Depeche Mode
Bordeaux [Arena] - mercredi 24 janvier 2018 |
Depeche Mode à Bordeaux, pour le concert d'inauguration de l'Arena. La belle affaire. Les places se sont arrachées comme des petits pains lors de leur mise en vente en juillet et, n'ayant pas jugé nécessaire de me procurer un sésame, je me suis retrouvé bien bête quelques semaines avant le show. Trois jours de recherche intensifs (enfin, menées par un pote, rendons à César ce qui lui appartient) m'ont néanmoins permis de combler cette lacune. Cela faisait un petit bout de temps qu'un groupe de cette trempe n'avait pas foulé les planches bordelaises. Le dernier était peut-être Oasis en 2009, à l'occasion d'un concert puissant mais en mode pilotage automatique dans le gymnase...euh pardon, à la Médoquine.
Quelques mots sur la salle qui accueille le show. Superbe écrin éclairé aux couleurs changeantes à l'extérieur, bel espace massif (11 000 places) et aérien à l'intérieur, Bordeaux dispose enfin d'un outil digne de ce nom. L'espoir de voir d'autres têtes d'affiche de ce calibre dans les mois et années à venir est grand.
Trop occupé à converser dans le lobby, je me rends compte que le concert va débuter quand quelques notes du "Revolution" des Beatles s'échappent des portes de la salle. Je me précipite donc dans la fosse et constate que l'Arena est bouillante d'excitation. Les lumières s'éteignent et une intro, à base de cannes de serin et de grosses godasses, est projetée sur les écrans géants disposés au fond et sur les côtés de la scène. Martin Gore, frêle et humble, entre sur scène avec ses compagnons, sauf Dave Gahan, et tout commence avec "Going Backwards". Le son est im-pec-cable. Vraiment. D'une pureté cristalline. Quelques instants plus tard, le chanteur fait son apparition tel un messie, bras écartés, lunettes et costume bleu. Sa voix est parfaite. Tout démarre fort.
Suivent ensuite "It's No Good" et "Barrel Of A Gun" qui proviennent de l'album Ultra. Ce dernier est important pour moi, car c'est lui qui m'a fait découvrir, de manière rapide certes, le groupe au printemps 1997. Ces deux chansons passaient à la radio (Fun pour ne pas la citer) et m'avaient immédiatement séduit. J'éprouve toujours la même chose à leur sujet et me retrouve transporté, d'autant qu'une ambiance s'installe immédiatement. Le public danse, se dandine, apprécie ce don. Tout le monde est en symbiose devant le groupe et n'a d'yeux que pour Dave Gahan, leader à la voix envoûtante. Citons également les excellents musiciens, à commencer par ce batteur aux faux airs de Lars Ulrich qui tabasse ses fûts sans relâche et ce bassiste qui vient souvent prêter main forte aux voix.
Pour être très honnête, je ne m'étais jamais vraiment penché sur la discographie de DM avant ce concert. Je connaissais Ultra et les plus grands tubes des 80s et 90s, plus quelques singles entendus çà et là, mais c'est tout. C'est assez rare, mais Depeche Mode a réussi à me faire aimer ses titres en live, sans filet, grâce à une exécution démente et à une implication totale.
J'ai ainsi tout de suite été touché par "Walking In My Shoes", "Stripped", "A Question Of Time" et surtout "Strangelove" chantée par Martin Gore, à qui je tiens à rendre hommage. On le sait, Gahan est un showman hors-pair, mais Gore a cette sensibilité, ce côté touchant, profond qui m'ont vraiment parlé. J'ai adoré le voir interpréter ce titre les yeux humides, alors que c'était sûrement la 732e fois, chanter parfaitement en lead ou assurer les chœurs, délivrer des parties de guitares parfaites et inspirées. Franchement, LA surprise de la soirée. Chapeau monsieur.
Pour ce qui est des classiques comme "Personal Jesus", "Never Let Me Down Again" ou "Enjoy The Silence", l'implication totale de tous les membres du groupe m'a fait oublier que c'était des chansons entendues et réentendues. C'est précisément pourquoi ce groupe est si fort. Là où d'autres mastodontes se seraient contentés de bâcler ces titres et de retourner en coulisses le plus vite possible, Depeche Mode a pris le temps. Le temps d'offrir au public, de faire durer le plaisir. Le temps de faire vibrer et d'émouvoir toute la salle. Le temps aussi de la faire bouger. Et ça, c'est la marque des grands. On avait vraiment l'impression que le groupe était là rien que pour nous et que cette date n'était pas qu'une simple étape de la tournée. Alors oui, j'entends déjà les fans les plus pointus dire que ce n'était pas leur meilleur concert, que le groupe était moins bon que la veille. Je m'en fiche. Sur ce que j'ai vu, cette soirée restera gravée en moi à jamais.
