Depeche Mode
Songs Of Faith And Devotion |
Label :
Mute |
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Songs Of Faith And Devotion est certainement l'album le plus rock de Depeche Mode. Et il constitue encore un pied de nez à l'industrie du disque : au moment où de nombreux groupes commencent à ajouter des touches électro à leurs compositions, Depeche Mode met en avant guitares électriques et batterie. Pour la première fois d'une longue série, Depeche Mode s'affirme comme étant un des seuls groupes de masse à savoir produire une musique en marge des courants musicaux du moment.
Ces choses étant dites, on peut maintenant aborder la qualité des chansons : elle est exceptionnelle.
Une batterie lourde et un riff de guitare agressif sont tout de suite mis au service de la voix possédée de Gahan, qui hurle sa foi de chanteur sous substances : "I Feel You" entraîne le disque sur des chemins majestueux, jamais empruntés par le quatuor.
"Walking In My Shoes" est une grande leçon de pop, où la notion de refrain prend toute sa dimension. Le groove est incroyable, et la guitare de Gore, lumineuse, soutient merveilleusement le chant engagé de son compère héroïnomane.
"Condemnation" est un gospel, carrément, et on sent que Gahan y crache ses tripes comme s'il était lui même le maudit accusé.
"Mercy In You" fait une nouvelle fois la part belle à la guitare de Gore, diabolique, et à des synthés au son puissant et lourd.
Une grande religiosité se dégage en revanche de la douceur de "Judas" : le premier morceau chanté par Gore est tout simplement beau.
"In Your Room", grandiose, est encore aujourd'hui l'un des meilleurs morceaux de Depeche Mode : son climat moite et malsain est inoubliable, et Wilder s'y révèle comme étant un batteur particulèrement inspiré.
"Get Right With Me" est le seul point lumineux de l'album, porté par les choeurs des deux chanteuses Hildia Cambell et Samantha Smith. Puis vient "Rush", morceau urgent et torturé, dont le pont dub est tout simplement insoutenable de pesanteur.
"One Caress", second morceau chanté par Martin Gore, est une nouvelle réussite : il parvient à nous émouvoir en utilisant uniquement des cordes, sans que cela ne sombre dans la guimauve. Sacré tour de force !
Enfin les claviers surpuissants de "Higher Love", véritable morceau épique de six minutes (et qui ouvrait d'ailleurs la tournée Devotionnal), referment Songs Of Faith And Devotion sur une note purement machinique...
La parenthèse rock semble donc se refermer, mais elle est en fait le signe d'une première ouverture musicale, qui ne fera que se confirmer dans les albums suivants.
Ces choses étant dites, on peut maintenant aborder la qualité des chansons : elle est exceptionnelle.
Une batterie lourde et un riff de guitare agressif sont tout de suite mis au service de la voix possédée de Gahan, qui hurle sa foi de chanteur sous substances : "I Feel You" entraîne le disque sur des chemins majestueux, jamais empruntés par le quatuor.
"Walking In My Shoes" est une grande leçon de pop, où la notion de refrain prend toute sa dimension. Le groove est incroyable, et la guitare de Gore, lumineuse, soutient merveilleusement le chant engagé de son compère héroïnomane.
"Condemnation" est un gospel, carrément, et on sent que Gahan y crache ses tripes comme s'il était lui même le maudit accusé.
"Mercy In You" fait une nouvelle fois la part belle à la guitare de Gore, diabolique, et à des synthés au son puissant et lourd.
Une grande religiosité se dégage en revanche de la douceur de "Judas" : le premier morceau chanté par Gore est tout simplement beau.
"In Your Room", grandiose, est encore aujourd'hui l'un des meilleurs morceaux de Depeche Mode : son climat moite et malsain est inoubliable, et Wilder s'y révèle comme étant un batteur particulèrement inspiré.
"Get Right With Me" est le seul point lumineux de l'album, porté par les choeurs des deux chanteuses Hildia Cambell et Samantha Smith. Puis vient "Rush", morceau urgent et torturé, dont le pont dub est tout simplement insoutenable de pesanteur.
"One Caress", second morceau chanté par Martin Gore, est une nouvelle réussite : il parvient à nous émouvoir en utilisant uniquement des cordes, sans que cela ne sombre dans la guimauve. Sacré tour de force !
Enfin les claviers surpuissants de "Higher Love", véritable morceau épique de six minutes (et qui ouvrait d'ailleurs la tournée Devotionnal), referment Songs Of Faith And Devotion sur une note purement machinique...
