The Smashing Pumpkins
I Am One |
Label :
Limited Potential |
||||
Un frappement de caisses de batterie, qu'on entend distinctement jusqu'à casser les oreilles, suivie de près par une basse MONSTREUSE, puis des guitares trop près des amplis (et dont la fonction "son clair" a oublié d'être branchée) : c'est par cette intro cultissime que les Smashing Pumpkins entrèrent dans le monde du rock.
Après avoir épaté bon nombre de gens dans la salle du Metro de Chicago pour leur premier concert, la bande à Billy s'essaye au single, sur le micro-label Limited Potential. Evidement le rayonnement fut minime, mais il fut la concrétisation de près deux ans de travail et d'écriture.
Avec le dantesque "I Am One", les citrouilles font déjà preuve d'une maturité extraordinaire (chaque instrument a sa place et son importance, la folie est maîtrisée, le côté grandiloquent parfaitement assumé, tout comme le côté sombre et brouillon) et dévoile une ambition qui ne demandera qu'à grandir par la suite.
Pour l'instant les Smashing Pumpkins cherchent une seule chose : frapper fort. Et avec ce single, ce sera chose faite. Croulant sous les guitares crades et furieuses, aux riffs meurtriers, la voix de Billy oscillera entre éclairs rageurs presque félin et détentes psychédéliques et douces. Le tempo est tout bonnement hallucinant : D'Arcy maintiendra, malgré la folie ambiante, une ligne de basse extraordinairement sourde et souterraine, tandis que Jimmy se déchaînera sur ses fûts sans suivre un schéma constant mais en succédant des prises de risques et des roulements épatants. "I Am One" est plus qu'une chanson, c'est un coup de poing. Les riffs sont énormes et persistent dans les mémoires, en même temps qu'ils déclenchent une furieuse envie de taper du pied et de secouer la tête. Au prise avec ce tourbillon psychédélique, on se laisse entraîner par le chant coulant de Billy, complètement hypnotique, par les multiples solos (de James ou de Billy), par les changements de vitesse, ou par le son particulièrement crade, noisy et saturé.
"I Am One" est un premier essai mais c'est déjà un monument.
Il indique que le groupe respire l'authenticité, cultivant une envie démesurée de plonger son rock nerveux dans un psychédélisme hallucinogène. Le tout sans savoir encore quelle direction prendre.
A l'époque des débuts, les citrouilles n'avaient pas encore trouvé de style fixe. La faute à de multiples influences, des Cure à Boston, en passant par Black Sabbath ou Tears for Fears, et une boulimie qui les forçait à tout essayer. La seule chose de constante, c'est la fréquence à laquelle Billy Corgan écrivait des chansons. Lorsque D'Arcy fut invitée à venir chez Billy la première fois, celui-ci avait déjà écrit plus de cinquante chansons. Le rythme infernal pouvait aller jusqu'à dix nouvelles par mois. La légende veut qu'il en ait composé plus de quatre cent au cours de la décennie.
Il y avait donc de quoi piocher pour faire figurer un titre accompagnant le monstrueux "I Am One". A l'heure actuelle, les sites de téléchargement, chapeautés par Billy Corgan lui-même, mettent à disposition toutes les premières démos du groupe, enfantés à cette époque bénite, où le groupe n'avait pas de label mais écumait les salles de Chicago jusqu'à devenir le "plus grand groupe américain non-signé". Largement de quoi faire plusieurs compil : titre psychédélique, morceau cold-wave, ballade acoustique, reprises etc... Une autre constante chez les citrouilles à cette époque : l'incroyable qualité du songwriting, qui font de chacune de ces chansons de véritables perles, d'autant plus surprenantes qu'il s'agit de démos très (très) rares.
C'est donc "Not Worth Asking", morceau plus calme et moins saturé, qui fut choisi pour faire office de face-b. De toutes manières, celui-là ou un autre n'aurait rien changé : toutes les chansons des débuts sont excellentes. "Not Worth Asking" débute sur un rythme plutôt groovy et nonchalant, où les guitares répondent à la basse, avant de se lancer dans des parties aériennes calmes et envoûtantes. Billy Corgan chante de façon suave et profonde, jouant du caractère nasal de sa voix, jusqu'à emmener le morceau vers un refrain plus rageur, déferlante noisy de sortie. Les guitares prennent le relais et très vite, le titre lorgne vers un côté psychédélique, qu'affectionne tant le groupe, noyé sous des guitares brouillonnes. Pendant tout ce temps, la batterie géniale de Jimmy Chamberlain a accompagné ces sautes d'humeur sans en faire trop.
Ce premier essai est donc une esquisse du talent hors norme qui allait éclore plus tard. Il est dommage qu'il ne rende compte que très succinctement l'ensemble des styles balayés par les Smashing Pumpkins à leur début. Mais finalement, lorsqu'on voit que ce premier vinyle se dispute à prix d'or (il ne fut pressé qu'à 1500 exemplaires), on se dit que ce n'est pas plus mal que d'autres perles cachées demeurent encore inconnues et dissimulées, afin de préserver toute leur saveur et leur charme indéniable.
