The Smashing Pumpkins
Oceania |
Label :
EMI |
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Il y a généralement deux camps qui s'opposent quand on parle des Smashing Pumpkins depuis leur reformation, ou plutôt la reformation autour de la personne de Billy Corgan: ceux qui n'y croient plus et ceux qui veulent encore y croire. Les premiers estiment que chaque album et/ou chaque EP et/ou chaque single et/ou chaque chanson montre que Corgan, délaissé par ses anciens acolytes qui ne participent pas/plus à la supercherie, n'est plus que l'ombre de lui-même, n'est plus en mesure de composer ce rock puissant et à fleur de peau qui les caractérisait, lui et son groupe, durant les nineties. Les seconds se réjouissent à chaque nouvelle livraison; même si pour un certain nombre ils pensent que les Pumpkins c'était mieux avant, ils trouvent généralement de quoi se mettre sous la dent et, à l'écoute de "Spangled" ou de "Stellar", se convainquent que la reformation a finalement apporté de (très) bonnes choses. En 2009, le départ de Jimmy Chamberlin a un peu plus exacerbé la division entre les deux camps: le premier s'est vu conforté dans l'idée que toute cette reformation n'est que du toc, que le nom est resté mais que l'âme est partie.
Mardi 12 juin 2012, le tant attendu (depuis un an tout de même) deuxième album post-reformation, Oceania, est mis en écoute intégrale sur iTunes. Décrit comme un "album within an album", Oceania fait partie du grand projet Teargarden by Kaleidyscope débuté fin 2009 et supposé comprendre à terme quarante-quatre chansons. On retrouve donc nos deux camps: d'un côté, les défaitistes : "j'écoute l'album, mais je suis sûr que je trouverai ça nul"; de l'autre, les optimistes: "j'espère que l'album sera bon."
Il y a quelques mois, Corgan a affirmé qu'Oceania était le meilleur album du groupe depuis Mellon Collie and the Infinite Sadness: les défaitistes ricanent doucement, les optimistes espèrent: il ne leur reste plus que ça. Tous attendent de voir, d'écouter, c'est ce qu'ils partagent encore.
L'album s'ouvre sur "Quasar", probablement le morceau le plus rock de l'album et également l'un des plus largement dispensables: un rock-toc agressif, guitares rugissantes et mélodie sans saveur. Sans doute la plus mauvaise introduction dans toute la discographie des Citrouilles : "Doomsday Clock" sur Zeitgeist avait déjà plus de gueule. Dans le premier camp, on pousse un soupir teinté d'auto-contentement. Pourtant, tout comme cela avait été le cas avec Zeitgeist, la catastrophe annoncée n'aura pas complètement lieu. À nouveau, Billy Corgan parvient à sauver la vieille maison Pumpkins du déshonneur. Si l'opus démarre d'une façon peu engageante, le coeur d'Oceania contient quelques bon morceaux: on pense tout d'abord à "Pinwheels" et sa longue intro qui rappelle vaguement le "Baba O'Riley" des Who. On pense aussi au pop "One Diamond, One Heart", teinté de synthés, qui certes se révèle être facile mais n'échappe pas à une réelle efficacité. On pense également à "Pale Horse" ou au radio-friendly "My Love Is Winter". L'album s'achève enfin sur "Wildflower", une autre réussite pour ceux qui apprécient le côté ouvertement pompeux de Corgan, fait de cordes et de solos de guitare. Si depuis Siamese Dream, les Pumpkins ont glissé dans chacun de leurs albums une chanson approchant les dix minutes, que l'on peut considérer comme une chanson-synthèse pour exprimer l'identité de l'album (ici, c'est le très joli morceau-titre "Oceania" dont on regrette cependant la fin en fade-out), Corgan semble proposer une nouvelle tradition de chansons de fermeture depuis Zeitgeist, tant "Wildflower" fait écho au beau "Pomp and Circumstances" jusqu'au solo qui terminent les deux titres.
