Sonic Youth
Sonic Nurse |
Label :
Geffen |
||||
Qu'attendre de nouveau chez Sonic Youth ?????
Après 3-4 albums fondamentaux, une carrière quasi-exemplaire et un sérieux essoufflement depuis près de 10 ans, qu'attendre donc de nouveau de Sonic Youth ???? A vrai dire pas grand chose sinon rien. Bon, on pouvait, à la rigueur, voir un petit mieux avec Murray Street, album franchement mou du genou qui nous laissait sur notre faim notamment à cause d'une production plus que faiblarde (on aurait cru un retour de l'atroce Butch Vig aux manettes). Comparé aux désastres qu'étaient NYC Ghosts & Flowers et A Thousand Leaves, Murray Street paraissait presque bon. C'est donc avec une réelle appréhension qu'on commence Sonic Nurse et là, oh étonnement, on est agréablement surpris. Bon, si ce n'est pas du niveau de Washing Machine (dernier grand album en date de SY), ça a tendance à s'en rapprocher sérieusement.
Alors, première bonne surprise : retour de Kim Gordon au premier plan, et ce, dans des morceaux relativement calmes lui convenant parfaitement et un "I Love You Golden Blue" épatant, qui la voit se muer en Birkin.
Deuxième bonne surprise, les compositions : Plus resserrées (entre 4 et 8 minutes pas plus), plus calmes, beaucoup plus pop qu'à l'accoutumée comme s'ils osaient enfin se débarrasser de leur encombrant patronyme, n'être quasiment plus soniques et encore moins jeunes. Bref, assumer enfin leur âge.
Et enfin troisième bonne surprise : la production. Plus dépouillée, plus sèche, elle sert énormément les chansons (contrairement, par exemple, à Dirty qui n'avait de sale que le nom et était gâché par une production trop léchée, un son trop propre).
En bref, ils ont réussi, sur cet album, à trouver un équilibre qu'ils cherchaient depuis près de dix ans. Sonic Nurse c'est un peu Sister, Evol et Daydream Nation rejoués de manière plus posée, sans l'urgence. Ce n'est certes pas révolutionnaire (mais ça ne l'est plus depuis longtemps) mais c'est très très agréable, comme si on retrouvait un ami qui s'était égaré, qu'on avait perdu de vue. On se prendrait presque à espérer qu'en plus il redevienne intéressant. Vivement le prochain album qu'on en sache plus sur ce retour quasi-inespéré.
Après 3-4 albums fondamentaux, une carrière quasi-exemplaire et un sérieux essoufflement depuis près de 10 ans, qu'attendre donc de nouveau de Sonic Youth ???? A vrai dire pas grand chose sinon rien. Bon, on pouvait, à la rigueur, voir un petit mieux avec Murray Street, album franchement mou du genou qui nous laissait sur notre faim notamment à cause d'une production plus que faiblarde (on aurait cru un retour de l'atroce Butch Vig aux manettes). Comparé aux désastres qu'étaient NYC Ghosts & Flowers et A Thousand Leaves, Murray Street paraissait presque bon. C'est donc avec une réelle appréhension qu'on commence Sonic Nurse et là, oh étonnement, on est agréablement surpris. Bon, si ce n'est pas du niveau de Washing Machine (dernier grand album en date de SY), ça a tendance à s'en rapprocher sérieusement.
Alors, première bonne surprise : retour de Kim Gordon au premier plan, et ce, dans des morceaux relativement calmes lui convenant parfaitement et un "I Love You Golden Blue" épatant, qui la voit se muer en Birkin.
Deuxième bonne surprise, les compositions : Plus resserrées (entre 4 et 8 minutes pas plus), plus calmes, beaucoup plus pop qu'à l'accoutumée comme s'ils osaient enfin se débarrasser de leur encombrant patronyme, n'être quasiment plus soniques et encore moins jeunes. Bref, assumer enfin leur âge.
Et enfin troisième bonne surprise : la production. Plus dépouillée, plus sèche, elle sert énormément les chansons (contrairement, par exemple, à Dirty qui n'avait de sale que le nom et était gâché par une production trop léchée, un son trop propre).
En bref, ils ont réussi, sur cet album, à trouver un équilibre qu'ils cherchaient depuis près de dix ans. Sonic Nurse c'est un peu Sister, Evol et Daydream Nation rejoués de manière plus posée, sans l'urgence. Ce n'est certes pas révolutionnaire (mais ça ne l'est plus depuis longtemps) mais c'est très très agréable, comme si on retrouvait un ami qui s'était égaré, qu'on avait perdu de vue. On se prendrait presque à espérer qu'en plus il redevienne intéressant. Vivement le prochain album qu'on en sache plus sur ce retour quasi-inespéré.
Bon 15/20 | par Myrrhman |
Posté le 20 mai 2004 à 17 h 01 |
Ce disque s'ouvre sur un titre assez incroyable "Pattern Recognition", le meilleur du groupe depuis belle lurette, digne de figurer sur "Daydream Nation", avec Kim Gordon au chant, construction alambiquée, parties dissonantes et assez groovies . Ensuite ça se gâte !! Le groupe construit de longues pop songs complexes et... farouchement ennuyeuses. Tout est là pourtant, le son, le jeu, les idées, mais rien n'y fait on s'endort presque à l'exception de l'énergique et très "dirtiesque" "Kim Gordon And The Arthur Doyle Hand Cream" (mais ce titre etait déjà sorti sur un split single avec Erreze Erratta, il y a plus d'un an). Les morceaux sont vainement longs et se ressemblent cruellement (la palme de l'ennui revenant aux titres de Thurston Moore). Le groupe a beau essayer de compliquer les titres, ceux-ci sont finalement de facture assez classique et mélodiquement pas terribles, alors que le groupe se veut apparemment très pop. Sonic Nurse est le cul entre deux chaises, faire de la pop de vieux et rester les "grands Sonic Youth". Le résultat est raté, au moins Murray Street avait l'avantage de présenter des formats courts plus propices aux nouvelles envies du groupe. Comme d'habitude, Lee Ranaldo vient sauver les meubles avec un sublime morceau ("Paper Cut Exit") en fin de parcours (à quand l'album de Sonic Youth avec uniquement des titres de Lee Ranaldo ?). Si on devait comparer ce Sonic Nurse à la discographie passée du groupe, il serait un mauvais mélange entre A Thousand Leaves et Murray Street, le trop de morceau et les longueurs du premier avec le manque de surprise du deuxième. Dur dur d'admettre que Sonic Youth vieillit moyennement bien. A quand la retraite pour éviter la catastrophe qui devrait arriver d'ici un ou deux disques de ce genre ?
