Melvins
Stoner Witch |
Label :
Atlantic |
||||
Pouvait-on soupçonner une suite pareille au colossal Houdini ? Stoner Witch se place un cran au dessus de son prédécesseur. On est embarqué pendant la durée du disque dans un trip violent possédant la force de déplacer les montagnes. Les trois cinglés cognent comme des marteaux pilons déréglés, projettent toute la tonicité de leurs muscles dans cette valse de baguettes jetées dans les fûts avec une rage déterminée, de hurlements inhumains de dieux de la guerre en colère, de cordes martyrisées au parfum d'apocalypse, désirant nous déchirer en deux, longitudinalement en partant du sommet de notre occiput. Une découpe chirurgicale soignée. Les titres s'enchaînent à la vitesse de l'éclair, nous foudroient sans ménagement. "Sweet Willy Rollbar", est ce chien enragé qui court le village, prêt à mordre sans pitié, claquant ses crocs sur les mollets imprudents, "Goose Freight Train" est cette oie qui dandine de la croupe, marchant nonchalamment sur le chemin poussiéreux de Melvins City. Les voix sont possédées, construisant à elles seules un climat inquiétant, noir, terrible, presque sadique. "Roadbull" fait sortir le taureau de son champ, celui-ci ayant démoli à grands coups de cornes la clôture qui le maintenait captif. "At The Stake", fait monter à la tension un étage supplémentaire, lente, posée, nous décérébrant calmement. Dale Crover martèle sa batterie comme envoûté par un mal venu d'ailleurs ; basse et guitare grognent ensemble, construisant toute deux cet univers sonore mal éclairé, masqué par ces paquets grossiers de fumée. Et à nouveau ces voix de sorcières des forêts, en pleine concoction d'un breuvage, mortel, si quiconque y trempe les lèvres. "Magic Pig Detective" est un joyeux noise incompréhensible laissant à l'auditeur patient l'occasion d'écouter un des plus beaux titres si celui-ci a résisté à ces remparts de son déroutants. Comme en pleine forêt vierge, on taillade les feuillages drus à coups de machette aiguisée, on se fraye un passage dans cet univers forestier chaotique pour atteindre la clairière et découvrir finalement ce que l'on cherchait. Une musique qui vrille les tympans, rapide comme le vent, écrasante. Cette musique n'est plus de ce monde, nous sommes ailleurs, perdus. Les Melvins nous ont conduit par la main, jusqu'à cette percée dans les grands arbres. On ne peut que rester hébétés et attentifs face à un tel génie manipulateur. "Shevil" est lente à souhait, le voyage est complet. Les guitares s'envolent, se lovent autour de nos corps meurtris, nous emmènent toujours un peu plus loin, nous sommes captés, captivés, faire machine arrière est impossible. Après un "June Bug" qui nous ressort de l'état semi comateux ou nous nous trouvions, "Lividity" peut nous emmener à nouveau dans cet au-delà musical. Une basse redondante, une ambiance sépulcrale, des voix sortant des tombes moisies par l'humidité, des senteurs de compost formé de la décomposition des feuilles tapissant le sol. Cet album des Melvins a tout. Il est rare d'entendre un disque aussi bien fini, calculé, millimétré, nous faisant basculer dans un monde que seul un art maîtrisé à la perfection peut nous faire connaître. Un album qui ravive la foi dans la musique rock immédiatement. Et votre dévoué chroniqueur de lever les bras au ciel, de galoper en vociférant sans honte et à tue-tête : 'Je crois ! Je crois !'
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Oneair |
Posté le 08 août 2006 à 22 h 01 |
Il est des albums qui vous marquent profondément et vous font percevoir différemment la musique voire votre vie même !
Aux côtés des Tago Mago (Can), Closer (Joy Division), Saucerful Of Secrets (Pink Floyd) pour ne citer que les plus classiques, je n'ai pas peur de ranger ce Stoner Witch.
Blasphème, me direz-vous ! Et pourtant seule la date de cet album, 1994, pourrait le priver encore du statut de grand cru ! Ce n'est qu'une question d'années et de chroniques à venir, j'espère.
Plongeons-nous dans cette musique ciselée sur mesure !
Une intro avec une batterie puissante et un son de guitare distordu démarre le disque.
