Koudlam

Avec une "Ouverture" pareille, symbiose parfaite entre Wendy Carlos & une rave des 90's, Koudlam donne le ton, cet album aura le cul entre deux chaises. C'est dit.

On se retrouve balloté, oscillant entre le kick saturé de "Negative Creep" (aucun lien) et la mélancolie synthétique ("Benidorm Dream" (Ville d'Espagne dans laquelle Koudlam a enregistré ce disque ou "Tycoon Of Love"), la transe ou même un son tout droit sorti d'un caisson de basse exhibé dans le coffre d'une R12 tunée. J'imagine bien que cette accumulation fait peur, rebute, alors que bizarrement, c'est tout sauf putassier-cliché-tout ce que vous voulez.

Ce Benidorm Dream est tellement incongru, tellement surprenant d'un titre à l'autre qu'il en devient obsédant, les ambiances mutent littéralement au fil des morceaux, comme si chacun nous présentait un nouvel aspect d'une seule & même personne, une sorte de Rashomon musical, histoire de faire une comparaison pompeuse. Qui pourrait s'attendre à trouver un titre comme "Garden" ou "The Magnicient Bukkake (1756-1785)" sur le même disque ? Le plus fort, c'est que ce Benidorm Dream n'a en rien l'air d'une compilation disparate, bien au contraire il s'agirait plutôt d'un tout presque fascinant, même quand il ose s'inspirer de compositeurs français comme Vladimir Cosma, Eric Serra ou François de Roubaix ("The Chinese Gig"), il s'en dégage une magie certaine, transcendé lors de la conclusion mystique "Nostalgia", véritable symphonie de l'ère numérique.
Le point central de cet album, car il y en a bien un, c'est la voix de Koudlam. Qu'elle soit autotunée, grave, douce, vocodée, elle irradie chacun des titres, leur conférant une identité propre, et laissant sur le côté les relents putassiers que pourraient avoir certains. La meilleure manière de s'en convaincre, c'est bien sûr de l'écouter, & me dites plus que ça vous parle pas ce genre de musique, je sais bien que vous écoutez Rihanna en lousedé. Vous êtes bien plus ouverts que vous ne voulez le laisser croire.