Kadavar

Je sais bien que l'on vit une époque formidable mais l'explosion des groupes se la jouant hippie jusqu'à la moelle, vestes en peau de mouton et barbes hirsutes, cheveux longs et pattes d'éléphants, a tendance à très vite m'agacer. Non pas parce que le style musical qui va avec me déplaît mais plutôt que je trouve cette identification à une période mythifiée alors que, sur bien des points, elle était déjà toute aussi inégalitaire que la nôtre, ridicule. On pourrait en parler pendant des heures sans être pour autant plus avancé sur le cas Kadavar (je n'ai pas fait exprès, promis).
J'en vois qui rigolent, sans doute ceux qui ont déjà jeté un œil sur la pochette de ces trois superbes représentants de la race teutonique que j'imagine d'ailleurs davantage dans un camping de nudistes se promenant en claquettes et chaussettes (le combo mortel de ces fiers habitants du Nord) plutôt que se nourrissant des cendres de Woodstock mais bon, ce n'est qu'un jugement un peu hâtif et sans grand fondement : gardons-nous de juger au physique.
Alors je me lance pour malgré tout parler musique et je vais essayer de ne pas dire trop de mal parce qu'on m'a ramené un de leurs t-shirts du dernier Hellfest où ils ont d'ailleurs cartonné. Pour les références, on est dans du classique : Led Zeppelin, Black Sab', un poil de Deep Purple lorsqu'il s'agit de placer une bonne plage instrumentale (le clavier en moins, faut pas déconner non plus) et pour ce qui est du moderne je dirais Sleep. Si j'arrive à placer un jeu de mots avec Sleep et le cas Kadavar d'ici à la fin de cette chronique, je pense que je pourrai mourir heureux.
Allez, franchement, est-ce que Kadavar hisse (et haut, deux blagues en une, soyez vigilants) le drapeau germanique ? Ben force m'est d'admettre que ouais, ce disque le fait, et gravement encore. Il y a l'ambiance, le truc qui fait que cela sonne authentique, que c'est prenant et planant à la fois, bref tout ce que l'on attend d'un très bon album de Rock Psychédélique.
Une superbe découverte qui fait que je n'aurai pas honte d'arborer leur couleur dans la rue.