The Smashing Pumpkins
Adore |
Label :
Hut |
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Les Smashing Pumpkins ont eu la réputation de faire le lien entre grunge et metal, à grands renforts de guitares furieuses, de geignements hystériques, et d'une musique dont la tendance mélodique semblait vouloir être excusée par une énergie impressionnante. Sur le souvent sous-estimé Adore, cette rage si palpable sur les titres les plus connus des Pumpkins n'est que très rarement au rendez-vous. Les guitares laissées de côté, l'auteur-compositeur-interprète (et accessoirement producteur de la quasi intégralité de l'album) Billy Corgan, accompagné de son groupe amputé, explore une nouvelle facette plus pop de sa musique, où claviers et surtout piano trouvent aisément leur place. Autre cause du son moins rock : l'absence de batterie, -sauf sur "For Martha", avec Matt Cameron de Soundgarden venu prêter main-forte- remplacée par des boîtes à rythmes qui donnent une autre dimension au single "Ava Adore" ou à "Pug".
Avec Adore classé par le NME parmi les disques les plus tristes jamais réalisés, Billy Corgan affiche son admiration pour les Cure. Mais contrairement à ce qu'on en a dit (ainsi qu'à sa pochette), cet album n'est ni dépressif ni vraiment sombre. L'ensemble n'est certes pas ce qu'on fait de plus festif, mais n'est parfois pas dénué d'une certaine légèreté ("The Tale Of Dusty And Pistol Pete"...). Diversité est un autre maître-mot : les quinze premiers titres créent différentes ambiances, avec des pop songs tantôt mélancoliques, (faussement) insouciantes, surréalistes ou fantomatiques, et on ne peut s'empêcher de rester admiratif devant la beauté de certains lyrics et la sobriété avec laquelle les sentiments les plus forts sont exprimés ; le poignant "For Martha", tout d'émotion contenue jusqu'aux envolées de guitares (les seules en presque 74 minutes). Quant au dernier morceau, joué sur un piano irréel et désaccordé, et brusquement coupé au bout de quelques secondes, il nous permet de sortir de ce disque décrit par le principal intéressé comme un rêve. Un mot qui le résume parfaitement.
Avec Adore classé par le NME parmi les disques les plus tristes jamais réalisés, Billy Corgan affiche son admiration pour les Cure. Mais contrairement à ce qu'on en a dit (ainsi qu'à sa pochette), cet album n'est ni dépressif ni vraiment sombre. L'ensemble n'est certes pas ce qu'on fait de plus festif, mais n'est parfois pas dénué d'une certaine légèreté ("The Tale Of Dusty And Pistol Pete"...). Diversité est un autre maître-mot : les quinze premiers titres créent différentes ambiances, avec des pop songs tantôt mélancoliques, (faussement) insouciantes, surréalistes ou fantomatiques, et on ne peut s'empêcher de rester admiratif devant la beauté de certains lyrics et la sobriété avec laquelle les sentiments les plus forts sont exprimés ; le poignant "For Martha", tout d'émotion contenue jusqu'aux envolées de guitares (les seules en presque 74 minutes). Quant au dernier morceau, joué sur un piano irréel et désaccordé, et brusquement coupé au bout de quelques secondes, il nous permet de sortir de ce disque décrit par le principal intéressé comme un rêve. Un mot qui le résume parfaitement.
Parfait 17/20 | par Ash |
Posté le 01 janvier 2004 à 21 h 33 |
Adore est un album exceptionnel, à la fois sombre et nostalgique mais paradoxalement rempli d'un message d'Amour, d'Espérance et de Foi. C'est sans aucun doute l'œuvre la plus intimiste de Billy Corgan, on sent d'ailleurs une véritable évolution non seulement musicale mais également personnelle depuis MCIS, les thèmes de l'Amour et de la Religion sont ici omniprésents, ils le demeureront d‘ailleurs sur les deux Machina. Vous l'aurez compris, nous sommes très loin de "Sex, Drugs, and Rock N' Roll".
