Sludge

Le disque ultime de Sludge, la quintessence de leur art, l'acmé absolue, l'album dont tu ne dédaignes rien, où chaque note suinte le souffre, transpire une lave noire et poisseuse qui t'englue la cervelle et te pousse irrémédiablement à fixer le bitume du haut de ta fenêtre. Yellow Acid Rain est une perfection en son genre, écrasant, gorgé d'une rage froide complètement obsédante.
Marque des grands albums, il s'ouvre et se conclut par des climax : "Mourning" pour commencer, qui t'enchaîne à coups de pompes dans le cul grâce à un travail rythmique phénoménal, "The Whell" pour t'achever avec une pièce de plus de neuf minutes à la lourdeur sans égale.
Et entre ces deux joyaux, il y en a sept autres qui te cognent l'estomac avec leurs riffs épais ("Red River", "Angel In Black" mais je pourrais tous les citer), leur volonté d'en découdre et de revendiquer haut et fort que s'il y a un groupe en Suisse qui les a plus grosses que Samael, c'est Sludge.
Si jamais la curiosité vous prend, ne vous attendez pas un déluge de notes, à des plans techniques ou ce genre de branlette Métal. La musique est rustre, abrasive pour ne dire que l'essentiel. Rarement un album a su sonner aussi juste, adéquation parfaite du fond et de la forme. La grosse branlée.