Au final, ce n'est pas Oceania qui permettra de redorer les lettres des Smashing Pumpkins, ni de les enterrer complètement, ni enfin de donner raison à l'un ou l'autre camp que nous avons défini au début de cette chronique: certains trouveront que cette nouvelle galette a un goût gerbant, ou tout au mieux très fade; d'autres lui trouveront des saveurs (très) intéressantes. Billy Corgan a cependant trouver une parade pour rassembler nos deux camps sur un point et de les faire communier sur le nom de son bon vieux groupe: en 2012, que l'on croie ou non aux perspectives d'avenir du groupe ou que l'on s'interroge sur le bien-fondé de la reformation, on se réjouira à l'écoute des rééditions deluxe des anciens albums, remplies d'inédits, qui paraissent depuis fin 2011 et paraîtront normalement jusque fin 2013. Que l'on s'interroge sur l'intérêt des Smashing Pumpkins version 2012 ou non, c'est d'un certain point de vue peut-être aussi cette actualité qui permet au passé d'exister dans le présent, d'y briller encore et, on le voudrait, éternellement. C'est aussi la parution de nouveaux albums, honnêtes, qui procure un sentiment de bien-être à l'écoute des Smashing Pumpkins, qui donne à ce sentiment un sens qui n'est pas empreint de passéisme.
Mardi 12 juin 2012, le tant attendu (depuis un an tout de même) deuxième album post-reformation, Oceania, est mis en écoute intégrale sur iTunes. Décrit comme un "album within an album", Oceania fait partie du grand projet Teargarden by Kaleidyscope débuté fin 2009 et supposé comprendre à terme quarante-quatre chansons. On retrouve donc nos deux camps: d'un côté, les défaitistes : "j'écoute l'album, mais je suis sûr que je trouverai ça nul"; de l'autre, les optimistes: "j'espère que l'album sera bon."
Il y a quelques mois, Corgan a affirmé qu'Oceania était le meilleur album du groupe depuis Mellon Collie and the Infinite Sadness: les défaitistes ricanent doucement, les optimistes espèrent: il ne leur reste plus que ça. Tous attendent de voir, d'écouter, c'est ce qu'ils partagent encore.
L'album s'ouvre sur "Quasar", probablement le morceau le plus rock de l'album et également l'un des plus largement dispensables: un rock-toc agressif, guitares rugissantes et mélodie sans saveur. Sans doute la plus mauvaise introduction dans toute la discographie des Citrouilles : "Doomsday Clock" sur Zeitgeist avait déjà plus de gueule. Dans le premier camp, on pousse un soupir teinté d'auto-contentement. Pourtant, tout comme cela avait été le cas avec Zeitgeist, la catastrophe annoncée n'aura pas complètement lieu. À nouveau, Billy Corgan parvient à sauver la vieille maison Pumpkins du déshonneur. Si l'opus démarre d'une façon peu engageante, le coeur d'Oceania contient quelques bon morceaux: on pense tout d'abord à "Pinwheels" et sa longue intro qui rappelle vaguement le "Baba O'Riley" des Who. On pense aussi au pop "One Diamond, One Heart", teinté de synthés, qui certes se révèle être facile mais n'échappe pas à une réelle efficacité. On pense également à "Pale Horse" ou au radio-friendly "My Love Is Winter". L'album s'achève enfin sur "Wildflower", une autre réussite pour ceux qui apprécient le côté ouvertement pompeux de Corgan, fait de cordes et de solos de guitare. Si depuis Siamese Dream, les Pumpkins ont glissé dans chacun de leurs albums une chanson approchant les dix minutes, que l'on peut considérer comme une chanson-synthèse pour exprimer l'identité de l'album (ici, c'est le très joli morceau-titre "Oceania" dont on regrette cependant la fin en fade-out), Corgan semble proposer une nouvelle tradition de chansons de fermeture depuis Zeitgeist, tant "Wildflower" fait écho au beau "Pomp and Circumstances" jusqu'au solo qui terminent les deux titres.
Au final, ce n'est pas Oceania qui permettra de redorer les lettres des Smashing Pumpkins, ni de les enterrer complètement, ni enfin de donner raison à l'un ou l'autre camp que nous avons défini au début de cette chronique: certains trouveront que cette nouvelle galette a un goût gerbant, ou tout au mieux très fade; d'autres lui trouveront des saveurs (très) intéressantes. Billy Corgan a cependant trouver une parade pour rassembler nos deux camps sur un point et de les faire communier sur le nom de son bon vieux groupe: en 2012, que l'on croie ou non aux perspectives d'avenir du groupe ou que l'on s'interroge sur le bien-fondé de la reformation, on se réjouira à l'écoute des rééditions deluxe des anciens albums, remplies d'inédits, qui paraissent depuis fin 2011 et paraîtront normalement jusque fin 2013. Que l'on s'interroge sur l'intérêt des Smashing Pumpkins version 2012 ou non, c'est d'un certain point de vue peut-être aussi cette actualité qui permet au passé d'exister dans le présent, d'y briller encore et, on le voudrait, éternellement. C'est aussi la parution de nouveaux albums, honnêtes, qui procure un sentiment de bien-être à l'écoute des Smashing Pumpkins, qui donne à ce sentiment un sens qui n'est pas empreint de passéisme.
