Depeche Mode

Construction Time Again

Construction Time Again

 Label :     Mute 
 Sortie :    lundi 22 août 1983 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Il s'agit du premier album enregistré par la formation classique du groupe. Si le précèdent album était celui du passage de témoin entre Vince Clarke et Martin Gore, celui-ci voit l'arrivée d'un quatrième membre en la personne d'Alan Wilder, qui n'officiait jusque là qu'en concerts. Ce dernier signera même deux titres sur ce CD, mais son arrivée coïncide surtout avec une complexification grandissante des arrangements. C'est d'ailleurs à partir de cet album que Depeche Mode se proposera de marier leur électro-pop à des sonorités industrielles qui n'étaient utilisées jusque là que par des pionniers comme Throbbing Gristle, ou des groupes plus radicaux comme 23 Skidoo, Cabaret Voltaire ou Einstürzende Neubauten. Pas mal d'astucieux collages sonores font donc leur apparition, et on entend même pour la première fois une guitare sur une de leurs compos avec "And Then...".
Les thémes abordés dans les textes sont également plus adultes que par le passé, avec notamment des préoccupations écologiques omniprésentes.
Autre fait notable : la voix de Dave Gahan a gagné en puissance et n'a plus du tout le côté adolescent des deux premiers albums. Tout ça pourrait laisser penser que Construction Time Again constitue un immense pas en avant pour Depeche Mode. Et pourtant, ce n'est pas vraiment le cas. La faute à des compositions somme toute inégales, surtout quand on sait de quoi ils sont capables. Ainsi, un futur classique comme "Everything Counts" ou le très beau "And Then..." côtoient des compositions nettement plus banales (et qui accusent aujourd'hui le poids des années) comme "Shame" ou "Told You So". Tout se passe comme si, de façon inconsciente, tout le travail qu'avait exigé cette production plus aboutie s'était fait au détriment de l'écriture.
On a donc affaire ici à un bon album de transition qui plait en général beaucoup aux amateurs de la première période du groupe, mais dont les autres peuvent facilement faire l'économie.


Très bon   16/20
par Piezo


 Moyenne 14.00/20 

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Posté le 25 août 2009 à 22 h 24

Peut-on faire plus "album de transition" que ce Construction Time Again ? La pochette et le titre n'annoncent que ça, et l'évidence n'est pas longue à constater une fois l'écoute démarrée... Attention toutefois, l'artwork est quelque peu trompeur : Depeche Mode n'abattra ici aucune montagne et notre musculeux bonhomme brandissant une masse n'est nullement l'allégorie d'un groupe qui casse tout pour reconstruire autre chose : de la synthpop mièvre et naïve de Speak & Spell et A Broken Frame, il en est toujours question. "Everything Counts", classique du groupe et premier single issu de cet album, incarne parfaitement la position de cet album. Débutant par des sonorités froides et assez surprenantes, il augure du meilleur, puis se voit au final quasiment massacré par une mélodie guillerette qui met l'ambiance à plat. Le refrain, quant à lui, est presque horrible et tranche carrément avec une musique dont on perçoit de temps à autres de légères influences indus (m'enfin faut quand même le savoir). Gahan alterne également chant plus grave, son timbre un peu plus proche de celui qu'on lui connaît, et envolées pop sucrées assez difficiles à supporter. Ce paradoxe se retrouve en fait dès le premier morceau, "Love, In Itself", qui, bien que semblant faire une sorte de mea culpa quand aux préoccupations un peu mièvres du groupe dans ses deux premiers albums ("there was a time when all on my mind was love / now I find that most of the times, love's not enough... in itself"), n'aurait pas vraiment dépareillé au milieu de A Broken Frame. Du coup, on finit par avoir la nette impression que Depeche Mode est ici en plein chantier. Cela n'empêche heureusement pas les Anglais de nous pondre quelques sympathiques morceaux. En fait, si on a un minimum de tolérance, l'ensemble passe vraiment bien, et on arrive à apprécier les meilleurs moments (qui souvent ne sont que des passages des titres). Je retiens toutefois "More Than A Party" et surtout "Told You So" (quelle tuerie mes amis) comme meilleures pistes, dignes de figurer sur la compile "Depeche Mode : the best of the early years or Martin Gore's incredible haircut" que je suis en train de me concocter.
Correct   12/20







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