Frank Zappa
200 Motels |
Label :
Rykodisc |
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L'orchestre commence, comme Zappa l'aime : les cordes énergiques, les cuivres imposants. Tout à coup deux immondes voix beuglent Two Hundreds Motels !. Et commence une des plus grosses pièces de la discographie du moustachu génial, qui écrit ici un mélange de B.O, de musique contemporaine et de Rock'N'Roll violent.
Ce n'est pas vraiment la Bande Originale du film du même nom, c'est plutôt un complément. Disons que les deux racontent la même histoire avec les mêmes thèmes mais qu'ils sont chacun adapté pour leur support respectif. L'histoire n'est pas simple, mais elle n'est pas compliquée non plus ; elle est totalement indéfinie. On comprend que le sujet principal est la tournée ("Touring can make you crazy") des Mothers Of Invention, les 200 motels qui se suivent et se ressemblent et d'un complot terrible. En effet, tous les musiciens sont insatisfaits de jouer de la musique de comédie comme celle que leur boss écrit, ils rêvent tous de gloire, d'argent et de filles faciles. Seulement Zappa, qui n'apparait cependant que très rarement en tant que musicien semble être partout : impossible pour les musiciens de lui échapper. Ce délire scénariste n'est en fait pas si loin de la réalité car depuis quelques temps et jusqu'à la fin de sa vie, Zappa se voudra maître absolu de sa musique, ne voyant les musiciens que comme des exécutants.
Il est partout donc, et ça se sent : musicalement, on peut passer d'un bon vieux rock des années 60s ("Magic Fingers") à une chanson de cow-boy un poil ringarde ("Lonesome Cow Boy Burt") puis à des expérimentations orchestrales ("Lucy's Seduction...") qui témoignent déjà d'un intérêt toujours croissant pour la musique d'orchestres. A ce titre il sera intéressant de comparer ce double album de 71 au Yellow Shark sorti près de 20 ans plus tard, et de contraster à la fois une constance et une maturation fantastique dans l'écriture. On reconnait le style très personnel, mais on perçoit aussi des influences majeures pour le compositeur tels que Varese ou Stravinsky.
Mais revenons à nos motels : peu importe le genre les mélodies, les arrangements et les structures ("Sealed Tuna Sandwich") sont surement les plus matures que Zappa ait produit jusque là et malgré la difficulté générale des deux CDs on devient très vite accroc, encore une fois grâce à l'alternance entre sérieux et humour féroce come sur "Penis Dimension" ou le fameux "Dental Hygien Dilemna" qui revient sur un thème apprécié de Zappa : un diable du rock'n'roll qui prend possession d'une âme déjà méchamment corrompu.
Le tout, malgré les constants changements de style, garde une cohésion totale qui est la base de la 'Continuité Conceptuelle' : des références à l'intérieur d'une phrase qu'on retrouve dans le morceau, ou dans un autre morceau ou carrément dans un album sorti bien plus tard. En ce sens on peut dire que le tout ne prend son sens que pour ceux qui connaissent déjà bien l'œuvre du compositeur américain qui ne regretteront pas la vingtaine d'euros que coûte ce 200 Motels... Les autres seraient inspirés de commencer par des opus moins difficile pour revenir après vers ce gros morceau de créativité et d'humour.
Ce n'est pas vraiment la Bande Originale du film du même nom, c'est plutôt un complément. Disons que les deux racontent la même histoire avec les mêmes thèmes mais qu'ils sont chacun adapté pour leur support respectif. L'histoire n'est pas simple, mais elle n'est pas compliquée non plus ; elle est totalement indéfinie. On comprend que le sujet principal est la tournée ("Touring can make you crazy") des Mothers Of Invention, les 200 motels qui se suivent et se ressemblent et d'un complot terrible. En effet, tous les musiciens sont insatisfaits de jouer de la musique de comédie comme celle que leur boss écrit, ils rêvent tous de gloire, d'argent et de filles faciles. Seulement Zappa, qui n'apparait cependant que très rarement en tant que musicien semble être partout : impossible pour les musiciens de lui échapper. Ce délire scénariste n'est en fait pas si loin de la réalité car depuis quelques temps et jusqu'à la fin de sa vie, Zappa se voudra maître absolu de sa musique, ne voyant les musiciens que comme des exécutants.
Il est partout donc, et ça se sent : musicalement, on peut passer d'un bon vieux rock des années 60s ("Magic Fingers") à une chanson de cow-boy un poil ringarde ("Lonesome Cow Boy Burt") puis à des expérimentations orchestrales ("Lucy's Seduction...") qui témoignent déjà d'un intérêt toujours croissant pour la musique d'orchestres. A ce titre il sera intéressant de comparer ce double album de 71 au Yellow Shark sorti près de 20 ans plus tard, et de contraster à la fois une constance et une maturation fantastique dans l'écriture. On reconnait le style très personnel, mais on perçoit aussi des influences majeures pour le compositeur tels que Varese ou Stravinsky.
Mais revenons à nos motels : peu importe le genre les mélodies, les arrangements et les structures ("Sealed Tuna Sandwich") sont surement les plus matures que Zappa ait produit jusque là et malgré la difficulté générale des deux CDs on devient très vite accroc, encore une fois grâce à l'alternance entre sérieux et humour féroce come sur "Penis Dimension" ou le fameux "Dental Hygien Dilemna" qui revient sur un thème apprécié de Zappa : un diable du rock'n'roll qui prend possession d'une âme déjà méchamment corrompu.
Le tout, malgré les constants changements de style, garde une cohésion totale qui est la base de la 'Continuité Conceptuelle' : des références à l'intérieur d'une phrase qu'on retrouve dans le morceau, ou dans un autre morceau ou carrément dans un album sorti bien plus tard. En ce sens on peut dire que le tout ne prend son sens que pour ceux qui connaissent déjà bien l'œuvre du compositeur américain qui ne regretteront pas la vingtaine d'euros que coûte ce 200 Motels... Les autres seraient inspirés de commencer par des opus moins difficile pour revenir après vers ce gros morceau de créativité et d'humour.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Sytizen |
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