Pas terrible 9/20
Posté le 22 mai 2004 à 15 h 59 |
Lire des critiques mollassonnes sur Sonic Youth est pénible, dans le sens où peu de groupes s'en tiennent à leur ligne de conduite après plus de 20 ans de carrière. Il n'y a rien à attendre des nouveaux albums, si ce n'est le plaisir de les retrouver de plus en plus matures, raffinés et décomplexés vis-à-vis de ce qu'ils appellent la culture 'mainstream'.
Des dissonances et du bruit des débuts, il ne reste que des reliques, resservies religieusement aux fans transis. Par contre, l'approche des terrains comme le chant et l'écriture, relève beaucoup plus de la prise de risque. On ne devient pas cubiste sans savoir dessiner...
Entendre Kim Gordon chanter comme Joan Jett est beaucoup plus novateur que le pillage en règle de Gainsbourg par Blonde Redhead. Donc, je demanderais aux accros de larsen de passer leur chemin, d'attendre les sorties sur SYR, de jeter une oreille sur les impros de Moore et Ranaldo, ou encore d'écouter les Liars. Mais surtout, qu'ils arrêtent de se morfondre sur l'avenir de Sonic Youth, parce que ces derniers continuent à avancer, toujours plus loin, et laissent les suiveurs à la traîne...
Des dissonances et du bruit des débuts, il ne reste que des reliques, resservies religieusement aux fans transis. Par contre, l'approche des terrains comme le chant et l'écriture, relève beaucoup plus de la prise de risque. On ne devient pas cubiste sans savoir dessiner...
Entendre Kim Gordon chanter comme Joan Jett est beaucoup plus novateur que le pillage en règle de Gainsbourg par Blonde Redhead. Donc, je demanderais aux accros de larsen de passer leur chemin, d'attendre les sorties sur SYR, de jeter une oreille sur les impros de Moore et Ranaldo, ou encore d'écouter les Liars. Mais surtout, qu'ils arrêtent de se morfondre sur l'avenir de Sonic Youth, parce que ces derniers continuent à avancer, toujours plus loin, et laissent les suiveurs à la traîne...
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 08 juin 2004 à 17 h 19 |
Un ennui ? Une déception ? Je ne sais pas trop quoi penser de cet album monocorde et tellement 'déjà entendu' de Sonic Youth.
Est-ce ces morceaux trop longs, où les improvisations s'essoufflent rapidement pour rebondir d'une manière entendue et tellement habituelle (Stones, Dripping Dream) ? Ou la voix de Thurston Moore, qui ne cherchera jamais à se mettre en danger et s'endormira paisiblement sur ses lauriers ("Unmade Bed") ?
Heureusement Kim Gordon veille, avec de magnifique prestation ("Mariah Carey") et surtout le magnifique "Pattern Recognition" qui, s'il est de loin le meilleur morceau de l'album, fait hélas ressentir tout ce dont Sonic Youth est (était ?) capable.
Ennui et déception, encore une fois, ça commence à être fréquent avec Sonic Youth.
Je lui mettrai 10... si ça peut permettre de faire connaître les anciens morceaux.
Est-ce ces morceaux trop longs, où les improvisations s'essoufflent rapidement pour rebondir d'une manière entendue et tellement habituelle (Stones, Dripping Dream) ? Ou la voix de Thurston Moore, qui ne cherchera jamais à se mettre en danger et s'endormira paisiblement sur ses lauriers ("Unmade Bed") ?
Heureusement Kim Gordon veille, avec de magnifique prestation ("Mariah Carey") et surtout le magnifique "Pattern Recognition" qui, s'il est de loin le meilleur morceau de l'album, fait hélas ressentir tout ce dont Sonic Youth est (était ?) capable.
Ennui et déception, encore une fois, ça commence à être fréquent avec Sonic Youth.
Je lui mettrai 10... si ça peut permettre de faire connaître les anciens morceaux.
Moyen 10/20
Posté le 30 juin 2004 à 12 h 45 |
Que penser de Sonic Nurse ? Qu'on est loin de la trilogie Sister-Daydream et autre Goo, l'écrire tient de l'évidence mais la lignée est respectée et la griffe Sonic est bien là. Il suffit pour s'en convaincre d'écouter Sonic Nurse à l'aune du DVD qui vient de paraître. Quinze années pour passer de la furie et de la hargne à un relatif apaisement, on peut appeler cela le poids des ans, un manque d'originalité ou de l'essoufflement... En l'occurrence je table plus sur l'ouverture et l'accessibilité, pour ceux qui apprécient Crazy Horse, Feelies ou même Yo La Tengo, ils jetteront une oreille plus que curieuse sur cet album. Le chant dilettante de Moore produit des titres à la coolitude assurée ("Stones", "Dripping Dream", "New Hampshire", "Unmade Bed") qui déroulent tout le long. Kim Gordon y va même d'un envoûtant "I Love You Golden Blue". Les autres titres sont à l'avenant pour enfin constater que le plaisir à l'écoute de Sonic Nurse est différent (le jeu des comparaisons est vain) mais bien réel.
Dispensable à la discographie de la Jeunesse Sonique mais pas à l'année 2004.
Dispensable à la discographie de la Jeunesse Sonique mais pas à l'année 2004.
Très bon 16/20
Posté le 21 septembre 2004 à 10 h 09 |
Où s'arrêteront-ils ?
L'écoute d'une nouvelle production de Sonic Youth est toujours étrange la première fois, il faut y aller doucement, écouter et réécouter afin de bien pénétrer la musique.
Si cet album semble plus tranquille, il apparaît vite comme une pièce maîtresse tant les compositions révèlent une richesse à faire pâlir bien des compositeurs (dont je suis). Les dissonances sont toujours bien là et les voix plus posées apportent une émotion nouvelle, notamment sur le fabuleux "Stones", tout en crescendo.
Sonic Youth vieillit décidément très bien et, encore une fois, on se réjouit d'avance d'un prochain disque...
Incroyable.
L'écoute d'une nouvelle production de Sonic Youth est toujours étrange la première fois, il faut y aller doucement, écouter et réécouter afin de bien pénétrer la musique.
Si cet album semble plus tranquille, il apparaît vite comme une pièce maîtresse tant les compositions révèlent une richesse à faire pâlir bien des compositeurs (dont je suis). Les dissonances sont toujours bien là et les voix plus posées apportent une émotion nouvelle, notamment sur le fabuleux "Stones", tout en crescendo.
Sonic Youth vieillit décidément très bien et, encore une fois, on se réjouit d'avance d'un prochain disque...
Incroyable.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 16 janvier 2005 à 21 h 00 |
Hé bien, c'est bien mou tout ça ! Sonic Youth serait-il en train de vieillir enfin après un quart de siècle de bons et loyaux services ? Bizaremment, cet album ne sonne plus très rock, on n'y trouve aucune mélodie accrocheuse (comme on en trouve toujours au moins deux ou trois par album d'habitude) et même les dissonnances, marque de fabrique de Sonic Youth s'il en est, ont quasiment disparu ! Cette "nurse" là ne guérit pas grand chose !