Après avoir épaté bon nombre de gens dans la salle du Metro de Chicago pour leur premier concert, la bande à Billy s'essaye au single, sur le micro-label Limited Potential. Evidement le rayonnement fut minime, mais il fut la concrétisation de près deux ans de travail et d'écriture.
Avec le dantesque "I Am One", les citrouilles font déjà preuve d'une maturité extraordinaire (chaque instrument a sa place et son importance, la folie est maîtrisée, le côté grandiloquent parfaitement assumé, tout comme le côté sombre et brouillon) et dévoile une ambition qui ne demandera qu'à grandir par la suite.
Pour l'instant les Smashing Pumpkins cherchent une seule chose : frapper fort. Et avec ce single, ce sera chose faite. Croulant sous les guitares crades et furieuses, aux riffs meurtriers, la voix de Billy oscillera entre éclairs rageurs presque félin et détentes psychédéliques et douces. Le tempo est tout bonnement hallucinant : D'Arcy maintiendra, malgré la folie ambiante, une ligne de basse extraordinairement sourde et souterraine, tandis que Jimmy se déchaînera sur ses fûts sans suivre un schéma constant mais en succédant des prises de risques et des roulements épatants. "I Am One" est plus qu'une chanson, c'est un coup de poing. Les riffs sont énormes et persistent dans les mémoires, en même temps qu'ils déclenchent une furieuse envie de taper du pied et de secouer la tête. Au prise avec ce tourbillon psychédélique, on se laisse entraîner par le chant coulant de Billy, complètement hypnotique, par les multiples solos (de James ou de Billy), par les changements de vitesse, ou par le son particulièrement crade, noisy et saturé.
"I Am One" est un premier essai mais c'est déjà un monument.
Il indique que le groupe respire l'authenticité, cultivant une envie démesurée de plonger son rock nerveux dans un psychédélisme hallucinogène. Le tout sans savoir encore quelle direction prendre.
A l'époque des débuts, les citrouilles n'avaient pas encore trouvé de style fixe. La faute à de multiples influences, des Cure à Boston, en passant par Black Sabbath ou Tears for Fears, et une boulimie qui les forçait à tout essayer. La seule chose de constante, c'est la fréquence à laquelle Billy Corgan écrivait des chansons. Lorsque D'Arcy fut invitée à venir chez Billy la première fois, celui-ci avait déjà écrit plus de cinquante chansons. Le rythme infernal pouvait aller jusqu'à dix nouvelles par mois. La légende veut qu'il en ait composé plus de quatre cent au cours de la décennie.
Il y avait donc de quoi piocher pour faire figurer un titre accompagnant le monstrueux "I Am One". A l'heure actuelle, les sites de téléchargement, chapeautés par Billy Corgan lui-même, mettent à disposition toutes les premières démos du groupe, enfantés à cette époque bénite, où le groupe n'avait pas de label mais écumait les salles de Chicago jusqu'à devenir le "plus grand groupe américain non-signé". Largement de quoi faire plusieurs compil : titre psychédélique, morceau cold-wave, ballade acoustique, reprises etc... Une autre constante chez les citrouilles à cette époque : l'incroyable qualité du songwriting, qui font de chacune de ces chansons de véritables perles, d'autant plus surprenantes qu'il s'agit de démos très (très) rares.
C'est donc "Not Worth Asking", morceau plus calme et moins saturé, qui fut choisi pour faire office de face-b. De toutes manières, celui-là ou un autre n'aurait rien changé : toutes les chansons des débuts sont excellentes. "Not Worth Asking" débute sur un rythme plutôt groovy et nonchalant, où les guitares répondent à la basse, avant de se lancer dans des parties aériennes calmes et envoûtantes. Billy Corgan chante de façon suave et profonde, jouant du caractère nasal de sa voix, jusqu'à emmener le morceau vers un refrain plus rageur, déferlante noisy de sortie. Les guitares prennent le relais et très vite, le titre lorgne vers un côté psychédélique, qu'affectionne tant le groupe, noyé sous des guitares brouillonnes. Pendant tout ce temps, la batterie géniale de Jimmy Chamberlain a accompagné ces sautes d'humeur sans en faire trop.
Ce premier essai est donc une esquisse du talent hors norme qui allait éclore plus tard. Il est dommage qu'il ne rende compte que très succinctement l'ensemble des styles balayés par les Smashing Pumpkins à leur début. Mais finalement, lorsqu'on voit que ce premier vinyle se dispute à prix d'or (il ne fut pressé qu'à 1500 exemplaires), on se dit que ce n'est pas plus mal que d'autres perles cachées demeurent encore inconnues et dissimulées, afin de préserver toute leur saveur et leur charme indéniable.
Bon 15/20 | par Vic |
Note De L'auteur : pour accompagner la sortie de Gish, le single "I Am One" fut réédité un an plus tard par Virgin, mais accompagné par les faces-b "Starla" et "Plume" qu'on retrouve sur Pisces Iscariot.
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