La parenthèse rock semble donc se refermer, mais elle est en fait le signe d'une première ouverture musicale, qui ne fera que se confirmer dans les albums suivants.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Jekyll |
Posté le 21 juin 2005 à 18 h 59 |
Songs Of Faith And Devotion est un album très rock, en comparaison avec les autres oeuvres de ce groupe, qui est malgré un titre tellement long et repoussant, il faut l'admettre, quelquechose de remarquable de par sa réalisation de grande qualité et par ses morceaux aux rythmiques entrainantes et aux mélodies agréables.
Tout commence sur un "I Feel You"( repris et massacré par Placebo), avec une guitare très répétitive mais qui, sera sûrement le morceau le plus retenu par nous, les amateurs de Musiques, si nous ne l'avons pas encore écouté.
Ensuite, arrivent "Walkin In My Shoes" et "Condemnation", qui apaisent et ralentissent le rythme pour laisser place à de simples mélodies, qui font plus affaire de meubles que de reèlles et exellentes performances.
"Mercy In You" relève le niveau et reste en mémoire pour son rythme particulier et pour la mélancolie qu'il exprime.
Le suivant, "Judas", est tout de même similaire aux deuxième et troisième pour sa qualité, ce qui n'en fait pas un mauvais morceau.
Puis, réel soulagement, on fait place au magnifique "In Your Room", chef d'oeuvre de mélancolie et tout simplement génial.
Et "Get Right With Me" est pour moi un morceau de transition qui avait pourtant un bon début, et un fond vocal féminin agréable, mais semble passer à côter de l'objectif.
"Rush"réveille, et se place très haut grâce à sa mélodie envoûtante, démoniaque et par son rythme superbe aux alternations d'intensité géniales, pour moi le meilleur morceau de l'album.
Enfin arrrivent "One Caress" et "Higher Love", pas réellement superbes mais qui achèvent bien l'album avec ce très bon dernier morceau très efficace.
En finalité c'est un très bon album avec quand même plusieurs morceaux perfectibles et ennuyants. Qui ne sera pas la meilleure pièce de l'oeuvre de Depeche Mode, même pour quelqu'un qui adhère aux sonorités Depeche Mode.
Tout commence sur un "I Feel You"( repris et massacré par Placebo), avec une guitare très répétitive mais qui, sera sûrement le morceau le plus retenu par nous, les amateurs de Musiques, si nous ne l'avons pas encore écouté.
Ensuite, arrivent "Walkin In My Shoes" et "Condemnation", qui apaisent et ralentissent le rythme pour laisser place à de simples mélodies, qui font plus affaire de meubles que de reèlles et exellentes performances.
"Mercy In You" relève le niveau et reste en mémoire pour son rythme particulier et pour la mélancolie qu'il exprime.
Le suivant, "Judas", est tout de même similaire aux deuxième et troisième pour sa qualité, ce qui n'en fait pas un mauvais morceau.
Puis, réel soulagement, on fait place au magnifique "In Your Room", chef d'oeuvre de mélancolie et tout simplement génial.
Et "Get Right With Me" est pour moi un morceau de transition qui avait pourtant un bon début, et un fond vocal féminin agréable, mais semble passer à côter de l'objectif.
"Rush"réveille, et se place très haut grâce à sa mélodie envoûtante, démoniaque et par son rythme superbe aux alternations d'intensité géniales, pour moi le meilleur morceau de l'album.
Enfin arrrivent "One Caress" et "Higher Love", pas réellement superbes mais qui achèvent bien l'album avec ce très bon dernier morceau très efficace.
En finalité c'est un très bon album avec quand même plusieurs morceaux perfectibles et ennuyants. Qui ne sera pas la meilleure pièce de l'oeuvre de Depeche Mode, même pour quelqu'un qui adhère aux sonorités Depeche Mode.
Très bon 16/20
Posté le 19 juillet 2005 à 14 h 00 |
Voici donc l'objet tant decrié par les puristes de Depeche Mode !!!
Evidemment ce qu'ils pourront reprocher à cet album, c'est son virage amorcé vers une musique plus rock avec une dominante de guitares ("I Feel You") ; mais très honnêtement, on ne s'en plaindra pas, tant le résultat est excellent.
Ce disque transpire, il sent la poussière, il est noir et encore une fois c'est la combinaison du génie créateur de Gore qui fusionne avec la magnifique décadence de Gahan pour nous donner des "Walking In My Shoes", "Condemnation"et des "Rush" d'anthologie, en passant par un extraordinaire et génial "In Your Room" qui restera parmi les meilleurs titres du groupe.
Y'a pas à chier, là où d'autres ont artistiquement échoué (U2), ou balbutié (The Cure) à la même periode, Depeche Mode s'en sort haut la main mais au prix de la dépendance de Gahan pour les drogues dures et de l'avenir du groupe; heureusement depuis l'eau a coulé sous les ponts et Depeche Mode nous propose toujours des compositions de choix ... et ça c'est rock n' roll !!
