Depeche Mode

Playing The Angel

Playing The Angel

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 Sortie :    lundi 17 octobre 2005 
 Format :  Album / CD   

Chaque nouvel album de Depeche Mode est aussi attendu que le Messie, mais contrairement à ce dernier il arrive toujours à un moment ou un autre et personne ne doute de son existence (Jésus qu'est_ce que tu fous alors???)!

Bien sûr, comparer DM à Jésus, c'est du second degrés (ai-je besoin de le préciser ?) ; mais ce qui est certain, c'est que Gore et son pôte Gahan, tout fraîchement rabibochés, nous offrent avec Playing The Angel un bel album d'hiver, qui comblera parfaitement nos dimanches pluvieux et nos coups de blues passagers.

Retrouver Depeche Mode, c'est retrouver la sensation de l'amour fantasmagorique de l'adolescence, celui qui nous rapelle sans cesse qu'on oublie jamais sa première fois et que les blessures ne se referment jamais réélement, c'est un peu sado quand même non ?
Du point de vue musical, on remarque assez facilement une évolution de style, une virée vers la maturité à travers des compositions moins frénétiques.
La voix de Dave Gahan a gagné en profondeur et quelques effets bien sentis viennent colorer un univers riche et froid, en nous rappelant que sans lui, Depeche Mode ne peut subsister.

Cet album est assez homogène, proprement produit (comme d'habitude) ; mais cette apparente propreté est partiellement dérangée par un son de guitare crade et dépouillé qui donne à l'ensemble sa personnalité et son âme, un charisme magnétique qui accompagne le groupe depuis ses débuts!
Encore une fois, Depeche Mode donne le meilleur de lui même, nous emmenant sans mal dans son univers planant et noir, toujours à la limite du désespoir, certains passages nous angoissent et d'autres nous emplissent de nostalgie car malgré une évidente novation musicale, l'esprit et le fond restent très DM dans l'ame. On aurait pu s'attendre à trouver un album dans l'esprit du moment tout en revival 80's, mais on trouve finalement une oeuvre plus profonde et risquée, n'hesitant pas à explorer les abimes et plonger vers une électro ténébreuse.
Cependant la lumière jaillit par moment et lorsque ce n'est pas la voix de Martin Gore qui allume une chandelle salvatrice, ce sont les textes qui nous touchent subtilement : <<Precious and fragile things/Need special handling>>...la lumière est bien là!!!

Le premier single en date "Prescious", nous confirme bien que Depeche Mode est un groupe majeur, une entité, un objet précieux qui ne souhaite pas tutoyer les anges, mais jouer avec eux et continuer à jouir des plaisirs de l'enfer car il est bon de souffrir, de se faire mal, de tomber pour finalement se relever...et accéder à la postérité !

Un album qui se déguste pendant l'étreinte amoureuse, la rose entre les dents, comme si c'était la dernière fois, mais qu'elle soit inoubliable !

(Chronique à lire après un verre d'absynthe et après avoir matté The crow!!)

Rock'n'roll!


Parfait   17/20
par Interpolian


  Edition limitée à la sortie incluant un DVD en 5.1 avec documentaire, clips et autres docs vidéos.


 Moyenne 16.20/20 

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Posté le 09 octobre 2005 à 01 h 43