L'album débute sur "To Sheila", une splendide promenade acoustique qui nous permet immédiatement d'entrer dans un monde fait de rêveries brisées, dont nous ne ressortirons plus avant 73 minutes. Puis viennent ensuite les deux impeccables singles "Ava Adore" et "Perfect", nous permettant de découvrir chez les Smashing Pumpkins des sonorités pop jusqu'alors insoupçonnées. La quatrième piste, "Daphne Descends" fut à l'origine composée pour l'album Celebrity Skin de Hole, mais Billy tomba en froid avec Courtney Love et décida finalement de l'incorporer à Adore, et nous n'allons pas nous en plaindre ! La chanson suivante, "Once Upon A Time", imprégnée d'une profonde et non moins magnifique nostalgie permet à la basse de d'Arcy et à la guitare de James Iha de s'exprimer, mais avec modération. Sur "Tear" il est difficile de ne pas être bouleversé par ce véritable cri de désespoir de Billy, il s'agit sans doute de l'une des chansons les plus sombres d'Adore de par ses paroles. Le piano sur "Crestfallen" est quant à lui tout simplement divin. "Apples + Oranges" est une chanson plutôt pop qui est un peu gâchée par la boite à rythmes, mais c'est bien un des seuls reproches que je puisse faire à cet album, heureusement cette même boite à rythmes donne sur "Pug" une ambiance inimitable. "The Tale Of Dusty And Pistol Pete" est un morceau plus léger qui nous permet de nous remettre un peu de nos émotions avant de repartir sur "Annie-Dog", morceau à la sonorité intimiste où la voix de Billy semble plus nasillarde que jamais, donnant à ce morceau un effet de vieux disque rayé, la chanson suivante, "Shame", est dans le même registre. "Behold ! The Night Mare" et ses sonorités électroniques est plus anecdotique comparée aux deux morceaux suivants, tout d'abord "For Martha" où le piano se marie à la perfection avec la guitare, la basse mais également la batterie, le refrain est très émouvant. Et enfin, difficile de ne pas verser une larme sur "Blank Page" où Billy joue seul sur un piano irréel, et l'on se rend compte que les Smashing Pumpkins c'est Billy Corgan et uniquement Billy Corgan. Le rêve s'achève en douceur sur "17", morceau qui comme son titre l'indique dure 17 secondes, 17 secondes sur un piano nostalgique, totalement désaccordé, on ne pouvait espérer un réveil plus agréable.
L'album débute sur "To Sheila", une splendide promenade acoustique qui nous permet immédiatement d'entrer dans un monde fait de rêveries brisées, dont nous ne ressortirons plus avant 73 minutes. Puis viennent ensuite les deux impeccables singles "Ava Adore" et "Perfect", nous permettant de découvrir chez les Smashing Pumpkins des sonorités pop jusqu'alors insoupçonnées. La quatrième piste, "Daphne Descends" fut à l'origine composée pour l'album Celebrity Skin de Hole, mais Billy tomba en froid avec Courtney Love et décida finalement de l'incorporer à Adore, et nous n'allons pas nous en plaindre ! La chanson suivante, "Once Upon A Time", imprégnée d'une profonde et non moins magnifique nostalgie permet à la basse de d'Arcy et à la guitare de James Iha de s'exprimer, mais avec modération. Sur "Tear" il est difficile de ne pas être bouleversé par ce véritable cri de désespoir de Billy, il s'agit sans doute de l'une des chansons les plus sombres d'Adore de par ses paroles. Le piano sur "Crestfallen" est quant à lui tout simplement divin. "Apples + Oranges" est une chanson plutôt pop qui est un peu gâchée par la boite à rythmes, mais c'est bien un des seuls reproches que je puisse faire à cet album, heureusement cette même boite à rythmes donne sur "Pug" une ambiance inimitable. "The Tale Of Dusty And Pistol Pete" est un morceau plus léger qui nous permet de nous remettre un peu de nos émotions avant de repartir sur "Annie-Dog", morceau à la sonorité intimiste où la voix de Billy semble plus nasillarde que jamais, donnant à ce morceau un effet de vieux disque rayé, la chanson suivante, "Shame", est dans le même registre. "Behold ! The Night Mare" et ses sonorités électroniques est plus anecdotique comparée aux deux morceaux suivants, tout d'abord "For Martha" où le piano se marie à la perfection avec la guitare, la basse mais également la batterie, le refrain est très émouvant. Et enfin, difficile de ne pas verser une larme sur "Blank Page" où Billy joue seul sur un piano irréel, et l'on se rend compte que les Smashing Pumpkins c'est Billy Corgan et uniquement Billy Corgan. Le rêve s'achève en douceur sur "17", morceau qui comme son titre l'indique dure 17 secondes, 17 secondes sur un piano nostalgique, totalement désaccordé, on ne pouvait espérer un réveil plus agréable.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 08 janvier 2005 à 12 h 11 |
En effet, cet album est tout simplement exceptionnel.
