Depeche Mode
Music For The Masses |
Label :
Mute |
||||
Une année après le quasi gothique Black Celebration, Depeche Mode choisit ici de renouer avec la dimension pop que leur musique avait jusque-là, sans pour autant mettre de côté leurs thèmes de prédilection (sexe & religion) et délaisser la relative noirceur de leur univers. Le titre de l'album lui-même, Music For The Masses n'est pas dénué d'une certaine ironie puisqu'il vise surtout à insister sur le fait que ce n'est pas parce que le groupe commence à jouir d'une popularité extraordinaire qu'ils vont pour autant cesser d'être des têtes chercheuses et servir une musique toute simple prête à être consommée.
Plus que jamais placé sous le signe de l'expérimentation, Music For The Masses fait la part belle aux samples de toutes sortes comme cette fameuse roue de l'intro de "Behind the Wheel" ou encore la guitare de Martin Gore utilisée de manière très créative afin de créer de nouvelles sonorités sur "Never Let Me Dow Again".
Le résultat est une collection de morceaux de très haute volée mais qui ne jouissent pas de l'extrême cohérence de ceux de l'album précédent. On y joue tour à tour la carte de l'electro-pop sensuelle et dansante ("Strangelove"), de l'instrospection ("The Things You Said", "I Want You Now"), des effets dramatiques dignes de la musique classique (les mémorables "Little 15" et "Pimpf") et même d'un esprit davantage orienté vers le rock préfigurant ainsi la future évolution du groupe ("To Have & To Hold", "Nothing").
Music For The Masses est donc un album d'une redoutable efficacité rempli de très bonnes chansons (merveilleusement taillées pour la scène) mais qui manque un peu de relief dans la production et de personnalité dans l'ensemble.
Plus que jamais placé sous le signe de l'expérimentation, Music For The Masses fait la part belle aux samples de toutes sortes comme cette fameuse roue de l'intro de "Behind the Wheel" ou encore la guitare de Martin Gore utilisée de manière très créative afin de créer de nouvelles sonorités sur "Never Let Me Dow Again".
Le résultat est une collection de morceaux de très haute volée mais qui ne jouissent pas de l'extrême cohérence de ceux de l'album précédent. On y joue tour à tour la carte de l'electro-pop sensuelle et dansante ("Strangelove"), de l'instrospection ("The Things You Said", "I Want You Now"), des effets dramatiques dignes de la musique classique (les mémorables "Little 15" et "Pimpf") et même d'un esprit davantage orienté vers le rock préfigurant ainsi la future évolution du groupe ("To Have & To Hold", "Nothing").
Music For The Masses est donc un album d'une redoutable efficacité rempli de très bonnes chansons (merveilleusement taillées pour la scène) mais qui manque un peu de relief dans la production et de personnalité dans l'ensemble.
Parfait 17/20 | par Piezo |
Posté le 27 novembre 2005 à 23 h 15 |
Succédant à un Black Celebration assez...noir, ce Music For The Masses donne le change avec éclat, nous offrant une collection de tubes techno-pop imparables, peut-être un peu plus "populaires", plus "lumineux" que les titres qui formaient Black Clebration, mais de même qualité.
Ca démarre sur les chapeaux de roue avec ce "Never Let Me Down Again" maintes et maintes fois repris depuis, puis ce "The Things You Said" délicat et ce "Strangelove" enlevé, puis "Sacred", autre titre tubesque, sur des sonorités assez claires/obscures du plus bel effet.
"Little 15", lent et basé sur le synthé, confirme la haute tenue de l'album, de même que "Behind The Wheel" et son ambiance inquiétante.
"I Want You Now" respecte l'alternance entre titres posés mais faussement tranquilles et titres plus rythmés, puis "To Have And To Hold" plombe l'ambiance, la rendant quasi-gothique, rappelant ainsi Black Celebration.
"Nothing" s'éloigne du coté crépusculaire du titre précédent, plus rythmé, avant que "Pimpf" nous ramène sur ces mêmes terres, concluant l'album sur une note "cathédralesque" et des voix aussi gothiques que celles de "To Have And To Hold". Cette compo nous montre d'ailleurs l'aisance des gars de Basildon à composer dans ce domaine obscur et envoûtant, de même que dans un registre plus pop, plus mainstream peut-être mais tout aussi captivant.