Ce nouveau Depeche Mode commence fort, avec un "A Pain That I'm Used To" lorgnant très légérement vers Nine Inch Nails, et un "John The Revelator" également énergique, leur electro se mélangeant de fort belle manière aux guitares utilisées ici.
"Suffer Well" poursuit de la même manière, moins direct mais tout aussi efficace, servi par ces trouvailles sonores particulières au groupe. "The Sinner In Me" à l'intro grinçante, se déploie tranquillement, sur une voix sereine et un habillage sonore idéal, créant une ambiance inquiétante sur laquelle se greffent des accords de guitares brefs mais secs. "Precious", un peu plus lumineux, confirme son statut de single, bien qu'étant plus classique dans sa structure ... mais imparable, ne serait-ce que par sa mélodie et l'émotion qu'il engendre, et toujours ces grattes brèves mais délectables.
"Macrovision" , plus strictement electro-pop, prend une tournure vaguement indus sur la fin, ce qui produit un effet non négligeable, suivi par "I Want It All", serein, se basant sur cette voix unique, grave et chaleureuse à la fois, se drapant dans des entrelacs de sonorités que seul ce groupe ou, allez, des musiciens aussi doués que les Young Gods, peuvent édifier.
"Nothing's Impossible", mid-tempo, nous entraine dans un clair-obscur magnifié par des bruitages ressemblant à des notes de violon, suivi de l'instrumental "Introspectre".
"Damaged People" prend le relais, tranquille, reposant sur des synthés encore une fois enchanteurs, la voix prenant des intonations Bowiesques du meilleur effet. "Lillian" accélère le tempo et cette fois, le chant ressemble à celui d'Andrew Eldritch des Sisters Of Mercy, la coloration de ce morceau s'avérant cependant moins gothique qu'un morceau des Sisters, quoiqu' empreint d'une certaine noirceur.
On retrouve celle-ci sur l'intro du dernier titre, "The Darkest Star", lorsqu' arrivent des notes de piano plus enjouées qui, finalement, laissent la place à une atmosphère orageuse et plombée. Cette alternance clarté-noirceur prévaut jusqu'au terme de ce titre, la voix accentuant l'impression de malaise, de mélancolie qui le parcourt, et en en fait toute la force et la beauté.

Un bien bel album qui démontre une fois le plus le génie et le savoir-faire de nos amis de Basildon.
Parfait   17/20



Posté le 27 décembre 2005 à 02 h 20

Ces trois gars ont traversé de sales moments: dépression, alcoolisme, overdoses... Qui a dit que les rock stars n'existaient plus? A l'heure où Bono porte les mêmes lunettes que Britney Spears; à l'heure où le seul moyen d'avoir une pré-vente d'un concert des Stones est de détenir une American Express, il est temps de rappeler que si des VRAIES rock stars subsistent encore dans ce monde stéréotypé, c'est bien les membres de Depeche Mode. Parce qu'ils se sont sans cesse remis en question, parce qu'ils ont sans cesse été au delà des modes et des courants, Martin Gore, Dave Gahan et Andrew Fletcher sont devenus des références incontournables de la planète rock.
Il y a tout juste 10 ans les trois membres actuels de Depeche Mode côtoyaient donc l'enfer de l'autodestruction, alors qu'Alan Wilder, devant l'ampleur des dégâts, préférait prendre la fuite.
Et de ces expériences pathétiques et traumatisantes est né leur plus grand album, Ultra.
Quatre ans plus tard paraissait Exciter, certainement l'album le plus moderne du groupe, plus vaporeux et moins mélodique que les précédents, mais qui témoignait d'une certaine fraîcheur.

Aujourd'hui les trois mousquetaires de l'électro pop reviennent et ils ne sont pas contents. Beats barbares, synthés dantesques, mélodies minimales et ultra efficaces: "A Pain That I'm Used To" et "John The Revelator" donnent le ton d'entrée de jeu. On sent tout de suite que les compères sont en très, très grande forme. Le feu d'artifice se poursuit avec le superbe "Suffer Well" concocté par un Dave Gahan qui tient toutes ses promesses de nouveau compositeur de Depeche Mode. Son expérience en solo en a fait un artiste complet, aussi à l'aise dans l'écriture qu'au chant... Tout comme son binôme Martin Gore! A noter que Gahan a sur cet album une voix particulièrement profonde, très proche de ses performances live et cela dessert merveilleusement les titres torturés qui jalonnent Playing The Angel.

"The Sinner In Me" est probablement le morceau le plus sombre de l'album; machinique en diable sur le couplet, et sublimé par les arpèges lumineux de Gore sur le refrain, le titre s'achève par un instrumental industriel monumental. Et que dire de "Precious", si ce n'est que c'est la magnificence pop incarnée? Voluptueuse, aérienne, la mélodie mijotée par Gore est un caviar; le single idéal en somme.
"Macro" est le premier titre chanté par le lutin blondinet: comateuse, sous champi, la chanson est une perle d'électro pop subversive.
Dave Gahan repose ensuite l'auditeur avec un "I Want It All" assez vaporeux et 'ambiant', un genre assez étranger au groupe jusqu'alors.