Après la déferlante "Mellon Collie", Corgan prend à contre-pied ses fans et l'industrie musicale en sortant un album intimiste, anormalement calme, noir, blanc, sombre, quelque fois joyeux et dansant (rare, mais cela devait être souligné). C'est comme si Billy Corgan se confiait à vous, au creux de votre oreille. De "To Sheila" à "17 Seconds", vous avez l'impression d'avoir partagé avec lui une partie de sa vie, de sa tristesse, son bonheur, sa 'mellon collie', et surtout, sa nostalgie. Car "Adore" est un album nostalgique.
Corgan semble vouloir vous dire au moment de l'écoute : <<Ecoute moi petit, c'était comme ça avant, avec ma maman, et c'était bien". Et toujours murmuré bien sûr. Jamais crié, le mesage passe d'autant mieux.
Beaucoup de gens n'ont malheureusement pas compris. Dommage, car il peut rassembler un grand public, plus large que celui de "Mellon Collie" en tout cas. Des fans des Smashing aux fans de new wave, de Cure, de Joy Division, et j'en passe ...
Mais non, il n'a pas plus, et je n'ai qu'une chose à dire sur ça : TANT PIS POUR EUX.
Après la déferlante "Mellon Collie", Corgan prend à contre-pied ses fans et l'industrie musicale en sortant un album intimiste, anormalement calme, noir, blanc, sombre, quelque fois joyeux et dansant (rare, mais cela devait être souligné). C'est comme si Billy Corgan se confiait à vous, au creux de votre oreille. De "To Sheila" à "17 Seconds", vous avez l'impression d'avoir partagé avec lui une partie de sa vie, de sa tristesse, son bonheur, sa 'mellon collie', et surtout, sa nostalgie. Car "Adore" est un album nostalgique.
Corgan semble vouloir vous dire au moment de l'écoute : <<Ecoute moi petit, c'était comme ça avant, avec ma maman, et c'était bien". Et toujours murmuré bien sûr. Jamais crié, le mesage passe d'autant mieux.
Beaucoup de gens n'ont malheureusement pas compris. Dommage, car il peut rassembler un grand public, plus large que celui de "Mellon Collie" en tout cas. Des fans des Smashing aux fans de new wave, de Cure, de Joy Division, et j'en passe ...
Mais non, il n'a pas plus, et je n'ai qu'une chose à dire sur ça : TANT PIS POUR EUX.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 27 mars 2005 à 21 h 34 |
Après l'album muti-platiné "Mellon Collie And The Infinite Sadness", Les Smashing Pumpkins reviennent avec un disque plus intimiste. L'ensemble se veut beaucoup plus sombre.
Billy Corgan qui n'a jamais caché son admiration pour Robert Smith, etnous offre un album où l'influence de Cure se sent sur de nombreux morceaux, jusqu'à l'instrumental hommage final "17 Seconds" (titre emblématique d'un album de Cure, période noire).
Les guitares sont moins maltraitées que sur les albums précédents, les mélodies semblent couler telles des rivières charriant tristesse, mélancolie, mal de vivre.
Le titre ouverture donne le ton, "To Sheila" est une douce complainte alliant une mélodie triste à la voix douce-amère de Billy. Puis suivent des morceaux un peu plus dynamiques "Ava Adore" et "Perfect" qui sortiront en single. Des morceaux à la rythmique plus soutenue "Daphne Descent", "Apples", "Pug"... se mêlent à de douces mélodies au piano, "For Martha", "Blak Page".
