Depeche Mode
Black Celebration |
Label :
Mute |
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Black Celebration ... Les deux mots ont ici leur importance pour parler de l'album le plus sombre et intense du groupe, mais aussi de celui qui semble dépasser le simple cadre de la musique pour viser quelque chose de l'ordre du rituel, voire du religieux.
Les premières secondes (un sample de voix dronesque et distordu) sont presque inaudibles, une boucle de synthé apparait pour camper le décor, puis la voix de Dave Gahan fend l'air tel un éclair et psalmodie <<Let's Have a Black Celebration>>. Rien qu'à cette entrée en matière des plus impressionnantes, j'ai tout de suite su que j'allais adorer cet album.
En fait, Gareth Jones et Daniel Miller ont choisi pour l'occasion de mettre le paquet au niveau de la production, et je dois avouer que c'est en la matière l'un des boulots les plus fabuleux que je connaisse. A tel point que jamais Depeche Mode n'a sonné et ne sonnera à l'avenir comme sur ce Black Celebration. La manière dont la voix de Dave Gahan a été enregistrée est saisissante, et les arrangements d'Alan Wilder sont proprement géniaux. Quant aux compositions, elles figurent parmi les plus abouties de Martin Gore, puisqu'il y pousse de manière inédite toutes ses obsessions comme sur un "Stripped" rempli de tension, ou l'ultra nihiliste "World Full of Nothing". A ce propos, les célèbres ballades de Gore sont particulièrement présentes sur cet album. On n'en compte en effet pas moins de quatre.
Bref, ce Black Celebration possède un son taillé pour le CD (support en pleine expansion à l'époque), et a de très bonnes chances de rester comme le meilleur album de ce groupe majeur.
Les premières secondes (un sample de voix dronesque et distordu) sont presque inaudibles, une boucle de synthé apparait pour camper le décor, puis la voix de Dave Gahan fend l'air tel un éclair et psalmodie <<Let's Have a Black Celebration>>. Rien qu'à cette entrée en matière des plus impressionnantes, j'ai tout de suite su que j'allais adorer cet album.
En fait, Gareth Jones et Daniel Miller ont choisi pour l'occasion de mettre le paquet au niveau de la production, et je dois avouer que c'est en la matière l'un des boulots les plus fabuleux que je connaisse. A tel point que jamais Depeche Mode n'a sonné et ne sonnera à l'avenir comme sur ce Black Celebration. La manière dont la voix de Dave Gahan a été enregistrée est saisissante, et les arrangements d'Alan Wilder sont proprement géniaux. Quant aux compositions, elles figurent parmi les plus abouties de Martin Gore, puisqu'il y pousse de manière inédite toutes ses obsessions comme sur un "Stripped" rempli de tension, ou l'ultra nihiliste "World Full of Nothing". A ce propos, les célèbres ballades de Gore sont particulièrement présentes sur cet album. On n'en compte en effet pas moins de quatre.
Bref, ce Black Celebration possède un son taillé pour le CD (support en pleine expansion à l'époque), et a de très bonnes chances de rester comme le meilleur album de ce groupe majeur.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Piezo |
Posté le 24 avril 2006 à 21 h 15 |
Dernier cru de la trilogie berlinoise du combo de Basildon, Black Celebration est un tournant dans la carrière déjà sublimement entamée du quartet anglais.
Mettant l'accent, comme ces deux prédécesseurs, sur les échantillons sonores, cette galette offre une palette variée de sons et d'émotions.
Tout d'abord, en commençant judicieusement, par "Black Celebration" et la voix plaintive de Dave Gahan, qui gagne en profondeur et délaisse son côté pubère de ses débuts.
Vient ensuite "Fly On The Windscreen", petite merveille aux accents exotiques, fort d'un optimisme clamant que la mort est partout.
La première des quatre ballades chantées par Martin Gore, "A Question Of Lust" allie sensualité et mélancolie, délicatement emmenée par cette voix bien différente de celle de Dave Gahan.
S'enchaîne "Sometimes", avec de beaux jeux d'échos, et "It Doesn't Matter", quelque peu sordide.