C'est à peine sorti de ce climat langoureux que l'on replonge dans les recoins les plus sombres de l'âme du chanteur: "Nothing's Impossible", la dernière chanson écrite par le roi Dave pour Playing The Angel, est d'une ironie terrible; et brille d'un éclat maléfique.

Nouvel interlude instrumental, "Introspectre" introduit admirablement un "Damaged People" tendre et mélancolique, interprété par un Martin Gore qui semble en connaître un bout sur les 'gens abîmés'.

"Lilian", seul morceau de lumière de ce nouveau cru, surprend par sa fraîcheur et sa spontanéité. Et surprend d'autant plus quand on connaît la superbe ballade gothique qui suit: "The Darkest Star" et sa belle alchimie entre sons organiques et sons synthétiques est ensorceleur à souhait.

Rarement beauté et désolation ont fait si bon ménage depuis... Come On Die Young de Mogwai, en 1999: Playing The Angel est MA claque des 6 dernière années. Autrement dit, vivement le retour des trois rosbifs.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 11 janvier 2008 à 14 h 21

Le onzième album et dernier studio de Depeche Mode sorti au second semestre 2005.
Cet album a été considéré par la presse comme le petit frère de Violator. En effet , 'Playing The Angel' renoue avec la belle époque DM. Mais ce n'est pour autant une qualité. En effet ,même si ce dernier album reste un bon et fidèle DM, on peut difficilement le comparer à Violator.
Playing The Angel manque cruellement d'âme.
L'album commence par le très rock "A Pain That I'm Used To" . Ce morceau, à la première écoute est pas mal du tout. Il est accrocheur. Il est surtout bien calibré pour les passages en radio.
"John The Revelator", deuxième morceau, lorgne du côté de "Personal Jesus". On y retrouve une rythmique du tonnerre, une voix fracassante.
Un vrai problème se pose déjà? C'est bien joli tout ça. Mais pourquoi ces 2 chansons, bien que bruyantes, ne parviennent pas à me procurer la moindre émotion?
J'espère être agréablement surpris par la suite.
Prochain morceau? "Suffer Well", une compo écrite par Dave Gahan. J'en attends beaucoup de cette chanson. Et bien, il en résulte une semi- déception. Un refrain très sympathique, une voix toujours plus travaillée Mais pourtant il manque quelque chose d'évident à ce morceau. Quoi? Un moment fort. Tout est trop gentillet, tout est trop calibré.
"The Sinner Of Me" se risque un peu plus sur son final. Pourtant ce morceau est bancal. Playing The Angel se veut froid comme la mort? C'est un parti pris honorable. Néanmoins, l'ennui est là.
Premier single et cinquième titre de l'album, "Precious" fait remonter l'album dans mon estime. Il s'agit là d'un excellent tube de DM. Ce morceau pop bénéficie d'une mélodie émouvante et Dave a rarement aussi bien chanté.
"Macro" est ce qu'on peut appeler un vrai ratage. Chanson écrite et chantée par Martin Gore, celle-ci est ennuyeuse à souhait. Voilà très sincérement ce que j'ai ressenti à l'écoute de cette chanson. Martin, qui en général, excelle dans ses chansons en solo, (rappelez-vous la magnifique ballade "Home") se plante littéralement sur "Macro".
"I Want It All'", écrite par Dave, est une ballade triste. Le morceau est sympa mais sans plus. Comme d'autres titres, 'I want it wall' n'est pas exploité à fond.
"Nothing's Impossible" est la troisième compo écrite par Dave. C'est un morceau très sympa, émouvant, plus aventureux que les précédents titres. De cetre chanson, y transparaît une profonde tristesse. L'émotion est enfin palpable.
"Introspectre" est un instrumental inutile. Quel est son intérêt dans l'album? A quoi sert-elle sinon remplir une piste? J'essaye de toujours comprendre, de considérer un peu cet instrumental.
"Damaged People" agace car le son est médiocre. Sans ça, le morceau est bien moyen et ennuie au final.
Véritable surprise de l'album, "Lilian" est enfin du Depeche Mode inspiré. La mélodie est brillante, le son génialissime et la voix de Dave extraordinaire. "Lilian" vous donne le sourire.
Dernier titre de l'album ,"The Darkest Star" est un final triste, sombre assurément mais ce titre accroche.
Il manque des moments forts à cet album. De plus le son, bien que recherché, sonne souvent faux.
Playing The Angel se veut enervé, glacial. Je respecte cette envie. J'ai aussi tendance à croire, qu'aujourd'hui, le groupe s'inquiète plus d'être rentable que d'être original. Et là encore, je comprends et respecte. Un groupe tel que Depeche Mode, après une carrière de plus de deux décennies et une longue traversée du désert, a comme souci un nouveau besoin de popularité (encore que l'album de remixes en 2004 avait joué en leur faveur).
Bien que je sois fan, je ne veux pas pour autant le féliciter cette fois-ci. J'ai été déçu par ce cru 2005. L'album est passable mais Depeche Mode m'avait habitué à beaucoup mieux.
Passable   11/20



