Depeche Mode
Ultra |
Label :
Mute |
||||
Ultra sonne le retour de Depeche Mode après 5 ans de silence studio, une mort clinique de 3 minutes et quelques cures de désintoxication (Dave Gahan est d'ailleurs en plein dedans au moment de l'enregistrement). Mais Ultra signe aussi le retour de la formation de base du groupe, Alan Wilder ayant décidé de prendre congé suite à la tournée mammouth Devotionnal, à la rentabilité inversement proportionnelle à la santé mentale des quatre compères...
Si Songs Of Faith And Devotion marquait par son coté sombre et rock, Ultra, lui, impressionne par sa diversité. "Barrel Of A Gun" ouvre le bal et agresse carrément l'auditeur (une habitude chez DM, qui débute souvent ses LP par des compositions ambiguës) pour ensuite laisser la place à "Love Thieves" d'une classe et d'une beauté à tomber.
"Home" fait la part belle aux cordes soyeuses, tandis que "Useless" nous ramène du côté du rock pur et dur (la batterie claque, la ligne de basse est superbe), voire bruitiste.
"It's No Good" est le seul morceau qui peut nous laisser penser que l'on écoute du Depeche Mode : c'est le titre le plus 'machinique' d'Ultra (avec le petit interlude instumental "Uselink") et un magnifique single.
La suite est tout aussi magique ("Sister Of Night", une des plus belles ballades électro jamais écrites par le groupe) et surprend par ses accents folks ("The Bottom Line", "Freestate"). Qui aurait pu affirmer un jour que Depeche Mode se servirait d'une pedal steel ? Même le jazz est de la fête, sur l'instrumental "Jazz Thieves".
Ce chef d'oeuvre se clot sur l'une des plus belles compositions du groupe, "Insight", sur laquelle l'association des voix de Martin Gore et de Dave Gahan donne le frisson ; surtout quand l'on sait par quoi sont passés nos deux compères...
Une fois de plus, Depeche Mode nous prouve que c'est l'un des groupes les plus novateurs et inspirés, toutes périodes et styles confondus : un groupe vraiment moderne. D'ailleurs, le morceau caché, qui nous propulse dans l'espace et nous laisse entendre des voix martiennes, nous conforte dans notre idée que ces gens là, monsieur, sont vraiment d'une autre planète !
Si Songs Of Faith And Devotion marquait par son coté sombre et rock, Ultra, lui, impressionne par sa diversité. "Barrel Of A Gun" ouvre le bal et agresse carrément l'auditeur (une habitude chez DM, qui débute souvent ses LP par des compositions ambiguës) pour ensuite laisser la place à "Love Thieves" d'une classe et d'une beauté à tomber.
"Home" fait la part belle aux cordes soyeuses, tandis que "Useless" nous ramène du côté du rock pur et dur (la batterie claque, la ligne de basse est superbe), voire bruitiste.
"It's No Good" est le seul morceau qui peut nous laisser penser que l'on écoute du Depeche Mode : c'est le titre le plus 'machinique' d'Ultra (avec le petit interlude instumental "Uselink") et un magnifique single.
La suite est tout aussi magique ("Sister Of Night", une des plus belles ballades électro jamais écrites par le groupe) et surprend par ses accents folks ("The Bottom Line", "Freestate"). Qui aurait pu affirmer un jour que Depeche Mode se servirait d'une pedal steel ? Même le jazz est de la fête, sur l'instrumental "Jazz Thieves".
Ce chef d'oeuvre se clot sur l'une des plus belles compositions du groupe, "Insight", sur laquelle l'association des voix de Martin Gore et de Dave Gahan donne le frisson ; surtout quand l'on sait par quoi sont passés nos deux compères...
Une fois de plus, Depeche Mode nous prouve que c'est l'un des groupes les plus novateurs et inspirés, toutes périodes et styles confondus : un groupe vraiment moderne. D'ailleurs, le morceau caché, qui nous propulse dans l'espace et nous laisse entendre des voix martiennes, nous conforte dans notre idée que ces gens là, monsieur, sont vraiment d'une autre planète !