Malgré tout, les titres restent toujours intéressants et agréables à écouter (c'est quand même du Sonic Youth !), avec "Pattern Recognition" et "I Love You Golden Blue" (et la voix de Kim Gordon...) qui sortent du lot.
Malgré tout, les titres restent toujours intéressants et agréables à écouter (c'est quand même du Sonic Youth !), avec "Pattern Recognition" et "I Love You Golden Blue" (et la voix de Kim Gordon...) qui sortent du lot.
Sympa 14/20
Posté le 01 février 2005 à 13 h 43 |
Sonic Youth... A peine un nouveau disque, et on enlève la poussière de son encyclopédie du Rock, histoire d'étaler de longues réflexions sur la position du disque par rapport aux multiples périodes du groupe et d'ajouter sa contribution à la sempiternelle rengaine : "Sonic Youth c'était pas mieux avant ?" ; ou "Ne feraient-ils pas mieux de s'arrêter ?".
C'est hélas le triste lot de ce groupe de légende : ne plus pouvoir être jugé (correctement) pour ce qu'ils font, mais à l'ombre (et non pas à la lumière) de ce qu'ils ont fait.
On reproche à Sonic Youth de ne plus faire de Sonic Youth et s'ils le faisaient, on leur reprocherait de ne pas se renouveler ! Il est certes passionnant d'écouter ce "Sonic Nurse" à l'aune de la longue carrière de la bande à Kim Gordon, mais écouter ce très beau disque en pensant à un nouveau "Sister" ou "Daydream Nation", c'est inévitablement passer à coté de ce plaisir fondamental de tout grand disque de rock : la mise du compteur à zéro.
Quant à ceux qui pensent que Sonic Youth a vendu son âme au diable ( = le commerce), considérant l'intelligence, la rigueur et la carrière de Thurston Moore, Kim Gordon, Lee Ranaldo, Steve Shelley et Jim O'Rourke, ça ne vaut pas vraiment de commentaires...
On le sentait avec les dernières tentatives (parfois malheureuses) et le rapprochement de Jim O'Rourke, Sonic Youth était intrigué par les chansons rock et pop. Ici, l'équilibre est parfait et <<Sonic Nurse>> est sidérant dans sa façon d'engloutir la pop dans le bouillonnement expérimental - certes plus apaisé - du groupe.
Avec cet album, Sonic Youth a 'simplement' voulu voir si leur conception de la musique pouvait dynamiter de l'intérieur le traditionnel format de la pop ou rock song. Le résultat pourrait se résumer dans trois superbes réussites : le terrible "Pattern Recognition", "Dude Ranch Nurse" avec cette mélodie enchanteresse, et la ballade "I Love You Golden Blue" où Kim Gordon file de sacrés frissons.
Combien de disques en 2004 ont fourni une telle sensation de liberté, de plaisir rock et d'expérimentation sans se vautrer dans la pose ou le revival opportuniste ? Très très peu.
Sonic Youth continue sur sa route accidentée, et c'est une bonne nouvelle.
C'est hélas le triste lot de ce groupe de légende : ne plus pouvoir être jugé (correctement) pour ce qu'ils font, mais à l'ombre (et non pas à la lumière) de ce qu'ils ont fait.
On reproche à Sonic Youth de ne plus faire de Sonic Youth et s'ils le faisaient, on leur reprocherait de ne pas se renouveler ! Il est certes passionnant d'écouter ce "Sonic Nurse" à l'aune de la longue carrière de la bande à Kim Gordon, mais écouter ce très beau disque en pensant à un nouveau "Sister" ou "Daydream Nation", c'est inévitablement passer à coté de ce plaisir fondamental de tout grand disque de rock : la mise du compteur à zéro.
Quant à ceux qui pensent que Sonic Youth a vendu son âme au diable ( = le commerce), considérant l'intelligence, la rigueur et la carrière de Thurston Moore, Kim Gordon, Lee Ranaldo, Steve Shelley et Jim O'Rourke, ça ne vaut pas vraiment de commentaires...
On le sentait avec les dernières tentatives (parfois malheureuses) et le rapprochement de Jim O'Rourke, Sonic Youth était intrigué par les chansons rock et pop. Ici, l'équilibre est parfait et <<Sonic Nurse>> est sidérant dans sa façon d'engloutir la pop dans le bouillonnement expérimental - certes plus apaisé - du groupe.
Avec cet album, Sonic Youth a 'simplement' voulu voir si leur conception de la musique pouvait dynamiter de l'intérieur le traditionnel format de la pop ou rock song. Le résultat pourrait se résumer dans trois superbes réussites : le terrible "Pattern Recognition", "Dude Ranch Nurse" avec cette mélodie enchanteresse, et la ballade "I Love You Golden Blue" où Kim Gordon file de sacrés frissons.
Combien de disques en 2004 ont fourni une telle sensation de liberté, de plaisir rock et d'expérimentation sans se vautrer dans la pose ou le revival opportuniste ? Très très peu.
Sonic Youth continue sur sa route accidentée, et c'est une bonne nouvelle.
Excellent ! 18/20
Posté le 29 avril 2005 à 13 h 46 |
Sonic Youth fait partie des groupes qui ne cherchent pas à recycler ce qu'ils ont fait de mieux. Sonic Youth continue, après 25 ans d'une carrière unique et exemplaire, à faire de la musique comme ils l'entendent sans chercher ni la reconnaissance (qui leur est déjà acquise), ni le succès (qui forcement en découle). Sonic Nurse n'est pas un grand disque de Sonic Youth ce qui ne l'empêche pas d'être un grand disque tout court.
Si n'importe quel groupe (débutant ou non) se pointait avec un titre comme "Pattern Recognition" ou n'importe quel autre de cet album il serait assurément désigné meilleur groupe du moment. Avec ce disque, Sonic Youth continue d'écrire son histoire. L'histoire d'un groupe qui, on le sait déjà sera un mythe éternel.
Dans un siècle nos petits-petits-petits enfants écouteront encore les Beatles, les Beach Boys et Sonic Youth !
Si n'importe quel groupe (débutant ou non) se pointait avec un titre comme "Pattern Recognition" ou n'importe quel autre de cet album il serait assurément désigné meilleur groupe du moment. Avec ce disque, Sonic Youth continue d'écrire son histoire. L'histoire d'un groupe qui, on le sait déjà sera un mythe éternel.
Dans un siècle nos petits-petits-petits enfants écouteront encore les Beatles, les Beach Boys et Sonic Youth !
Très bon 16/20
Posté le 16 octobre 2005 à 23 h 11 |
La troupe de Thurston Moore et Kim Gordon propose ici un album qui parait apaisé, contenant moins de moments rageurs ou expérimentals à l'image du petit dernier, Murray Street, mais qui n'en est pas moins énergique et vigoureux.
