Melvins
Bullhead |
Label :
Boner |
||||
Ce Bullhead (qui désigne le réservoir d'un préservatif...) est un album pilier des Melvins. Une oeuvre d'extrapolation de leur propre musique qui se restreignait jusque là à des exécutions soniques ou des riffs massifs tous dépourvus de sens.
Premier constat : moins de titres. Est-ce un EP ? Non, le disque est paradoxalement plus long. Tout d'abord "Boris", titre obstiné de plus de 8 minutes dans lequel le trio hypnotise par un riff d'une tonne. Auraient-ils inventés le psychédélisme heavy ? "Ligature" ne fait que nous interroger d'avantages, toujours aussi obstiné, même si "Anaconda" remet au goût du jour la recette des précédents, plus soigné...
Le disque est donc accès sur la répétition de thème (chose auparavant peu courante), sauf lorsque arrivent les gros coups de poing. Soit "It's Shoved", classique rock'n'roll de l'album dont Kurt Cobain pompera honteusement la ligne de basse pour son "Milk It", et le non moins classique "Zodiac" commençant pour une fois sur les chapeaux de roue et finissant en Melvins pure-style. On retrouve ensuite davantage la ligne directrice de l'exercice avec "If I Had An Exorcism", bien vicieux. Nous faisant croire à ce même genre de bourrade après une introduction brumeuse, il se change en une sorte de vilain Pixies avec sa note qui n'en finit plus. Nouveau et étrange, pas plus mal.
Finalement, le riff 'Deep Purple' qui donne le coup d'envoi de "Cow" laissera à Crover le soin de finir la galette par une master class. Tout ça rien que pour nous...
Une linéarité jamais entendue chez le groupe est ici engagée pour une efficacité finalement décuplée. Laissez-vous contaminer par ce disque mais sortez couverts quand même !
Premier constat : moins de titres. Est-ce un EP ? Non, le disque est paradoxalement plus long. Tout d'abord "Boris", titre obstiné de plus de 8 minutes dans lequel le trio hypnotise par un riff d'une tonne. Auraient-ils inventés le psychédélisme heavy ? "Ligature" ne fait que nous interroger d'avantages, toujours aussi obstiné, même si "Anaconda" remet au goût du jour la recette des précédents, plus soigné...
Le disque est donc accès sur la répétition de thème (chose auparavant peu courante), sauf lorsque arrivent les gros coups de poing. Soit "It's Shoved", classique rock'n'roll de l'album dont Kurt Cobain pompera honteusement la ligne de basse pour son "Milk It", et le non moins classique "Zodiac" commençant pour une fois sur les chapeaux de roue et finissant en Melvins pure-style. On retrouve ensuite davantage la ligne directrice de l'exercice avec "If I Had An Exorcism", bien vicieux. Nous faisant croire à ce même genre de bourrade après une introduction brumeuse, il se change en une sorte de vilain Pixies avec sa note qui n'en finit plus. Nouveau et étrange, pas plus mal.
Finalement, le riff 'Deep Purple' qui donne le coup d'envoi de "Cow" laissera à Crover le soin de finir la galette par une master class. Tout ça rien que pour nous...
Une linéarité jamais entendue chez le groupe est ici engagée pour une efficacité finalement décuplée. Laissez-vous contaminer par ce disque mais sortez couverts quand même !
Excellent ! 18/20 | par X_YoB |
Posté le 20 janvier 2006 à 10 h 27 |
'Les Melvins sont nés pour faire chier les fans'.
Les Melvins sont nés pour faire chier la musique aurait on pu ajouter. Si leur son est reconnaissable entre mille, leurs private jokes le sont aussi. On se perd facilement devant un disque des Melvins, simples d'esprits que nous sommes face à tant de néant. On a beau les adorer, les chérir, il y a des moments où il nous prend quand même l'envie d'aller tailler un bonnet d'âne au ciseau dans la chevelure de Buzz-O. Mais ce Bullhead n'est pas à proprement parler un disque de cet acabit. Les vraies bonnes chansons sont là, les paroles, la crasse, l'envie de headbanguer à tout va. On est dans la cave avec eux, les freaks, cherchant notre chemin dans la fosse en prenant des coups dans la figure. On est dominé et on est heureux. "Anaconda" est un bijou, un chef d'oeuvre de la chanson melvinienne, guitares saturées et vibrantes, rythmes de batterie fabuleux, voix de Buzz-O chamanique et malveillante. "Boris" avec son riff d'une lourdeur implacable nous tourne la tête, on pleure de notre propre désarroi (jetez vos disques de Madonna par la fenêtre !). "It's Shoved" est un véritable tube: construit à la manière d'une chanson Pixies (batterie métronomique, basse mélodique, interventions de guitares lapidaires) elle remplit les coeurs d'un bonheur fou !
Buzz atteint des sommets tout au long du LP, cynique et jouissif.
Dale est égal à lui même, son talent lui permet de clore les hostilités tout seul ("Cow"). Deux chansons sont un peu en dessous du niveau des autres mais la musique des Melvins est avant tout une histoire d'amour, on leur pardonne tout.