"A Question Of Time" montre un dynamisme enjoué et juvénile.
"Stripped", par sa rigueur, sa justesse, est une des plus belles de cette abum.
"Here Is The House" procure une ambiance lumineuse, notamment par ces deux voix qui s'accordent parfaitement, pour de savants échanges vocaux.
La quatrième ballade de Martin Gore, le faussement ingénu "World Full Of Nothing" est un agréable moment de douceur.
"Dressed In Black" et "New Dress" ont m'a préférence, par leurs samples très bruts, par leur originalité et leur rythme.
En bref, un album qui déploie un panel de sons nouveaux, qui se perdront peut-être un peu par la suite, mais qui est un réel plaisir pour nos oreilles aérées...
Mettant l'accent, comme ces deux prédécesseurs, sur les échantillons sonores, cette galette offre une palette variée de sons et d'émotions.
Tout d'abord, en commençant judicieusement, par "Black Celebration" et la voix plaintive de Dave Gahan, qui gagne en profondeur et délaisse son côté pubère de ses débuts.
Vient ensuite "Fly On The Windscreen", petite merveille aux accents exotiques, fort d'un optimisme clamant que la mort est partout.
La première des quatre ballades chantées par Martin Gore, "A Question Of Lust" allie sensualité et mélancolie, délicatement emmenée par cette voix bien différente de celle de Dave Gahan.
S'enchaîne "Sometimes", avec de beaux jeux d'échos, et "It Doesn't Matter", quelque peu sordide.
"A Question Of Time" montre un dynamisme enjoué et juvénile.
"Stripped", par sa rigueur, sa justesse, est une des plus belles de cette abum.
"Here Is The House" procure une ambiance lumineuse, notamment par ces deux voix qui s'accordent parfaitement, pour de savants échanges vocaux.
La quatrième ballade de Martin Gore, le faussement ingénu "World Full Of Nothing" est un agréable moment de douceur.
"Dressed In Black" et "New Dress" ont m'a préférence, par leurs samples très bruts, par leur originalité et leur rythme.
En bref, un album qui déploie un panel de sons nouveaux, qui se perdront peut-être un peu par la suite, mais qui est un réel plaisir pour nos oreilles aérées...
Excellent ! 18/20
Posté le 30 octobre 2007 à 22 h 00 |
Avec Music For The Masses, c'est à mes yeux (mes oreilles) l'album le plus mature de tous y compris les derniers opus. Bien sûr, avec le recul, aujourd'hui cet album prend un petit coup de vieux mais quand on reconsidère les compos, les arrangements, le chant etc. il révèle une fragilité unique que l'on ne retrouvera plus (en tous cas jusqu'à présent).
Déjà, il y a une cohérence, une ligne, une note qui demeure tout le long du disque. C'est un album sombre et scintillant en même temps. Il garde ce côté electro pop et ce qui est nouveau une dimension très humaine, profonde. Les machines ont une âme ! La preuve. Il sonne en plus très live. C'est effectivement l'album le plus gothique de leur carrière et peut-être le plus intemporel. Même Violator, tant apprécié n'a pas cette unité.
Bref, Black Celebration célèbre le talent et la classe d'un groupe fédérateur de la pop romantique de la fin du XXème siècle.
Déjà, il y a une cohérence, une ligne, une note qui demeure tout le long du disque. C'est un album sombre et scintillant en même temps. Il garde ce côté electro pop et ce qui est nouveau une dimension très humaine, profonde. Les machines ont une âme ! La preuve. Il sonne en plus très live. C'est effectivement l'album le plus gothique de leur carrière et peut-être le plus intemporel. Même Violator, tant apprécié n'a pas cette unité.
Bref, Black Celebration célèbre le talent et la classe d'un groupe fédérateur de la pop romantique de la fin du XXème siècle.
Excellent ! 18/20
Posté le 02 avril 2013 à 16 h 45 |
Black Celebration pourrait être la B.O. d'un film imaginaire, mettant en scène la désolation d'un monde pré ou post apocalyptique, à moins que l'on soit carrément à l'intérieur même de cette apocalypse...