Un album dont tous les titres sont plus que réussis et dont l'écoute nous fait imédiatement comprendre le "buzz" qu'il a suscité à l'époque.Et qui, malgré un coté légèrement désuni dans l'enchainement des morceaux, pourait bien être le meilleur du groupe.
Mais bon, chercher à distinguer un album chez Depeche Mode est ridicule au vu de leur discographie.
Quoi qu' il en soit, une superbe réussite.
Ca démarre sur les chapeaux de roue avec ce "Never Let Me Down Again" maintes et maintes fois repris depuis, puis ce "The Things You Said" délicat et ce "Strangelove" enlevé, puis "Sacred", autre titre tubesque, sur des sonorités assez claires/obscures du plus bel effet.
"Little 15", lent et basé sur le synthé, confirme la haute tenue de l'album, de même que "Behind The Wheel" et son ambiance inquiétante.
"I Want You Now" respecte l'alternance entre titres posés mais faussement tranquilles et titres plus rythmés, puis "To Have And To Hold" plombe l'ambiance, la rendant quasi-gothique, rappelant ainsi Black Celebration.
"Nothing" s'éloigne du coté crépusculaire du titre précédent, plus rythmé, avant que "Pimpf" nous ramène sur ces mêmes terres, concluant l'album sur une note "cathédralesque" et des voix aussi gothiques que celles de "To Have And To Hold". Cette compo nous montre d'ailleurs l'aisance des gars de Basildon à composer dans ce domaine obscur et envoûtant, de même que dans un registre plus pop, plus mainstream peut-être mais tout aussi captivant.
Un album dont tous les titres sont plus que réussis et dont l'écoute nous fait imédiatement comprendre le "buzz" qu'il a suscité à l'époque.Et qui, malgré un coté légèrement désuni dans l'enchainement des morceaux, pourait bien être le meilleur du groupe.
Mais bon, chercher à distinguer un album chez Depeche Mode est ridicule au vu de leur discographie.
Quoi qu' il en soit, une superbe réussite.
Parfait 17/20
Posté le 02 avril 2006 à 14 h 15 |
L'achat du CD m'a pris sur un coup de tête. Il faut dire aussi que "Never Let Me Down Again", un des meilleurs morceaux de Depeche Mode me revenait régulièrement du subconscient, comme au bon souvenir. Pour ce qui suit sur cet album tout de même majeur du groupe, je ne peux m'empêcher de tirer quelques rictus d'agacement sur "Strangelove", premier extrait qui en sortit à l'époque, procurant la désagréable sensation d'un tube de boys band. "Sacred" est limite gonflant. "Behind The Wheel" est le carton tubesque qui sillonnait les hits parades de l'hexagone ; notons quelques notes d'une guitare qui ajoutent à ce hit hypnotique une part de mystère. D'autres titres que je découvre sont plutôt intéressants comme ce "I Want You Now", symbiose à capella entre les voix et les machines, le sombre "To Have And To Hold" et "Pimpf" digne d'une B.O. d'un gros thriller projeté sur grand écran. Mais c'est "Never Let Me Down Again" qui garde la palme, comme si le blues se présentait sous son meilleur aspect de pop plastifiée.
Sympa 14/20
Posté le 30 octobre 2007 à 22 h 51 |
C'est l'album le plus somptueux encore aujourd'hui. Bourré de lyrisme, encore plus humain que Black Celebration, il ressemble finalement à Songs Of Faith And Devotion. Il sonne live aussi parce qu'il allie la guitare avec les machines (utilisées ici avec finesse et à bon escient).
Il y a aussi une cohérence artistique tout du long, une ambiance qui nous captive, une résonance d'un morceau à l'autre. On ne trouve pas cela sur Violator par exemple. Ici, il y a un son, une entité sonore, c'est un ovni. Quelle beauté ! Ecoutez "Never Let Me Down Again" puis "Little 15", finalement on pourrait imaginer qu'ils ne font qu'un, c'est juste une histoire qui s'enchaîne mais les humeurs changent. C'est typiquement l'Album par excellence. Ce disque a une dimension humaine encore plus forte qu'un disque entièrement acoustique. Le ciment, l'air, l'électronique ne font-ils pas parti de notre quotidien ? La musique ici reflète l'âme urbaine, Music For The Masses est quasi intemporel.