Evidemment ce qu'ils pourront reprocher à cet album, c'est son virage amorcé vers une musique plus rock avec une dominante de guitares ("I Feel You") ; mais très honnêtement, on ne s'en plaindra pas, tant le résultat est excellent.
Ce disque transpire, il sent la poussière, il est noir et encore une fois c'est la combinaison du génie créateur de Gore qui fusionne avec la magnifique décadence de Gahan pour nous donner des "Walking In My Shoes", "Condemnation"et des "Rush" d'anthologie, en passant par un extraordinaire et génial "In Your Room" qui restera parmi les meilleurs titres du groupe.
Y'a pas à chier, là où d'autres ont artistiquement échoué (U2), ou balbutié (The Cure) à la même periode, Depeche Mode s'en sort haut la main mais au prix de la dépendance de Gahan pour les drogues dures et de l'avenir du groupe; heureusement depuis l'eau a coulé sous les ponts et Depeche Mode nous propose toujours des compositions de choix ... et ça c'est rock n' roll !!
Excellent ! 18/20
Posté le 08 février 2006 à 21 h 30 |
Ayant découvert l'album sur le tard, par une folie 'post-concert', je me demandais ce que ça allait donner, après avoir lu les réactions positives qu'il a suscitées.
Et je dois dire que c'est un délicat moment qui fait passé de la mélancolie, à la nostalgie, et par un état de plaisir intense et magnifique.
Dès lors que j'ai retiré le cellophane du disque, il n'a pas quitté ma platine.
Le premier morceau, "I Feel You", porté par une rythmique furieusement sensuelle (et une vidéo éclatante d'intensité), nous donne l'envie irrésistible de se déhancher et de scander les paroles avec la même fougue que Dave Gahan.
"Walking In My Shoes" est douce et profonde, avec cette entité qu'est la voix de Gahan dans toute sa splendeur, et les choeurs assurés par Martin Gore ne font que renforcer la puissance du morceau.
"Condemnation" est une jolie chanson à tendance gospel, où la voix est plaintive, suppliante, comme si elle attendait sa "condamnation".
Les autres titres de l'album, dont "In Your Room", qui fait partie des pivots, s'assombrissent et donne une autre dimension plus dramatique.
"One Caress" est le titre chanté uniquement par Martin Gore, et sa voix, bien différente de celle de Dave Gahan, plus limpide, libère un souffle de lyrisme et de beauté éthérée sur les 10 pistes qui constituent ce Songs Of Faith And Devotion, qui décidément, n'a pas fini de donné foi à des fans et à les rendre dévots.
Une valeur sûre dans la discographie de Depeche Mode...
Et je dois dire que c'est un délicat moment qui fait passé de la mélancolie, à la nostalgie, et par un état de plaisir intense et magnifique.
Dès lors que j'ai retiré le cellophane du disque, il n'a pas quitté ma platine.
Le premier morceau, "I Feel You", porté par une rythmique furieusement sensuelle (et une vidéo éclatante d'intensité), nous donne l'envie irrésistible de se déhancher et de scander les paroles avec la même fougue que Dave Gahan.
"Walking In My Shoes" est douce et profonde, avec cette entité qu'est la voix de Gahan dans toute sa splendeur, et les choeurs assurés par Martin Gore ne font que renforcer la puissance du morceau.
"Condemnation" est une jolie chanson à tendance gospel, où la voix est plaintive, suppliante, comme si elle attendait sa "condamnation".
Les autres titres de l'album, dont "In Your Room", qui fait partie des pivots, s'assombrissent et donne une autre dimension plus dramatique.
"One Caress" est le titre chanté uniquement par Martin Gore, et sa voix, bien différente de celle de Dave Gahan, plus limpide, libère un souffle de lyrisme et de beauté éthérée sur les 10 pistes qui constituent ce Songs Of Faith And Devotion, qui décidément, n'a pas fini de donné foi à des fans et à les rendre dévots.
Une valeur sûre dans la discographie de Depeche Mode...
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 07 avril 2006 à 12 h 16 |
1993. Trois ans après l'énorme Violator, dont un sabbatique après la grosse tournée qui suivit, qu'attendre du monstre sacré de Basildon ? Les oreilles sont rivées vers Seattle, dernière galaxie rock à son apogée médiatique. Chez nous, Noir Désir fulmine sur les scènes avec Tostaky. Les eighties sont bien derrières désormais. Alors sort ce Songs Of Faith And Devotion, dense, charnel, passionnel, avec en prime le look christique de Dave Gahan. "I Feel You" fait l'effet d'une bombe. D'autres bombes sont présentes comme "Rush", les moindres mais tout aussi efficaces "Mercy In You" et le gospelisant "Get Right With Me". Oui, le son est résolument rock, mais ça reste le son de Depeche Mode. Toutefois, la guitare n'est pas omniprésente, ce qui ne prive en rien de savourer l'aérien, ombrageux et émouvant "Judas" éthéré par des cornemuses, ou "One Caress" et ses cordes symphoniques. Voilà un disque qui a dû déconcerter plus d'un fan de la première heure. Peu importe. Songs Of Faith And Devotion prouve que Depeche Mode ne se résume pas uniquement dans l'enclave musicale d'une décennie et c'est tant mieux.
