Frank Zappa

One Size Fits All

One Size Fits All

 Label :     Rykodisc 
 Sortie :    mercredi 25 juin 1975 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Dans la trilogie munificente des années 70, et après le doublon carton Overnite-Apostrophe je voudrais le 3ème volume, la cerise sur le gâteau, la pièce montée.
Attention chef d'oeuvre : ONE SIZE FITS ALL
Dès les 8:45 de "Inca Roads" on sait à quoi s'en tenir, inspirés par le funk ou le rhythm'n'blues, virtuoses mais pas démonstratifs, aucuns morceaux de cette galette ne vous laissera indifférent. Précision diabolique et gros feeling. La facilité avec laquelle cet album peut être écouté et assimilé est un mystère vu la complexité d'écriture et sa stricte interprétation.
Une tournée intensive a été nécessaire pour que le groupe, réduit à six*, puisse enfin trouver ses marques et livrer des prestations aussi solides, sinon supérieures à l'octet du Roxy. Puisque Z continue de demander à ses musiciens de livrer le meilleur d'eux-mêmes, ne réadaptant pas sa musique, sous peine de l'appauvrir, Frank et sa bande George Duke, Napoleon Murphy Brock, Chester Thompson, Tom Fowler, & Ruth Underwood (hallucinée, hallucinante et toujours pliée de rire*) sont ici au TOP.
"Pojama People", avec le piano électrique de Duke sur la première partie est un cours de swing, une leçon d'intelligence, avant que Zappa ne nous balance un solo-sculpture sonore dont il est le dernier à avoir le secret.
Et les Florentine Pogen, les Sofa, Evelyn, a Modified Dog ou San Ber'dino vont déterrer des luxes harmoniques, des mélodies chavirantes avec toujours cette HUMOUR rare.
Mais c'est avec cet Andy, où le groove du couple kick-snare drum du set de Thomson va clouer au pilori toute tentative d'imitation, un ultime essai pour tenter de comprendre l'expression "putain ça balance !", que le sextet atteint une hauteur conceptuelle qui les voit planer à mille lieues de ce qui se passe musicalement autour. Et puis, ce qui fera toujours défaut à nos anglais préférés : ce shuffle millimétré, cette soul débordante, lui, le grand Z en est l'héritier, le gardien de la flamme.
Enregistré de décembre 1974 à avril 1975, OSFA sera la dernière fois ou l'on verra le nom MOTHERS sur un disque de Zappa, et pour beaucoup la période la plus brillante du monsieur. Les derniers concerts auront lieu en mai et avec le départ de Ruth c'est une page de l'aventure qui se referme.
Bilan : Zappa n'a toujours pas choisi son camp, à part celui d'être LE compositeur américain, celui de l'indépendance totale. On va lui faire payer cher cette attitude. Mais ceci est une autre histoire.
On pourra gloser des soirées entières le calumet à la main sur la pochette de Cal Schenkel : fourre-tout d'idées, capharnaüm ordonné ou pot-pourri de concepts, à vous de voir !


Intemporel ! ! !   20/20
par Raoul vigil


  * A entendre sur le double cd "You Can't Do That On Stage Anymore Vol. 2. The Helsinki Concert", les 6 survoltés en public en 1974.

* A voir : le DVD non officiel A Token Of His Extreme, mis en boite le 27 Août 1974 dans les studios KCET de Los Angeles ils jouent Uncle Meat/Dog Breath Variations, Montana, Dupree's Paradise, Florentine Pogen, Stinkfoot, Pygmy Twylyte, Room Service, Inca Roads, Oh No, Trouble Every Day.


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