The Smashing Pumpkins
St Malo [Route Du Rock] - jeudi 16 août 2007 |
La scène du Fort St Père fut l'occasion de voir le groupe de Chicago dans des conditions particulières. Il faut dire que le festival breton, réputé pour sa programmation qui donne la part belle aux jeunes pousses indépendantes, n'est pas habitué à accueillir des formations si prestigieuse, quand bien même il s'agirait d'une reformation. La scène offrit donc au public la possibilité de voir les Smashing Pumpkins dans une dimension humaine. Et cela est une chance inestimable.
Loin des frasques et des concerts pompeux, le groupe bicéphale, mené par Billy Corgan et Jimmi Chamberlain profitèrent de l'opportunité pour décliner leur répertoire sur un ton différent, moins empressé et plus propice aux passages planant.
On sentit dès le début et avant même l'entrée en scène des musiciens, rien qu'au montage du matériel et à l'absence de tout drapeaux, rideau ou écran de toute sorte, qui aurait pu parasiter l'ambiance, que le ton serait moins fastueux. Et lorsque débarqua Billy Corgan et ses acolytes, débarrassés de leur tenue d'anges de l'espace, on eut la certitude que le concert n'aurait pas besoin de jeter de la poudre aux yeux. Les Smashing Pumpkins peuvent se passer de ça. Billy Corgan, comme tout torturé qui se respecte, est avant tout un passionné. Baisser le ton n'est pas une preuve d'échec, mais au contraire une autre façon de toucher les gens.
Alors bien sûr, pour marquer le coup, le show démarra sur l'extraordinaire "United States", avec ses 'Revolution' vindicatifs et rageur, mais très vite, Billy Corgan profita du passage planant de milieu de morceau, pour se caler sur le tout devant de la scène et se livrer à un solo évasif, tranquille et lancinant, dérivant peu à peu sur l'hymne américain, symbole ironique d'une nation que l'homme chauve chérit et abjecte tout autant. Le final, tambour battant, livra de manière cathartique toute l'aigreur que peut ressentir Billy Corgan vis-à-vis d'un pays qu'il a toujours respecté mais dont il craint la dérive depuis le split du groupe en 2000. Le dernier album, Zeitgest, et surtout le concept dénonciateur qui l'accompagne, est le sans conteste le plus politisé de la carrière du groupe, et "United States" en est le point d'orgue. Ce fut le cas ce soir-là, puisqu'il fut étiré sur plus de seize minutes. Seuls les Smashing Pumpkins peuvent maintenir un tel niveau d'intensité.
Et ils profitèrent de cette énergie pour l'élever et virer vers des instants délicieux où la violence se taisait et laissait la place à de sublimes passages. Billy Corgan cria peu et avec parcimonie. Les solos de guitares furent utiles à chaque fois, lorgnant beaucoup plus du côté de l'évanescence que de l'étalage virtuose. L'ensemble du concert fut magique, et il est difficile d'extraire des moments par rapport à d'autres. Tout juste reste-t-il des images, des sons, des souvenirs. Comme le divin "Stand Inside Your Love" ou le larmoyant "To Sheila", moment de grâce éperdue, ballotant au grès des flots tempétueux du groupe. Quant à "Glass And The Ghost Childreen", dont l'intro sur plus de cinq minutes ne permit à aucun moment de deviner la chanson à suivre, habituellement morceau fleuve gothique et angoissant, il fut complètement transformé en délire psychédélique et lancinant, jusqu'à ce que le deuxième morceau se sublime, soit mis en parallèle de la première partie, normalement plus dure, et atteigne alors un paroxysme émotionnel ébouriffant. Billy Corgan souhaitait donner la part belle à la rêverie, au repos, pour mieux accentuer ses propos désabusés ou remplis d'espoir, selon les cas. Il en fut ainsi pour l'éternel et culte "Bullet With Butterfly Wings", lent, calme, presque en retrait, Billy Corgan croisant les bras et refusant de toucher à sa guitare, jusqu'à ce que sa colère rentrée ne ressorte, zébrant le morceau d'éclair furibond, 'Despite all my rage, I'm just a rat in a cage' résonnant ainsi avec plus d'ampleur parmi les rangs du public, massé en nombre et rempli de dévotion. De par cette envie de se faire moins criard, les intensités n'en étaient que plus subtiles, plus longues en bouche, et plus saisissantes à la fois, car plus complexes sans doute. Alors que "Tonight, Tonight" enchante et fait rêver, la version de ce soir-là, pris une autre saveur, plus mélancolique, plus tragique. Billy Corgan et sa bande ne désiraient impressionner personne. Ni prouver quoi que ce soit, une quelconque légitimité vis-à-vis d'une reformation. Ils voulaient juste jouer et se faire plaisir. Partager un moment planant, plus reposé et plus lyrique aussi peut-être.