Sympa 14/20 | par Rebecca Carlson |
Posté le 19 juin 2012 à 17 h 47 |
Tout est clair maintenant. A l'écoute d'Oceania, on comprend mieux où veut aller Billy Corgan depuis plus de 10 ans, c'est-à-dire depuis la mort des Smashing Pumpkins. Dans ce sens, Zeitgeist est, non pas une erreur de parcours, mais un album faussé dans l'esprit, biaisé dans la démarche. Zeitgeist est une parenthèse, un faux-retour aux sources, et donc un ovni dans la discographie du grand chauve.
Revenons en arrière. Oceania s'intègre dans le projet gargantuesque Teargarden. Il ajoute ici 13 nouvelles chansons aux 10 titres déjà disponibles (sans compter les 2 face-b). On a donc, mathématiquement, la moitié de l'entreprise que Billy Corgan mènera peut-être à terme. Et en fait, on y voit donc bien plus clair. Avec le projet Teargarden, il creuse en fait le sillon qu'il a entamé avec Zwan et surtout avec le très bon The Future Embrace (album injustement méprisé par la plupart des fans des Pumpkins). Il conjuguait ici une pop aux accents 70's, et là une pop synthétique qui lui est chère, celle des 80's. Oceania et les 10 premiers titres de Teargarden sont parfaitement dans cette lignée. Fini les faux retours aux sources, les grosses guitares, les batteries jazzy, ou les expérimentations progs (ou pas complètement si l'on prend en compte "Quasar" ouvrant l'album faisant penser à "Cherub Rock"). La principale contradiction est que l'album se présente comme un nouvel effort des SP, alors que c'est bel est bien en fait, la continuation du travail de Corgan avec Zwan et son album solo. Pour preuve l'omniprésence des claviers sur "The Celestials", "Violent Rays" ou encore l'excellente "Pinwheels" ou les accents très pop de "My Love is Winter". Pour autant, Corgan ne perd pas ses tics de compositions et présente le gros morceau de l'album avec le titre "Oceania", qui est son meilleur titre depuis "Glass and the Ghost Childrend", sur Machina, "Mary Star of the Sea" avec Zwan, ou "The Camera Eye" sur son album solo. Un titre pop parfait de 9 minutes aux changements de rythmes improbables et aux textures sonores jouissives. Décomplexé, il s'autorise même une "Glissandra" aux accents très Bloody Valentonien (la bonne surprise de l'album).
Il y a toujours cette fraîcheur dans les nouvelles compositions de Billy Corgan depuis le début du projet Teargarden mais force est de constater que l'on commence à en voir aussi certaines limites ; notamment vis-à-vis du batteur Mike Byrne, qui n'a ni la puissance ni le groove ni la légèreté ni le feeling ni la classe de Jimmy Chamberlain. On en vient presque même à souhaiter un retour salvateur aux boîtes à rythmes comme sur Adore ou The Future Embrace. La bonne surprise par contre, vient de la nouvelle bassiste Nicole Fiorentino qui, ne se contentant pas du fait que l'on entende la basse sur un album des Smashing Pumpkins comme on l'a jamais entendu, fait preuve d'un touché et d'un feeling auxquels l'on est pas habitué dans un disque de Billy Corgan ou des SP.
Les Smashing Pumpkins sont morts, vive Billy Corgan.
