The Notwist
Nook |
Label :
Big Store |
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Certains ne le savent peut-être pas encore, mais avant de devenir le fer de lance de l'electro-glitch-pop allemande et même peut-être mondiale, The Notwist fut un confidentiel groupe de rock bruyant. En témoigne ce second album orienté bourrin, oscillant entre des soli cramés à la Dinosaur Jr et des riffs bien heavy que n'auraient pas reniés... Pantera (avec la double ou triple pédale qui va avec). Cette première période est tellement éloignée de ce qui fit leur renommée plus tard que ma surprise, à la découverte tardive de ce disque, fut de taille, et mon respect ne s'en est que renforcé. Comment un groupe, en deux albums (le transitoire 12 et le coup de maître Shrink), a t'il pu évoluer autant? Pas seulement un changement de son, mais carrément un changement de scène...
Le trio ici ne ressemble pas à un comité de laborantins maniaques, c'est évident. C'est un modeste groupe rock, surfant un peu sur toutes les vagues alors en berne : shoegaze, métal, noise, hardcore mélodique... Marcus et ses potes se concentrent sur les riffs et la dynamique des morceaux (pas mal de technique et d'énergie sont mises à l'oeuvre), et non sur le son, ici assez basique. Mais The Notwist ne tombe pas dans le riff gras, dans l'excès de facilité, dans la parodie. Au milieu d'une avalanche de riffs abrasif soutenus par une grosse caisse sèche et aigue, de lignes de guitare déviantes et stridentes, une mélancolie très propre au groupe finit par se dessiner, pour jeter un pont vers les disques suivants, si éloignés en apparence. Nook tient sa singularité dans le contraste entre la violence brute des arrangements et la voix inimitable et pourtant si simple de Marcus Acher, reconnaissable dès le départ. Douce, d'un détachement désolé, elle semble peu concernée par le tranchant des guitares, le rythme souvent ultra speed qui officie, non pas derrière mais devant. Elle se love dedans comme si ces rafales soniques la protégeait d'autres attaques, plus abstraites.
Nook, malgré ses imperfections, est un disque attachant et généreux. Une mélange de force et d'hésitation se dégage de l'ensemble, un peu trop uniforme, un peu trop entendu dans ses riffs heavy, tombant parfois dans la redite, mais déjà nappé de ce bizarre mélange de mélancolie feutrée et de bruit blanc, que l'on pourra apprécier surtout avec le groupe en live, immanquablement immense. La matière n'est pas la même, mais le fond est déjà là, "The Sorry Confession" atteste que Notwist sait déjà transmettre une grande mélancolie sur la base de trois pauvres accords mineurs hachés menus.
"The Incredible Change Of Our Alien" semble être une étape importante dans la carrière du groupe. Marcus nous raconte une histoire d'extraterrestre adopté qui attaque des gens avec un couteau, après une intro jouée au banjo malingre qui annonce de très très loin "Neon Golden"... Comme si ce petit banjo était une graine, dont pas une personne n'aurait misé dessus avant d'en goûter le fruit presque dix ans plus tard : la Neon Golden (?!). Cette chanson plus ambitieuse que l'ensemble, élastique et chaotique, se termine par des lignes de guitares qui partent totalement en vrille. Nous sommes bien en 1992. Jouer vite et fort pour ne pas s'engourdir dans le froid bavarois, voilà quel pourrait être le credo de Nook.
Le trio ici ne ressemble pas à un comité de laborantins maniaques, c'est évident. C'est un modeste groupe rock, surfant un peu sur toutes les vagues alors en berne : shoegaze, métal, noise, hardcore mélodique... Marcus et ses potes se concentrent sur les riffs et la dynamique des morceaux (pas mal de technique et d'énergie sont mises à l'oeuvre), et non sur le son, ici assez basique. Mais The Notwist ne tombe pas dans le riff gras, dans l'excès de facilité, dans la parodie. Au milieu d'une avalanche de riffs abrasif soutenus par une grosse caisse sèche et aigue, de lignes de guitare déviantes et stridentes, une mélancolie très propre au groupe finit par se dessiner, pour jeter un pont vers les disques suivants, si éloignés en apparence. Nook tient sa singularité dans le contraste entre la violence brute des arrangements et la voix inimitable et pourtant si simple de Marcus Acher, reconnaissable dès le départ. Douce, d'un détachement désolé, elle semble peu concernée par le tranchant des guitares, le rythme souvent ultra speed qui officie, non pas derrière mais devant. Elle se love dedans comme si ces rafales soniques la protégeait d'autres attaques, plus abstraites.
Nook, malgré ses imperfections, est un disque attachant et généreux. Une mélange de force et d'hésitation se dégage de l'ensemble, un peu trop uniforme, un peu trop entendu dans ses riffs heavy, tombant parfois dans la redite, mais déjà nappé de ce bizarre mélange de mélancolie feutrée et de bruit blanc, que l'on pourra apprécier surtout avec le groupe en live, immanquablement immense. La matière n'est pas la même, mais le fond est déjà là, "The Sorry Confession" atteste que Notwist sait déjà transmettre une grande mélancolie sur la base de trois pauvres accords mineurs hachés menus.
"The Incredible Change Of Our Alien" semble être une étape importante dans la carrière du groupe. Marcus nous raconte une histoire d'extraterrestre adopté qui attaque des gens avec un couteau, après une intro jouée au banjo malingre qui annonce de très très loin "Neon Golden"... Comme si ce petit banjo était une graine, dont pas une personne n'aurait misé dessus avant d'en goûter le fruit presque dix ans plus tard : la Neon Golden (?!). Cette chanson plus ambitieuse que l'ensemble, élastique et chaotique, se termine par des lignes de guitares qui partent totalement en vrille. Nous sommes bien en 1992. Jouer vite et fort pour ne pas s'engourdir dans le froid bavarois, voilà quel pourrait être le credo de Nook.
Pas mal 13/20 | par Sam lowry |
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