Evidemment pour réveiller les consciences, il restait de bons et fidèles morceaux violents et soniques, histoire de ne pas oublier qu'il s'agit bien des Smashing Pumpkins. Une vraie décharge fut vécue au moment de "Zero", rapide mais libérateur et soulageant. "Tarantula" ou le très réussi "Today", repris en cœur, apportèrent ce qu'il faut d'élan tempétueux pour relâcher cette pression accumulée tout au long de ce concert, plus contemplatif certes mais plus tendu aussi. Les chœurs fantomatiques de "Starz", ses claviers et ses roulements de caisses, ainsi que le chant de prêcheur assommant de Billy Corgan drapèrent la chanson d'un voile obscur et angoissant, assez saisissant. Mais globalement le souhait était de plonger le concert, le public et le lieu vers un climat proche de l'évasion fugitive. Voire même jusqu'au minimalisme le plus total.
Alors que tous les autres membres étaient partis et qu'il ne restait plus que Lisa Harriton au clavier et Billy, seul devant le micro, un "Death From Above", exceptionnel de retenue, fut livré, quasiment a capella, sous des projecteurs éblouissants. Moment authentique, moment simple, moment vrai. Et qui rappelle à tous que les Smashing Pumpkins sont avant tout une sensibilité et que les instruments ne sont que des moyens de la faire éclore. Peu importe donc les moyens, ce ne sont jamais eux qui la créée. Et voilà qu'arrive un "Thirtee-Three", joué par ce grand dadet, vulnérable avec son écharpe et son haut à rayure, personnage burtonnien évoquant tout à la fois Beetlejuice et Mr Jack, qui avec seulement un clavier et une guitare sèche arrive à faire tirer les larmes. Il suffit de peu en fait pour faire chavirer. Billy est suffisamment habité lorsqu'il interprète ses morceaux, que peu d'effet suffisent. Ensuite c'est la sincérité qui fait tout.
Les morceaux les plus tendres peuvent alors dans cette configuration prendre l'aspect le plus crêve-cœur, et c'est tout un tas de sensations qui nous submerge alors. Notre corps entier se transforme en sensations. Et ce ne sont plus des gargouillis qu'on ressent dans le ventre à l'écoute de "Disarm" mais quasiment toute une nuée d'oiseaux échappée d'une volière.
La communion était installée, conçue et tissée patiemment à petits coups légers, reliant les gens entre eux, lorsque leurs esprits se laissent dériver par les longs et tortueux passages (détournés) joués par le groupe. Il n'y a plus qu'à se laisser guider par le bon vouloir du groupe. Et partager avec eux ces moments de musique. Vivre avec eux leur empathie, leurs sourires échangés, leur frénésie. Regarder, observer, scruter comme dans un rêve, la complicité de Billy et Jeff Shroeder, les roucoulements de hanches de Ginger Reyes, les contorsions de la colonne de Billy, capable de se plier en arrière comme un homme-élastique sorti de Matrix, ou bien les crachats de ce géant, comme au bon vieux temps, entre ses dents déformées, en deux jets opposées. Beaucoup moins coincés, sans doute moins étriqués aussi dans leur costume de gros groupe pour gros concerts dans de grosses salles, les Smashing Pumpkins, quand bien même les membres originels sont réduit à peau de chagrin, se libérèrent et parurent beaucoup plus proches et accessibles.