Revenons en arrière. Oceania s'intègre dans le projet gargantuesque Teargarden. Il ajoute ici 13 nouvelles chansons aux 10 titres déjà disponibles (sans compter les 2 face-b). On a donc, mathématiquement, la moitié de l'entreprise que Billy Corgan mènera peut-être à terme. Et en fait, on y voit donc bien plus clair. Avec le projet Teargarden, il creuse en fait le sillon qu'il a entamé avec Zwan et surtout avec le très bon The Future Embrace (album injustement méprisé par la plupart des fans des Pumpkins). Il conjuguait ici une pop aux accents 70's, et là une pop synthétique qui lui est chère, celle des 80's. Oceania et les 10 premiers titres de Teargarden sont parfaitement dans cette lignée. Fini les faux retours aux sources, les grosses guitares, les batteries jazzy, ou les expérimentations progs (ou pas complètement si l'on prend en compte "Quasar" ouvrant l'album faisant penser à "Cherub Rock"). La principale contradiction est que l'album se présente comme un nouvel effort des SP, alors que c'est bel est bien en fait, la continuation du travail de Corgan avec Zwan et son album solo. Pour preuve l'omniprésence des claviers sur "The Celestials", "Violent Rays" ou encore l'excellente "Pinwheels" ou les accents très pop de "My Love is Winter". Pour autant, Corgan ne perd pas ses tics de compositions et présente le gros morceau de l'album avec le titre "Oceania", qui est son meilleur titre depuis "Glass and the Ghost Childrend", sur Machina, "Mary Star of the Sea" avec Zwan, ou "The Camera Eye" sur son album solo. Un titre pop parfait de 9 minutes aux changements de rythmes improbables et aux textures sonores jouissives. Décomplexé, il s'autorise même une "Glissandra" aux accents très Bloody Valentonien (la bonne surprise de l'album).
Il y a toujours cette fraîcheur dans les nouvelles compositions de Billy Corgan depuis le début du projet Teargarden mais force est de constater que l'on commence à en voir aussi certaines limites ; notamment vis-à-vis du batteur Mike Byrne, qui n'a ni la puissance ni le groove ni la légèreté ni le feeling ni la classe de Jimmy Chamberlain. On en vient presque même à souhaiter un retour salvateur aux boîtes à rythmes comme sur Adore ou The Future Embrace. La bonne surprise par contre, vient de la nouvelle bassiste Nicole Fiorentino qui, ne se contentant pas du fait que l'on entende la basse sur un album des Smashing Pumpkins comme on l'a jamais entendu, fait preuve d'un touché et d'un feeling auxquels l'on est pas habitué dans un disque de Billy Corgan ou des SP.
Les Smashing Pumpkins sont morts, vive Billy Corgan.
Bon 15/20
Posté le 06 septembre 2012 à 13 h 21 |
Après la tournée Zeitgeist, Billy Corgan nous avait prévenus : son groupe ne sortirait plus de disque. Selon lui, la donne avait changé et le public d'aujourd'hui n'était plus intéressé par ce format. Alors lui, comme quelques autres, se contenterait de sortir des chansons sur internet au compte-goutte, avec peut-être quelques sorties physiques de singles ou de maxis, histoire de contenter les fans old school et les collectionneurs.
Mais voilà, cette façon de fonctionner ne sembla pas emballer Corgan plus que cela. Après 20 ans de carrière, il lui fallait quelque chose d'un peu plus ambitieux, aussi se lança t-il dans le projet un peu fou intitulé Teargarden by Kaleidyscope visant à sortir des singles à un rythme régulier afin d'aboutir à 44 titres intégrant un seul et unique projet.
C'est donc entre fin 2009 et mi-2011 que filtrèrent avec une certaine régularité des morceaux dont la réception par le public et la critique fut moyennement enthousiaste.
Et puis Corgan lui-même a du se rendre à l'évidence. En ce début de décennie 2010, le format album n'est pas si has-been que ça, on peut même dire que rien ne supplante l'excitation provoquée par la sortie d'un nouveau disque, que ce soit pour les fans ou pour le groupe. De même, le processus d'écriture d'un album n'est en rien comparable à celui de singles éparpillés dans le temps.
Aussi ce bon vieux Billy a trouvé la parade, les Pumpkins sortirait un nouveau disque mais faisant partie du projet Teargarden..., ce serait "un album dans un album". Soit. De toute façon nous n'allions pas nous plaindre de retrouver les citrouilles dans les bacs, même si ces dernières années, nous avons appris à rester prudents quand il s'agit de la bande à Corgan.
Ceux qui avaient vu le groupe lors de la tournée pré-sortie d'Oceania avaient déjà pu en avoir un aperçu. Le groupe ouvrait avec le morceau "Quasar", comme sur l'album. Un titre old school dans la grande tradition des Pumpkins, avec un son de guitare caractéristique. Malheureusement n'est pas "Cherub Rock" qui veut et au final, "Quasar" fait plus office de pétard mouillé qu'autre chose. Il n'est du reste, pas représentatif de ce qu'est Oceania, qui dans l'ensemble est assez pop.
