Omar A. Rodriguez-Lopez
El Bien Y Mal Nos Une |
Label :
Ipecac |
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Omar Rodriguez-Lopez peut faire du neuf avec du vieux, il peut se lasser de ses anciennes compositions à tel point qu'il ressent le besoin de faire de nouvelles versions plus à son goût ; il faut qu'il tente autre chose pour voir jusqu'où il peut aller prenant exemple sur son maître Mr. Zappa. Du simple remix à l'ajout de pistes en passant par le réenregistrement de partie entière ou du découpage, Omar triture son art et nous délivre une version 2.0 de l'une de ses plus grandes œuvres : Un Escorpión Perfumado.
Nommé El Bien y Mal Nos Une, ce "nouvel" album comporte 4 chansons et demie sur 6 du disque original. "Que Disse Pessoa?" devient "Acuérdate" et perd un peu en intensité sur le refrain ; "Incesto O Pasión?" se change en "Amor Frío", raccourcie de 2 minutes, la piste n'arrive pas à égaler l'originale et c'est surtout dû aux synthés qui prennent le pas sur la batterie ; "Estrangular El Extranjero" est renommée "Humor Sufi" et garde son break inattendu en plein milieu de morceau – véritable coup de génie qui continue de faire son effet – ; "Mensaje Imputente" se mue brutalement en "Yo Soy La Destrucción" tandis que "El Diablo Y La Tierra" n'a le droit d'être cité seulement sur deux petites minutes dans "Planetas Sin Sol", jam déglingué typique d'Omar. Les pistes sont toutes raccourcies d'une à trois minutes, peut-être pour garder un côté plus direct à l'ensemble – le sieur semble allez dans cette direction depuis plusieurs opus –, seulement en remaniant toutes ses compositions il a quelque peu perdu ce qui faisait le principal attrait du grand frère : sa production sombre quasi oppressante remplie d'effets (reverb et delay en tête). Ici c'est un mélange entre un côté assez aérien et brutal (ce synth bass !) ; le point fort restant encore la batterie tenue par Deantoni Parks, son jeu est toujours aussi groovy, on se demande à chaque instant où il va bien pouvoir nous emmener et il nous transporte à tous les coups. Le chant en espagnol est un autre bon point, Omar a toujours une voix plus agréable dans cette langue. Ces différents morceaux n'ont pas perdu de leurs substances, ils en ont trouvé d'autres ; c'est une autre vision, plus claire, moins osée et toujours aussi efficace.
Pour la nouveauté, on est gâté vu la qualité des chansons (sauf "Estrella Caida", une piste noisy à oublier de toute urgence), il est fort possible qu'elles aient été enregistré durant les mêmes sessions, peut-être même qu'à la base elles avaient la même identité sonore que celles citées plus haut et qu'il les a aussi trituré. Dès le début il se déchaine avec "Violencia Cotidiana", ce refrain, ce synth bass et cette batterie qui en mettent plein les oreilles, ces claves – c'est un détail bête, mais sans eux il y aurait un manque –, c'est tout simplement une de ses meilleures entames d'album depuis longtemps. "Un Acto De Fe" a un côté aérien plaisant, le synth bass se fait ronflant, les voix sont soignées (Teri Gender Bender encore dans les parages ?), un refrain toujours entêtant, il commence à bien maîtriser l'exercice. Puis viennent les grandes réussites du disque, "Perdido" et "La Voz" ; la première aurait pu être une Face B issue d'un single du dernier Mars Volta et la seconde est toute simple, belle et entêtante... pourquoi faire compliquer quand on peut arriver à un tel résultat avec une petite mélodie au synthé et des voix ?! Bravo.
Avec cet Acte VI on arrive à la moitié de la représentation de 2016. ORL n'est toujours pas en manque d'inspiration, il s'inspire de son passé, va de l'avant, change sa perception, introduit de nouvelles sonorités ; c'est un artiste en perpétuel mouvement et même si El Bien y Mal Nos Une n'atteint pas la quasi-perfection d'Un Escorpión Perfumado, il en assure l'héritage d'une très belle manière.
Nommé El Bien y Mal Nos Une, ce "nouvel" album comporte 4 chansons et demie sur 6 du disque original. "Que Disse Pessoa?" devient "Acuérdate" et perd un peu en intensité sur le refrain ; "Incesto O Pasión?" se change en "Amor Frío", raccourcie de 2 minutes, la piste n'arrive pas à égaler l'originale et c'est surtout dû aux synthés qui prennent le pas sur la batterie ; "Estrangular El Extranjero" est renommée "Humor Sufi" et garde son break inattendu en plein milieu de morceau – véritable coup de génie qui continue de faire son effet – ; "Mensaje Imputente" se mue brutalement en "Yo Soy La Destrucción" tandis que "El Diablo Y La Tierra" n'a le droit d'être cité seulement sur deux petites minutes dans "Planetas Sin Sol", jam déglingué typique d'Omar. Les pistes sont toutes raccourcies d'une à trois minutes, peut-être pour garder un côté plus direct à l'ensemble – le sieur semble allez dans cette direction depuis plusieurs opus –, seulement en remaniant toutes ses compositions il a quelque peu perdu ce qui faisait le principal attrait du grand frère : sa production sombre quasi oppressante remplie d'effets (reverb et delay en tête). Ici c'est un mélange entre un côté assez aérien et brutal (ce synth bass !) ; le point fort restant encore la batterie tenue par Deantoni Parks, son jeu est toujours aussi groovy, on se demande à chaque instant où il va bien pouvoir nous emmener et il nous transporte à tous les coups. Le chant en espagnol est un autre bon point, Omar a toujours une voix plus agréable dans cette langue. Ces différents morceaux n'ont pas perdu de leurs substances, ils en ont trouvé d'autres ; c'est une autre vision, plus claire, moins osée et toujours aussi efficace.
Pour la nouveauté, on est gâté vu la qualité des chansons (sauf "Estrella Caida", une piste noisy à oublier de toute urgence), il est fort possible qu'elles aient été enregistré durant les mêmes sessions, peut-être même qu'à la base elles avaient la même identité sonore que celles citées plus haut et qu'il les a aussi trituré. Dès le début il se déchaine avec "Violencia Cotidiana", ce refrain, ce synth bass et cette batterie qui en mettent plein les oreilles, ces claves – c'est un détail bête, mais sans eux il y aurait un manque –, c'est tout simplement une de ses meilleures entames d'album depuis longtemps. "Un Acto De Fe" a un côté aérien plaisant, le synth bass se fait ronflant, les voix sont soignées (Teri Gender Bender encore dans les parages ?), un refrain toujours entêtant, il commence à bien maîtriser l'exercice. Puis viennent les grandes réussites du disque, "Perdido" et "La Voz" ; la première aurait pu être une Face B issue d'un single du dernier Mars Volta et la seconde est toute simple, belle et entêtante... pourquoi faire compliquer quand on peut arriver à un tel résultat avec une petite mélodie au synthé et des voix ?! Bravo.
Avec cet Acte VI on arrive à la moitié de la représentation de 2016. ORL n'est toujours pas en manque d'inspiration, il s'inspire de son passé, va de l'avant, change sa perception, introduit de nouvelles sonorités ; c'est un artiste en perpétuel mouvement et même si El Bien y Mal Nos Une n'atteint pas la quasi-perfection d'Un Escorpión Perfumado, il en assure l'héritage d'une très belle manière.
Excellent ! 18/20 | par Beckuto |
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