"Pattern recognition", chanté par Kim, semble aller dans ce sens, mélodique et accessible, mais on sombre finalement vite dans un délicieux chaos, certaines plages instrumentales s'avérant bruyantes à souhait, et dévoilant des guitares bruitistes qui n'auraient pas dépareillé sur un album comme Bad Moon Rising ou Evol.
"Unmade Bed", chanté par Thurston, garde une trame claire, la voix de celui-ci restant relativement sage, loin des excès d'un "White Kross" sur l'album Sister, par exemple.
Rebelote avec "Drippping Dream, sur lequel le chant reste posé, les guitares et la rythmique s'emballant à 2min30 de la fin dans une montée noisy typique du groupe, avant de laisser les guitares conclure seules ce morceau, de façon plus distincte, ce qui crée un contraste plaisant avec le son noisy audible juste avant.
C'est ensuite Kim qui reprend le micro, nous régalant de son chant rebelle sur "Kim Gordon And The Arthur Doyle Hand Cream", morceau enlevé, batterie galopante et guitares toutes en larsens et distorsions, bref, une cacophonie qui, s'agissant de Sonic Youth, retombe toujours sur ses pattes sans jamais sombrer dans l'ennuyeux ou le bruitisme à outrance.
"Stones" débute sur des guitares claires et mélodiques se mariant parfaitement avec la voix du sieur Moore, se durcissant quelque peu lorsque celui-ci pousse un peu plus son chant et s'accaparant les deux dernières minutes de ce morceau dans une plage instrumentale captivante.
L'alternance au niveau chant est respectée sur "Dude Ranch Nurse" mais cette fois, Kim y va de sa voix doucereuse, toujours en parfaite adéquation avec ces guitares se calant parfaitement sur le champ, se laissant guider par lui ou le guidant, c'est selon.
"New Hampshire" accélère le tempo, sortant un peu l'album de sa délicieuse torpeur, le chant de Thurston devenant plus urgent, poussant les sept cordes à cracher leur venin, à jouer plus sale, moins policé, si tant est que cet adjectif puisse correspondre à une groupe tel que Sonic Youth.
"Paper Cup Exit" adopte une structure plus lourde, plantant une ambiance sombre, presque inquiétante, et sombrant dans une échappée noise sur la fin, alors que "I Love You Golden Blue" en constitue en quelque sorte le pendant 'lumineux', Kim se montrant pour le coup très mélodique, sobre dans son chant.
C'est à son compagnon que revient l'honneur de conclure cet album sur un titre de facture somme toute assez classique , d'abord tranquille puis laissant libre cours à la fantaisie rythmique de nos new-yorkais maîtres ès bruit.
Un excellent album de plus pour le groupe ayant récemment intégré Jim O'Rourke, producteur, guitariste et donc désormais membre à part entière. Et un opus qui, s'il creuse quelque peu le coté 'propre' de Sonic Youth, ne néglige pas pour autant son coté expérimental, alliant même les deux de fort belle manière.
"Pattern recognition", chanté par Kim, semble aller dans ce sens, mélodique et accessible, mais on sombre finalement vite dans un délicieux chaos, certaines plages instrumentales s'avérant bruyantes à souhait, et dévoilant des guitares bruitistes qui n'auraient pas dépareillé sur un album comme Bad Moon Rising ou Evol.
"Unmade Bed", chanté par Thurston, garde une trame claire, la voix de celui-ci restant relativement sage, loin des excès d'un "White Kross" sur l'album Sister, par exemple.
Rebelote avec "Drippping Dream, sur lequel le chant reste posé, les guitares et la rythmique s'emballant à 2min30 de la fin dans une montée noisy typique du groupe, avant de laisser les guitares conclure seules ce morceau, de façon plus distincte, ce qui crée un contraste plaisant avec le son noisy audible juste avant.
C'est ensuite Kim qui reprend le micro, nous régalant de son chant rebelle sur "Kim Gordon And The Arthur Doyle Hand Cream", morceau enlevé, batterie galopante et guitares toutes en larsens et distorsions, bref, une cacophonie qui, s'agissant de Sonic Youth, retombe toujours sur ses pattes sans jamais sombrer dans l'ennuyeux ou le bruitisme à outrance.
"Stones" débute sur des guitares claires et mélodiques se mariant parfaitement avec la voix du sieur Moore, se durcissant quelque peu lorsque celui-ci pousse un peu plus son chant et s'accaparant les deux dernières minutes de ce morceau dans une plage instrumentale captivante.
L'alternance au niveau chant est respectée sur "Dude Ranch Nurse" mais cette fois, Kim y va de sa voix doucereuse, toujours en parfaite adéquation avec ces guitares se calant parfaitement sur le champ, se laissant guider par lui ou le guidant, c'est selon.
"New Hampshire" accélère le tempo, sortant un peu l'album de sa délicieuse torpeur, le chant de Thurston devenant plus urgent, poussant les sept cordes à cracher leur venin, à jouer plus sale, moins policé, si tant est que cet adjectif puisse correspondre à une groupe tel que Sonic Youth.
"Paper Cup Exit" adopte une structure plus lourde, plantant une ambiance sombre, presque inquiétante, et sombrant dans une échappée noise sur la fin, alors que "I Love You Golden Blue" en constitue en quelque sorte le pendant 'lumineux', Kim se montrant pour le coup très mélodique, sobre dans son chant.
C'est à son compagnon que revient l'honneur de conclure cet album sur un titre de facture somme toute assez classique , d'abord tranquille puis laissant libre cours à la fantaisie rythmique de nos new-yorkais maîtres ès bruit.
Un excellent album de plus pour le groupe ayant récemment intégré Jim O'Rourke, producteur, guitariste et donc désormais membre à part entière. Et un opus qui, s'il creuse quelque peu le coté 'propre' de Sonic Youth, ne néglige pas pour autant son coté expérimental, alliant même les deux de fort belle manière.