Dans ce registre, Corgan s'en sort correctement avec quelques titres sympathiques comme "My Love Is Winter", "Violet Rays", "One Diamond, One Heart", mais aussi et surtout "Pinwheels" et "Wildflower" qui sert de joli générique de fin. Mais il n'y a pas non plus de quoi sauter au plafond, sans parler du fait que certains risquent de pester contre les ajouts un peu grossier d'éléments "électro" ou de moments où Corgan surjoue un peu, comme s'il voulait forcer l'auditeur (et surement lui-même) à ressentir certaines émotions...
Mais si l'album alterne le bon et le assez fade, il a au moins le mérite d'avoir un point culminant en son titre éponyme. "Oceania" et ses 9 minutes restera comme un des morceaux les plus ambitieux du groupe, au moins depuis sa reformation, voir peut-être depuis ses débuts. Pas de refrains ou de couplets sur lesquels se caler, le titre évolue constamment vers quelque chose de foncièrement différent de ce qu'il vient de laisser et abouti sur un final envoutant qu'on n'avait rarement entendu chez les Pumpkins. Une belle réussite en tout état de cause.
Pour le reste, Oceania ne sonne comme aucun autre album des Smashing mais paradoxalement, il surprend relativement peu. Les éléments récurrents spécifiques du son des citrouilles ont presque tous disparu, là où Zeigeist en conservait certains (les riffs de guitares, le jeu de batterie si particulier de Chamberlain...). Car malgré les efforts de Mike Byrne, le nouveau batteur, qui semble tiraillé entre assumer son jeu et singer Chamberlain, et les autres musiciens dont on ne sait même pas vraiment s'ils ont enregistré eux même leurs parties, Oceania n'est pas loin de sonner comme une disque solo de Corgan, ce qui en soi n'est pas vraiment une surprise puisqu'il est officiellement seul maitre abord depuis déjà quelques temps.
Si Oceania s'avère plutôt fade de prime abord, il se bonifie au fil des écoutes. On se rappelle à de brefs moments pourquoi on aime tant Corgan (et par extension les Smashing).
Disposant d'un titre phare, le disque s'avère tout de même relativement faiblard compte tenu de ce qu'on pourrait encore légitimement espérer d'un tel personnage.
Certains diront pourtant que c'était prévisible, mais Oceania, bien que correct, est tout de même le moins bon album des Smashing Pumpkins.
Mais voilà, cette façon de fonctionner ne sembla pas emballer Corgan plus que cela. Après 20 ans de carrière, il lui fallait quelque chose d'un peu plus ambitieux, aussi se lança t-il dans le projet un peu fou intitulé Teargarden by Kaleidyscope visant à sortir des singles à un rythme régulier afin d'aboutir à 44 titres intégrant un seul et unique projet.
C'est donc entre fin 2009 et mi-2011 que filtrèrent avec une certaine régularité des morceaux dont la réception par le public et la critique fut moyennement enthousiaste.
Et puis Corgan lui-même a du se rendre à l'évidence. En ce début de décennie 2010, le format album n'est pas si has-been que ça, on peut même dire que rien ne supplante l'excitation provoquée par la sortie d'un nouveau disque, que ce soit pour les fans ou pour le groupe. De même, le processus d'écriture d'un album n'est en rien comparable à celui de singles éparpillés dans le temps.
Aussi ce bon vieux Billy a trouvé la parade, les Pumpkins sortirait un nouveau disque mais faisant partie du projet Teargarden..., ce serait "un album dans un album". Soit. De toute façon nous n'allions pas nous plaindre de retrouver les citrouilles dans les bacs, même si ces dernières années, nous avons appris à rester prudents quand il s'agit de la bande à Corgan.
Ceux qui avaient vu le groupe lors de la tournée pré-sortie d'Oceania avaient déjà pu en avoir un aperçu. Le groupe ouvrait avec le morceau "Quasar", comme sur l'album. Un titre old school dans la grande tradition des Pumpkins, avec un son de guitare caractéristique. Malheureusement n'est pas "Cherub Rock" qui veut et au final, "Quasar" fait plus office de pétard mouillé qu'autre chose. Il n'est du reste, pas représentatif de ce qu'est Oceania, qui dans l'ensemble est assez pop.