Il y a aussi une cohérence artistique tout du long, une ambiance qui nous captive, une résonance d'un morceau à l'autre. On ne trouve pas cela sur Violator par exemple. Ici, il y a un son, une entité sonore, c'est un ovni. Quelle beauté ! Ecoutez "Never Let Me Down Again" puis "Little 15", finalement on pourrait imaginer qu'ils ne font qu'un, c'est juste une histoire qui s'enchaîne mais les humeurs changent. C'est typiquement l'Album par excellence. Ce disque a une dimension humaine encore plus forte qu'un disque entièrement acoustique. Le ciment, l'air, l'électronique ne font-ils pas parti de notre quotidien ? La musique ici reflète l'âme urbaine, Music For The Masses est quasi intemporel.
Excellent ! 18/20
Posté le 27 décembre 2010 à 12 h 32 |
Comment un "petit" groupe "destiné à rester un groupe culte pour toujours" (Martin L. Gore) a-t-il pu devenir une des plus grandes "success story" de la fin des années 80 ? C'est bien la question que l'on peut se poser en parlant de Depeche Mode, petit groupe "Pretty In Pink" anglais, dont la musique synth-pop est largement dépassée par ses contemporains tels Human League ou Soft Cell. Les pauvres petits Basildoniens ne sont pas les chevaux sur lesquelles on a envie de parier à l'époque. Pourtant, Black Celebration sorti en 1986 annonce un changement pour le groupe. Ce dernier prend une ampleur gothique absente des opus précédents et la noirceur envahit son œuvre de plus en plus profondément.
Sous la houlette de David Bascombe, le groupe enregistre son nouvel album, Music For The Masses en France. Ce changement de producteur leur est tout à fait bénéfique. Depeche Mode passe dans une toute autre dimension. Il devient le premier groupe électronique à remplir des stades, exploit immortalisé dans le film du dernier concert de la tournée mondiale suivant la sortie de Music ... : "101". Depeche Mode connaît le succès à travers le monde, notamment en Amérique qui l'accueille bras ouverts.
Un succès énorme... et mérité. L'album étant une petite merveille électro ! La dance, Madchester, les gothiques des années 1990, la brit-pop... tous doivent quelque chose à cet album. On y retrouve des rythmiques percutantes, et les arrangements sont tout bonnement parfaits. A-t-on entendu d'aussi beaux arrangements musicaux depuis Sgt. Peppers... ? Les chansons s'enchainent sans que l'on voit le temps passer et en nous accrochant tout du long à l'album. La plus belle façon de commencer un album ? Plaquer l'auditeur au mur avec un morceau aussi puissant que "Never Let Me Down Again".
Les paroles, qui abordent principalement les thèmes de la religion, de la faiblesse et de l'amour torturé, sont parfaites et les ambiances gothiques planantes donnent à l'album un aspect religieux et "cathédralesque" somptueux. Justement, il s'agit presque plus de prêches que de chansons... et ce n'est pas pour me déplaire ("Sacred"). Des singles retravaillés parfaits ("Strangelove"), des chansons qui auraient pu être interprétées par A-Ha, mais qui gagnent une énorme puissance à travers des sonorités inquiétantes, des feulements érotiques et un leitmotive tout en synthétiseurs ("I Want You Now") : Depeche Mode réalise un quasi-grand chelem. Seul "Nothing" reste un peu en dessous du tout, malgré une rythmique sympathique mais rapidement lassante.
Il faut cependant revenir un peu plus longuement sur le meilleur morceau de l'album : l'effrayant "Pimpf". L'apocalypse synthétique comme personne ne l'avait encore réalisée. Une inspiration classique évidente, comme un "O Fortuna" des années 80. Epique et surtout terrifiant, le morceau ne se laisse pas apprivoiser. C'est lui qui emporte l'auditeur dans un tourbillon de frayeur et en même temps de fascination : le sublime n'avait jamais été aussi bien mis en musique par un artiste pop depuis "Child In Time" de Deep Purple dans un autre registre. Le morceau reste gravé à la première écoute dans l'inconscient de son auditeur. Depeche Mode fait peur et fascine.
