Sonic Youth
A Thousand Leaves |
Label :
Geffen |
||||
Sorti en 1998, "A Thousand Leaves" comporte onze morceaux splendides.
En effet, Sonic Youth, c'est comme du bon vin : avec le temps, ça se bonifie, ça devient plus suave, moins âcre, moins racleur, mais tout en gardant son goût original et si unique. Ainsi, "A Thousand Leaves" est un recueil de morceaux toujours charmants, souvent géniaux, oscillant entre expérimentation légère et ingénieuse, groove jazzy ou punky, rock émouvant ou déchirant, ambiances aériennes et sinusoïdales ou tendues et rageuses, à l'efficacité et à l'ingéniosité implacables.
Bref, avec "A Thousand Leaves", Sonic Youth continue son épopée folle et unique, avec évolution et intégrité, avec ingéniosité et fraîcheur.
En effet, Sonic Youth, c'est comme du bon vin : avec le temps, ça se bonifie, ça devient plus suave, moins âcre, moins racleur, mais tout en gardant son goût original et si unique. Ainsi, "A Thousand Leaves" est un recueil de morceaux toujours charmants, souvent géniaux, oscillant entre expérimentation légère et ingénieuse, groove jazzy ou punky, rock émouvant ou déchirant, ambiances aériennes et sinusoïdales ou tendues et rageuses, à l'efficacité et à l'ingéniosité implacables.
Bref, avec "A Thousand Leaves", Sonic Youth continue son épopée folle et unique, avec évolution et intégrité, avec ingéniosité et fraîcheur.
Excellent ! 18/20 | par X_Shape104 |
Posté le 04 décembre 2005 à 16 h 55 |
Trois ans ont passé entre Washing Machine et A Thousand Leaves, et ça se sent, sans aucun doute. Sonic Youth a ici gardé la pop, mais en y ajoutant des phases expérimentales et instrumentales plus nombreuses qu'avant : après tout, A Thousand Leaves est chronologiquement situé juste après les trois premiers SYR, constitués majoritairement d'instrumentaux ... On sent bien cette influence tout le long ; d'ailleurs, dans un hors-série des Inrockuptibles de 1998 dédié à Sonic Youth, ces derniers affirment que le disque était au départ prévu pour être entièrement instrumental... L'album est aussi aussi dans son ensemble un peu plus lent que ce que le groupe a l'habitude de faire. L'album commence sur un morceau que l'on pourrait qualifier d'introduction, même s'il fait plus de 3 minutes, tant il est différent du reste de l'album ; en fait différent n'est pas vraiment le mot, on pourrait plutôt dire que le concept général de l'album est poussé à l'extrême... Et c'est à ce moment là que le disque fait le plus penser à un SYR, à tel point qu'on est à ce moment dans le droit de se demander si A Thousand Leaves n'est pas en fait le vrai SYR 4... Kim Gordon chante comme sur les SYR, libre de toute influence de la part des instruments ; d'ailleurs ces derniers sont en fait remplacés par une musique ambiante... Troublant, mais on est contredits tout de suite après avec le single, "Sunday", qui est en fait un meilleur 'résumé' de l'ensemble du disque : introduction instrumentale d'une minute, suivie par la partie chantée, alternée régulièrement par de longues envolées instrumentales pleines de larsens... Les morceaux contiennent beaucoup plus de structures différentes que les deux albums précédents, et on le constate dès le troisième morceau, "Female Mechanic Now On Duty", qui contient énormément de changements de thèmes... La perle de l'album est sans conteste le magnifique "Hoarfrost", chanté par Lee Ranaldo, encore composé de plusieurs parties, correspondant tout à fait à l'album et tout simplement parfait. Il faut noter que le groupe fait régulièrement des clins d'œil à la France dans les compositions de cet album : la première piste s'appelle "Contre Le Sexisme" (et contient une phrase française, bien qu'incorrecte, 'Contre de la sexisme'...) , et le morceau "French Tickler" contient même quelques mots de français, "Mille-Feuille", soit