Et c'est donc dans une totale confiance que le public accepta d'être pris par la main pour un final ahurissant et surprenant, comprenant deux longues et tordues sessions jams, dont seuls, ils ont le secret. Alternant passage expérimentaux, digressions, fantaisies, moment de sauvagerie où Billy ne fait que hurler, ces titres laissèrent pantois, d'autant que ne les connaissant pas, il était difficile de se raccrocher à quelque chose de familier. Tout juste reconnu-t-on quelques paroles de "Heavy Metal Machine". Pour le reste, il n'y avait qu'à se perdre dans ce labyrinthe psychédélique. Et laisser venir la musique si unique des Smashing Pumpkins entrer par toutes les pores de la peau. Pour ne retenir finalement que ces paroles essentielles : 'I would die for rock'n roll'.
Car c'était bien tout ce dont il était question ce soir. Du rock, et du bon, pour de purs passages planants. Un son plus compliqué que la simple exposition d'une mécanique bien huilée. Quand bien même certains esprits chagrin ait pu regretter que la Route Du Rock du casser sa tirelire pour faire venir le groupe de Chicago au détriment de groupes moins huppés mais plus proche de l'éthique du festival (cf : un article du Monde), il faut reconnaître que Billy et les siens ont réalisé une éclatante démonstration. Pour un peu plus d'une heure quarante de musique (au grand dam des programmateurs obligés de tout décaler), ce qui est bien peu en réalité pour les Smashing Pumpkins, et sans rappel, le Fort St Père pu assister à une prestation sans faille. Et ce malgré que un seul concert est insuffisant pour balayer l'ensemble du répertoire et de l'univers des citrouilles. Le show exceptionnel donné en Bretagne fut l'occasion de voir le groupe sous un autre jour, sous un autre angle. Tant pis si les néophytes eurent l'impression que le groupe joua en deça de ces capacités. Un concert ne se mesure pas en décibels. Et lorsqu'on sait que Billy possède bien d'autres facettes, cela fait vite tourner la tête.
Surtout lorsqu'on repense aux moments vécus ce soir-là. Dont certains furent tellement inouïs qu'ils resteront jamais à graver dans les souvenirs de chacun. Pour une fois, l'apogée du concert ne se situa pas à la fin, mais bien au début, lorsque résonnent les premières notes de "Drown". Morceau fleuve, qui plonge immédiatement à l'époque des débuts, en 1992, rarement joué en concert, véritable surprise inattendue pour la set-list, moment de grâce pure, irremplaçable. Lors de ces moments là les mots manquent et les seuls qu'on trouve sont insuffisants. Rien que pour cela, pour ce titre, l'instant valait la peine d'être vécu. Et vient se rajouter au lot des souvenirs. La plaisir n'en est que décuplée, mais fait naître aussi un paradoxe : les Smashing Pumpkins sont plus importants dans la mémoire individuelle que dans la mémoire collective.
Loin des frasques et des concerts pompeux, le groupe bicéphale, mené par Billy Corgan et Jimmi Chamberlain profitèrent de l'opportunité pour décliner leur répertoire sur un ton différent, moins empressé et plus propice aux passages planant.
On sentit dès le début et avant même l'entrée en scène des musiciens, rien qu'au montage du matériel et à l'absence de tout drapeaux, rideau ou écran de toute sorte, qui aurait pu parasiter l'ambiance, que le ton serait moins fastueux. Et lorsque débarqua Billy Corgan et ses acolytes, débarrassés de leur tenue d'anges de l'espace, on eut la certitude que le concert n'aurait pas besoin de jeter de la poudre aux yeux. Les Smashing Pumpkins peuvent se passer de ça. Billy Corgan, comme tout torturé qui se respecte, est avant tout un passionné. Baisser le ton n'est pas une preuve d'échec, mais au contraire une autre façon de toucher les gens.
Alors bien sûr, pour marquer le coup, le show démarra sur l'extraordinaire "United States", avec ses 'Revolution' vindicatifs et rageur, mais très vite, Billy Corgan profita du passage planant de milieu de morceau, pour se caler sur le tout devant de la scène et se livrer à un solo évasif, tranquille et lancinant, dérivant peu à peu sur l'hymne américain, symbole ironique d'une nation que l'homme chauve chérit et abjecte tout autant. Le final, tambour battant, livra de manière cathartique toute l'aigreur que peut ressentir Billy Corgan vis-à-vis d'un pays qu'il a toujours respecté mais dont il craint la dérive depuis le split du groupe en 2000. Le dernier album, Zeitgest, et surtout le concept dénonciateur qui l'accompagne, est le sans conteste le plus politisé de la carrière du groupe, et "United States" en est le point d'orgue. Ce fut le cas ce soir-là, puisqu'il fut étiré sur plus de seize minutes. Seuls les Smashing Pumpkins peuvent maintenir un tel niveau d'intensité.