Jean-Michel Jarre a dit un jour : "Ce n'est pas la musique qui est électronique, ce sont seulement les instruments". Cette phrase n'a jamais eu autant de sens qu'avec un album aussi charnel, puissant, organique et sensuel que Music For The Masses.
Sous la houlette de David Bascombe, le groupe enregistre son nouvel album, Music For The Masses en France. Ce changement de producteur leur est tout à fait bénéfique. Depeche Mode passe dans une toute autre dimension. Il devient le premier groupe électronique à remplir des stades, exploit immortalisé dans le film du dernier concert de la tournée mondiale suivant la sortie de Music ... : "101". Depeche Mode connaît le succès à travers le monde, notamment en Amérique qui l'accueille bras ouverts.
Un succès énorme... et mérité. L'album étant une petite merveille électro ! La dance, Madchester, les gothiques des années 1990, la brit-pop... tous doivent quelque chose à cet album. On y retrouve des rythmiques percutantes, et les arrangements sont tout bonnement parfaits. A-t-on entendu d'aussi beaux arrangements musicaux depuis Sgt. Peppers... ? Les chansons s'enchainent sans que l'on voit le temps passer et en nous accrochant tout du long à l'album. La plus belle façon de commencer un album ? Plaquer l'auditeur au mur avec un morceau aussi puissant que "Never Let Me Down Again".
Les paroles, qui abordent principalement les thèmes de la religion, de la faiblesse et de l'amour torturé, sont parfaites et les ambiances gothiques planantes donnent à l'album un aspect religieux et "cathédralesque" somptueux. Justement, il s'agit presque plus de prêches que de chansons... et ce n'est pas pour me déplaire ("Sacred"). Des singles retravaillés parfaits ("Strangelove"), des chansons qui auraient pu être interprétées par A-Ha, mais qui gagnent une énorme puissance à travers des sonorités inquiétantes, des feulements érotiques et un leitmotive tout en synthétiseurs ("I Want You Now") : Depeche Mode réalise un quasi-grand chelem. Seul "Nothing" reste un peu en dessous du tout, malgré une rythmique sympathique mais rapidement lassante.
Il faut cependant revenir un peu plus longuement sur le meilleur morceau de l'album : l'effrayant "Pimpf". L'apocalypse synthétique comme personne ne l'avait encore réalisée. Une inspiration classique évidente, comme un "O Fortuna" des années 80. Epique et surtout terrifiant, le morceau ne se laisse pas apprivoiser. C'est lui qui emporte l'auditeur dans un tourbillon de frayeur et en même temps de fascination : le sublime n'avait jamais été aussi bien mis en musique par un artiste pop depuis "Child In Time" de Deep Purple dans un autre registre. Le morceau reste gravé à la première écoute dans l'inconscient de son auditeur. Depeche Mode fait peur et fascine.
Jean-Michel Jarre a dit un jour : "Ce n'est pas la musique qui est électronique, ce sont seulement les instruments". Cette phrase n'a jamais eu autant de sens qu'avec un album aussi charnel, puissant, organique et sensuel que Music For The Masses.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 29 juillet 2013 à 23 h 45 |
Plus de 25 ans après sa sortie, Music For The Masses reste peut-être l'album le plus "frais" de Depeche Mode. Frais comme un matin d'été, baigné par un soleil revigorant, encensant la fête des corps et des synthés...