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Jekyll |
Posté le 15 octobre 2005 à 00 h 04 |
Après Songs of Faith and Devotion en 93, on pouvait penser que Depeche Mode allait continuer sur une voie plus rock. Surprise, ce n'est pas le cas, contrairement à ce qu'avait pu laisser croire le génial single "Barrel Of A Gun". Le premier étonnement passé (Ultra est sans doute l'album le plus calme de DM), c'est bien un bel objet qu'on a entre les mains. La production est particulièrement soignée et on peut écouter certains titres vraiment superbes : "Home" chanté par Martin Gore, "Useless", ou "The Bottom Line". Bien qu'on ait surtout parlé des difficultés rencontrées lors de l'enregistrement (Gahan revenant de loin après ses problèmes de drogue), Ultra se révèle un digne successeur du Violator de 1990. Ces deux albums expriment au mieux la magnifique noirceur qui est la marque de fabrique du groupe depuis Black Celebration, même si on ne retrouve pas ici un titre aussi inoubliable que "Enjoy The Silence".
Excellent ! 18/20
Posté le 07 décembre 2006 à 19 h 02 |
Ultra est l'album de la résurrection. Sorti en 1997, après les tentatives de suicide de Dave Gahan (qui ont bien malheureusement failli marcher), cet album est avant tout sombre, introspectif, et traitant de sujets comme la mort, le suicide... et c'est également l'un des tous meilleurs albums de Depeche Mode, un disque à posséder absolument.
"Barrel Of A Gun", le morceau d'ouverture, est un exemple des changements opérés par le groupe entre la sortie d'Ultra et celle de Songs Of Faith & Devotion, en 1993. En effet, Alan Wilder a quitté le groupe en 95, et nos lascars ne sont plus que trois. Wilder comptait beaucoup dans Depeche Mode, mais l'on est forcés de reconnaître que son départ n'a altéré en rien à la qualité du son de Depeche Mode. Il suffit d'écouter l'incroyable "It's No Good", morceau dans la lignée des "Never Let Me Down Again" et autres "Enjoy The Silence" : un pur joyau. Les guitares sont présentes sur "The Love Thieves" ou "Useless", les ballades chantées par Martin Gore également : le magnifique "Home" et le très lyrique "Bottom Line". Gahan nous fait encore une fois part de sa voix si spéciale et si profonde, comme par exemple que "Sister Of Night", ou "Freestate". Ce pur chef d'oeuvre s'achève sur l'extraordinaire "Insight" et l'album comporte aussi deux instrumentaux, "Uselink" et "Jazz Thieves".
En un mot comme en cent, cet album est l'un des piliers de la discographie des trois anglais et il est, à ce titre, incontournable.
"Barrel Of A Gun", le morceau d'ouverture, est un exemple des changements opérés par le groupe entre la sortie d'Ultra et celle de Songs Of Faith & Devotion, en 1993. En effet, Alan Wilder a quitté le groupe en 95, et nos lascars ne sont plus que trois. Wilder comptait beaucoup dans Depeche Mode, mais l'on est forcés de reconnaître que son départ n'a altéré en rien à la qualité du son de Depeche Mode. Il suffit d'écouter l'incroyable "It's No Good", morceau dans la lignée des "Never Let Me Down Again" et autres "Enjoy The Silence" : un pur joyau. Les guitares sont présentes sur "The Love Thieves" ou "Useless", les ballades chantées par Martin Gore également : le magnifique "Home" et le très lyrique "Bottom Line". Gahan nous fait encore une fois part de sa voix si spéciale et si profonde, comme par exemple que "Sister Of Night", ou "Freestate". Ce pur chef d'oeuvre s'achève sur l'extraordinaire "Insight" et l'album comporte aussi deux instrumentaux, "Uselink" et "Jazz Thieves".
En un mot comme en cent, cet album est l'un des piliers de la discographie des trois anglais et il est, à ce titre, incontournable.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 07 janvier 2008 à 13 h 36 |
Alors que les fans croyaient Depeche Mode perdu, le groupe en 97 nous réserve une surprise de taille: leur neuvième album studio.
Ultra est l'album le plus émouvant de leur carrière car le plus sincère.
Après le rock de l'album Sofad (1993), on revient à de l'électro minimaliste. L'album comporte onze titres (douzième titre fantôme = "Junior Painkiller").
