Complètement rock: Zoot Allures ne semble plus naviguer entre différents styles comme ses prédécesseurs, et même si il est loin d'être basique, du début à la fin c'est du hard rock des 70s comme on l'aime. Et je commence ma chronique comme ça parce que j'espère qu'elle sera pour les novices, futurs adeptes, l'occasion d'entrer dans un univers souvent très opaque.
En plus côté line-up on est gâté : participation de Captain Beefheart avec qui Zappa vient de faire la tournée 'Bongo Fury', Terry Bozzio, Ruth Underwood et autres virtuoses habitués a faire partie du groupe.
Parlons mieux, parlons musique. On avait pas vu ça depuis Bongo Fury: dès l'ouverture "Wind Up Workin' In A Gas Station" c'est la folie aussi bien à la batterie qu'aux voix; on est emmené dans un tourbillon fou qui ne s'arrête jamais. Et là j'en arrive à "The Torture Never Stops" (transition quand tu nous tiens...). Chanson ultra-connue, entre blues et fantasme déjanté à la "Venus In Furs"; sur cette version CD langoureuse on a le droit à quelques cris féminins qui ne vous laisseront pas de marbre, pas plus que l'arrangement littéralement jouissif ou les couinements de la guitare.
Les fameux solos du guitariste génial sont très bien représentés ici, sur la chanson titre ou "Black Napkins": développé et brillant, vraiment la meilleure période de l'auteur pour ce genre de discours.
Les autres compos comme "Ms. Pinky" ou "Wonderful Wino" sont à la fois amusantes et très bien écrites, accrocheuses et riches.
Finalement tout est si bien séparément dans cet album que le tout mis bout à bout se révèle idéal pour l'auditeur, à la fois comme accompagnement ou comme activité principale ce Zoot Allures ne vous décevra jamais; garanti 100% Frank Zappa !