Je m'explique: le titre d'ouverture, qui est donc le même que celui de l'album, comme un générique de début, rappelle furieusement des mélodies pouvant être utilisées dans un film de John Carpenter, en plus romantique ici bien entendu. Romantisme précédant la fin d'un monde tel que les années 80 l'imaginait (on pense à Blade Runner de Ridley Scott aussi, la pochette renvoie à cette idée de cité artificielle déshumanisée) et que l'on retrouvera dans plusieurs titres par la suite ("Stripped", "A Question Of Time", "New Dress"...)
Le titre "Black Celebration" traduit une certaine urgence dans cette désolation, où les teintes noires et rouges enfumées se répandront dans tous les titres qui suivront. "Fly On The Windscreen" s'enchaîne parfaitement avec son prédécésseur, et est sans doute le meilleur titre de D.M., sinon son plus sensuel (une chanson sauvée in extremis par Wilder, qui préfigure les expérimentations plus radicales qu'il effectuera avec Recoil, avec la voix féminine lascive sur la fin du morceau, on pourrait même y entendre un peu de hip-hop si l'on voulait chanter le génie de l'ex architecte sonore du groupe). La fin du monde est bien présente, la mort mariée à la pulsion du désir...
C'est également l'album de D.M. où Gore chante le plus de titres, pas tout le temps de manière adroite ("A Question Of Lust" est pas loin du "Take My Breath Away" de Top Gun si l'on veut poursuivre dans le cinématographique). "Sometimes" reprend le concept de "Somebody", il est un peu dommage que le groupe ait servi du réchauffé, même s'il fait volontairement écho au disque précédent. Pas forcément le pire de Gore mais bon, on attend quand même le retour de Gahan au chant. "It Doesn't Matter Two" est glauque et romantique à la fois, avec des chœurs trafiqués. Après 3 titres chantés par Gore, on revient avec des titres forts.
"A Question Of Time" retrouve cette urgence sur fond de désolation et d'innocence perdue, les paroles sont ambiguës à souhait et poursuivent cette idée de "futur proche des années 80 post-apocalyptique". C'est devenu par la suite un classique du groupe, et très rock en concert. "Stripped" continue dans cette recherche de pureté dans un monde décharné (ou l'inverse qui sait ? Avec Martin Gore, on ne sait jamais vraiment), et on retrouve ces fumées ocres lancées au début, cette pollution latente qui empoisonne les mélodies et les sons, jusqu'à un grand final désespéré.
Il est vrai que Black Celebration a un son particulier, comme enfermé dans des vapeurs toxiques, embouteillé pour ne contenir que l'ivresse de son désespoir (c'est vrai que c'est un peu too much ce que je dis mais bon, autant s'y croire...). Plus sérieusement, Gareth Jones accomplit un travail très particulier, qui va bien au delà de "Some Great Reward" au niveau du son. Ce sera le dernier disque berlinois du groupe par ailleurs.
La suite se fait plus intime avec "Here Is A House", et ses clavecins 80's adolescents, et très "pop", tandis que "Word Full Of Nothing" marque le retour d'un Gore, observateur omniscient d'un amour ambigu. "Dressed In Black" ressemble à une procession funèbre dans son instrumentation, alors que Gahan chante encore la passion morbide pour une femme habillée en noir dans un monde absurde. Les chœurs de Gore illustrent cette folie du désir, et montre encore une fois qu'il aime le cuir... "New Dress" est la dernière chanson engagée du groupe, et n'est pas dénuée d'humour, preuve que les D.M. ne sont pas que des désenchantés gothiques comme leur fans (et comme l'a été l'auteur de ces lignes).
Les "extra tracks" sont un remix de "Stripped", "But Not Tonight" (une sorte de "In Between Days" depeche modesque) et "Black Day" (où l'on croirait Gore perdu au milieu d'un désert, contemplant ce monde ayant pris fin).
Black Celebration est donc un album en rouge et noir, montrant un groupe résolu à démontrer sa crédibilité, et qui restera un album essentiel de leur discographie.