Parfait 17/20
Posté le 08 décembre 2005 à 21 h 25 |
Revoilà Sonic Youth, 23 ans après leur création... Sonic Youth a ici créé une suite de Murray Street, on le remarque tout de suite puisque la tranche du disque est basée sur le même modèle que ce dernier album... En fait, pas vraiment non plus : le groupe a juste conservé le côté très pop de Murray Street, mais a rétréci un peu la durée des morceaux (un peu, car la plupart des morceaux restent assez longs, passant souvent au-dessus des 5 minutes...), viré les parties instrumentales et s'est concentré sur le chant... On entend la présence de Jim O'Rourke bien plus sur cet album que sur le précédent, car le groupe a ajouté quelques bruitages électroniques à l'effet plus ou moins convaincant ici et là : c'est le cas par exemple entre chaque phrase du couplet de "Dude Ranch Nurse" (effet limité ici, même si le morceau reste l'un des meilleurs de l'album...) ou dans la magnifique introduction du 'single' (7 minutes - en fait 5 minutes dans la version courte, mais ça reste long - peut-on vraiment parler de single ?), "I Love You Golden Blue", où cet ajout prend toute son ampleur... De plus, l'ambiance du disque est extrêmement différente de Murray Street : Sonic Nurse est beaucoup plus 'nocturne' (j'ai du mal à définir autrement ce style d'atmosphère...) et, pour être honnête, ce n'est pas pour me déplaire... Le disque s'ouvre sur un riff qui ramène seize ans en arrière : et oui, c'est bien le même riff qui apparaissait dans la "Trilogy" de Daydream Nation... Et ce 'rappel' permet en fait de se rendre compte à quel point le groupe a progressé en tout ce temps, tout en restant toujours le même... Car si ce riff est le seul élément du disque qui fait directement penser à un quelconque moment de l'énorme discographie de Sonic Youth, et si le disque est assez différent de ce que l'on entendait par le passé, on se rend compte que Sonic Youth continue sur la même lignée depuis le départ... Le groupe publie ici son album le plus pop, peut-être l'un des plus accessibles, car les dissonances sont bien moins présentes que sur les autres albums... Cependant, le groupe arrive encore à transmettre des émotions dans sa musique , notamment sur les magnifiques "Dude Ranch Nurse" et "I Love You Golden Blue", tout deux chantés par Kim Gordon... Le groupe remonte le tempo qui avait bien baissé sur Murray Street, notamment sur "Pattern Recognition" ou "Kim Gordon and the Arthur Doyle Hand Cream"... Malheureusement et une fois de plus, Lee Ranaldo ne chante que très peu sur le disque, et c'est un peu dommage... Mais bon, les morceaux de Thurston Moore et Kim Gordon sont eux aussi très réussis, donc c'est juste un petit regret, pas une déception totale... Les morceaux sont ici plus classiques que sur les derniers albums du groupe, se contentant généralement d'une ou deux structures... Un album différent de ce qu'à fait Sonic Youth auparavant, mais qui n'en reste pas moins excellent ; je le trouve même meilleur que Murray Street.
Excellent ! 18/20
Posté le 14 décembre 2005 à 01 h 47 |
Hé bé les amis, quelle chute vertigineuse que la trajectoire formée par les derniers albums de Sonic Youth, trajectoire que ce Sonic Nurse n'infléchit malheureusement pas.
Certains affirment que les 'anciens' fans ne savent pas évoluer, ne savent pas s'adapter au Sonic Youth moderne et à ses nouvelles orientations. Le problème n'est pas là. Le problème, c'est que Sonic Youth a perdu son inspiration et sa spontanéité, et pond sur Sonic Nurse des chansons insignifiantes, qu'elles soient 'expérimentales' ou tirent vers quelque chose de légèrement plus classique (c'est souvent un mélange des deux). J'allais dire 'malgré tous leurs efforts', et c'est exactement ça : Sonic Youth rame, rame, rame ... Écopez plutôt les gars, ça va finir par couler !
C'est flagrant au niveau des structures, qui sont catastrophiques. On sent que les membres du groupe eux-même sont perplexes quand à la suite à donner à telle ou telle partie. Alors ils choisissent la solution la plus facile : des notes claires un peu au hasard, une montée bien artificielle avec éventuellement de la disto, puis un truc soit calme soit bordélique pour terminer, peu importe. Que c'est mou, et déjà entendu !
Mais ce déficit structurel est-il une cause, ou un effet ? On peut se poser la question, tant l'ensemble des compartiments de la musique du groupe prend l'eau. Le chant, par exemple. Ben oui, maintenant Sonic Youth chante, surtout Thurston ("Dripping Dream" : 'That's right !'... 'Rock'n'roll baby ...'). Enfin je m'exprime mal, bien sûr Sonic Youth chante, ça date pas d'hier. C'est juste que là, ça fait penser à ces vieux groupes genre Rolling Stones qui depuis 40 ans reprennent en concert leurs succès qu'ils ne peuvent plus supporter, et qu'ils massacrent en en changeant vainement et sans passion les intonations. J'ai vu Lou Reed faire ça avec "Walk On The Wild Side", on se serait cru au musée Grévin ça foutait les jetons ! Sonic Youth fait des reprises de lui-même, de bien pauvres reprises...
Dieu sait (ce n'est qu'une expression) que j'aime l'excellent batteur qu'est Steve Shelley, mais là... L'intro de "Stones" (quand on parle du loup) par exemple, m'a fait mal : 'pshi pom ! pshi pompom ! pshi pompom !' Ah bon, c'est ça Sonic Youth maintenant ?! Que peut-il faire aussi, ce malheureux Steve, faut bien qu'il se mette au niveau des guitares ! Les guitares, sainte Marie mère de dieu qui êtes aux cieux, qu'en dire ? On croirait assister au spectacle de loups se forçant à bouffer du Canigou parce qu'ils en ont marre de vivre dans la forêt sauvage, et préféreraient glander entre deux coussins à franges sur un sofa acheté en promo chez IKEA.
Les artistes ont de la chance, ils peuvent espérer vivre éternellement à travers leurs œuvres. Mais des fois, leurs œuvres meurent très nettement avant eux.
Bon, c'est pas SI catastrophique que ça. Dire qu'il n'y a pas quelques (rares) bons moments dans ce Sonic Nurse (exemple : sur "Pattern Recognition" et "Dude Ranch Nurse"), ce serait effectivement une réaction de vieux fan aigri. Je suis un 'vieux' fan, et je n'ai rien contre le principe qu'un groupe évolue jusqu'à se transformer complètement. Si Sonic Youth s'était délesté d'un peu de sa rage et de sa folie pour devenir un bon groupe d'indie-pop-rock-ce-qu'ils-veulent, j'applaudirais des deux mains. Mais comme le dit X_Elmo, ils ont 'le cul entre deux chaises', et ça marche pas. Merde, hier je roulais dans une bonne vieille Mustang décapotable aux sièges un peu déglingués, les cheveux au vent, et ce matin je m'aperçois qu'on me l'a tirée pour me filer une Punto d'occasion, et sans options en plus ! Hé-ho, ça va pas non ?!?!
Espérons que le départ de Jim O'Rourke, le '5ème Sonic Youth' (j'aurais tendance à dire 'le Sonic Youth de trop', mais on ne peut pas non plus tout lui mettre sur le dos), provoquera... quelque chose...
Tiens, je vais me réécouter la trilogie hyperstationienne en envoyant des ondes positives, sait-on jamais...
Faut pas se laisser abattre !