Posté le 21 juin 2016 à 11 h 00

Courant 2004. New York City.

Dave Gahan déambule dans son appartement, il est en plein doute. Il chante à qui veut bien l'entendre ce texte de David Charvet, lui remémorant sa relation avec Martin Gore : " J'avais pas la musique, t'as écrit la chanson... Should I leave, should I stay, should I come back another day... ?"

Au même moment, à Santa Barbara, en Californie.
Martin Gore regarde le long du grand Pacifique les vagues qui défient le temps... Il s'est fait refaire les dents, peut désormais afficher un sourire ultra brite et avoir le succès à la bouche. Cependant, il est lui aussi en proie à de nombreuses contradictions intérieures à propos de son groupe. Il se met à chantonner ce petit refrain : Santa Barbara, tu me diras, pourquoi, j'ai le mal de vivre.... Par la sainteté du synthé, parviendra –t'-il à retrouver l'inspiration nécessaire ?

Pendant ce temps, à Londres, Angleterre.
Andrew Fletcher est chez lui et s'ennuie un peu. Il décide alors de jouer un petit air au synthé pour se détendre. Il tapote sur deux touches, fait tourner son micro, lève les bras en l'air et là sa femme rentre et lui dit : "Andrew, c'est Daniel au téléphone. Il dit que c'est urgent. Au fait, tu as remarqué que ton synthé n'est pas branch...". Elle n'a pas le temps de terminer sa phrase, une phrase qui aurait sans doute changé beaucoup de choses. Fletch s'empare du combiné et déclare :
- Allo, patron.
- Salut Fletch, tu as des nouvelles de Dave et Martin ?
- C'est la merde, chef. Dave ne veut pas continuer si Martin ne lui laisse pas plus de place...Pourtant, on s'est juré de toujours tout partager, on s'est promis d'être toujours réunis... (car oui, les Depeche Mode, c'est un petit peu les Filip, Adel et Frank de Basildon)
- Je vois, tout cela est fort contraignant...
- Qu'est-ce qu'on fait alors ?
- T'inquiète pas mon petit Fletch, dit-il d'un ton Marcellus Wallacien. On va organiser une réunion à Mute. J'appelle deux experts complètement défoncés au crack qui vont travailler nos deux petits rigolos, avec une paire de pinces, un chalumeau et un fer à souder et...
- Je fais quoi moi pendant ce temps, Boss ?
- Je sais pas, t'as pas une idée ?
- Ben, je pensais peut-être sortir un album de Remixes.
- Excellente initiative ! Je te laisse gérer ça, moi je vais appeler Boucle D'Or et Oncle Dave. Ca va aller...
- Ok, je retourne travailler à ma musique.

Fletch raccroche le combiné. Dans son bureau, Daniel Miller s'esclaffe sur cette dernière phrase, mais il est inquiet : il faut absolument relancer Depeche Mode et il va falloir exercer une certaine pression sur ses deux super poulains pour qu'il en ressorte quelque chose... En effet, cela fait quasiment 10 ans qu'Alan Wilder a tout quitté (quitte à faire démodé) et que le groupe phare de son catalogue peine à retrouver une dynamique conquérante.