Flood n'est plus producteur. C'est le génial Tim Simenon qui lui succède. En vrai fan, il respecte l'esprit du groupe et livre ainsi un travail très soigné. Ultra est un album résolument sombre, leur plus sombre. Paradoxalement, il est la renaissance du groupe après le départ de Wilder et surtout la fameuse tentative de suicide de Gahan.
A l'écoute de l'album, on retrouve la cohérence de Violator (1990) et surtout un appel au secours. Ultra a comme symboles: souffrance, rédemption, amour, religion, émancipation. La voix de Gahan est plus profonde que d'habitude. Elle est particulièrement plaintive.
On voyage ainsi dans un monde en clair-obscur. Il y'a dans chaque chanson l'espoir et la déception. Tout est dit sobrement. Le groupe y exprime ses sentiments avec une grande pudeur.
Ultra est véritablement un des plus beaux albums du groupe. Il ne vaut pas seulement pour ses singles mais plus pour son ensemble, l'atmosphère qui en ressort. L'émotion est palpable, le bohneur garanti.
Ultra est l'album le plus émouvant de leur carrière car le plus sincère.
Après le rock de l'album Sofad (1993), on revient à de l'électro minimaliste. L'album comporte onze titres (douzième titre fantôme = "Junior Painkiller").
Flood n'est plus producteur. C'est le génial Tim Simenon qui lui succède. En vrai fan, il respecte l'esprit du groupe et livre ainsi un travail très soigné. Ultra est un album résolument sombre, leur plus sombre. Paradoxalement, il est la renaissance du groupe après le départ de Wilder et surtout la fameuse tentative de suicide de Gahan.
A l'écoute de l'album, on retrouve la cohérence de Violator (1990) et surtout un appel au secours. Ultra a comme symboles: souffrance, rédemption, amour, religion, émancipation. La voix de Gahan est plus profonde que d'habitude. Elle est particulièrement plaintive.
On voyage ainsi dans un monde en clair-obscur. Il y'a dans chaque chanson l'espoir et la déception. Tout est dit sobrement. Le groupe y exprime ses sentiments avec une grande pudeur.
Ultra est véritablement un des plus beaux albums du groupe. Il ne vaut pas seulement pour ses singles mais plus pour son ensemble, l'atmosphère qui en ressort. L'émotion est palpable, le bohneur garanti.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 30 octobre 2008 à 17 h 43 |
Depeche Mode à la sortie de Ultra n´est plus qu´un chant de ruines. Martin Gore et Andrew Fletcher ont été ravagés respectivement par l´alcool et la dépression. Plus lucide, Alan Wilder a préféré quitter le groupe avant de sombrer à son tour. Mais c´est le roi Dave Gahan qui pâtit le plus du succès de Depeche Mode. Vivant pleinement son existence de rock-star décadente, il sombre dans la toxicomanie, ce qui l´amène à côtoyer la mort deux fois en deux ans : over-dose puis tentative de suicide.
C´est de ces épreuves que va naître un des plus beaux albums de Depeche Mode. Resserré sur la créativité du duo Gore/Gahan, Ultra a tout d´un catharsis. Les frères ennemis vont y exprimer toute leur détresse.
Le premier single "Barrel Of A Gun" a tout pour surprendre. Comme d´habitude, Depeche Mode se réinvente. Cette fois, le groupe s´aventure du côté du rock industriel, avec un son de guitare corrosif. Quant aux paroles, on sent que Martin Gore se détache de son triptyque habituel (pain, sex, god) pour être plus sincère. S´inspirant des épreuves de son chanteur, il écrit un de ses plus beaux textes, un des plus douloureux aussi. Extraits : ‘A vicious appetite visits me each night, it´t won´t be satisfied or be denied'. Ou encore ‘Whatever I´ve done, I feel staring at the barrel of a gun'. C´est toute la détresse du junkie Gahan qu´on retrouve dans ces mots.
"The Love Thieves" est une incroyable ballade au climat clair-obscur. Martin Gore nous serre le cœur, alors que Gahan chante avec une rare amertume. Le solo marquant la fin du morceau est d´une beauté saisissante. "Home" et ses splendides arrangements de cordes est une des plus jolies ballades chantées par Martin Gore, et le texte témoigne de la nouvelle recherche de sérénité du groupe, à la recherche d´un foyer et de stabilité. Le second single "It´s No Good" est assez conventionnel, jusqu´à ce qu´il ne se conclue sur un passage instrumental expérimental.