Parfait 17/20
Posté le 02 janvier 2007 à 19 h 10 |
Nous sommes en 1993 et c'est la période grunge. Alors Depeche Mode aussi veut se faire entendre et nous sort cet album plus rock que tous les autres de sa très riche discographie, et ils nous pondent encore là un chef-d'oeuvre.
Trois ans plus tôt sortait Violator et DM est alors dans un silence radio. Le premier morceau "I Feel You" reste dans les annales comme un classique du groupe, de même que "Walking In My Shoes" l'une des toutes meilleures chansons de la bande à Dave Gahan. Martin Gore nous dévoile toutes les facettes de son inspiration dans le gospelisant "Condemnation", ainsi que dans les lyriques "Judas", "Get Right With Me" ou encore "One Caress". Songs Of Faith & Devotion ne serait pas ce qu'il est sans l'énormissime "In Your Room" à l'atmosphère planante, qui contraste avec celle lourde du morceau final, "Higher Love". "Rush" et "Mercy In You" complètent le tout.
Cet album est également le dernier avec Alan Wilder, et le dernier avant les troubles qui traverseront Gahan, Gore et Fletcher. En effet Dave Gahan sombrera dans la drogue qui a bien failli l'emporter et Gore dans l'alcoolisme pendant que Fletch entamait une dépression. Mais les trois de Basildon s'en relèveront encore plus fort.
Trois ans plus tôt sortait Violator et DM est alors dans un silence radio. Le premier morceau "I Feel You" reste dans les annales comme un classique du groupe, de même que "Walking In My Shoes" l'une des toutes meilleures chansons de la bande à Dave Gahan. Martin Gore nous dévoile toutes les facettes de son inspiration dans le gospelisant "Condemnation", ainsi que dans les lyriques "Judas", "Get Right With Me" ou encore "One Caress". Songs Of Faith & Devotion ne serait pas ce qu'il est sans l'énormissime "In Your Room" à l'atmosphère planante, qui contraste avec celle lourde du morceau final, "Higher Love". "Rush" et "Mercy In You" complètent le tout.
Cet album est également le dernier avec Alan Wilder, et le dernier avant les troubles qui traverseront Gahan, Gore et Fletcher. En effet Dave Gahan sombrera dans la drogue qui a bien failli l'emporter et Gore dans l'alcoolisme pendant que Fletch entamait une dépression. Mais les trois de Basildon s'en relèveront encore plus fort.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 05 juillet 2010 à 20 h 48 |
Quand on voit à quoi ressemblaient et ce que faisaient ces 4 Anglais au début des 80's, on a du mal à croire que ce sont les mêmes qui sont à l'origine de cet album rock une douzaine d'années plus tard.
La 1ère moitié des 90's ayant été dominée par le rock et plus spécialement le grunge, le quatuor a eu le flair en suivant cette veine tout en gardant ses propres concepts tournant autour de la religion, du sexe, de la drogue, de l'auto-dérision, de la confusion mentale et la déchéance au final. Songs Of Faith & Devotion est finalement une suite logique au cultissime Violator qui lorgnait déjà un peu vers un son moins synthétique par la présence de guitares sur certains morceaux. A savoir quel est le meilleur des 2 albums, cela reste une affaire de goût. Pour ma part, Violator a une production si parfaite que ça lui donne une allure un peu trop aseptisée, à l'instar du Nevermind de Nirvana ou du Joshua Tree de U2.
D'entrée de jeu, le 1er single "I Feel You" nous entraine dans son rythme blues décalé, son riff simple et efficace et ses crissements de pneus. Le son est résolument rock, dans l'esprit aussi.
"Walking In My Shoes" fait partie des tout meilleurs morceaux de la carrière du groupe. Un groove impressionnant, une (infra)basse ronronnante, inquiétante, quelques violons ornés de choeurs magnifiques pour redonner encore plus de puissance aux refrains... un immense feeling suintant la mélancolie extrême.
La voix de Gahan parait littéralement hantée, sublimée par les étonnants gospels de "Condemnation". Un ovni dans la discographie de DM.
Avec "Mercy In You", DM trouve le parfait compromis entre l'électronique et l'électrique. Une des perles de l'album. Gahan s'arrache les tripes comme jamais il ne l'avait fait sur les refrains, Gore et sa gretsch white falcon nous pondent un riff tordu qui fait mouche.