Et ils profitèrent de cette énergie pour l'élever et virer vers des instants délicieux où la violence se taisait et laissait la place à de sublimes passages. Billy Corgan cria peu et avec parcimonie. Les solos de guitares furent utiles à chaque fois, lorgnant beaucoup plus du côté de l'évanescence que de l'étalage virtuose. L'ensemble du concert fut magique, et il est difficile d'extraire des moments par rapport à d'autres. Tout juste reste-t-il des images, des sons, des souvenirs. Comme le divin "Stand Inside Your Love" ou le larmoyant "To Sheila", moment de grâce éperdue, ballotant au grès des flots tempétueux du groupe. Quant à "Glass And The Ghost Childreen", dont l'intro sur plus de cinq minutes ne permit à aucun moment de deviner la chanson à suivre, habituellement morceau fleuve gothique et angoissant, il fut complètement transformé en délire psychédélique et lancinant, jusqu'à ce que le deuxième morceau se sublime, soit mis en parallèle de la première partie, normalement plus dure, et atteigne alors un paroxysme émotionnel ébouriffant. Billy Corgan souhaitait donner la part belle à la rêverie, au repos, pour mieux accentuer ses propos désabusés ou remplis d'espoir, selon les cas. Il en fut ainsi pour l'éternel et culte "Bullet With Butterfly Wings", lent, calme, presque en retrait, Billy Corgan croisant les bras et refusant de toucher à sa guitare, jusqu'à ce que sa colère rentrée ne ressorte, zébrant le morceau d'éclair furibond, 'Despite all my rage, I'm just a rat in a cage' résonnant ainsi avec plus d'ampleur parmi les rangs du public, massé en nombre et rempli de dévotion. De par cette envie de se faire moins criard, les intensités n'en étaient que plus subtiles, plus longues en bouche, et plus saisissantes à la fois, car plus complexes sans doute. Alors que "Tonight, Tonight" enchante et fait rêver, la version de ce soir-là, pris une autre saveur, plus mélancolique, plus tragique. Billy Corgan et sa bande ne désiraient impressionner personne. Ni prouver quoi que ce soit, une quelconque légitimité vis-à-vis d'une reformation. Ils voulaient juste jouer et se faire plaisir. Partager un moment planant, plus reposé et plus lyrique aussi peut-être.
Evidemment pour réveiller les consciences, il restait de bons et fidèles morceaux violents et soniques, histoire de ne pas oublier qu'il s'agit bien des Smashing Pumpkins. Une vraie décharge fut vécue au moment de "Zero", rapide mais libérateur et soulageant. "Tarantula" ou le très réussi "Today", repris en cœur, apportèrent ce qu'il faut d'élan tempétueux pour relâcher cette pression accumulée tout au long de ce concert, plus contemplatif certes mais plus tendu aussi. Les chœurs fantomatiques de "Starz", ses claviers et ses roulements de caisses, ainsi que le chant de prêcheur assommant de Billy Corgan drapèrent la chanson d'un voile obscur et angoissant, assez saisissant. Mais globalement le souhait était de plonger le concert, le public et le lieu vers un climat proche de l'évasion fugitive. Voire même jusqu'au minimalisme le plus total.
Alors que tous les autres membres étaient partis et qu'il ne restait plus que Lisa Harriton au clavier et Billy, seul devant le micro, un "Death From Above", exceptionnel de retenue, fut livré, quasiment a capella, sous des projecteurs éblouissants. Moment authentique, moment simple, moment vrai. Et qui rappelle à tous que les Smashing Pumpkins sont avant tout une sensibilité et que les instruments ne sont que des moyens de la faire éclore. Peu importe donc les moyens, ce ne sont jamais eux qui la créée. Et voilà qu'arrive un "Thirtee-Three", joué par ce grand dadet, vulnérable avec son écharpe et son haut à rayure, personnage burtonnien évoquant tout à la fois Beetlejuice et Mr Jack, qui avec seulement un clavier et une guitare sèche arrive à faire tirer les larmes. Il suffit de peu en fait pour faire chavirer. Billy est suffisamment habité lorsqu'il interprète ses morceaux, que peu d'effet suffisent. Ensuite c'est la sincérité qui fait tout.