Après l´interlude "Uselink", Depeche Mode continue sa thérapie. Sur "Useless", le groupe joue un rock conventionnel oú le synthétiseur se fait discret, remplacé par une superbe ligne de basse. Dave Gahan y chante un très beau texte exprimant son impuissance. Conscient de sa déchéance, il n´arrive pas à s´extirper de la fange, et fustige les conseils naïfs qu´on lui donne. ‘ Well it´s about time, it´s beginning to hurt [...] All your stupid ideals, you´ve got your head in the cloud. You should see how it feels, with your feets on the ground'.
"Sister Of Night" a été le premier morceau enregistré pour Ultra et donne une idée de l´état dans lequel se trouvaient les membres du groupe... La voix de Gahan a rarement été aussi plaintive.
"Freestate" surprend par sa guitare folk, mais la mélodie développée est splendide, grandiose même. Gahan est habité et chante un texte oú il semble s´adresser à un ami en détresse : ‘I can hear your soul crying, the bitterness inside you calling, [...]Let yourself go, let yourself grow, let your senses overflow, [...] step out of your cage, and on to the stage, freedom awaits, open the gates'. C´est bien évidemment Martin Gore qui fait chanter à son ami des conseils qui sont destinés à ce dernier.
"The Bottom Line", second morceau chanté par Martin Gore est douce et apaisée alors qu´elle aborde le thème de la mort. Le compositeur emblématique de Depeche Mode nous confie qu´il l´attend sereinement.
Enfin, "Insight" achève de faire cet album un authentique chef d´œuvre. La mélodie l´instrumentation sont aériennes, les chœurs lyriques de Martin Gore sont incroyables de grâce. L´association des deux voix du groupe donne des frissons, plus que sur n´importe quel autre morceau. Dave se dit guidé par la lumière. Sorti du tourment, il nous confie que le feu brûle toujours, et s´adressant à l´auditeur, l´enjoint à répandre l´amour sur une conclusion qui fera date dans la discographie du groupe.
Car c´est bien l´amour qui a sauvé le groupe. Celui de la musique avant tout. Jamais la musique de Depeche Mode n´a été aussi variée, créative, sensible et sincère. Les mélodies proposées font partie des plus belles du répertoire du groupe. Etonnement acoustique, on ne saurait que trop conseiller l´écoute de cet album à ceux qui considèrent Depeche Mode comme un résidu synthétique des années 80. Mais surtout l´amour qui lie Dave Gahan et Martin Gore. Oubliez les McCartney/Lennon, Morrissey/Marr. Ce sont les deux auteurs d´Ultra le plus grand duo rock. Jamais deux musiciens de pop n´auront entretenu une relation si fusionnelle. Dave Gahan a été l´inspiration de Martin Gore pour Ultra. Ce dernier écrit ses plus beaux textes pour sauver son ami, décrit l´horreur de laquelle il veut l´extirper. Dave Gahan se reconnaît dans ces textes. Ils résument parfaitement ce qu´il a vécu, bien qu´étant de la plume d´un autre. Et c´est cette identification qui lui permettra de livrer ses plus belles interprétations. Ce processus témoigne d´un lien rare entre les deux hommes. Fascinant, je le trouve très poétique.
Ultra est donc bien plus que le témoignage de la déchéance. Il est avant tout le témoignage d´une très belle amitié, une plongée dans l´intimité de deux artistes hors du commun, se complétant parfaitement. Aucun autre album ne sera le fruit de cette alchimie. A ce titre, Ultra est intemporel.
C´est de ces épreuves que va naître un des plus beaux albums de Depeche Mode. Resserré sur la créativité du duo Gore/Gahan, Ultra a tout d´un catharsis. Les frères ennemis vont y exprimer toute leur détresse.
Le premier single "Barrel Of A Gun" a tout pour surprendre. Comme d´habitude, Depeche Mode se réinvente. Cette fois, le groupe s´aventure du côté du rock industriel, avec un son de guitare corrosif. Quant aux paroles, on sent que Martin Gore se détache de son triptyque habituel (pain, sex, god) pour être plus sincère. S´inspirant des épreuves de son chanteur, il écrit un de ses plus beaux textes, un des plus douloureux aussi. Extraits : ‘A vicious appetite visits me each night, it´t won´t be satisfied or be denied'. Ou encore ‘Whatever I´ve done, I feel staring at the barrel of a gun'. C´est toute la détresse du junkie Gahan qu´on retrouve dans ces mots.
