The Brian Jonestown Massacre

N'importe quel blaireau de seconde zone le sait, Their Satanic Majesties' Request des Stones est une semi-daube... ou une semi-réussite, c'est selon. Alors intituler son album Their Second Satanic Majesties' Request, ça sent la séance de rattrapage à plein nez, du genre 'vous n'avez rien compris, laissez-moi vous expliquez'... Pari très risqué. Minimisé certes, par le statut quasi-anonyme des Brian Jonestown Massacre en cette année 96. Mais tout de même... il fallait oser.
Alors pour cette entreprise synonyme de déclaration de guerre, la troupe du désormais célèbre Anton Newcombe convoque l'artillerie lourde du psychédélisme: guitares avec des tonnes d'effets, orgue hammond, sitar, congas, mellotron, piano, flûte... Enfin, pour ceux qui s'intéressent aux making-of, la liste complète vous attend dans les notes de pochette de l'album. Finis le plan de bataille, retour sur le terrain. "All Around You": l'ennemi est assiégé, débordé et ne peux rien faire face à un déluge psychotrope bien trop puissant pour ses maigres défenses. Les yeux explosés, le cerveau en compote, il essaye bien de s'en sortir, comme tout le monde. Profite de quelques escapades en Inde ("In India You", "Before You") ou de purs moments d'accalmie ("Donovan Said") pour souffler, recharger. Mais en vain. Il ne lui reste plus qu'au final à implorer le seigneur pour espérer s'en sortir ("Jesus").
Excessif. C'est le mot. Voilà comment définir le psychédélisme du Brian Jonestown Massacre. Alors bien sûr, certains ne livreront bataille et fuiront devant ce qu'il peuvent considérer comme de l'indigent. Mais c'est qu'ils n'ont pas compris... les lâches. Oui, il ne fallait pas l'avaler cet énorme chewing-gum psyché. Mâcher, mâcher... jusqu'à plus soif, décrochement de la mâchoire s'il le faut... Mais ne pas baisser les armes. Se battre jusqu'au bout avec pour énorme satisfaction d'avoir chèrement défendu sa peau. Voilà le but de cette 'Second Satanic Majesties' Request'. La récompense suivra.
Si la guerre est un peu longue (18 titres, plus d'une heure), c'est bien la seule qui mérite d'être menée. Et ne le répétez pas aux fans des Stones, sauf si vous voulez les vexer, mais cette deuxième tentative est certainement bien meilleure que la première. Alors...