Les morceaux les plus tendres peuvent alors dans cette configuration prendre l'aspect le plus crêve-cœur, et c'est tout un tas de sensations qui nous submerge alors. Notre corps entier se transforme en sensations. Et ce ne sont plus des gargouillis qu'on ressent dans le ventre à l'écoute de "Disarm" mais quasiment toute une nuée d'oiseaux échappée d'une volière.
La communion était installée, conçue et tissée patiemment à petits coups légers, reliant les gens entre eux, lorsque leurs esprits se laissent dériver par les longs et tortueux passages (détournés) joués par le groupe. Il n'y a plus qu'à se laisser guider par le bon vouloir du groupe. Et partager avec eux ces moments de musique. Vivre avec eux leur empathie, leurs sourires échangés, leur frénésie. Regarder, observer, scruter comme dans un rêve, la complicité de Billy et Jeff Shroeder, les roucoulements de hanches de Ginger Reyes, les contorsions de la colonne de Billy, capable de se plier en arrière comme un homme-élastique sorti de Matrix, ou bien les crachats de ce géant, comme au bon vieux temps, entre ses dents déformées, en deux jets opposées. Beaucoup moins coincés, sans doute moins étriqués aussi dans leur costume de gros groupe pour gros concerts dans de grosses salles, les Smashing Pumpkins, quand bien même les membres originels sont réduit à peau de chagrin, se libérèrent et parurent beaucoup plus proches et accessibles.
Et c'est donc dans une totale confiance que le public accepta d'être pris par la main pour un final ahurissant et surprenant, comprenant deux longues et tordues sessions jams, dont seuls, ils ont le secret. Alternant passage expérimentaux, digressions, fantaisies, moment de sauvagerie où Billy ne fait que hurler, ces titres laissèrent pantois, d'autant que ne les connaissant pas, il était difficile de se raccrocher à quelque chose de familier. Tout juste reconnu-t-on quelques paroles de "Heavy Metal Machine". Pour le reste, il n'y avait qu'à se perdre dans ce labyrinthe psychédélique. Et laisser venir la musique si unique des Smashing Pumpkins entrer par toutes les pores de la peau. Pour ne retenir finalement que ces paroles essentielles : 'I would die for rock'n roll'.
Car c'était bien tout ce dont il était question ce soir. Du rock, et du bon, pour de purs passages planants. Un son plus compliqué que la simple exposition d'une mécanique bien huilée. Quand bien même certains esprits chagrin ait pu regretter que la Route Du Rock du casser sa tirelire pour faire venir le groupe de Chicago au détriment de groupes moins huppés mais plus proche de l'éthique du festival (cf : un article du Monde), il faut reconnaître que Billy et les siens ont réalisé une éclatante démonstration. Pour un peu plus d'une heure quarante de musique (au grand dam des programmateurs obligés de tout décaler), ce qui est bien peu en réalité pour les Smashing Pumpkins, et sans rappel, le Fort St Père pu assister à une prestation sans faille. Et ce malgré que un seul concert est insuffisant pour balayer l'ensemble du répertoire et de l'univers des citrouilles. Le show exceptionnel donné en Bretagne fut l'occasion de voir le groupe sous un autre jour, sous un autre angle. Tant pis si les néophytes eurent l'impression que le groupe joua en deça de ces capacités. Un concert ne se mesure pas en décibels. Et lorsqu'on sait que Billy possède bien d'autres facettes, cela fait vite tourner la tête.