Pas le meilleur de leur travail (allez plutôt voir du coté dHoudini, Stoner Witch, Hostile Ambient Takeover ou encore Ozma) mais assurément un vrai régal comme tant d'autres de leurs albums.
Les Melvins sont nés pour faire chier la musique aurait on pu ajouter. Si leur son est reconnaissable entre mille, leurs private jokes le sont aussi. On se perd facilement devant un disque des Melvins, simples d'esprits que nous sommes face à tant de néant. On a beau les adorer, les chérir, il y a des moments où il nous prend quand même l'envie d'aller tailler un bonnet d'âne au ciseau dans la chevelure de Buzz-O. Mais ce Bullhead n'est pas à proprement parler un disque de cet acabit. Les vraies bonnes chansons sont là, les paroles, la crasse, l'envie de headbanguer à tout va. On est dans la cave avec eux, les freaks, cherchant notre chemin dans la fosse en prenant des coups dans la figure. On est dominé et on est heureux. "Anaconda" est un bijou, un chef d'oeuvre de la chanson melvinienne, guitares saturées et vibrantes, rythmes de batterie fabuleux, voix de Buzz-O chamanique et malveillante. "Boris" avec son riff d'une lourdeur implacable nous tourne la tête, on pleure de notre propre désarroi (jetez vos disques de Madonna par la fenêtre !). "It's Shoved" est un véritable tube: construit à la manière d'une chanson Pixies (batterie métronomique, basse mélodique, interventions de guitares lapidaires) elle remplit les coeurs d'un bonheur fou !
Buzz atteint des sommets tout au long du LP, cynique et jouissif.
Dale est égal à lui même, son talent lui permet de clore les hostilités tout seul ("Cow"). Deux chansons sont un peu en dessous du niveau des autres mais la musique des Melvins est avant tout une histoire d'amour, on leur pardonne tout.
Pas le meilleur de leur travail (allez plutôt voir du coté dHoudini, Stoner Witch, Hostile Ambient Takeover ou encore Ozma) mais assurément un vrai régal comme tant d'autres de leurs albums.
Très bon 16/20
Posté le 28 janvier 2023 à 14 h 31 |
Avec ce nouvel opus, les Melvins clôturent ce que je me permet d'appeler leur trilogie de béton : du lourd béton gris, celui qui macule le mur humides des caves. Les trois de Washington poursuive sur la même voie thématique en aiguisant le style, poursuivant leur lente mutation. Les morceaux se structurent de manière plus conventionnelle mais sans perdre en essence, moulant plus de formes à ce marasme punk. Les hostilités s'ouvrent sur "Boris", la quintessence du melvinisme, tellement doom, aux riffs imparables. Huit minutes de pure tube sludge. La torrent de décibels se poursuit sur "Anaconda" où Buzzo beugle comme un rageux avant de tendre la corde sur "Ligature", prête à craquer.
L'album, charnière, incarne la mémoire du passé, un instantané de l'instant et les prémisses du futur. Le plus stoner du trio à ce jour, tel ce "If I Had An Exorcism", dégoulinant, qui s'échoue presque en drone ou "Your Blessened", incandescent, sur lequel ils prennent de la hauteur et flottent dans le désert spatial. La galette poursuis la mission débutée sur son prédécesseur et ouvre les portes au grunge naissant (et l'arrivée d'un certain "Houdini") avec "It's Shoved". La basse de Tori Black groove sur ce titre post-hardcore, mais résolument alternatif et rock'n'roll.
Pour claquer définitivement leur premier chef-d'oeuvre, ils nous achèvent (déjà !) sur le heavy et urgent "Zodiac" et le furieux rodéo "Cow" dont l'outro en solo de batterie de 2 minutes, bien lourd, nous drague avec un de leur plus beaux atouts : le feeling de Crover, comme un déhanché d'une vieille pute. Ah ! Les salauds...
L'album, charnière, incarne la mémoire du passé, un instantané de l'instant et les prémisses du futur. Le plus stoner du trio à ce jour, tel ce "If I Had An Exorcism", dégoulinant, qui s'échoue presque en drone ou "Your Blessened", incandescent, sur lequel ils prennent de la hauteur et flottent dans le désert spatial. La galette poursuis la mission débutée sur son prédécesseur et ouvre les portes au grunge naissant (et l'arrivée d'un certain "Houdini") avec "It's Shoved". La basse de Tori Black groove sur ce titre post-hardcore, mais résolument alternatif et rock'n'roll.
Pour claquer définitivement leur premier chef-d'oeuvre, ils nous achèvent (déjà !) sur le heavy et urgent "Zodiac" et le furieux rodéo "Cow" dont l'outro en solo de batterie de 2 minutes, bien lourd, nous drague avec un de leur plus beaux atouts : le feeling de Crover, comme un déhanché d'une vieille pute. Ah ! Les salauds...
Excellent ! 18/20
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