En ce qui me concerne le meilleur titre reste "Tears" : une complainte déchirante de Billy Corgan que je ne me lasse jamais de réécouter.
"...... I saw you there you were on your way ..."
Billy Corgan qui n'a jamais caché son admiration pour Robert Smith, etnous offre un album où l'influence de Cure se sent sur de nombreux morceaux, jusqu'à l'instrumental hommage final "17 Seconds" (titre emblématique d'un album de Cure, période noire).
Les guitares sont moins maltraitées que sur les albums précédents, les mélodies semblent couler telles des rivières charriant tristesse, mélancolie, mal de vivre.
Le titre ouverture donne le ton, "To Sheila" est une douce complainte alliant une mélodie triste à la voix douce-amère de Billy. Puis suivent des morceaux un peu plus dynamiques "Ava Adore" et "Perfect" qui sortiront en single. Des morceaux à la rythmique plus soutenue "Daphne Descent", "Apples", "Pug"... se mêlent à de douces mélodies au piano, "For Martha", "Blak Page".
En ce qui me concerne le meilleur titre reste "Tears" : une complainte déchirante de Billy Corgan que je ne me lasse jamais de réécouter.
"...... I saw you there you were on your way ..."
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 26 février 2006 à 19 h 33 |
Voilà. Quelques secondes à peine après avoir insérer le CD dans votre lecteur, vous prenez conscience que ce disque n'est pas comme les autres, pas comme les autres de la formation comme tous les autres disques du monde. Lentement, vous avancer timidement un pied dans un univers brumeux, onirique et composé de songes intangibles.
''To Sheila'' vous entraîne à cheval au galop à travers une longe plaine, sous une pleine lune pleurant la mélancolie. Les titres s'enchaînent, votre âme s'embrouille, vos yeux resteront fermés jusqu'à ''17 Seconds'' et vos membres sont profondément engourdis.
Ici, point d'hurlements de guitares saturés ou d'hurlements de rage. Tout est en douceur, en rêve. Lorsque Billy Corgan prend le micro et chante les mélodies les plus intimistes qu'il ai composé, on se sent proche de tout, de soi-même mais par la même occasion on ne s'est jamais senti aussi loin de la réalité matérielle.
Que ce soit par des titres très sombres tel le ''Ava Adore'' ou le ''Pug'', ou encore par de longues complaintes déversant des litres de nostalgie et d'amertume comme dans ''Blank Page'', ''For Martha'', on ne peut en ressortir indemne. Vous avez effleuré les sphères divines.
Adore semble faire partie de ces disques qui, malgré des millions de réécoutes, n'affecte en rien l'effet que produit chez vous ce disque merveilleux et intemporel.
Bonne écoute.
''To Sheila'' vous entraîne à cheval au galop à travers une longe plaine, sous une pleine lune pleurant la mélancolie. Les titres s'enchaînent, votre âme s'embrouille, vos yeux resteront fermés jusqu'à ''17 Seconds'' et vos membres sont profondément engourdis.
Ici, point d'hurlements de guitares saturés ou d'hurlements de rage. Tout est en douceur, en rêve. Lorsque Billy Corgan prend le micro et chante les mélodies les plus intimistes qu'il ai composé, on se sent proche de tout, de soi-même mais par la même occasion on ne s'est jamais senti aussi loin de la réalité matérielle.
Que ce soit par des titres très sombres tel le ''Ava Adore'' ou le ''Pug'', ou encore par de longues complaintes déversant des litres de nostalgie et d'amertume comme dans ''Blank Page'', ''For Martha'', on ne peut en ressortir indemne. Vous avez effleuré les sphères divines.
Adore semble faire partie de ces disques qui, malgré des millions de réécoutes, n'affecte en rien l'effet que produit chez vous ce disque merveilleux et intemporel.