Ainsi, Depeche Mode propose des chansons plus immédiates, telle "Strangelove" à la séquence de basse des plus efficaces et à la mélodie entraînante. Laissés enfin libres par Daniel Miller, le groupe trouve une certaine légèreté qu'il n'avait que peu connu jusqu'alors. Les synthés typiquement eighties ne sont heureusement pas indigestes et les branchements compliqués que fait Alan Wilder donnent des expressions soniques uniques comme sur "Never Let Me Down Again", hymne du groupe, et chanson pouvant traiter à la fois des drogues et de l'amitié, chacun choisira son interprétation... On atteint des moments de grâce épiques, comme sur le titre sus mentionné et sur "Pimpf", plein de majesté. Seul "Little 15" pourra paraître emmerdifiant, mais il n'est pas dénué de mélodies lui non plus. Martin Gore prend un peu plus confiance en son chant (il faudra attendre l'album suivant pour qu'il en ait la parfaite maîtrise...) et se révèle une fois de plus touchant sur le coucher de soleil désespéré qu'est "The Things You Said", avec ses synthés à la fois glorieux, enfantins et dépressifs. Les paroles peuvent sembler parfois encore maladroites mais c'est aussi là le génie de Gore : faire d'un truc un peu gnan gnan une belle chanson... Mais la petite boucle d'or sait aussi faire preuve d'une perversité à toute épreuve comme sur "Behind The Wheel", qui transpire comme un film érotique italien. Chacun choisira son interprétation aussi... Quant à "Nothing", ses synthés frais font le même effet qu'un gel douche frais (vous sentirez l'inspiration à toute épreuve sur cette chronique) lors d'une douche rafraîchissante. Les chœurs et la guitare disco finissent par vous mettre de bonne humeur, chose rare chez les Depeche. Cependant, il ne faut pas oublier que ces gars-là ont toujours un peu de noir sur eux, et "To Have And To Hold" distille de nouveau une ambiance empoisonnée et toxique. Là encore l'intro est une idée de Wilder, la version du disque étant celle choisie par ce dernier et celle de l'extra track par Martin Gore, pour donner une idée des méthodes de travail de chacun... Un titre court et lent à la fois, bilan des pertes de l'âme humaine. L'un des meilleurs titres de l'album et de toute leur carrière aussi. Repris plus tard par Deftones, conservant cette note d'urgence dans le titre derrière des guitares grasses...
Plus dynamique, plus pop ("Sacred"), plus lumineux, ce Depeche Mode allait enfin conquérir les masses, le groupe devenant à la fois une institution pour les stades et une référence en terme de travail en studio.
Ainsi, Depeche Mode propose des chansons plus immédiates, telle "Strangelove" à la séquence de basse des plus efficaces et à la mélodie entraînante. Laissés enfin libres par Daniel Miller, le groupe trouve une certaine légèreté qu'il n'avait que peu connu jusqu'alors. Les synthés typiquement eighties ne sont heureusement pas indigestes et les branchements compliqués que fait Alan Wilder donnent des expressions soniques uniques comme sur "Never Let Me Down Again", hymne du groupe, et chanson pouvant traiter à la fois des drogues et de l'amitié, chacun choisira son interprétation... On atteint des moments de grâce épiques, comme sur le titre sus mentionné et sur "Pimpf", plein de majesté. Seul "Little 15" pourra paraître emmerdifiant, mais il n'est pas dénué de mélodies lui non plus. Martin Gore prend un peu plus confiance en son chant (il faudra attendre l'album suivant pour qu'il en ait la parfaite maîtrise...) et se révèle une fois de plus touchant sur le coucher de soleil désespéré qu'est "The Things You Said", avec ses synthés à la fois glorieux, enfantins et dépressifs. Les paroles peuvent sembler parfois encore maladroites mais c'est aussi là le génie de Gore : faire d'un truc un peu gnan gnan une belle chanson... Mais la petite boucle d'or sait aussi faire preuve d'une perversité à toute épreuve comme sur "Behind The Wheel", qui transpire comme un film érotique italien. Chacun choisira son interprétation aussi... Quant à "Nothing", ses synthés frais font le même effet qu'un gel douche frais (vous sentirez l'inspiration à toute épreuve sur cette chronique) lors d'une douche rafraîchissante. Les chœurs et la guitare disco finissent par vous mettre de bonne humeur, chose rare chez les Depeche. Cependant, il ne faut pas oublier que ces gars-là ont toujours un peu de noir sur eux, et "To Have And To Hold" distille de nouveau une ambiance empoisonnée et toxique. Là encore l'intro est une idée de Wilder, la version du disque étant celle choisie par ce dernier et celle de l'extra track par Martin Gore, pour donner une idée des méthodes de travail de chacun... Un titre court et lent à la fois, bilan des pertes de l'âme humaine. L'un des meilleurs titres de l'album et de toute leur carrière aussi. Repris plus tard par Deftones, conservant cette note d'urgence dans le titre derrière des guitares grasses...
Plus dynamique, plus pop ("Sacred"), plus lumineux, ce Depeche Mode allait enfin conquérir les masses, le groupe devenant à la fois une institution pour les stades et une référence en terme de travail en studio.
Parfait 17/20
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