Certains affirment que les 'anciens' fans ne savent pas évoluer, ne savent pas s'adapter au Sonic Youth moderne et à ses nouvelles orientations. Le problème n'est pas là. Le problème, c'est que Sonic Youth a perdu son inspiration et sa spontanéité, et pond sur Sonic Nurse des chansons insignifiantes, qu'elles soient 'expérimentales' ou tirent vers quelque chose de légèrement plus classique (c'est souvent un mélange des deux). J'allais dire 'malgré tous leurs efforts', et c'est exactement ça : Sonic Youth rame, rame, rame ... Écopez plutôt les gars, ça va finir par couler !
C'est flagrant au niveau des structures, qui sont catastrophiques. On sent que les membres du groupe eux-même sont perplexes quand à la suite à donner à telle ou telle partie. Alors ils choisissent la solution la plus facile : des notes claires un peu au hasard, une montée bien artificielle avec éventuellement de la disto, puis un truc soit calme soit bordélique pour terminer, peu importe. Que c'est mou, et déjà entendu !
Mais ce déficit structurel est-il une cause, ou un effet ? On peut se poser la question, tant l'ensemble des compartiments de la musique du groupe prend l'eau. Le chant, par exemple. Ben oui, maintenant Sonic Youth chante, surtout Thurston ("Dripping Dream" : 'That's right !'... 'Rock'n'roll baby ...'). Enfin je m'exprime mal, bien sûr Sonic Youth chante, ça date pas d'hier. C'est juste que là, ça fait penser à ces vieux groupes genre Rolling Stones qui depuis 40 ans reprennent en concert leurs succès qu'ils ne peuvent plus supporter, et qu'ils massacrent en en changeant vainement et sans passion les intonations. J'ai vu Lou Reed faire ça avec "Walk On The Wild Side", on se serait cru au musée Grévin ça foutait les jetons ! Sonic Youth fait des reprises de lui-même, de bien pauvres reprises...
Dieu sait (ce n'est qu'une expression) que j'aime l'excellent batteur qu'est Steve Shelley, mais là... L'intro de "Stones" (quand on parle du loup) par exemple, m'a fait mal : 'pshi pom ! pshi pompom ! pshi pompom !' Ah bon, c'est ça Sonic Youth maintenant ?! Que peut-il faire aussi, ce malheureux Steve, faut bien qu'il se mette au niveau des guitares ! Les guitares, sainte Marie mère de dieu qui êtes aux cieux, qu'en dire ? On croirait assister au spectacle de loups se forçant à bouffer du Canigou parce qu'ils en ont marre de vivre dans la forêt sauvage, et préféreraient glander entre deux coussins à franges sur un sofa acheté en promo chez IKEA.
Les artistes ont de la chance, ils peuvent espérer vivre éternellement à travers leurs œuvres. Mais des fois, leurs œuvres meurent très nettement avant eux.
Bon, c'est pas SI catastrophique que ça. Dire qu'il n'y a pas quelques (rares) bons moments dans ce Sonic Nurse (exemple : sur "Pattern Recognition" et "Dude Ranch Nurse"), ce serait effectivement une réaction de vieux fan aigri. Je suis un 'vieux' fan, et je n'ai rien contre le principe qu'un groupe évolue jusqu'à se transformer complètement. Si Sonic Youth s'était délesté d'un peu de sa rage et de sa folie pour devenir un bon groupe d'indie-pop-rock-ce-qu'ils-veulent, j'applaudirais des deux mains. Mais comme le dit X_Elmo, ils ont 'le cul entre deux chaises', et ça marche pas. Merde, hier je roulais dans une bonne vieille Mustang décapotable aux sièges un peu déglingués, les cheveux au vent, et ce matin je m'aperçois qu'on me l'a tirée pour me filer une Punto d'occasion, et sans options en plus ! Hé-ho, ça va pas non ?!?!
Espérons que le départ de Jim O'Rourke, le '5ème Sonic Youth' (j'aurais tendance à dire 'le Sonic Youth de trop', mais on ne peut pas non plus tout lui mettre sur le dos), provoquera... quelque chose...
Tiens, je vais me réécouter la trilogie hyperstationienne en envoyant des ondes positives, sait-on jamais...
Faut pas se laisser abattre !
Pas terrible 9/20
Posté le 18 décembre 2005 à 22 h 51 |
Ainsi donc il est aujourd'hui de bon ton de descendre Sonic Nurse. Trop mou, trop pop, pas assez Sonic et plus du tout Youth. Sans dec' quand je lis certaines chroniques ça me ferait presque flipper, heureusement que je connais bien l'album sinon ça donnerait presque envie d'acheter le dernier Franz Ferdinand à la place -humour- (cf la comparaison avec les Stones, faudrait pas pousser le bouchon Maurice, mais bon chacun reste libre de ses opinions). A se demander quand même si on a bien écouté le même album.
Sonic Nurse est à mon humble avis de la même facture (excellente) que Murray Street : il en reprend les principaux points forts, une aisance mélodique assez irrésistible (cf "New Hampshire" ou "Stones"), des compos parfaitement structurées ("Pattern Recognition"), et une production qui met en valeur leur musique (et en premier lieu les guitares) comme jamais.
En privilégiant les formats courts et en accentuant l'aspect mélodique des titres Sonic Nurse creuse un peu plus le sillon de l'album précédent, et lui confère de fait un caractère particulièrement accessible qui semble déclencher l'ire de certains ayatollahs du larsen. Ce jugement me semble d'autant plus regrettable que, ce faisant, Sonic Nurse ne cède à aucune compromission artistique. Point de facilités ici, pas de single tapageur ni de grosses guitares promptes à effrayer le bourgeois, et encore moins de rythmiques faussement viriles : non, le venin de Sonic Nurse est bien plus insidieux, impalpable et donc efficace, l'infirmière me semblant ici capable de fait de charmer le novice en lui administrant une potion addictive dont il ne se relèvera qu'après avoir digéré une bonne partie de la discographie de ce groupe immense.
Sonic Nurse est à mon humble avis de la même facture (excellente) que Murray Street : il en reprend les principaux points forts, une aisance mélodique assez irrésistible (cf "New Hampshire" ou "Stones"), des compos parfaitement structurées ("Pattern Recognition"), et une production qui met en valeur leur musique (et en premier lieu les guitares) comme jamais.
En privilégiant les formats courts et en accentuant l'aspect mélodique des titres Sonic Nurse creuse un peu plus le sillon de l'album précédent, et lui confère de fait un caractère particulièrement accessible qui semble déclencher l'ire de certains ayatollahs du larsen. Ce jugement me semble d'autant plus regrettable que, ce faisant, Sonic Nurse ne cède à aucune compromission artistique. Point de facilités ici, pas de single tapageur ni de grosses guitares promptes à effrayer le bourgeois, et encore moins de rythmiques faussement viriles : non, le venin de Sonic Nurse est bien plus insidieux, impalpable et donc efficace, l'infirmière me semblant ici capable de fait de charmer le novice en lui administrant une potion addictive dont il ne se relèvera qu'après avoir digéré une bonne partie de la discographie de ce groupe immense.