Merci.
Quelques mots sur la salle qui accueille le show. Superbe écrin éclairé aux couleurs changeantes à l'extérieur, bel espace massif (11 000 places) et aérien à l'intérieur, Bordeaux dispose enfin d'un outil digne de ce nom. L'espoir de voir d'autres têtes d'affiche de ce calibre dans les mois et années à venir est grand.
Trop occupé à converser dans le lobby, je me rends compte que le concert va débuter quand quelques notes du "Revolution" des Beatles s'échappent des portes de la salle. Je me précipite donc dans la fosse et constate que l'Arena est bouillante d'excitation. Les lumières s'éteignent et une intro, à base de cannes de serin et de grosses godasses, est projetée sur les écrans géants disposés au fond et sur les côtés de la scène. Martin Gore, frêle et humble, entre sur scène avec ses compagnons, sauf Dave Gahan, et tout commence avec "Going Backwards". Le son est im-pec-cable. Vraiment. D'une pureté cristalline. Quelques instants plus tard, le chanteur fait son apparition tel un messie, bras écartés, lunettes et costume bleu. Sa voix est parfaite. Tout démarre fort.
Suivent ensuite "It's No Good" et "Barrel Of A Gun" qui proviennent de l'album Ultra. Ce dernier est important pour moi, car c'est lui qui m'a fait découvrir, de manière rapide certes, le groupe au printemps 1997. Ces deux chansons passaient à la radio (Fun pour ne pas la citer) et m'avaient immédiatement séduit. J'éprouve toujours la même chose à leur sujet et me retrouve transporté, d'autant qu'une ambiance s'installe immédiatement. Le public danse, se dandine, apprécie ce don. Tout le monde est en symbiose devant le groupe et n'a d'yeux que pour Dave Gahan, leader à la voix envoûtante. Citons également les excellents musiciens, à commencer par ce batteur aux faux airs de Lars Ulrich qui tabasse ses fûts sans relâche et ce bassiste qui vient souvent prêter main forte aux voix.
Pour être très honnête, je ne m'étais jamais vraiment penché sur la discographie de DM avant ce concert. Je connaissais Ultra et les plus grands tubes des 80s et 90s, plus quelques singles entendus çà et là, mais c'est tout. C'est assez rare, mais Depeche Mode a réussi à me faire aimer ses titres en live, sans filet, grâce à une exécution démente et à une implication totale.
J'ai ainsi tout de suite été touché par "Walking In My Shoes", "Stripped", "A Question Of Time" et surtout "Strangelove" chantée par Martin Gore, à qui je tiens à rendre hommage. On le sait, Gahan est un showman hors-pair, mais Gore a cette sensibilité, ce côté touchant, profond qui m'ont vraiment parlé. J'ai adoré le voir interpréter ce titre les yeux humides, alors que c'était sûrement la 732e fois, chanter parfaitement en lead ou assurer les chœurs, délivrer des parties de guitares parfaites et inspirées. Franchement, LA surprise de la soirée. Chapeau monsieur.
Pour ce qui est des classiques comme "Personal Jesus", "Never Let Me Down Again" ou "Enjoy The Silence", l'implication totale de tous les membres du groupe m'a fait oublier que c'était des chansons entendues et réentendues. C'est précisément pourquoi ce groupe est si fort. Là où d'autres mastodontes se seraient contentés de bâcler ces titres et de retourner en coulisses le plus vite possible, Depeche Mode a pris le temps. Le temps d'offrir au public, de faire durer le plaisir. Le temps de faire vibrer et d'émouvoir toute la salle. Le temps aussi de la faire bouger. Et ça, c'est la marque des grands. On avait vraiment l'impression que le groupe était là rien que pour nous et que cette date n'était pas qu'une simple étape de la tournée. Alors oui, j'entends déjà les fans les plus pointus dire que ce n'était pas leur meilleur concert, que le groupe était moins bon que la veille. Je m'en fiche. Sur ce que j'ai vu, cette soirée restera gravée en moi à jamais.
Merci.
Excellent ! 18/20 | par Thorn |
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