Bonne écoute.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 25 août 2006 à 12 h 13 |
Ce disque tient une place à part dans ma vie. Il s'agit pour moi du meilleur Pumpkins (à ce jour, puisqu'il paraît qu'ils reviennent). Grand fan, je possède tous leurs albums et maxis, et Adore est celui vers lequel je reviens le plus. Après les fastes et l'ambition de Mellon Collie (excellent disque cependant un peu boursouflé), l'automne arrive, exit la batterie ainsi que les guitares. L'album s'ouvre sur "To Sheila", ballade d'une pureté inouie, et contient les chefs-d'oeuvre "For Martha", "Blank Page", "Tales Of Pete And Dusty Pistol" et la ballade à contretemps "Annie Dog", à noter que le titre "Daphne Descend" fut à l'origine composé par Corgan pour Hole. C'est un album d'une grande tristesse. Corgan ressemble plus que jamais à Nosferatu. Le tout est extrêmement cohérent et sonne étonnament moderne aujourd'hui. Un album hors du temps, une faible lueur dans une tempête. Ce disque est d'un romantisme exacerbé et cela va bien aux Pumpkins.
Un incontournable méconnu.
Un incontournable méconnu.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 27 mars 2007 à 20 h 05 |
Que faire après avoir sorti un des seuls double albums de rock quasi-parfait ? Que faire après avoir récolté un succès critique et public dithyrambique et presque sans précédent ? Comment se surpasser après un tel foisonnement de talent ? Billy Corgan et ses Smashing Pumpkins avait déjà démontré par Mellon Collie And The Infinite Sadness qu'il savait remettre en cause ses concepts et son inspiration, il le prouve définitivement grâce à cet Adore.
Cet album détonne par contre avec l'atmosphère douce et crépusculaire de l'opus précédent. On peut même noter une évolution logique dans l'enchaînement des albums des citrouilles : Siamese Dream est un album diurne et lumineux, Mellon Collie And The Infinite Sadness dégage une ambiance plus douce, limite berceuse sur quelques morceaux, finissant sur le crépuscule, avec Adore on passe logiquement dans la nuit noire. Les pochettes des disques elles-mêmes représentent un peu cette évolution : à la pochette ensoleillée de Siamese Dream succède celle enfantine et cosmique de Mellon Collie And The Infinite Sadness. Celle de Adore, en noir et blanc, avec son personnage effrayant, tout droit sorti d'un film expressionniste allemand muet, décrit bien l'ambiance générale du disque. Le côté sombre de Billy Corgan apparaît et les chansons s'enchaînent dans une ambiance glauque, mélancolique et de tristesse infinie. Le titre de l'album précédent lui aurait d'ailleurs convenu à merveille.
Le premier morceau reprend où Mellon Collie And The Infinite Sadness nous avait laissé : "To Shella" est une sorte de berceuse, assez triste qui pose d'entrée l'ambiance plombée de l'album. La voix se fait désespérée et la guitare toute simple nous embarque dans les tréfonds de l'âme torturée de Billy Corgan.
"Ava Adore" réveille un peu le groupe. Les guitares puissantes des albums précédents restent tout de même au placard et l'absence de Jimmy Chamberlain se fait cruellement ressentir. Le résultat est néanmoins frais et réussi. Le groupe prouve à nouveau qu'il sait se remettre constamment en question musicalement.
"Perfect" enfonce le clou et montre la facette pop du groupe. L'influence des Cure est ici incontestable. "The Tale Of Dusty And Pistol Pete" ou "Pug" semblent eux aussi composés par un Robert Smith au stade final d'une dépression. Quelques balades viennent également étayer cette hypothèse. On ressent dans "Once Upon A Time" ou "Behold ! The Nightmare", par exemple, cette influence se greffer au style bien connu et reconnaissable des Smashing Pumpkins.
Mais ces morceaux ne sont que des mirages enjoués au milieu d'un immense désert de mélancolie. Les crépusculaires "Crestfallen", "Annie Dog" ou le chef d'oeuvre "Daphnee" distillent une ambiance sombre et glauque. La voix se fait beaucoup plus posée, les élans de canard habituels sont ici absents ce qui, ajouté aux rythmiques répétitives de la boîte à rythme, aux mélodies désespérées et aux nappes de clavier ensorcelées, forme un cocon vénéneux et sans échappatoire. Des sommets de tristesse sont ainsi atteints dans la très symphonique "Tear" ou dans les deux dernières roses empoisonnées de l'album : "For Martha" et "Blank Page". Tant de désolation et de mélancolie sèche pour un seul disque c'est écrasant et définitivement sans espoir.
