Levitation
Angers [Le Quai] - vendredi 21 septembre 2018 |
Angers, 6ème !
Et oui, c'est déjà la sixième édition de ce festival, déjà six fois qu'on vient dans cette ville au bord de la Maine fin septembre, pour dire bonjour au canal, à la ville, aux tentes et aux sacs de couchage qui commencent à sentir après un été chargé. L'environnement a changé, on a abandonné la ville au nom le plus clubby du Maine&Loire. Mais si, allez, toi aussi, répète vite Pont-de-Cé Pont-de-Cé Pont-de-Cé Pont-de-Cé Pont-d'cé Pond'cé Pond'Cé tu vas voir comme ça envoie.
On a donc quitté le camping hors saison pour un charmant jardin, c'est toujours pratique d'avoir des potos qui habitent dans le coin. Mais pas que pour une question de jardin coquet ou d'apéros joyeux, comme vous allez le voir par la suite. Les tentes montées, les sacs aérés, les trains ratés puis bien arrivés, le Comté découpé, le rhum arrangé, on se raconte, on parle même du SuperCoin et le temps de s'ouvrir une Heineken pour la courte route qui nous mène au Quai, nous voilà parti pour une nouvelle aventure. Savamment calculer l'heure du départ, c'est pas simple. Surtout quand le festival a gardé l'idée chelou de la sortie définitive, quand bien même la plupart des gens ont un bracelet pour le weekend. On se garde bien d'arriver trop tôt, et on ne doit pas être les seuls à avoir cette idée, vu les petits groupes dispersés le long du quai. Tant pis pour Wild Fox, les locaux de l'étape qui ouvrent le bal. Mais la contrainte de la sortie définitive se sentira surtout le lendemain, quand on voit que Spelterini (ou Chausse-Trappe rencontre Papier Tigre) joue à... 17h35 ! Mais n'anticipons pas, et entrons dans le labyrinthe de barrière pour accéder au Quai, la boule au ventre et cette question au bord des lèvres, à défaut de cigare. Y'aura-t-il, enfin, un effort de fait sur la déco, sur l'ambiance, va-t-on retrouver ce fameux pulled pork ? Ce putain de suspense nous prend au tripes et nous assèche la gorge, les canettes se vident dans nos gosiers avant d'entrer pour mettre fin à toutes ces hypothèses.
Commencer la soirée avec les californiennes de La Luz, il y a pire. Influencées, ça sent le sable chaud dans la salle, Venice Beach dans les 60's, à la fois ses clubs mal fréquentés et ses grandes ballades, une véritable bande-son accueillante et frémissante, Pile ce qu'il faut pour rentrer dedans. La grande salle est toujours aussi grande, le bar à la même place, c'est bien d'avoir des repères dans la vie, il en faut aussi accessoires soient ils. On visitera plus tard, sans traîner on avance vers la salle intérieure, pour une belle claque inattendue.
Attention, PIGS PIGS PIGS PIGS PIGS PIGS PIGS débarque. Et c'est déjà, la grosse découverte de cette édition. Avec leurs dégaines balayant toutes les décennies du rock (bassiste à nuque longue, batteur en short platini, un guitariste aussi raide et mince que sa chevelure, un autre très pop 90's, et le chanteur, tout droit sorti des Happy Mondays avec sa chemise à fleurs ouverte. Je ne connaissais que le split avec Cosmic dead, et ce fut la branlée. Comme si, pour vous la faire courte, Melvins nous faisait du hard 70 avec des gros breaks stoner. Et encore, vous seriez loin du compte en imaginant ça. Avec un chanteur complétement habité, le seul reproche qu'on pourrait faire de c'est d'avoir placé ce groupe à 20h, surprenant un public qui ne s'attendait pas à ça. Avec tout ça on a pas encore bu un coup dis donc. Et fait soif.