le titre de l'album traduit en français ; on peut d'ailleurs apercevoir cette expression sur le CD... Ce n'est pas énorme, mais bon. Pour revenir à la musique et à ce que j'ai déjà dit, dans A Thousand Leaves, plus encore que les expérimentations, ce sont les parties instrumentales qui tiennent la majorité de l'album, bien que coupées aux larsens, et en cela, Sonic Youth ne mentait pas vraiment dans les Inrocks... Toutes les pistes ou presque contiennent de longues montées en puissance, escaliers mélodiques la plupart du temps composée d'une guitare jouant un thème de plus en plus haut et de larsens très puissants en fond sonore... Ce n'est pas un hasard si le plus court morceau de l'album fait 3 minutes 52 : de nombreux morceaux durent plus de 6 minutes, "Hits of Sunshine (for Allen Ginsberg)" allant même jusqu'à 11 ! Alors, il est certain que l'addition tempos la plupart du temps plutôt lents + compositions en nombreuses parties + longs morceaux + avancées très progressives dans les morceaux peut en déranger certains par rapport aux albums précédents, même Experimental Jet Set Trash And No Star et Washing Machine, où Sonic Youth était un petit plus 'rapide' (pour faire court, car on y trouvait aussi des morceaux plus lents...), cependant si l'on passe au-dessus on trouve en A Thousand Leaves un excellent album, parfait prolongement aux trois premiers SYR (finalement, l'album aurait très bien pu être SYR 4, bien qu'un peu plus 'commercial' (est-ce ici le bon terme ? Pas vraiment, mais je n'en trouve pas d'autre) que le vrai, tranchant avec ce que Sonic Youth faisait dans le passé, mais encore une fois en gardant un lien avec les anciens disques du groupe.
Excellent ! 18/20
Posté le 15 septembre 2006 à 03 h 25 |
Sonic Youth, c'est-à-dire Kim Gordon, Thurston Moore, Lee Ranaldo et Steve Shelley, est certainement le seul groupe au monde à avoir composé un morceau en hommage à la soeur jumelle de Philip K. Dick, Jane, morte quelques jours après sa naissance et dont l'ombre n'a jamais cessé de planer sur l'œuvre de l'écrivain.
Sonic Youth, si peut-être nous faisons exception du tout dernier Rather Ripped, perd à chaque nouvel album de sa spontanéité pop pour gagner en expérimentation, ce qui n'éraille en rien la qualité hors norme de chacune de leur production. Un retour aux sources en somme, vers leurs origines, leur épisode hardcore des eighties. Cette volonté de se prêter à aucune facilité ne remet aucunement en question le fait que le quatuor new-yorkais est peut-être tout simplement le meilleur groupe de rock, une certitude pour ma part.
"Oh Alice... Alice...
Come back, he's just a kitten...
He's just a kitten"
A Thousand Leaves (1998) commence là où s'arrêta Washing Machine trois ans plus tôt, là où les paroles de "The Diamond Sea" se turent, c'est-à-dire avec l'image d'une Alice effrayée par le sourire du Chat de Chester, une Alice expulsée du miroir et prise dans une saisissante chute. Kim Gordon rappelle à présent l'enfant (cf. la pochette du disque) entre murmures apaisants et plaintes désespérées.
Ouverture baroque, "Contre Le Sexisme", est à l'image du Nearly God de Tricky, plus proche, donc, du trip-hop bristolien que des habituelles productions estampillées post-rock. La rythmique est ralentie, les riffs sont mis en boucle et l'ensemble acquiert une aspérité pesante et, par moments, métallique. Les premières secondes ne sont qu'interférences noisy, une reprise de contact après trois années de silence. La voix de Kim Gordon, survolant l'instrumental, mais comme une ombre qui s'en détache, achève de parfaire le monolithisme sombre et hypnotique de ce premier morceau.
Plus mélodique, plus enjoué, le track suivant (le single "Sunday") donne une meilleure image de la teneur globale de l'album que cette claustrophobie introductive.
