Melvins

Gluey Porch Treatments

Gluey Porch Treatments

 Label :     Alchemy 
 Sortie :    1987 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Gluey Porch Treatments est le premier méfait notable des Melvins avec Matt Lukin, futur Mudhoney, à la basse.

Aprés le plus dispensable 10 Songs, on imagine le sourire au lévre sur la tronche du quidam moyen amateur de rock tombant sur cette galette. En effet, ici le son ne ressemble à rien de connu.
Le disque s'ouvre sur un "Eye Flys" assez tétanisant. Une bréche s'ouvre, béante. Se succédent ensuite bon nombre de morceaux entre speedcore métronomique et heavy constipé.
Les Melvins se forgent ici leur son, à grands coups de riffs ultra-rapides et de grondements lancinants à vous faire oublier l'existence de sons clairs. Imaginez Slayer en train de s'accoupler avec Black Sabbath englués, et Black Flag époque My War sur un champs de paquerettes.
Enfin ... il serait vain de tenter de mettre des étiquettes sur leurs agissements sonores. On peut aisement imaginer les trois gosses la bave aux lévres dans leur cave, en train de balancer leur son heavy. Mmmh, je ne sais dire si heavy est le mot qui correspond le mieux ici. On pourrait dire Melvins, ouais Melvins.
J'ai pas trouvé mieux, du moins ...


Très bon   16/20
par Mighty moon


 Moyenne 15.50/20 

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Posté le 22 septembre 2022 à 14 h 36

Attention, moment important dans l'histoire du son lourd. Ces trois kids de Washington amateurs de punk hardcore se mettent à jouer de plus en plus lentement. Sûrement pour faire chier. Ce sont des braves gamins mais foutre le brin, c'est quand même marrant. Alors en cachette, on ramène un pot de slime dans le dos de la maîtresse et on le fait dégouliner dans le pupitre et on le regarde s'infiltrer lentement, pataud, en gloussant.Ce slime, c'est la guitare de King Buzzo : elle est ronde, crue, collante, lourde, abrasive. Et comme un slime, ça rebondit, sa prend la forme que l'on veut sans jamais tout à fait se laisser dompter, mais on peut improviser et, surtout, s'amuser. La batterie poisseuse de Dale Crover, c'était la petite étincelle pour que l'allumette sente le souffre. Brûler des trucs, c'est marrant aussi tiens. C'est chaud, vivant et ça part vite dans tous les sens. Ces mecs auraient pu devenir les Beastie Boys, par passion pour Black Sabbath ou Jimi Hendrix, ils sont devenus les Melvins.

Quand Black Flag invente le concept du sludge, sans faire exprès, ils ne pouvaient pas s'imaginer que ces petits malins allaient pousser le concept toujours plus loin. Qu'ils allaient garder la structure du (post-)punk, juste garder des sections de musique, des plans, mais sans s'ennuyer à en faire des morceaux compliqués. Qu'ils allaient inventé le son d'un trou noir, cette étoile en fusion qui finit par s'effondrer sur elle-même. Que les rues puantes, les sons rouillés, les caves de répét' humides, les odeurs de bois moisi allaient s'agglomérer en un point infiniment dense et lourd. A l'image de ce titre d'introduction, "Eye Flys", sludge, drone, ambiant, plombé (impossible que Khanate n'ait pas entendu ce morceau).

Influencé par le doom, le post-punk, l'hardcore, ponctué de solos grincents, d'atmosphères noires et blanches, aux inombrables nuances de gris, de structures torturées, de chants à l'emporte-pièce, les Melvins affirment l'existence d'un genre nouveau-né et y mettent dors et déjà une patte très personnelle, sans jamais y revenir, influençant tellement de gamins, de Seattle entre autre. On est pas là pour rigoler mais qu'est-ce qu'on se marre !
Bon   15/20







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