Petite nouveauté de l'année, le festival angevin a fait comme ses copains, et s'est mis à Cashless. Bon. Oui, ça évite de se trimballer de la thune sur le festival, sauf pour le merch, ça fait de jolis bracelets pour les uns, de belles cartes collectors pour les autres, mais au final, on faisait la queue pour acheter des tickets boissons, on fait la queue pour remplir la carte. C'est donc d'une oreille distraite qu'on laisse passer Holy Wave, le temps de faire la queue, d'hésiter entre Piautre et une Kro, choix qui se révélera malin vu la sonorité voisine dans le brouhaha, on aura vite fait de commander une Piautre angevine et de se retrouver avec une Kro, rarement l'inverse bizarrement. Louons ce choix de faire jouer le local, comme pour le pinard, dirigeons nous doucement vers les trois compère de Porto-Rico. Une fois de plus, les groupes n'ont pas le temps de finir que le suivant a déjà commencé. Résultat, Prettiest Eyes débute devant une audience clairsemée. On les sent très contents d'être là pour cette tout première tournée européenne, et c'est vite réciproque une fois que tout le public est là. Malgré l'attitude et les titres accrocheurs qui emporte tout avec eux, il est déjà temps de laisser là nos trois amis pour rejoindre Luis Vasquez. Et oui, vous aussi vous trouve que c'est rapide hein. C'est à peu près l'impression qu'on a sur place, l'envie de tout voir, mais on sait évidemment que c'est impossible, alors on se prend au jeu du choix, du picorage presque. C'est peut être ça la façon de faire au final, ne pas voir de concert en entier, passer d'une salle à l'autre, se poser dehors, revenir, c'est un parti pris.
Dommage de faire jouer The Soft Moon dans le forum, un espace plus confiné comme la T400 sied plus à cette musique claustrophobe. Mais qu'à cela ne tienne, ils attaquent dur avec "Deeper", leur son industriel résonne dans tout ce hall, les percussions se mélant aux riffs de basses pour le meilleur effet, bien lourd. Luis ne trimballe plus son gros tonneau metallique qu'il faisait presque rouler sur le devant de la scène il y a quelques années, il a opté pour une petite poubelle metallique en guise percussion. Vu la frénésie avec laquelle il tabasse cette petite chose, j'imagine un stock coincé dans le camion entre deux racks de pédales. Un set rugueux, intense, même si c'est les mêmes titres à peu près d'un concert à l'autre, c'est pourtant tout le temps différent.
Un nouveau spot est aménagé dans le fond du Quai,et je me dirige vers le merch pour voir les prix pratiqué cette fois, refroidi par les 25 balles demandés pour le dernier LP du groupe lors de leur passage à Nantes en mars dernier. Je ne la reconnais pas tout de suite, mais c'est Paula de JC Satan qui gère, bien malgré elle, le merch de Soft Moon. La pauvre galère sans monnaie, mais je lui prends tout de même ce Criminal pour un prix défiant toute concurrence.
Donc cet endroit, dans une salle jusqu'à présent inexploitée, rassemble tous les petits spots dissémniés à gauche à droite lors des précédentes éditions. Le merch des groupes, des pédales, des fringues, de la sérigraphie, tout ça trouvant naturellement sa place dans cet espèce de shop éphémère bien pensé et bien planqué, avec un pan de mur entier dédié aux créations colorées d'Arrache-toi un Oeil. Moi qui voulait du changement, du nouveau, je suis servi.
The Blank Tapes a évidemment déjà bien entamé son set quand j'arrive dans la salle. Matt Adams et ses amis pychédéliques déversent leur son d'un autre age à grand renfort de solos, ça marche plutôt bien une fois digéré le presque classicisme du truc, bien ancré dans ses années colorées, comme le montre la ceinture de l'organiste, bel hommage à Morrisson. Voilà qu'arrive le temps fort de la soirée, la raison d'être là de la plupart des gens, certains arriveront seulement pour ce concert, aux alentours de minuit.
Arborant un tshirt blanc sorti de son propre merch, floqué EAT SHIT en grosse lettre rouge, Anton, à son habitude, fait face à la fois à ses musiciens & au public. Avec son sens du rythme bien à lui quand il se balance d'avant en arrière, il provoque l'enthousiasme de la foule à chaque intro, qui naivement pense reconnaître un vieux titre, avant de comprendre qu'il s'agit d'un post 2000. J'exagère, mais tout de même, la ressemblance est souvent frappante. N'hésitant pas à nous dire que son groupe est fatigué, et qu'il faut faire avec, ils nous gratifient tout de même d'une excellent setlist, passant d'un "Whatever Happened To Them" (version anglaise du "Vad Hände Med Dem ?" Qui ouvre Revelation), ils prennent le temps de s'accorder presque en chaque titre, rappelant la période où ils le faisaient durant 10/15min entre chaque titre, Anton va même jusqu'à changer de guitare sans arrêter de chanter en cours de morceau, belle performance prouvant par là qu'il est presque devenu plus pro que sanguin. Avec The Blank Tapes juste avant, les deux groupes restant à peu près dans la même lignée, on a beau tenter de se focaliser sur Joel en tête de gondole du groupe, ça reste quelque peu monotone, et c'est sans assister aux pogos de JC Satan que l'on quitte ce premier avec quelques regrets, mais de très bonnes choses dans le coin de la tête !