A Thousand Leaves se démarque par exemple des brûlots Daydream Nation et Goo par une texture volontairement moins mainstream, mais cet album est néanmoins plus accessible que les trois EP's sortis sur SYR, ces trois espaces opératoires où Sonic Youth a pu disséquer sa propre musique à l'abri de toute problématique commerciale. Les morceaux sont structurés en plusieurs mouvements, un peu à la manière de Godspeed You ! Black Emperor, avec des passages en accélération rythmique, d'autres plus atmosphériques, plus intimistes, des plages chantées, d'autres purement instrumentales. On est ici très loin de la simple logique binaire couplet/refrain. Le groupe jouit d'une plus grande liberté et ne se limite pas dans la durée des morceaux, n'hésitant pas prolonger ses expérimentations sonores jusqu'à en faire surgir de véritables instants paroxystiques.
A Thousand Leaves aurait dû être un album entièrement instrumental, dans la lignée des trois premières références du label SYR. D'une remarquable homogénéité, prenant une véritable dimension dans sa totalité, peut-être pas parfait mais néanmoins excellent, il est l'un des très rares disques à avoir tourné en boucle dans mon lecteur CD dès la première écoute.
Sonic Youth, si peut-être nous faisons exception du tout dernier Rather Ripped, perd à chaque nouvel album de sa spontanéité pop pour gagner en expérimentation, ce qui n'éraille en rien la qualité hors norme de chacune de leur production. Un retour aux sources en somme, vers leurs origines, leur épisode hardcore des eighties. Cette volonté de se prêter à aucune facilité ne remet aucunement en question le fait que le quatuor new-yorkais est peut-être tout simplement le meilleur groupe de rock, une certitude pour ma part.
"Oh Alice... Alice...
Come back, he's just a kitten...
He's just a kitten"
A Thousand Leaves (1998) commence là où s'arrêta Washing Machine trois ans plus tôt, là où les paroles de "The Diamond Sea" se turent, c'est-à-dire avec l'image d'une Alice effrayée par le sourire du Chat de Chester, une Alice expulsée du miroir et prise dans une saisissante chute. Kim Gordon rappelle à présent l'enfant (cf. la pochette du disque) entre murmures apaisants et plaintes désespérées.
Ouverture baroque, "Contre Le Sexisme", est à l'image du Nearly God de Tricky, plus proche, donc, du trip-hop bristolien que des habituelles productions estampillées post-rock. La rythmique est ralentie, les riffs sont mis en boucle et l'ensemble acquiert une aspérité pesante et, par moments, métallique. Les premières secondes ne sont qu'interférences noisy, une reprise de contact après trois années de silence. La voix de Kim Gordon, survolant l'instrumental, mais comme une ombre qui s'en détache, achève de parfaire le monolithisme sombre et hypnotique de ce premier morceau.
Plus mélodique, plus enjoué, le track suivant (le single "Sunday") donne une meilleure image de la teneur globale de l'album que cette claustrophobie introductive.
A Thousand Leaves se démarque par exemple des brûlots Daydream Nation et Goo par une texture volontairement moins mainstream, mais cet album est néanmoins plus accessible que les trois EP's sortis sur SYR, ces trois espaces opératoires où Sonic Youth a pu disséquer sa propre musique à l'abri de toute problématique commerciale. Les morceaux sont structurés en plusieurs mouvements, un peu à la manière de Godspeed You ! Black Emperor, avec des passages en accélération rythmique, d'autres plus atmosphériques, plus intimistes, des plages chantées, d'autres purement instrumentales. On est ici très loin de la simple logique binaire couplet/refrain. Le groupe jouit d'une plus grande liberté et ne se limite pas dans la durée des morceaux, n'hésitant pas prolonger ses expérimentations sonores jusqu'à en faire surgir de véritables instants paroxystiques.
A Thousand Leaves aurait dû être un album entièrement instrumental, dans la lignée des trois premières références du label SYR. D'une remarquable homogénéité, prenant une véritable dimension dans sa totalité, peut-être pas parfait mais néanmoins excellent, il est l'un des très rares disques à avoir tourné en boucle dans mon lecteur CD dès la première écoute.
Parfait 17/20
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