Fin 2004 : suite aux techniques de négociations éprouvées de Daniel Miller, les Depeche Mode sont prêts à retourner en studio. Dave Gahan pourra écrire un quart des chansons qui composeront l'album, les trois quarts restants revenant à Martin Gore. Reste à savoir qui produira le quatre quarts entier de notre trio musical à deux mains. Le brun, le blond et le roux décident alors de faire appel à Ben Hillier, dont les récents faits d'armes sur le Think Tank de Blur ont suscité leur intérêt. Ils se mettent d'accord sur l'orientation musicale, en prenant exemple sur les Tranxen 200, qui avaient progressivement adopté un son plus analogique, en testant un DX Roland triphasé, leur permettant d'améliorer la connexion de pitchs et la régulation des patchs. Ils s'arment alors de plusieurs "vieux" synthés pour concocter l'album à venir.

Après plusieurs mois passés en studio, le groupe délivre enfin Playing The Angel en octobre 2005. Et on peut dire que la nouvelle redistribution des rôles, la pression exercée par Daniel Miller et l'orientation sonique ont payé. Depeche Mode semble revigoré, les morceaux sont plus dynamiques et efficaces. Qui plus est, Ben Hillier apporte une touche crasseuse lorgnant parfois du côté de l'indus et permet au groupe de s'offrir une cure de jouvence, tout en restant fidèle à son identité.

Les chansons composées par Dave Gahan constituent un certain point focal sur l'album, dans le sens où c'est la toute première fois qu'elles s'intègrent à un album de Depeche Mode. Et bien que Dave Gahan n'ait franchement pas le niveau de Martin Gore tant sur les paroles que sur la musique (d'ailleurs Gahan s'est fait aider par l'ingénieur Andrew Philpott et surtout par le batteur Christian Eigner, batteur du groupe pour les concerts depuis 1997, et comblant pour le chanteur le vide laissé par Alan Wilder), il propose de nouveaux climats, surtout sur l'enchaînement "I Want It All" / "Nothing's Impossible", alternant la rêverie atmosphérique et la gravité poisseuse, tandis que "Suffer Well", faisant référence aux sombres années de Songs Of Faith And Devotion, est plus rythmé, avec un riff Goresque efficace. Avec ce titre le chanteur, alors en pleine quarantaine glorieuse, semble exorciser pour de bon le monstre du passé.

Cette nouvelle dynamique semble profiter au song writing de Gore, qui avait un peu pâti quelques années plus tôt. Comme si une saine concurrence s'était installée, le compositeur aux boucles blondes retrouve l'art et le goût du tube en puissance, ainsi que la confiance en lui et propose plusieurs titres mémorables : "A Pain I Am Used To" qui commence le disque, tout en puissance indus et qui contient l'un des refrains les plus accrocheurs du groupe (et accessoirement une des seules basses jamais jouées par Andrew Fletcher) , "John The Revelator" calibré pour conquérir les stades et qui fait l'effet d'un gel douche frais lors d'une averse purificatrice, "Precious", mélodique à souhait et contenant un break digne des fulgurances mélodiques de "Shake The Disease", le très nostalgique et attendrissant "Lillian" et ses synthés riches en nectars fruités cuvée 1985, le diabolique "The Sinner In Me" et son final apocalyptique (et on se dit qu'entre les mains d'Alan Wilder ce titre aurait atteint une apogée encore plus dantesque...)... Quelle liste ! Martin Gore ayant sans doute atteint le septième sens (ce pouvoir qui surpasse tous les autres dans Saint Seiya et qui permet aux héros d'accomplir l'impossible), sa cosmo-énergie est en phase avec tout l'univers sur "Macro" (on ignore encore quel anesthésiant le dentiste de Martin Gore a utilisé lors de son opération, mais ça devait être de la bonne...). Le final rythmique accompagné d'une guitare tranchante permet enfin au blondinet de s'affranchir des titres habituels qu'il chante (soit les titres intimistes, à nu et tout ça...), bien qu'il se la retente sur le néanmoins touchant "Damaged People". Une des bonnes autres surprises est le final que constitue "The Darkest Star", jouée au départ au piano, puis augmentée de dramaturgie électronique, le tout restant pertinent jusqu'au bout.

Bref, un retour plus que réussi pour Depeche Mode, qui semble avoir retrouvé ici le feu sacré qui lui manquait depuis un bon bout de temps. Enfin, tout ça c'était avant que le groupe se laisse influencer par le programme spatial de Jacques Cheminade pour l'album suivant, Sounds Of The Universe...
Parfait   17/20







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