Et oui, c'est déjà la sixième édition de ce festival, déjà six fois qu'on vient dans cette ville au bord de la Maine fin septembre, pour dire bonjour au canal, à la ville, aux tentes et aux sacs de couchage qui commencent à sentir après un été chargé. L'environnement a changé, on a abandonné la ville au nom le plus clubby du Maine&Loire. Mais si, allez, toi aussi, répète vite Pont-de-Cé Pont-de-Cé Pont-de-Cé Pont-de-Cé Pont-d'cé Pond'cé Pond'Cé tu vas voir comme ça envoie.
On a donc quitté le camping hors saison pour un charmant jardin, c'est toujours pratique d'avoir des potos qui habitent dans le coin. Mais pas que pour une question de jardin coquet ou d'apéros joyeux, comme vous allez le voir par la suite. Les tentes montées, les sacs aérés, les trains ratés puis bien arrivés, le Comté découpé, le rhum arrangé, on se raconte, on parle même du SuperCoin et le temps de s'ouvrir une Heineken pour la courte route qui nous mène au Quai, nous voilà parti pour une nouvelle aventure. Savamment calculer l'heure du départ, c'est pas simple. Surtout quand le festival a gardé l'idée chelou de la sortie définitive, quand bien même la plupart des gens ont un bracelet pour le weekend. On se garde bien d'arriver trop tôt, et on ne doit pas être les seuls à avoir cette idée, vu les petits groupes dispersés le long du quai. Tant pis pour Wild Fox, les locaux de l'étape qui ouvrent le bal. Mais la contrainte de la sortie définitive se sentira surtout le lendemain, quand on voit que Spelterini (ou Chausse-Trappe rencontre Papier Tigre) joue à... 17h35 ! Mais n'anticipons pas, et entrons dans le labyrinthe de barrière pour accéder au Quai, la boule au ventre et cette question au bord des lèvres, à défaut de cigare. Y'aura-t-il, enfin, un effort de fait sur la déco, sur l'ambiance, va-t-on retrouver ce fameux pulled pork ? Ce putain de suspense nous prend au tripes et nous assèche la gorge, les canettes se vident dans nos gosiers avant d'entrer pour mettre fin à toutes ces hypothèses.
Commencer la soirée avec les californiennes de La Luz, il y a pire. Influencées, ça sent le sable chaud dans la salle, Venice Beach dans les 60's, à la fois ses clubs mal fréquentés et ses grandes ballades, une véritable bande-son accueillante et frémissante, Pile ce qu'il faut pour rentrer dedans. La grande salle est toujours aussi grande, le bar à la même place, c'est bien d'avoir des repères dans la vie, il en faut aussi accessoires soient ils. On visitera plus tard, sans traîner on avance vers la salle intérieure, pour une belle claque inattendue.
Attention, PIGS PIGS PIGS PIGS PIGS PIGS PIGS débarque. Et c'est déjà, la grosse découverte de cette édition. Avec leurs dégaines balayant toutes les décennies du rock (bassiste à nuque longue, batteur en short platini, un guitariste aussi raide et mince que sa chevelure, un autre très pop 90's, et le chanteur, tout droit sorti des Happy Mondays avec sa chemise à fleurs ouverte. Je ne connaissais que le split avec Cosmic dead, et ce fut la branlée. Comme si, pour vous la faire courte, Melvins nous faisait du hard 70 avec des gros breaks stoner. Et encore, vous seriez loin du compte en imaginant ça. Avec un chanteur complétement habité, le seul reproche qu'on pourrait faire de c'est d'avoir placé ce groupe à 20h, surprenant un public qui ne s'attendait pas à ça. Avec tout ça on a pas encore bu un coup dis donc. Et fait soif.
Petite nouveauté de l'année, le festival angevin a fait comme ses copains, et s'est mis à Cashless. Bon. Oui, ça évite de se trimballer de la thune sur le festival, sauf pour le merch, ça fait de jolis bracelets pour les uns, de belles cartes collectors pour les autres, mais au final, on faisait la queue pour acheter des tickets boissons, on fait la queue pour remplir la carte. C'est donc d'une oreille distraite qu'on laisse passer Holy Wave, le temps de faire la queue, d'hésiter entre Piautre et une Kro, choix qui se révélera malin vu la sonorité voisine dans le brouhaha, on aura vite fait de commander une Piautre angevine et de se retrouver avec une Kro, rarement l'inverse bizarrement. Louons ce choix de faire jouer le local, comme pour le pinard, dirigeons nous doucement vers les trois compère de Porto-Rico. Une fois de plus, les groupes n'ont pas le temps de finir que le suivant a déjà commencé. Résultat, Prettiest Eyes débute devant une audience clairsemée. On les sent très contents d'être là pour cette tout première tournée européenne, et c'est vite réciproque une fois que tout le public est là. Malgré l'attitude et les titres accrocheurs qui emporte tout avec eux, il est déjà temps de laisser là nos trois amis pour rejoindre Luis Vasquez. Et oui, vous aussi vous trouve que c'est rapide hein. C'est à peu près l'impression qu'on a sur place, l'envie de tout voir, mais on sait évidemment que c'est impossible, alors on se prend au jeu du choix, du picorage presque. C'est peut être ça la façon de faire au final, ne pas voir de concert en entier, passer d'une salle à l'autre, se poser dehors, revenir, c'est un parti pris.