En parlant de Gore, on le retrouve en lead vocal sur "Judas". Belle chanson inclassable mais pas non plus indispensable. Petite faute de goût de la production qui n'enlève toutefois rien à l'ensemble.
L'apologie de la mélancolie, de la dépression, voire de la folie. C'est bien ce que "In Your Room" fait ressentir tout au long de ces 6'23. L'ambiance y est particulièrement malsaine mais c'est aussi ce qui lui fait son... charme. Des effets hypnotiques de l'intro aux grondements de batterie en passant par de sinistres choeurs désincarnés jusqu'aux cauchemardesques larsens, ce n'est pas une chanson à (faire) écouter après une rupture sentimentale.
"Get Right With Me" pourrait presque s'apparenter à une suite de "Condemnation" avec la présence de nouveaux gospels. Son rythme lancinant, suave tranche nettement après la noirceur diabolique de "In Your Room".
Le morceau le plus rock de l'album : "Rush". Rien à dire de plus, ce n'est pas génial mais c'est efficace.
"One Caress" est la 2ème chanson interprétée par Gore mais aussi le 2ème ovni de l'album. Toute l'orchestration est magistralement jouée par un ensemble de violons qui prennent de l'ampleur jusqu'au somptueux et dynamique final. Seul bémol, "One Caress" peut paraitre soit cucul soit jouissive selon l'humeur.
"Higher Love" n'offre aucune surprise particulière, c'est du DM tout craché. Suffisant pour terminer l'album en beauté.
Songs Of Faith & Devotion, malgré ses quelques défauts, est probablement le meilleur album de DM. N'étant pas un fan inconditionnel du groupe mais le connaissant assez bien, j'espère avoir donné un avis objectif.
La 1ère moitié des 90's ayant été dominée par le rock et plus spécialement le grunge, le quatuor a eu le flair en suivant cette veine tout en gardant ses propres concepts tournant autour de la religion, du sexe, de la drogue, de l'auto-dérision, de la confusion mentale et la déchéance au final. Songs Of Faith & Devotion est finalement une suite logique au cultissime Violator qui lorgnait déjà un peu vers un son moins synthétique par la présence de guitares sur certains morceaux. A savoir quel est le meilleur des 2 albums, cela reste une affaire de goût. Pour ma part, Violator a une production si parfaite que ça lui donne une allure un peu trop aseptisée, à l'instar du Nevermind de Nirvana ou du Joshua Tree de U2.
D'entrée de jeu, le 1er single "I Feel You" nous entraine dans son rythme blues décalé, son riff simple et efficace et ses crissements de pneus. Le son est résolument rock, dans l'esprit aussi.
"Walking In My Shoes" fait partie des tout meilleurs morceaux de la carrière du groupe. Un groove impressionnant, une (infra)basse ronronnante, inquiétante, quelques violons ornés de choeurs magnifiques pour redonner encore plus de puissance aux refrains... un immense feeling suintant la mélancolie extrême.
La voix de Gahan parait littéralement hantée, sublimée par les étonnants gospels de "Condemnation". Un ovni dans la discographie de DM.
Avec "Mercy In You", DM trouve le parfait compromis entre l'électronique et l'électrique. Une des perles de l'album. Gahan s'arrache les tripes comme jamais il ne l'avait fait sur les refrains, Gore et sa gretsch white falcon nous pondent un riff tordu qui fait mouche.
En parlant de Gore, on le retrouve en lead vocal sur "Judas". Belle chanson inclassable mais pas non plus indispensable. Petite faute de goût de la production qui n'enlève toutefois rien à l'ensemble.
L'apologie de la mélancolie, de la dépression, voire de la folie. C'est bien ce que "In Your Room" fait ressentir tout au long de ces 6'23. L'ambiance y est particulièrement malsaine mais c'est aussi ce qui lui fait son... charme. Des effets hypnotiques de l'intro aux grondements de batterie en passant par de sinistres choeurs désincarnés jusqu'aux cauchemardesques larsens, ce n'est pas une chanson à (faire) écouter après une rupture sentimentale.
"Get Right With Me" pourrait presque s'apparenter à une suite de "Condemnation" avec la présence de nouveaux gospels. Son rythme lancinant, suave tranche nettement après la noirceur diabolique de "In Your Room".
Le morceau le plus rock de l'album : "Rush". Rien à dire de plus, ce n'est pas génial mais c'est efficace.
"One Caress" est la 2ème chanson interprétée par Gore mais aussi le 2ème ovni de l'album. Toute l'orchestration est magistralement jouée par un ensemble de violons qui prennent de l'ampleur jusqu'au somptueux et dynamique final. Seul bémol, "One Caress" peut paraitre soit cucul soit jouissive selon l'humeur.