On ressort de cet album vidé. Ces multiples odes noires s'enchaînant pour former, au final, un album des plus tristes. Ce disque ressemble vraiment à une échappatoire. Comme si Billy Corgan avait voulu extraire cette matière sombre et visqueuse de son esprit et la coucher sur galette afin de s'en exorciser. Résultat, c'est nous, pauvres auditeurs, qui sommes écrasés et hantés par tant d'obscurité.
Cet album détonne par contre avec l'atmosphère douce et crépusculaire de l'opus précédent. On peut même noter une évolution logique dans l'enchaînement des albums des citrouilles : Siamese Dream est un album diurne et lumineux, Mellon Collie And The Infinite Sadness dégage une ambiance plus douce, limite berceuse sur quelques morceaux, finissant sur le crépuscule, avec Adore on passe logiquement dans la nuit noire. Les pochettes des disques elles-mêmes représentent un peu cette évolution : à la pochette ensoleillée de Siamese Dream succède celle enfantine et cosmique de Mellon Collie And The Infinite Sadness. Celle de Adore, en noir et blanc, avec son personnage effrayant, tout droit sorti d'un film expressionniste allemand muet, décrit bien l'ambiance générale du disque. Le côté sombre de Billy Corgan apparaît et les chansons s'enchaînent dans une ambiance glauque, mélancolique et de tristesse infinie. Le titre de l'album précédent lui aurait d'ailleurs convenu à merveille.
Le premier morceau reprend où Mellon Collie And The Infinite Sadness nous avait laissé : "To Shella" est une sorte de berceuse, assez triste qui pose d'entrée l'ambiance plombée de l'album. La voix se fait désespérée et la guitare toute simple nous embarque dans les tréfonds de l'âme torturée de Billy Corgan.
"Ava Adore" réveille un peu le groupe. Les guitares puissantes des albums précédents restent tout de même au placard et l'absence de Jimmy Chamberlain se fait cruellement ressentir. Le résultat est néanmoins frais et réussi. Le groupe prouve à nouveau qu'il sait se remettre constamment en question musicalement.
"Perfect" enfonce le clou et montre la facette pop du groupe. L'influence des Cure est ici incontestable. "The Tale Of Dusty And Pistol Pete" ou "Pug" semblent eux aussi composés par un Robert Smith au stade final d'une dépression. Quelques balades viennent également étayer cette hypothèse. On ressent dans "Once Upon A Time" ou "Behold ! The Nightmare", par exemple, cette influence se greffer au style bien connu et reconnaissable des Smashing Pumpkins.
Mais ces morceaux ne sont que des mirages enjoués au milieu d'un immense désert de mélancolie. Les crépusculaires "Crestfallen", "Annie Dog" ou le chef d'oeuvre "Daphnee" distillent une ambiance sombre et glauque. La voix se fait beaucoup plus posée, les élans de canard habituels sont ici absents ce qui, ajouté aux rythmiques répétitives de la boîte à rythme, aux mélodies désespérées et aux nappes de clavier ensorcelées, forme un cocon vénéneux et sans échappatoire. Des sommets de tristesse sont ainsi atteints dans la très symphonique "Tear" ou dans les deux dernières roses empoisonnées de l'album : "For Martha" et "Blank Page". Tant de désolation et de mélancolie sèche pour un seul disque c'est écrasant et définitivement sans espoir.
On ressort de cet album vidé. Ces multiples odes noires s'enchaînant pour former, au final, un album des plus tristes. Ce disque ressemble vraiment à une échappatoire. Comme si Billy Corgan avait voulu extraire cette matière sombre et visqueuse de son esprit et la coucher sur galette afin de s'en exorciser. Résultat, c'est nous, pauvres auditeurs, qui sommes écrasés et hantés par tant d'obscurité.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 04 août 2008 à 17 h 35 |
Insoupçonnable jouissance lorsque l'interruption de guitares saturées et autres égosillements d'un groupe phare du mouvement grunge peut apporter une telle mélancolie.
Le facteur prépondérant dans cet album réside dans le fait que ‘les citrouilles qui brillent' ne vont cesser de jongler entre différentes ambiances et cela avec un tel brio. En effet face au torrent de mélodies douloureuses répondra l'énergie des boîtes à rythmes et autres pop-songs. Malgré cela Adore reste un album exceptionnellement cohérent.