Dommage de faire jouer The Soft Moon dans le forum, un espace plus confiné comme la T400 sied plus à cette musique claustrophobe. Mais qu'à cela ne tienne, ils attaquent dur avec "Deeper", leur son industriel résonne dans tout ce hall, les percussions se mélant aux riffs de basses pour le meilleur effet, bien lourd. Luis ne trimballe plus son gros tonneau metallique qu'il faisait presque rouler sur le devant de la scène il y a quelques années, il a opté pour une petite poubelle metallique en guise percussion. Vu la frénésie avec laquelle il tabasse cette petite chose, j'imagine un stock coincé dans le camion entre deux racks de pédales. Un set rugueux, intense, même si c'est les mêmes titres à peu près d'un concert à l'autre, c'est pourtant tout le temps différent.
Un nouveau spot est aménagé dans le fond du Quai,et je me dirige vers le merch pour voir les prix pratiqué cette fois, refroidi par les 25 balles demandés pour le dernier LP du groupe lors de leur passage à Nantes en mars dernier. Je ne la reconnais pas tout de suite, mais c'est Paula de JC Satan qui gère, bien malgré elle, le merch de Soft Moon. La pauvre galère sans monnaie, mais je lui prends tout de même ce Criminal pour un prix défiant toute concurrence.
Donc cet endroit, dans une salle jusqu'à présent inexploitée, rassemble tous les petits spots dissémniés à gauche à droite lors des précédentes éditions. Le merch des groupes, des pédales, des fringues, de la sérigraphie, tout ça trouvant naturellement sa place dans cet espèce de shop éphémère bien pensé et bien planqué, avec un pan de mur entier dédié aux créations colorées d'Arrache-toi un Oeil. Moi qui voulait du changement, du nouveau, je suis servi.
The Blank Tapes a évidemment déjà bien entamé son set quand j'arrive dans la salle. Matt Adams et ses amis pychédéliques déversent leur son d'un autre age à grand renfort de solos, ça marche plutôt bien une fois digéré le presque classicisme du truc, bien ancré dans ses années colorées, comme le montre la ceinture de l'organiste, bel hommage à Morrisson. Voilà qu'arrive le temps fort de la soirée, la raison d'être là de la plupart des gens, certains arriveront seulement pour ce concert, aux alentours de minuit.
Arborant un tshirt blanc sorti de son propre merch, floqué EAT SHIT en grosse lettre rouge, Anton, à son habitude, fait face à la fois à ses musiciens & au public. Avec son sens du rythme bien à lui quand il se balance d'avant en arrière, il provoque l'enthousiasme de la foule à chaque intro, qui naivement pense reconnaître un vieux titre, avant de comprendre qu'il s'agit d'un post 2000. J'exagère, mais tout de même, la ressemblance est souvent frappante. N'hésitant pas à nous dire que son groupe est fatigué, et qu'il faut faire avec, ils nous gratifient tout de même d'une excellent setlist, passant d'un "Whatever Happened To Them" (version anglaise du "Vad Hände Med Dem ?" Qui ouvre Revelation), ils prennent le temps de s'accorder presque en chaque titre, rappelant la période où ils le faisaient durant 10/15min entre chaque titre, Anton va même jusqu'à changer de guitare sans arrêter de chanter en cours de morceau, belle performance prouvant par là qu'il est presque devenu plus pro que sanguin. Avec The Blank Tapes juste avant, les deux groupes restant à peu près dans la même lignée, on a beau tenter de se focaliser sur Joel en tête de gondole du groupe, ça reste quelque peu monotone, et c'est sans assister aux pogos de JC Satan que l'on quitte ce premier avec quelques regrets, mais de très bonnes choses dans le coin de la tête !
Très bon 16/20 | par X_Lok |
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