Le morceau suivant "Queen" a un son lourd et alterne les moments énervés et calmes ; une chanson assez lente dans sa progression.
"Sweet Willy Rollbar" où un chien débute la chanson est plus rapide et est assez courte : 1 minute 30 de puissance condensée !
"Revolve" est un petit bijou dans son genre, taillé avec précision ! Le morceau est très travaillé avec ses variations de rythme à la guitare et à la batterie.
On enchaîne avec un morceau bluesy de la meilleure facture qui contraste mais ne dissone pas avec le reste. Une voix langoureuse et une batterie tout en finesse me font comparer ce morceau à un chat déambulant une nuit de pleine lune !
Le début de "Goose Freight Train" enfonce des clous avec sa batterie tellurique et sa voix rageuse.
La fin fait très militaire avec son sifflement et ses roulements de batterie tels des pas cadencés.
Nous voici dans le coeur de ce maelström avec ce "At The Stake" lancinant et mélodique. Une progression lente sous-tend cette chanson prête à exploser. Les cymbales ne cessent de tinter tout au long de ces 8 minutes de lenteur et de moiteur. Le point d'orgue de cet album.
"Magic Pig Detective" commence avec 3 minutes 30 d'impro et d'expérimentation à la guitare pour se terminer de la meilleure façon : un riff assez rapide et toujours aussi heavy !
"June Bug" qui est court et rapide débute avec un dialogue basse/batterie où vient se greffer une guitare tantôt mélodieuse tantôt brouillonne du meilleur effet !
Place à "Lividity", 9 minutes où l'on perd totalement ses repères. Une basse hypnotique et retenue vous emmène dans des territoires insoupçonnés. C'est un morceau d'ambiance idéal pour voyager sans bouger.
"Shevil" clôt l'album et vous maintient dans ce monde inconnu où il n'y a ni repère ni terre à l'horizon !
Seule une petite voix susurrée vous ramène quelque peu sur le rivage (terrestre) et vous berce inlassablement dans cet état léthargique et embrumé. C'est un magnifique morceau de dépaysement et parfait pour refermer ce disque.
Vous l'aurez compris Stoner Witch est un album où il n'y a pas de déchets, où les morceaux 'violents' alternent merveilleusement bien avec les morceaux oniriques et planants.
Comme le disait si bien Buzz Osborne, le chanteur : 'nous voulions un groupe qui soit à la fois extrêmement rapide, mais aussi le plus lent possible...'
C'est vrai qu'à l'écoute de cet album on est frappé par son côté puissant, rapide et par sa retenue lente à souhait.
Que celui qui ne connaît pas ce disque mais qui ne jure que par Nirvana (Buzz a d'ailleurs appris la guitare à K.Cobain) et autres consorts de Seattle écoute cette galette de heavy-grunge !
Qui a osé dire que les meilleures confitures se faisaient dans de vieux pots ?
Pour finir, je rejoindrais Oneair (chroniqueur du disque sur ce site) en proclamant aussi à mon tour : 'Je crois ! Je crois !'
Aux côtés des Tago Mago (Can), Closer (Joy Division), Saucerful Of Secrets (Pink Floyd) pour ne citer que les plus classiques, je n'ai pas peur de ranger ce Stoner Witch.
Blasphème, me direz-vous ! Et pourtant seule la date de cet album, 1994, pourrait le priver encore du statut de grand cru ! Ce n'est qu'une question d'années et de chroniques à venir, j'espère.
Plongeons-nous dans cette musique ciselée sur mesure !
Une intro avec une batterie puissante et un son de guitare distordu démarre le disque.
Le morceau suivant "Queen" a un son lourd et alterne les moments énervés et calmes ; une chanson assez lente dans sa progression.
"Sweet Willy Rollbar" où un chien débute la chanson est plus rapide et est assez courte : 1 minute 30 de puissance condensée !
"Revolve" est un petit bijou dans son genre, taillé avec précision ! Le morceau est très travaillé avec ses variations de rythme à la guitare et à la batterie.
On enchaîne avec un morceau bluesy de la meilleure facture qui contraste mais ne dissone pas avec le reste. Une voix langoureuse et une batterie tout en finesse me font comparer ce morceau à un chat déambulant une nuit de pleine lune !
Le début de "Goose Freight Train" enfonce des clous avec sa batterie tellurique et sa voix rageuse.
La fin fait très militaire avec son sifflement et ses roulements de batterie tels des pas cadencés.
Nous voici dans le coeur de ce maelström avec ce "At The Stake" lancinant et mélodique. Une progression lente sous-tend cette chanson prête à exploser. Les cymbales ne cessent de tinter tout au long de ces 8 minutes de lenteur et de moiteur. Le point d'orgue de cet album.
"Magic Pig Detective" commence avec 3 minutes 30 d'impro et d'expérimentation à la guitare pour se terminer de la meilleure façon : un riff assez rapide et toujours aussi heavy !
"June Bug" qui est court et rapide débute avec un dialogue basse/batterie où vient se greffer une guitare tantôt mélodieuse tantôt brouillonne du meilleur effet !
Place à "Lividity", 9 minutes où l'on perd totalement ses repères. Une basse hypnotique et retenue vous emmène dans des territoires insoupçonnés. C'est un morceau d'ambiance idéal pour voyager sans bouger.
"Shevil" clôt l'album et vous maintient dans ce monde inconnu où il n'y a ni repère ni terre à l'horizon !
Seule une petite voix susurrée vous ramène quelque peu sur le rivage (terrestre) et vous berce inlassablement dans cet état léthargique et embrumé. C'est un magnifique morceau de dépaysement et parfait pour refermer ce disque.
Vous l'aurez compris Stoner Witch est un album où il n'y a pas de déchets, où les morceaux 'violents' alternent merveilleusement bien avec les morceaux oniriques et planants.
Comme le disait si bien Buzz Osborne, le chanteur : 'nous voulions un groupe qui soit à la fois extrêmement rapide, mais aussi le plus lent possible...'
C'est vrai qu'à l'écoute de cet album on est frappé par son côté puissant, rapide et par sa retenue lente à souhait.
Que celui qui ne connaît pas ce disque mais qui ne jure que par Nirvana (Buzz a d'ailleurs appris la guitare à K.Cobain) et autres consorts de Seattle écoute cette galette de heavy-grunge !
Qui a osé dire que les meilleures confitures se faisaient dans de vieux pots ?
Pour finir, je rejoindrais Oneair (chroniqueur du disque sur ce site) en proclamant aussi à mon tour : 'Je crois ! Je crois !'
Excellent ! 18/20
Posté le 13 juillet 2010 à 21 h 04 |
Il y a bien longtemps que je n'ai pas critiqué un disque... C'est la raison pour laquelle je m'exécute de ce pas, et pour marquer mon grand retour (non ne riez pas dans le fond !) j'ai choisi ni plus ni moins que l'un des meilleurs albums d'un groupe culte, les Melvins (toutes proportions gardées bien sur). Oui car ne faisons pas durer le suspens plus longtemps, cet album est tout simplement excellent. Voila le mot est dit, lâché tel un cheveu sur la soupe du rock des années 90. Alors bien sur vient le moment de mettre l'objet sacré sur la platine et de se laisser porter au travers de ce long voyage. Mais ce dernier ne sera pas sans encombre. La première partie du disque est rapide, virulente, King Buzzo n'y va pas de main morte (le bougre). Les amoureux d'Houdini y trouveront leur compte. Les riffs sont denses et on en redemande. Puis l'on se laisse surprendre, l'ambiance devient plus calme presque hypnotique. Le calme avant la tempête ? On se laisse bercer, le bout du tunnel est proche mais se n'est pas la délivrance mais le chaos qui vous guette! "June Bug" et sa ligne de basse aussi simple qu'efficace vous ramène à la vie est vous n'êtes pas beau à voir ! Enfin le disque s'achève sur "Lividity" et c'est un peu l'état dans lequel je me trouve en finissant l'écoute de ce monstre hurlant qu'est Stoner Witch.
Disque lourd et rapide à la fois, il fait office de référence dans le rock des années 90.
Les Melvins en ont encore sous la pédale (de fuzz) est tant mieux...
A bon entendeur bonsoir !
Disque lourd et rapide à la fois, il fait office de référence dans le rock des années 90.
Les Melvins en ont encore sous la pédale (de fuzz) est tant mieux...
A bon entendeur bonsoir !
Excellent ! 18/20
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