Excellent ! 18/20
Posté le 11 janvier 2007 à 20 h 21 |
C'est vraiment de plus en plus agaçant d'entendre toujours les mêmes rengaines sur les groupes phares et 'underground' qui passent à la postérité. 'Sonic Youth c'était mieux avant gnagnagna...', 'Leurs albums ne sont plus essentiellement composés de larsens, c'est nul...', 'Ça ne vaut pas Daydream Nation...'. Mais bordel, au contraire : heureusement que les artistes évoluent d'une oeuvre à une autre. S'ils se contentaient de nous resservir toujours la même soupe, il y aurait du souci à se faire sur leur intégrité artistique. Seuls les usurpateurs commerciaux tablent sur les mêmes schémas afin d'être sûrs de vendre leurs produits.
Ici, on parle d'un groupe qui a révolutionné la musique rock des années 80 et 90 et qui continue à le faire. A leur manière, pas besoin de personne, rien à foutre des pseudos fans qui aimeraient que le groupe revienne en arrière. Le résultat ne plait pas à tout le monde ? Ce n'est pas ça l'important. L'essentiel, c'est d'avoir voulu composer une oeuvre honnête, humble avec son cœur et sans aucun canevas préétabli...
Après chacun est en droit d'aimer ou pas le résultat. Surtout que pour un groupe barré comme Sonic Youth, les sentiments éprouvés à l'écoute d'un album diffèrent d'une personne à l'autre. Par contre, on ne peut vraiment pas reprocher au groupe son manque d'intégrité artistique. Le groupe a cette fois voulu produire un album très calme, mélodique, posé, limite pop? OK, pas de problème, c'était leur état d'esprit du moment. Il faut replacer l'album dans son contexte et à la limite le comparer aux autres albums pop sortis ces dernières années. Et là, tout de suite face aux grands groupes de pop anglaise des années 2000 (Placebo, Muse...), on sent le poids de l'expérience, du feeling et la différence est nette et fera sûrement changer d'avis un paquet de détracteurs sur l'aspect 'facile' de Sonic nurse et des autres derniers albums du groupe.
Voilà pour le sermon. J'ai choisi cet album pour faire mon schtroumpf à lunettes, car c'est justement mon préféré du groupe depuis très longtemps. Depuis Washing Machine sûr et peut être même depuis Dirty. Et que vois-je ? C'est l'album qui à la plus basse note !! C'est trop injuste comme dirait l'autre...
Cet album est calme et posé donc. La production suit la ligne directrice des morceaux et se fait discrète et feutrée mais très percutante. Presque dépourvus des effets stridents et autres dissonances présents sur les premières galettes du groupe, les morceaux n'en restent pas moins complexes et chargés en émotions viscérales. "Pattern Recognition" et "Kim Gordon & The Arthur Doyle Hand Cream", tous deux chantés par Kim Gordon, restent des morceaux très puissants et entraînants. Le groupe n'avait pas si bien commencé un album depuis Washing Machine.
Thurston Moore par contre est le 'responsable' des morceaux pop décriés. "Unmade Bed", "New Hampshire", "Dripping Dream" sont tous des morceaux très mélodiques où la voix se fait plus posée et calme que jamais. Une vraie bouffée d'oxygène. La perle dans le style est vraiment 'Stones' : intro crescendo et à tiroirs, guitares plus puissantes pour les refrains, break génial plus énervé et retour à la mélodie de l'intro. Une véritable pépite à la fois simple dans sa mélodie et très complexe dans sa structure et dans l'enchaînement des diverses parties qui la composent.
Sinon, Lee Ranaldo livre une nouvelle fois, avec "Paper Cup Exit", un morceau absolument parfait dont il a le secret. Aussi indescriptible qu'indispensable.
Le véritable trésor de cet album est sans hésitation "I Love You Golden Blue", chanté une nouvelle fois par Kim Gordon. Et là, les détracteurs de cet album ne pourront pas dire le contraire : ce morceau est un des meilleurs écrits par Sonic Youth depuis le début de leur carrière. On devine facilement à l'intro, que ce morceau est issu d'une séance d'improvisation chère au groupe. Une mélodie toute simple en ressort, aérienne et tripante. Puis vient le chant de Kim Gordon, calqué sur la voix sussurrée de Jane Birkin (on connaît l'admiration du groupe pour la chanteuse et son pygmalion). Le mélange des notes égrainées par les guitares et de cette voix touchante et fragile donne une ambiance de plénitude et d'apaisement des plus agréables.
L'album se clôt sur un dernier morceau de Thurston Moore, "Peace Attack". Batterie martiale, mélodie simple dans le style des autres morceaux de l'album et chant tout en retenue pour mettre un point d'honneur à ce disque.
Voilà, Sonic youth n'a certes rien révolutionné avec cet album, mais ils écrivent tout de même une très belle page de l'histoire de la musique. Un album que j'apprécie plus pour ses qualités enivrantes et apaisantes totalement subjectives et affectives que pour toute autre raison d'ordre musicale ou technique. Parfois, il vaut mieux se laisser aller plutôt que de se poser trop de questions et, surtout, éviter de trop regarder en arrière. Et, puisque cette chronique vise à redorer le blason de Sonic Nurse et qu'elle est totalement subjective, la note le sera aussi : ça se sera donc le maximum.
Ici, on parle d'un groupe qui a révolutionné la musique rock des années 80 et 90 et qui continue à le faire. A leur manière, pas besoin de personne, rien à foutre des pseudos fans qui aimeraient que le groupe revienne en arrière. Le résultat ne plait pas à tout le monde ? Ce n'est pas ça l'important. L'essentiel, c'est d'avoir voulu composer une oeuvre honnête, humble avec son cœur et sans aucun canevas préétabli...
Après chacun est en droit d'aimer ou pas le résultat. Surtout que pour un groupe barré comme Sonic Youth, les sentiments éprouvés à l'écoute d'un album diffèrent d'une personne à l'autre. Par contre, on ne peut vraiment pas reprocher au groupe son manque d'intégrité artistique. Le groupe a cette fois voulu produire un album très calme, mélodique, posé, limite pop? OK, pas de problème, c'était leur état d'esprit du moment. Il faut replacer l'album dans son contexte et à la limite le comparer aux autres albums pop sortis ces dernières années. Et là, tout de suite face aux grands groupes de pop anglaise des années 2000 (Placebo, Muse...), on sent le poids de l'expérience, du feeling et la différence est nette et fera sûrement changer d'avis un paquet de détracteurs sur l'aspect 'facile' de Sonic nurse et des autres derniers albums du groupe.