Les morceaux aux sonorités intimistes puisent leurs forces dans de troublantes ballades acoustiques nocturnes ("To Sheila") ou encore par l'apparition de pianos littéralement crépusculaires ("Annie-Dog", "Blank Page"). Harmonies fusionnant parfaitement avec la douceur et le nasillement vocal de Billy soit dit en passant. "Ava Adore", "Pug" et "Apples + Oranges" sont servit, eux, par ces boîtes à rythmes, leurs offrant une tenace intensité. Sans omettre les sublimes morceaux aux sonorités pop comme "Perfect", "Daphne Descent", le très symphonique "Tear" ou encore le si glauque "Shame". Impressions incessantes que tout cela aurait pu germer des rouages du cerveau névrosé d'un Robert Smith...
Un album d'une désolation infinie, d'un romantisme plus que lugubre. Véritable univers ouaté et onirique.
Le facteur prépondérant dans cet album réside dans le fait que ‘les citrouilles qui brillent' ne vont cesser de jongler entre différentes ambiances et cela avec un tel brio. En effet face au torrent de mélodies douloureuses répondra l'énergie des boîtes à rythmes et autres pop-songs. Malgré cela Adore reste un album exceptionnellement cohérent.
Les morceaux aux sonorités intimistes puisent leurs forces dans de troublantes ballades acoustiques nocturnes ("To Sheila") ou encore par l'apparition de pianos littéralement crépusculaires ("Annie-Dog", "Blank Page"). Harmonies fusionnant parfaitement avec la douceur et le nasillement vocal de Billy soit dit en passant. "Ava Adore", "Pug" et "Apples + Oranges" sont servit, eux, par ces boîtes à rythmes, leurs offrant une tenace intensité. Sans omettre les sublimes morceaux aux sonorités pop comme "Perfect", "Daphne Descent", le très symphonique "Tear" ou encore le si glauque "Shame". Impressions incessantes que tout cela aurait pu germer des rouages du cerveau névrosé d'un Robert Smith...
Un album d'une désolation infinie, d'un romantisme plus que lugubre. Véritable univers ouaté et onirique.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 18 octobre 2011 à 16 h 34 |
Adore, un album sous-estimé? Pas si l'on n'en croit les chroniques présentes sur ce site. On le qualifie à plusieurs reprises d'intemporel! Le disque récolte une moyenne de 19 et des poussières! Pour moi, il y a surestimation flagrante...
"Intemporel" qui signifie "en dehors du temps", c'est à dire qu'Adore serait soit impossible à rattacher avec les productions de son époque, soit tellement important qu'il pourrait être écouté pendant des siècles et des siècles sans perdre de son impact. Ce qui vaut pour, disons Fun House des Stooges, devrait s'attribuer avec parcimonie pour d'autres groupes, peu importe leur succès et surtout combien vous les aimez. Je doute qu'un musicien valable proclamera un jour "l'album qui a révolutionné ma vision de la musique, c'est Adore des Smashing Pumpkins!"
De plus, entre la production et l'usage répété de ces horribles boites à rythme, Adore est extrêmement daté (en 98 Garbage sortent leur 2e bouse, Manson est dans le même trip avec Mechanical Animals) et les Smashing Pumpkins comme Marilyn Manson et Placebo à l'époque préfigurent le retour de la mode goth qui sévira quelques années après. Rien de bien glorieux.
Tout daté qu'il est, donc loin d'être intemporel, cet album n'est pas complètement irrécupérable. Certaines mélodies fonctionnent assez bien, 2-3 morceaux s'en tirent même honorablement comme l'intro "To Sheila", qui préfigurait un bon album, la voix de Corgan étant même moins cartmanesque, ou "Crestfallen", le piano et la guitare acoustique mis en avant cachant un peu les travers du son. L'écriture des paroles est également correcte. Pour le reste c'est, au mieux, trop long pour apprécier de l'écouter en entier, au pire tout bonnement insupportable.