"Higher Love" n'offre aucune surprise particulière, c'est du DM tout craché. Suffisant pour terminer l'album en beauté.
Songs Of Faith & Devotion, malgré ses quelques défauts, est probablement le meilleur album de DM. N'étant pas un fan inconditionnel du groupe mais le connaissant assez bien, j'espère avoir donné un avis objectif.
Excellent ! 18/20
Posté le 17 janvier 2014 à 16 h 31 |
Songs Of Faith And Devotion est un album de Depeche Mode dont l'histoire aura souvent supplanté la musique. Et lorsqu'on tente humblement d'analyser un album, il est souvent difficile d'écarter cet aspect "historique", tenté que l'on est de comprendre ce qui a poussé ses créateurs à être allés dans telle ou telle direction artistique. Certains albums se suffisent à eux-mêmes, et n'ont pas besoin que l'on cherche ce qui a fait leurs forces ou leurs faiblesses. Mais pour Songs Of Faith And Devotion il faut bien admettre que l'on est face à un album très particulier: il est l'album "difficile" de Depeche Mode, celui qui a longtemps été un lourd fardeau à porter, dont les membres ont mis des années à s'en remettre véritablement.
Lorsqu'en 1992, Depeche Mode se réunit pour travailler autour de leur nouvel album, l'heure n'est plus vraiment à la pop synthétique. Nirvana a fait un hold-up sur les radios et les ados, My Bloody Valentine est le chouchou des critiques Rock et les guitares sont plus que jamais à la mode. Cure, en cette même année, est d'ailleurs revenu sur la scène en abandonnant quelque peu les synthés, autant par véritable orientation artistique sincère que par opportunisme et force des choses. Pour Depeche Mode, on peut dire que c'est un peu pareil, mais avec un poids considérable sur les épaules : celui de faire mieux ou aussi bien que Violatoret ses 6 millions d'albums vendus. Martin Gore se retrouve donc avec une pression incroyable. Seulement, Depeche Mode ne se résume pas au compositeur aux boucles blondes: Depeche Mode, c'est la séparation des tâches comme à l'usine, c'est la division du travail par excellence, Gore compose et conçoit, Wilder arrange et emballe, Fletcher budgétise, et Gahan fait que le produit final est tout beau, tout joli. Ca a marché pendant 10 ans, grâce à des remises en questions permanentes, mais la prise de tête n'aura jamais été aussi intense que sur cet album. Ils avaient ainsi décidé de brancher les guitares, d'entonner les tambours et d'accorder leur basse (celle de Fletcher qu'on a jamais vu), mais avec quel brio?
Le document d'accompagnement sur la version Deluxe de Songs Of Faith And Devotion résume très bien ce qui a pu se passer, et il serait inutile d'en donner tous les détails. En un mot comme en quatre, c'était le bordel. Dave Gahan avait décidé d'aller au bout de ses rêves, là où la raison s'achève. Alan Wilder, voulait lui aller plus haut, musicalement, dépasser le format et les sons pop. Gore ne savait pas où aller, on lui avait juste demandé de faire un album. Et Fletcher... On pouvait se demander, rien qu'en regardant la pochette, ce qui se passait. En effet, ce dernier marque par sa quasi absence sur les photos. D'ailleurs, les 3 autres n'apparaissent que rarement ensemble. Il y a quand même une photographie où les 4 sont ensemble, chacun regarde dans une direction différente et Martin Gore semble bailler d'ennui... La couverture est sans doute l'une des plus moches d'Anton Corbijn et en même temps l'une des plus éloquentes, la seule où l'on voit aussi les membres du groupe, comme les extrémités d'une croix, comme 4 points cardinaux, 4 directions qui ne peuvent se confondre. Chacun est en fait... seul.( A ce titre, Gahan passait ses journées seul dans sa chambre et chantait "La Corrida" de Cabrel pendant les sessions d'enregistrement à Madrid: "Depuis l'temps que je patiente dans cette chambre noire, j'entends qu'on s'amuse et qu'on chante au bout du couloir...")
Et c'est bien ce sentiment qui se diffuse lorsqu'on écoute Songs Of Faith And Devotion (en français: "ma crise de foi et de dévotion envers mon groupe" par Martin Gore), celui qu'il n'y a eu aucun amusement, aucune joie à le créer. Un sentiment qui atteint son apogée sur "In Your Room", rempli de tensions, de toxicité humaines, sans doute l'une des chansons les plus obscures de Depeche Mode. D'ailleurs, Martin Gore ne s'adresse -t'il pas à Dave Gahan pour les raison évoquées plus haut ? Difficile à dire tant le blondinet est passé maître dans l'art de dissimuler et de révéler dans ses textes. Il en est de même dans "Judas": le traître est-il Gahan qui pousse le groupe vers la dérive ? Wilder, qui est un "control freak" ? Fletcher, qui est absent et qui est l'autre voix de Gore en ce qui concerne les affaires du groupe ? Toujours est il que "Judas" est l'un des morceaux les plus humains de Depeche Mode, entre recherche du pardon et de plénitude, entre amertume et grâce musicale, peut-être l'un des plus beaux chantés par Gore.