Voilà pour le sermon. J'ai choisi cet album pour faire mon schtroumpf à lunettes, car c'est justement mon préféré du groupe depuis très longtemps. Depuis Washing Machine sûr et peut être même depuis Dirty. Et que vois-je ? C'est l'album qui à la plus basse note !! C'est trop injuste comme dirait l'autre...
Cet album est calme et posé donc. La production suit la ligne directrice des morceaux et se fait discrète et feutrée mais très percutante. Presque dépourvus des effets stridents et autres dissonances présents sur les premières galettes du groupe, les morceaux n'en restent pas moins complexes et chargés en émotions viscérales. "Pattern Recognition" et "Kim Gordon & The Arthur Doyle Hand Cream", tous deux chantés par Kim Gordon, restent des morceaux très puissants et entraînants. Le groupe n'avait pas si bien commencé un album depuis Washing Machine.
Thurston Moore par contre est le 'responsable' des morceaux pop décriés. "Unmade Bed", "New Hampshire", "Dripping Dream" sont tous des morceaux très mélodiques où la voix se fait plus posée et calme que jamais. Une vraie bouffée d'oxygène. La perle dans le style est vraiment 'Stones' : intro crescendo et à tiroirs, guitares plus puissantes pour les refrains, break génial plus énervé et retour à la mélodie de l'intro. Une véritable pépite à la fois simple dans sa mélodie et très complexe dans sa structure et dans l'enchaînement des diverses parties qui la composent.
Sinon, Lee Ranaldo livre une nouvelle fois, avec "Paper Cup Exit", un morceau absolument parfait dont il a le secret. Aussi indescriptible qu'indispensable.
Le véritable trésor de cet album est sans hésitation "I Love You Golden Blue", chanté une nouvelle fois par Kim Gordon. Et là, les détracteurs de cet album ne pourront pas dire le contraire : ce morceau est un des meilleurs écrits par Sonic Youth depuis le début de leur carrière. On devine facilement à l'intro, que ce morceau est issu d'une séance d'improvisation chère au groupe. Une mélodie toute simple en ressort, aérienne et tripante. Puis vient le chant de Kim Gordon, calqué sur la voix sussurrée de Jane Birkin (on connaît l'admiration du groupe pour la chanteuse et son pygmalion). Le mélange des notes égrainées par les guitares et de cette voix touchante et fragile donne une ambiance de plénitude et d'apaisement des plus agréables.
L'album se clôt sur un dernier morceau de Thurston Moore, "Peace Attack". Batterie martiale, mélodie simple dans le style des autres morceaux de l'album et chant tout en retenue pour mettre un point d'honneur à ce disque.
Voilà, Sonic youth n'a certes rien révolutionné avec cet album, mais ils écrivent tout de même une très belle page de l'histoire de la musique. Un album que j'apprécie plus pour ses qualités enivrantes et apaisantes totalement subjectives et affectives que pour toute autre raison d'ordre musicale ou technique. Parfois, il vaut mieux se laisser aller plutôt que de se poser trop de questions et, surtout, éviter de trop regarder en arrière. Et, puisque cette chronique vise à redorer le blason de Sonic Nurse et qu'elle est totalement subjective, la note le sera aussi : ça se sera donc le maximum.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 27 septembre 2007 à 07 h 21 |
Cet album, quand je l'ai acheté, j'ai eu un peu peur de ce qui m'attendait car c'est le premier album "pop" de Sonic Youth que j'achetais, eh bien je peux affirmer que ce fut un claque, j'ai été surpris comme jamais auparavant je n'avais été surpris. Surpris dans le bon sens des énormes morceaux tout au long de cet album, c'est là que je me rends compte que le groupe, en 25 années de carrière a toujours fait de très bons albums. En plus de ça, je croyais cet album expérimental, il n'en est rien. C'est tout simplement un disque que l'on ne peut écouter en l'interrompant tellement on est plongé dans la profondeur de cet album qui touche au cœur. L'excellence de ce CD m'a paru impossible. Et pourtant... je ne pensais pas que seize ans après le grand Daydream Nation, Sonic Youth continuerait à enchanter son public avec un tout autre style c'est sûr, mais il enchante incontestablement son public. Ce groupe était, est et sera toujours le groupe le plus parfait de l'histoire du rock (ce n'est que mon humble avis). De leur premier mini-album au nom éponyme à Rather Ripped, le groupe n'est jamais tombé dans la tentation du commercial là où Nirvana (Ce devait certainement être dû à un manque de maturité) avait chuté en 1991 bien malgré eux malheureusement... Nirvana aurait pu être aussi ultime que Sonic Youth (ils l'étaient) mais le destin en a décidé autrement. Je ne vais pas commencer à dériver de sujet et de groupe car, ici, nous parlons de Sonic Youth. Le groupe a, comme auparavant sur Washing Machine, repassé son style et ça ne leur fait pas faux pas. Le groupe a su s'adapter à tous les styles en vogue (le grunge au début des 90's, l'underground dans les 80's, et maintenant la pop dans les 2000) et c'est à ça qu'on doit se baser pour fixer le vrai talent d'un groupe. La belle carrière de ce groupe se complète parfaitement par cet album, peut être pas intemporel car il n'est pas assez vieux pour ça mais disons déjà incontournable (le terme me paraît un poil moins fort qu'intemporel).
Sonic Nurse commence par "Pattern Recognition"; titre très correct qui nous plonge directement dans l'album avec le riff de guitare d'introduction excellent et la voix de Kim qui convient parfaitement à ce morceau. Déjà vieux les Sonic Youth (Kim : 51 ans, Thurston : 46 ans) mais pas gâteux pour autant et même pleins de rage et de jeunesse, le groupe s'impose dans une pop dominée par Muse et autres Placebo (groupes n'ayant aucun mérite car aucun album correct peut être mise à part l'album éponyme de Placebo sortit en 1996) dans ces années 2000. L'expérience du groupe fait qu'il domine tous les autres groupes exerçant dans la pop. Quoi qu'il en soit, Sonic Youth est un groupe incontournable.
Sonic Nurse commence par "Pattern Recognition"; titre très correct qui nous plonge directement dans l'album avec le riff de guitare d'introduction excellent et la voix de Kim qui convient parfaitement à ce morceau. Déjà vieux les Sonic Youth (Kim : 51 ans, Thurston : 46 ans) mais pas gâteux pour autant et même pleins de rage et de jeunesse, le groupe s'impose dans une pop dominée par Muse et autres Placebo (groupes n'ayant aucun mérite car aucun album correct peut être mise à part l'album éponyme de Placebo sortit en 1996) dans ces années 2000. L'expérience du groupe fait qu'il domine tous les autres groupes exerçant dans la pop. Quoi qu'il en soit, Sonic Youth est un groupe incontournable.
Exceptionnel ! ! 19/20
En ligne
215 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages