Melvins

Hostile Ambient Takeover

Hostile Ambient Takeover

 Label :     Ipecac 
 Sortie :    mardi 16 avril 2002 
 Format :  Album / CD   

En 2002, les Melvins pouvaient-ils encore nous surprendre, nous flinguer avec un disque sorti d'outre-tombe ?

La réponse est cinglante et sans concession.
Aprés le prophétique Lysol, les essentiels Houdini et Stoner Witch et la surprenante Trilogie, les Melvins nous pondent un bijou d'éclectisme et d'ouverture musicale, combinés avec leur puissance sonore instantanément reconnaissable.
Cela commence trés trés fort sur "Black Stooges", une intro de batterie de Dale Crover façon charcutier du village. Le ton est donné, âmes sensibles et femmes enceintes s'abstenir !
Et ça ne s'arrage pas par la suite : les cinglés nous retournent l'estomac avec un "Dr Geek" à la sauce speed-psyché. Pendant tout le disque vont se superposer chocs sonores, riffs massifs, breaks de batteries fracassants, expérimentations délurées en tout genre.
La piéce centrale de l'album est le hargneux "Brain Center at Whipples" ou l'accélération finale provoque une soudaine montée d'adrénaline et une énorme envie de faire un trou dans le mur.
Il se conclut sur l'éprouvant "Anti-Vermin Seed", qui nous laisse totalement vidé, rampant sur le sol dans l'impossiblité de faire quoi que ce soit pendant une heure ou deux. Glourk.
Les Melvins dominent, écrasent, tentent et transforment l'essai. Encore une fois. Vraiment énorme.

Au bout de quelques écoutes on se met à venerer ce truc rond de plastique qui nous transcende tant. H.A.T est réellement le disque d'un retour en force des Melvins, qui les coupent de la merde uniforme ambiante. Les Melvins sont peut-étre le passé, le présent et le futur du rock. Mais ça tout le monde s'en fout. Tant mieux.
A noter, la production de l'album a été assurée par le trés déglingué Masami Akita.


Exceptionnel ! !   19/20
par Mighty moon


  Album écoutable ici : https://melvinsofficial.bandcamp.com/album/hostile-ambient-takeover


 Moyenne 19.00/20 

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Posté le 02 février 2006 à 10 h 48

Les Melvins ont une vingtaine d'années de carrière derrière eux. Ils ont traversés les époques et les modes sans que jamais leur foi ne soit ébranlée. Hardcore, grunge, néo métal, revival rock, les Melvins restent fidèles à leurs idéaux, à leur son.
Mais que peut-on bien attendre d'un album des Melvins à l'heure où on se partage les restes de Kurt Cobain ? Où le rock saturé à l'extrême n'amuse plus personne ?
Question pertinente s'il en est d'autant que la discographie des Melvins comporte des hauts (très hauts) et des bas (très bas), les condamnant sans doute à être plongés dans une éternelle confidentialité. "Alors tant pis pour les Melvins" serait-on tenté de dire.

Cependant, il s'est passé quelque chose au pays des freaks, là sur ce disque, il y a eu comme un petit miracle...

50 minutes, des larmes de bonheur (n'ayons pas peur des mots) à l'écoute de ce petit bijou qu'est Hostile Ambient Takeover. Enfin on retrouve ce groupe qu'on aime tant, la rage, la lourdeur, la folie, le noise, l'experiment... tout y est !
Le groupe étale moins sa confiture que par auparavant, il évite certaines longueurs rasantes et les crétineries récurrentes qui viennent parfois gâcher l'ensemble. Etre indé ne veut pas forcément dire sombrer dans le grand n'importe quoi, voila une leçon qui semble avoir été retenue (après 20 ans quand même !) par la bande à Buzz-O. Ces derniers jouent ici un métal menaçant et torturé digne du meilleur de leurs productions antérieures ("Black Stooges"), baissent la saturation pour un morceau punk vivifiant où Buzz se montre désarmant de maîtrise ("Dr Geek"), et surprennent enfin avec un morceau long et psychédélique entrecoupé d'un chorus electro new-wave ("Fool, The Medding Idiot"). Puis l'intro du disque est rejouée annonçant la seconde partie de l'oeuvre, moins évidente mais tout aussi fascinante. "Brain Center At Whipples" nous rappelle Tool, intro violente, puis un amalgame complexe basse- guitare-batterie, avant de conclure sur une accélération au riff très heavy (Melvins quoi, Melvins...).
Arrive le dernier morceau, étrange, attirant, s'étirant sur de longues minutes. Plusieurs mouvements, sans changer d'ambiance dans la musique: une phase batterie- basse, une phase sons électroniques, une phase larsen etc... La voix de Buzz déboule enfin surgie de nulle part pour nous déclamer quelque vers sombres. Et on comprend alors. La mélancolie nous gagne (fait assez rare chez les Melvins pour être noté), jamais les Melvins n'avait réussi avec tant de maestria à obtenir la catharsis par le son.
On ne peut qu'applaudir.

"Les Melvins sont vivants" avait marqué Cobain dans son journal. Quand un génie parle du génie...
Exceptionnel ! !   19/20







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