Tue-Loup

La Bancale

La Bancale

 Label :     PIAS 
 Sortie :    avril 1998 
 Format :  Album / CD   

Intime, sombre, rempli d'espoir et d'angoisses, le premier album des sarthois, fait mouche.

L'entame est merveilleuse : les 5 premiers titres allument la tête de l'auditeur, tantôt avec rage et puissance ("Morphlée"), tantôt avec nonchalance ("Putain d'Eté"). Le groupe sait groover, et nous le prouve avec "Venez Voir Le Décor". Le son est rond à souhait, une guitare acoustique assure une rythmique cinglante, pendant qu'une éléctrique pose des gimmicks jazzy au son de velour, et s'enerve parfois pour nous dechirer les tympans avec des envolées noisy de toute beauté.
Le groupe prend ensuite une orientation -regrettable au vu des 5 premières plages- plus classique.
L'album finit par se conformer un peu plus aux standards du rock français et surtout s'endort un peu. "Le Noeud" et son refrain entrainant ranime l'auditeur après un interlude pseudo-tzigane médiocre.
Reste que "Mon Amant De St-Jean" est une jolie reprise, et "Quittons La France" une superbe ballade qui cloture l'album avec grâce, dans une sorte de moiteur sonore glauque mais touchante.

Mais n'oublions pas qu'ici, il s'agit de "Rock Français", et les choix du chanteur, apparaissent, face à la production actuelle de notre beau pays, malhabiles. Cette voix grave et parlée, trop entendue, peut lasser. Le chanteur semble parfois vouloir aller trop bas, et s'égare ainsi loin du sentier de la justesse et du registre des émotions vraies.
Cela manque de detruire, d'entrée de jeu l'album, puisque l'apparition du chant se fait sur "En Rasant Les Murs", qui, autre caractéristique fréquente, ne veut strictement rien dire. La chanson se sauve musicalement.
Heureusement, "Putain d'Eté", "Morphlée" et "Venez Voir Le Décor" rassurent. Le talent d'écriture du chanteur n'est pas un mythe.

Finalement, on regrette l'orientation prise à la moitié du disque, et les erreurs de jeunesse du chant, mais on s'incline devant un album musicalement splendide, qui deploît un registre harmonique et émotionel splendide qui plonge l'auditeur dans une odyssée feutrée et sombre mais éclairée par le talent évident du combo.

Touchant, mais perfectible.


Bon   15/20
par Boom


Proposez votre chronique !







Recherche avancée
En ligne
553 invités et 1 membre :
Zebulon
Au hasard Balthazar
Sondages
Finalement, au vu des projets nés après leur désunion, vous êtes très content qu'ils aient splité:


At The Drive-In
Atari Teenage Riot
Big Black
Black Flag
Diabologum
Faith No More
Fu Manchu
The God Machine
The Murder City Devils
Refused