A ce titre, "Perfect" est certainement une sommité dans l'horreur. Un tube qui aurait pourtant pu cartonner à la radio à l'époque tant ça semble formaté, mes oreilles en saignerait presque. L'autre single, "Ava Adore", est un exemple type du morceau gâché par l'instrumentation et la production. Il y avait du potentiel, mais c'est inaudible en l'état.
Là où Gish, malgré ses compositions parfois encore un peu maladroite, et surtout Siamese Dreams traduisaient un mal être, une rage, qui semblaient tout à fait authentiques, Adore sous son apparence sombre apparait comme un piètre hommage aux Cure ou plus généralement à la musique des années 80 (et, comme le disent si bien les Vaselines "The 80's were shit" à quelques excellents groupes de rock alternatif près), synthés et boites à rythme à l'appui. Au final, l'album, comme un condensé du pire de Mellon Collie..., est long, ennuyeux, et sonne incroyablement faux.
A proprement parler, je trouve ce disque inaudible, la faute surtout à ces sonorités 80's vomitives, je lui aurais donc mis 0. Mais comme J'ai mis 1 au premier Garbage, incontestablement pire, je vais être clément et simplement le qualifier d'immonde. Sauf si vous êtes fans de Depeche Mode, auquel cas vous le trouverez sûrement très bon. Comme on dit, les goûts et les couleurs...
"Intemporel" qui signifie "en dehors du temps", c'est à dire qu'Adore serait soit impossible à rattacher avec les productions de son époque, soit tellement important qu'il pourrait être écouté pendant des siècles et des siècles sans perdre de son impact. Ce qui vaut pour, disons Fun House des Stooges, devrait s'attribuer avec parcimonie pour d'autres groupes, peu importe leur succès et surtout combien vous les aimez. Je doute qu'un musicien valable proclamera un jour "l'album qui a révolutionné ma vision de la musique, c'est Adore des Smashing Pumpkins!"
De plus, entre la production et l'usage répété de ces horribles boites à rythme, Adore est extrêmement daté (en 98 Garbage sortent leur 2e bouse, Manson est dans le même trip avec Mechanical Animals) et les Smashing Pumpkins comme Marilyn Manson et Placebo à l'époque préfigurent le retour de la mode goth qui sévira quelques années après. Rien de bien glorieux.
Tout daté qu'il est, donc loin d'être intemporel, cet album n'est pas complètement irrécupérable. Certaines mélodies fonctionnent assez bien, 2-3 morceaux s'en tirent même honorablement comme l'intro "To Sheila", qui préfigurait un bon album, la voix de Corgan étant même moins cartmanesque, ou "Crestfallen", le piano et la guitare acoustique mis en avant cachant un peu les travers du son. L'écriture des paroles est également correcte. Pour le reste c'est, au mieux, trop long pour apprécier de l'écouter en entier, au pire tout bonnement insupportable.
A ce titre, "Perfect" est certainement une sommité dans l'horreur. Un tube qui aurait pourtant pu cartonner à la radio à l'époque tant ça semble formaté, mes oreilles en saignerait presque. L'autre single, "Ava Adore", est un exemple type du morceau gâché par l'instrumentation et la production. Il y avait du potentiel, mais c'est inaudible en l'état.
Là où Gish, malgré ses compositions parfois encore un peu maladroite, et surtout Siamese Dreams traduisaient un mal être, une rage, qui semblaient tout à fait authentiques, Adore sous son apparence sombre apparait comme un piètre hommage aux Cure ou plus généralement à la musique des années 80 (et, comme le disent si bien les Vaselines "The 80's were shit" à quelques excellents groupes de rock alternatif près), synthés et boites à rythme à l'appui. Au final, l'album, comme un condensé du pire de Mellon Collie..., est long, ennuyeux, et sonne incroyablement faux.
A proprement parler, je trouve ce disque inaudible, la faute surtout à ces sonorités 80's vomitives, je lui aurais donc mis 0. Mais comme J'ai mis 1 au premier Garbage, incontestablement pire, je vais être clément et simplement le qualifier d'immonde. Sauf si vous êtes fans de Depeche Mode, auquel cas vous le trouverez sûrement très bon. Comme on dit, les goûts et les couleurs...
Immonde ! 2/20
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