Surtout lorsqu'on repense aux moments vécus ce soir-là. Dont certains furent tellement inouïs qu'ils resteront jamais à graver dans les souvenirs de chacun. Pour une fois, l'apogée du concert ne se situa pas à la fin, mais bien au début, lorsque résonnent les premières notes de "Drown". Morceau fleuve, qui plonge immédiatement à l'époque des débuts, en 1992, rarement joué en concert, véritable surprise inattendue pour la set-list, moment de grâce pure, irremplaçable. Lors de ces moments là les mots manquent et les seuls qu'on trouve sont insuffisants. Rien que pour cela, pour ce titre, l'instant valait la peine d'être vécu. Et vient se rajouter au lot des souvenirs. La plaisir n'en est que décuplée, mais fait naître aussi un paradoxe : les Smashing Pumpkins sont plus importants dans la mémoire individuelle que dans la mémoire collective.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Vic |
Posté le 26 août 2007 à 02 h 18 |
Il y a des groupes incontournables à côté desquels on passe, mystérieusement. Dans mon cas, les Smashing Pumpkins font partie de ceux-là. A part "Siva", un morceau plutôt jouissif de leur premier album, entendu sur une compile Inrocks du début des années 90, et un extrait de concert Youtube récent bien pompier envoyé par un pote, je n'avais rien écouté de ce groupe. Même en les voyant reformés et programmés en tête d'affiche de la Route Du Rock, je n'ai pas ressenti l'envie de découvrir ce groupe qui a apparemment marqué au fer rouge une génération proche de la mienne. Allez savoir pourquoi. Quelques vilaines rumeurs entendues à droite à gauche, sans doute. Toujours est-il que je n'attendais pas grand-chose de leur concert malouin, et que je n'ai pas été démenti.
Bon, c'est vrai, les groupes de stade (ou de Palais Omnisports), à part R.E.M., c'est pas mon truc. C'est vrai aussi que je n'accroche pas à la voix nasillarde de Corgan, pas plus qu'à son goût pour les solos de guitare à rallonge – bien qu'il m'arrive de prendre du plaisir à écouter Jane's Addiction ou Dinosaur Jr. Mais franchement, voir plusieurs milliers d'indie-popeux s'extasier sur deux types (+ deux pigistes féminines) ayant l'air de s'emmerder, et balançant une espèce de rock dégoulinant à mi-chemin entre U2 et Guns'n'Roses, ça m'a laissé perplexe.
OK, le batteur est impressionnant. OK, Corgan a une espèce de charisme à la Michael Stipe qui ne laisse pas insensible, même s'il n'en a pas fait beaucoup usage ce soir-là. Mais le tout manque à la fois de l'enthousiasme et de l'efficacité qui caractériseront les vétérans Sonic Youth le lendemain, au même endroit. Au bout d'un moment, lassé de nous asséner ses talents de guitariste incontinent, le grand chef chauve essaie de mettre en valeur ses talents de compositeur en nous infligeant une série de ballades acoustiques des plus ennuyeuses. Peut-être aurait-il dû se contenter de relever sobrement les compteurs, à l'instar des Pixies qui nous avaient gratifié d'une série de shows enthousiasmants bien qu'intégralement fondés sur la nostalgie, plutôt que de faire croire à ses fans qu'il a encore quelque chose à dire musicalement parlant...
Bon, c'est vrai, les groupes de stade (ou de Palais Omnisports), à part R.E.M., c'est pas mon truc. C'est vrai aussi que je n'accroche pas à la voix nasillarde de Corgan, pas plus qu'à son goût pour les solos de guitare à rallonge – bien qu'il m'arrive de prendre du plaisir à écouter Jane's Addiction ou Dinosaur Jr. Mais franchement, voir plusieurs milliers d'indie-popeux s'extasier sur deux types (+ deux pigistes féminines) ayant l'air de s'emmerder, et balançant une espèce de rock dégoulinant à mi-chemin entre U2 et Guns'n'Roses, ça m'a laissé perplexe.
OK, le batteur est impressionnant. OK, Corgan a une espèce de charisme à la Michael Stipe qui ne laisse pas insensible, même s'il n'en a pas fait beaucoup usage ce soir-là. Mais le tout manque à la fois de l'enthousiasme et de l'efficacité qui caractériseront les vétérans Sonic Youth le lendemain, au même endroit. Au bout d'un moment, lassé de nous asséner ses talents de guitariste incontinent, le grand chef chauve essaie de mettre en valeur ses talents de compositeur en nous infligeant une série de ballades acoustiques des plus ennuyeuses. Peut-être aurait-il dû se contenter de relever sobrement les compteurs, à l'instar des Pixies qui nous avaient gratifié d'une série de shows enthousiasmants bien qu'intégralement fondés sur la nostalgie, plutôt que de faire croire à ses fans qu'il a encore quelque chose à dire musicalement parlant...
Sans intérêt 8/20
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