plus souvent) plus pop ("Bull In The Heather", "Doctor's Order"...) , mais toujours avec un style propre à l'album : exemple, en reprenant deux morceaux déjà cités, si "Bull In The Heather" et "Starfield Road" paraissent, écoutés individuellement, très différents, lorsqu'on les écoute ensemble sur l'album, on ne peut nier une cohérence évidente...
Le groupe place même en 'morceau caché' un collage sonore qui est peut-être un début très lointain des SYR... Les morceaux sont souvent constitués de deux ou trois parties (ou structures, si vous préférez) différentes qui sont répétées plusieurs fois avec des modifications -comme de la pop en fait, mais pas vraiment non plus- ; si, sur certains morceaux ("Self-Obsessed And Sexxee", encore une fois), ces deux parties sont sur le même thème et similaires, cela n'est pas toujours vrai et le groupe place parfois de véritables coupures de rythmes : on pense notamment à "Bone", qui commence sur une montée instrumentale infernale hurlée par Kim Gordon puis change radicalement en se transformant en une chanson beaucoup plus tranquille, où à l'excellent single "Bull In The Heather", dont le refrain est, dans une grande partie, composé uniquement de batterie... L'album s'ouvre pourtant sur un titre trompeur, "Winner's Blues", qui est certainement le morceau le plus éloigné du reste de l'album (et cependant, toujours dans le son de l'album !), avec un mixage finalement assez étrange... Si l'on me demandait un album en particulier pour découvrir Sonic Youth, je proposerai certainement celui-ci, car s'il n'est pas forcément le plus accessible de tous, il est une excellente introduction à l'univers si particulier et si varié du groupe, mais, je me répète, toujours avec son style particulier... Un très bon disque, à ne pas négliger...
Excellent !   18/20



Posté le 07 juin 2006 à 21 h 32

Ha mon premier Sonic Youth... Bah ouais j'avais 14 ans et c'était chez un pote qui maintenant n'écoute que du classique (il a même revendu ses vinyles), en tout cas je m'en rappelle bien. Calme et sympathique leur son m'avait tout de suite plus, peu de temps après j'achetais leur album avec son livret en plusieurs feuillet. A part "Bull In The Heather" je me sens incapable de citer d'autres titres, c'est bizarre... mais par contre toutes les mélodies sont gravées dans mon cerveau et la voix de Kim Gordon résonne dans ma tête, ha Kim...

Leur meilleur album à mon avis.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 14 avril 2009 à 08 h 47

Un album vraiment moyen je trouve, je ne comprends pas ce que tout le monde lui trouve.
Toutes les chansons sont très courtes et aucune n'accroche l'attention. On dirait un gros pot-pourri de toutes les chansons qui ne servaient à rien accumulées sur plusieurs années. Jamais ce disque ne nous transporte, jamais il ne vole haut. Les chansons sont réussies, certes, mais il est vraiment impossible d'en prendre une seule et de pouvoir l'écouter en boucle. Ce peut-être un disque idéal pour découvrir le groupe, mais ce n'est vraiment pas un sommet par rapport à tout ce que le groupe a pu faire d'exceptionnel avant ou après. Je le déconseille véritablement, il prendra vite la poussière sur votre étagère.
Moyen   10/20



Posté le 12 octobre 2012 à 19 h 33

Deux ans après Dirty et le double après Goo, cet album de Sonic Youth est particulier. Il pouvait surprendre ou décevoir si on avait connu le groupe que depuis peu à l'époque des nineties devenues joliment bruyantes du côté du rock. D'ailleurs, ça débute avec un apaisé "Winner's Blues" presque unplugged, Thurston Moore chantant avec une guitare pour seul instrument. Mais Sonic Youth continue de tartiner, ici en doses contrôlées, sa noise et ses dissonances sur des toasts pop malades voire des ballades lugubres et bluesy comme sur "Skunk" et "Quest For The Cup". Aussi surprenant encore Sonic Youth, dans ce disque, peut faire danser. Il manquerait juste une icône comme celle de John Travolta avec les Bee Gees. Une icône en chemise à carreaux qui se défoule et qui vomit ses hurlements ou son bouillon gastrique sur la piste, sous les stroboscopes avec "Androgynous Mind". L'expérience peut se faire aussi avec "Screaming Skull", "Waist", ou encore "In The Mind Of The Bourgeois Reader", titre rapide sous un son de guitare proche d'un hyménoptère qui veut en découdre juste après l'échauffement du saccadé "Tokyo Eye". Par ailleurs, si on a aussi le blues, le chant de Kim Gordon peut réconforter comme une fleur fanée sur "Sweet Sunshine".

Experimental Jet Set, Trash And No Star : une friandise punk pop blues bancale (dé)testée et (dés)approuvée!
Bon   15/20







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