Je m'explique: le titre d'ouverture, qui est donc le même que celui de l'album, comme un générique de début, rappelle furieusement des mélodies pouvant être utilisées dans un film de John Carpenter, en plus romantique ici bien entendu. Romantisme précédant la fin d'un monde tel que les années 80 l'imaginait (on pense à Blade Runner de Ridley Scott aussi, la pochette renvoie à cette idée de cité artificielle déshumanisée) et que l'on retrouvera dans plusieurs titres par la suite ("Stripped", "A Question Of Time", "New Dress"...)
Le titre "Black Celebration" traduit une certaine urgence dans cette désolation, où les teintes noires et rouges enfumées se répandront dans tous les titres qui suivront. "Fly On The Windscreen" s'enchaîne parfaitement avec son prédécésseur, et est sans doute le meilleur titre de D.M., sinon son plus sensuel (une chanson sauvée in extremis par Wilder, qui préfigure les expérimentations plus radicales qu'il effectuera avec Recoil, avec la voix féminine lascive sur la fin du morceau, on pourrait même y entendre un peu de hip-hop si l'on voulait chanter le génie de l'ex architecte sonore du groupe). La fin du monde est bien présente, la mort mariée à la pulsion du désir...
C'est également l'album de D.M. où Gore chante le plus de titres, pas tout le temps de manière adroite ("A Question Of Lust" est pas loin du "Take My Breath Away" de Top Gun si l'on veut poursuivre dans le cinématographique). "Sometimes" reprend le concept de "Somebody", il est un peu dommage que le groupe ait servi du réchauffé, même s'il fait volontairement écho au disque précédent. Pas forcément le pire de Gore mais bon, on attend quand même le retour de Gahan au chant. "It Doesn't Matter Two" est glauque et romantique à la fois, avec des chœurs trafiqués. Après 3 titres chantés par Gore, on revient avec des titres forts.
"A Question Of Time" retrouve cette urgence sur fond de désolation et d'innocence perdue, les paroles sont ambiguës à souhait et poursuivent cette idée de "futur proche des années 80 post-apocalyptique". C'est devenu par la suite un classique du groupe, et très rock en concert. "Stripped" continue dans cette recherche de pureté dans un monde décharné (ou l'inverse qui sait ? Avec Martin Gore, on ne sait jamais vraiment), et on retrouve ces fumées ocres lancées au début, cette pollution latente qui empoisonne les mélodies et les sons, jusqu'à un grand final désespéré.
Il est vrai que Black Celebration a un son particulier, comme enfermé dans des vapeurs toxiques, embouteillé pour ne contenir que l'ivresse de son désespoir (c'est vrai que c'est un peu too much ce que je dis mais bon, autant s'y croire...). Plus sérieusement, Gareth Jones accomplit un travail très particulier, qui va bien au delà de "Some Great Reward" au niveau du son. Ce sera le dernier disque berlinois du groupe par ailleurs.
La suite se fait plus intime avec "Here Is A House", et ses clavecins 80's adolescents, et très "pop", tandis que "Word Full Of Nothing" marque le retour d'un Gore, observateur omniscient d'un amour ambigu. "Dressed In Black" ressemble à une procession funèbre dans son instrumentation, alors que Gahan chante encore la passion morbide pour une femme habillée en noir dans un monde absurde. Les chœurs de Gore illustrent cette folie du désir, et montre encore une fois qu'il aime le cuir... "New Dress" est la dernière chanson engagée du groupe, et n'est pas dénuée d'humour, preuve que les D.M. ne sont pas que des désenchantés gothiques comme leur fans (et comme l'a été l'auteur de ces lignes).
Les "extra tracks" sont un remix de "Stripped", "But Not Tonight" (une sorte de "In Between Days" depeche modesque) et "Black Day" (où l'on croirait Gore perdu au milieu d'un désert, contemplant ce monde ayant pris fin).
Black Celebration est donc un album en rouge et noir, montrant un groupe résolu à démontrer sa crédibilité, et qui restera un album essentiel de leur discographie.
Excellent ! 18/20
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