Pourtant de ces tensions émergent des titres tout simplement épiques : "Mercy In You" est l'un d'eux, au groove redoutable, des samples magnifiquement travaillés et au refrain imparable. Le final est grandiose, tant est que c'est l'auditeur qui demande pitié tellement c'est bon. On notera d'ailleurs que l'emploi de formes pronominales et de tentatives de s'adresser à l'autre dans l'écriture de Gore n'auront jamais été aussi présentes ("I Feel You", "Walking In My Shoes", "Mercy In You", "In Your Room", "Get Right With Me'..."). Sur cet album, on sent aussi la volonté de Wilder de s'emparer complètement du son, on reconnaît ça et là des idées expérimentées par Recoil imposées à la force des boutons de la table de mixage. "I Feel You" est lui aussi très bien produit, toujours avec cette musique de boîte à Strip-Tease et le riff sur lequel est bloqué Gore depuis des années. La production de Flood donne cette envie qu'il aurait dû piquer la chanson et la proposer à P.J. Harvey pour son To Bring You My Love...
Mais dans l'ensemble, Songs Of Faith And Devotion reste une lourde croix à porter (oui, c'est facile...) et un album lunatique, parfois poussif. "Condemnation" fait trop exercice de style et performance (Gahan n'aurait jamais aussi bien chanté blablabla... il est nettement plus convaincant sur Ultra ou même Exciter), un défaut que l'on retrouve dans le dramatique de "One Caress" chanté par Gore cette fois-ci."Get Right With Me" est tout simplement ennuyeux parce que sans doute inachevé et "Rush" reste très brouillon (s'il doit évoquer des pulsions, ses séquences de basse arabisantes renvoient plus à une poursuite de chameaux dans le désert, à moins que...). "Walking In My Shoes" reste une chanson forte, et malgré une rythmique bien faite et un solo simple et déchirant, il lui manque ce quelque chose de plus percutant. On préfèrera "Higher Love" dans sa version live, qui atteint véritablement des sommets avec cette contrainte.
Bilan mitigé donc pour cet album, plein de contradictions. Il est loin d'être le meilleur de Depeche Mode, mais il est s'en doute l'un des plus intéressants. Et bien qu'il possède ses faiblesses, il reste l'un de ceux qui ont le moins mal vieilli; Depeche Mode connaîtra la "mort" (la tournée des excès qui s'ensuivit, le départ d'Alan Wilder...) puis la résurrection dans la déchéance (le sublime Ultra). Tel est l'Evangile selon Martin.
Lorsqu'en 1992, Depeche Mode se réunit pour travailler autour de leur nouvel album, l'heure n'est plus vraiment à la pop synthétique. Nirvana a fait un hold-up sur les radios et les ados, My Bloody Valentine est le chouchou des critiques Rock et les guitares sont plus que jamais à la mode. Cure, en cette même année, est d'ailleurs revenu sur la scène en abandonnant quelque peu les synthés, autant par véritable orientation artistique sincère que par opportunisme et force des choses. Pour Depeche Mode, on peut dire que c'est un peu pareil, mais avec un poids considérable sur les épaules : celui de faire mieux ou aussi bien que Violatoret ses 6 millions d'albums vendus. Martin Gore se retrouve donc avec une pression incroyable. Seulement, Depeche Mode ne se résume pas au compositeur aux boucles blondes: Depeche Mode, c'est la séparation des tâches comme à l'usine, c'est la division du travail par excellence, Gore compose et conçoit, Wilder arrange et emballe, Fletcher budgétise, et Gahan fait que le produit final est tout beau, tout joli. Ca a marché pendant 10 ans, grâce à des remises en questions permanentes, mais la prise de tête n'aura jamais été aussi intense que sur cet album. Ils avaient ainsi décidé de brancher les guitares, d'entonner les tambours et d'accorder leur basse (celle de Fletcher qu'on a jamais vu), mais avec quel brio?