Dans ce registre, Corgan s'en sort correctement avec quelques titres sympathiques comme "My Love Is Winter", "Violet Rays", "One Diamond, One Heart", mais aussi et surtout "Pinwheels" et "Wildflower" qui sert de joli générique de fin. Mais il n'y a pas non plus de quoi sauter au plafond, sans parler du fait que certains risquent de pester contre les ajouts un peu grossier d'éléments "électro" ou de moments où Corgan surjoue un peu, comme s'il voulait forcer l'auditeur (et surement lui-même) à ressentir certaines émotions...
Mais si l'album alterne le bon et le assez fade, il a au moins le mérite d'avoir un point culminant en son titre éponyme. "Oceania" et ses 9 minutes restera comme un des morceaux les plus ambitieux du groupe, au moins depuis sa reformation, voir peut-être depuis ses débuts. Pas de refrains ou de couplets sur lesquels se caler, le titre évolue constamment vers quelque chose de foncièrement différent de ce qu'il vient de laisser et abouti sur un final envoutant qu'on n'avait rarement entendu chez les Pumpkins. Une belle réussite en tout état de cause.
Pour le reste, Oceania ne sonne comme aucun autre album des Smashing mais paradoxalement, il surprend relativement peu. Les éléments récurrents spécifiques du son des citrouilles ont presque tous disparu, là où Zeigeist en conservait certains (les riffs de guitares, le jeu de batterie si particulier de Chamberlain...). Car malgré les efforts de Mike Byrne, le nouveau batteur, qui semble tiraillé entre assumer son jeu et singer Chamberlain, et les autres musiciens dont on ne sait même pas vraiment s'ils ont enregistré eux même leurs parties, Oceania n'est pas loin de sonner comme une disque solo de Corgan, ce qui en soi n'est pas vraiment une surprise puisqu'il est officiellement seul maitre abord depuis déjà quelques temps.
Si Oceania s'avère plutôt fade de prime abord, il se bonifie au fil des écoutes. On se rappelle à de brefs moments pourquoi on aime tant Corgan (et par extension les Smashing).
Disposant d'un titre phare, le disque s'avère tout de même relativement faiblard compte tenu de ce qu'on pourrait encore légitimement espérer d'un tel personnage.
Certains diront pourtant que c'était prévisible, mais Oceania, bien que correct, est tout de même le moins bon album des Smashing Pumpkins.
Pas mal 13/20
Posté le 14 septembre 2012 à 11 h 47 |
De l'attirante tour émettrice de la pochette, Oceania azimute directement sur du Smashing Pumpkins pur jus : un "Quasar" et un "Panopticon" qui confortent l'auditeur dans un terrain connu avec des guitares violentes et compressées qui font couler le chrome. C'est du déjà entendu pour certains, mais ça reste efficace comme ouverture et ma foi, je ne pensais pas retrouver du plaisir à écouter un album depuis Mellon Collie And The Infinite Sadness, avec Billy Corgan ici en nouvelle compagnie. Cependant, c'est une fois qu'on a passé la première moitié que les choses se gâtent et plus précisément après "My Love Is Winter". La cause vient de la série des morceaux les plus synthétiques. L'affreux "One Diamond, One Heart" sûrement réservé pour les ovidés des goûts de chiottes de MTV, un presque chiant "Pinwheels" et un peu le progressif "Oceania" qui commence par un épandage d'une nappe de synthétiseur qui est à vomir, forment un passage assez pénible que "Pale Horse", bien qu'un peu ennuyant, arrive à effacer.
On pourra conclure que la pochette et le titre lyrique ne font pas tout. Des bonnes choses rock ou plus pop sont présentes mais ne cachent pas des passages résolument indigestes par endroits et une certaine monotonie. Quant aux allergiques aux résurgences de vieilles sonorités gluantes des eighties, ils n'apprécieront pas beaucoup Oceania. Dommage pour les uns, tant mieux pour les autres.
On pourra conclure que la pochette et le titre lyrique ne font pas tout. Des bonnes choses rock ou plus pop sont présentes mais ne cachent pas des passages résolument indigestes par endroits et une certaine monotonie. Quant aux allergiques aux résurgences de vieilles sonorités gluantes des eighties, ils n'apprécieront pas beaucoup Oceania. Dommage pour les uns, tant mieux pour les autres.
Pas mal 13/20
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