"The Love Thieves" est une incroyable ballade au climat clair-obscur. Martin Gore nous serre le cœur, alors que Gahan chante avec une rare amertume. Le solo marquant la fin du morceau est d´une beauté saisissante. "Home" et ses splendides arrangements de cordes est une des plus jolies ballades chantées par Martin Gore, et le texte témoigne de la nouvelle recherche de sérénité du groupe, à la recherche d´un foyer et de stabilité. Le second single "It´s No Good" est assez conventionnel, jusqu´à ce qu´il ne se conclue sur un passage instrumental expérimental.
Après l´interlude "Uselink", Depeche Mode continue sa thérapie. Sur "Useless", le groupe joue un rock conventionnel oú le synthétiseur se fait discret, remplacé par une superbe ligne de basse. Dave Gahan y chante un très beau texte exprimant son impuissance. Conscient de sa déchéance, il n´arrive pas à s´extirper de la fange, et fustige les conseils naïfs qu´on lui donne. ‘ Well it´s about time, it´s beginning to hurt [...] All your stupid ideals, you´ve got your head in the cloud. You should see how it feels, with your feets on the ground'.
"Sister Of Night" a été le premier morceau enregistré pour Ultra et donne une idée de l´état dans lequel se trouvaient les membres du groupe... La voix de Gahan a rarement été aussi plaintive.
"Freestate" surprend par sa guitare folk, mais la mélodie développée est splendide, grandiose même. Gahan est habité et chante un texte oú il semble s´adresser à un ami en détresse : ‘I can hear your soul crying, the bitterness inside you calling, [...]Let yourself go, let yourself grow, let your senses overflow, [...] step out of your cage, and on to the stage, freedom awaits, open the gates'. C´est bien évidemment Martin Gore qui fait chanter à son ami des conseils qui sont destinés à ce dernier.
"The Bottom Line", second morceau chanté par Martin Gore est douce et apaisée alors qu´elle aborde le thème de la mort. Le compositeur emblématique de Depeche Mode nous confie qu´il l´attend sereinement.
Enfin, "Insight" achève de faire cet album un authentique chef d´œuvre. La mélodie l´instrumentation sont aériennes, les chœurs lyriques de Martin Gore sont incroyables de grâce. L´association des deux voix du groupe donne des frissons, plus que sur n´importe quel autre morceau. Dave se dit guidé par la lumière. Sorti du tourment, il nous confie que le feu brûle toujours, et s´adressant à l´auditeur, l´enjoint à répandre l´amour sur une conclusion qui fera date dans la discographie du groupe.
Car c´est bien l´amour qui a sauvé le groupe. Celui de la musique avant tout. Jamais la musique de Depeche Mode n´a été aussi variée, créative, sensible et sincère. Les mélodies proposées font partie des plus belles du répertoire du groupe. Etonnement acoustique, on ne saurait que trop conseiller l´écoute de cet album à ceux qui considèrent Depeche Mode comme un résidu synthétique des années 80. Mais surtout l´amour qui lie Dave Gahan et Martin Gore. Oubliez les McCartney/Lennon, Morrissey/Marr. Ce sont les deux auteurs d´Ultra le plus grand duo rock. Jamais deux musiciens de pop n´auront entretenu une relation si fusionnelle. Dave Gahan a été l´inspiration de Martin Gore pour Ultra. Ce dernier écrit ses plus beaux textes pour sauver son ami, décrit l´horreur de laquelle il veut l´extirper. Dave Gahan se reconnaît dans ces textes. Ils résument parfaitement ce qu´il a vécu, bien qu´étant de la plume d´un autre. Et c´est cette identification qui lui permettra de livrer ses plus belles interprétations. Ce processus témoigne d´un lien rare entre les deux hommes. Fascinant, je le trouve très poétique.
Ultra est donc bien plus que le témoignage de la déchéance. Il est avant tout le témoignage d´une très belle amitié, une plongée dans l´intimité de deux artistes hors du commun, se complétant parfaitement. Aucun autre album ne sera le fruit de cette alchimie. A ce titre, Ultra est intemporel.
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