Le document d'accompagnement sur la version Deluxe de Songs Of Faith And Devotion résume très bien ce qui a pu se passer, et il serait inutile d'en donner tous les détails. En un mot comme en quatre, c'était le bordel. Dave Gahan avait décidé d'aller au bout de ses rêves, là où la raison s'achève. Alan Wilder, voulait lui aller plus haut, musicalement, dépasser le format et les sons pop. Gore ne savait pas où aller, on lui avait juste demandé de faire un album. Et Fletcher... On pouvait se demander, rien qu'en regardant la pochette, ce qui se passait. En effet, ce dernier marque par sa quasi absence sur les photos. D'ailleurs, les 3 autres n'apparaissent que rarement ensemble. Il y a quand même une photographie où les 4 sont ensemble, chacun regarde dans une direction différente et Martin Gore semble bailler d'ennui... La couverture est sans doute l'une des plus moches d'Anton Corbijn et en même temps l'une des plus éloquentes, la seule où l'on voit aussi les membres du groupe, comme les extrémités d'une croix, comme 4 points cardinaux, 4 directions qui ne peuvent se confondre. Chacun est en fait... seul.( A ce titre, Gahan passait ses journées seul dans sa chambre et chantait "La Corrida" de Cabrel pendant les sessions d'enregistrement à Madrid: "Depuis l'temps que je patiente dans cette chambre noire, j'entends qu'on s'amuse et qu'on chante au bout du couloir...")
Et c'est bien ce sentiment qui se diffuse lorsqu'on écoute Songs Of Faith And Devotion (en français: "ma crise de foi et de dévotion envers mon groupe" par Martin Gore), celui qu'il n'y a eu aucun amusement, aucune joie à le créer. Un sentiment qui atteint son apogée sur "In Your Room", rempli de tensions, de toxicité humaines, sans doute l'une des chansons les plus obscures de Depeche Mode. D'ailleurs, Martin Gore ne s'adresse -t'il pas à Dave Gahan pour les raison évoquées plus haut ? Difficile à dire tant le blondinet est passé maître dans l'art de dissimuler et de révéler dans ses textes. Il en est de même dans "Judas": le traître est-il Gahan qui pousse le groupe vers la dérive ? Wilder, qui est un "control freak" ? Fletcher, qui est absent et qui est l'autre voix de Gore en ce qui concerne les affaires du groupe ? Toujours est il que "Judas" est l'un des morceaux les plus humains de Depeche Mode, entre recherche du pardon et de plénitude, entre amertume et grâce musicale, peut-être l'un des plus beaux chantés par Gore.
Pourtant de ces tensions émergent des titres tout simplement épiques : "Mercy In You" est l'un d'eux, au groove redoutable, des samples magnifiquement travaillés et au refrain imparable. Le final est grandiose, tant est que c'est l'auditeur qui demande pitié tellement c'est bon. On notera d'ailleurs que l'emploi de formes pronominales et de tentatives de s'adresser à l'autre dans l'écriture de Gore n'auront jamais été aussi présentes ("I Feel You", "Walking In My Shoes", "Mercy In You", "In Your Room", "Get Right With Me'..."). Sur cet album, on sent aussi la volonté de Wilder de s'emparer complètement du son, on reconnaît ça et là des idées expérimentées par Recoil imposées à la force des boutons de la table de mixage. "I Feel You" est lui aussi très bien produit, toujours avec cette musique de boîte à Strip-Tease et le riff sur lequel est bloqué Gore depuis des années. La production de Flood donne cette envie qu'il aurait dû piquer la chanson et la proposer à P.J. Harvey pour son To Bring You My Love...
Mais dans l'ensemble, Songs Of Faith And Devotion reste une lourde croix à porter (oui, c'est facile...) et un album lunatique, parfois poussif. "Condemnation" fait trop exercice de style et performance (Gahan n'aurait jamais aussi bien chanté blablabla... il est nettement plus convaincant sur Ultra ou même Exciter), un défaut que l'on retrouve dans le dramatique de "One Caress" chanté par Gore cette fois-ci."Get Right With Me" est tout simplement ennuyeux parce que sans doute inachevé et "Rush" reste très brouillon (s'il doit évoquer des pulsions, ses séquences de basse arabisantes renvoient plus à une poursuite de chameaux dans le désert, à moins que...). "Walking In My Shoes" reste une chanson forte, et malgré une rythmique bien faite et un solo simple et déchirant, il lui manque ce quelque chose de plus percutant. On préfèrera "Higher Love" dans sa version live, qui atteint véritablement des sommets avec cette contrainte.
Bilan mitigé donc pour cet album, plein de contradictions. Il est loin d'être le meilleur de Depeche Mode, mais il est s'en doute l'un des plus intéressants. Et bien qu'il possède ses faiblesses, il reste l'un de ceux qui ont le moins mal vieilli; Depeche Mode connaîtra la "mort" (la tournée des excès qui s'ensuivit, le départ d'Alan Wilder...) puis la résurrection dans la déchéance (le sublime Ultra). Tel est l'Evangile selon Martin.
Correct 12/20
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