Patti Smith
Bruxelles - Belgique [Ancienne Belgique] - mercredi 15 août 2018 |
C'est presque devenu un rituel maintenant : un mois d'août sans Patti Smith, ce n'est plus un mois d'août. Pourtant, j'ai hésité cette fois avant d'aller la voir durant sa trilogie de concerts organisée à l'Ancienne Belgique. Une chose m'a fait hésiter avant de prendre ma place : j'avais beaucoup aimé les deux précédents concerts, mais j'avais été déçu de la voir jouer, la deuxième fois, à peu près les mêmes morceaux que lors du premier concert : ses quatre-cinq chansons les plus célèbres et des chansons plus calmes et poétiques ("Peaceable Kingdom", "My Blakean Year", "Ghost Dance", etc.) – son canevas ‘classique' de concert. Etant donné que son acolyte punk Lenny Kaye n'était pas annoncé, je m'attendais donc à ne pas entendre les morceaux plus punk/rock qui me font tant envie ("Land", "Rock N Roll Nigger" ou même "Redondo Beach"). Mais deux choses m'ont finalement poussé à utiliser ma carte bancaire : j'ai surpris deux collègues en train de parler de Patti Smith et des dates annoncées à l'AB, et ils m'ont donné envie d'être de la partie, et aussi le fait que ce soit à l'AB justement, une salle mythique que j'aime beaucoup.
Quand je suis arrivé dans la salle, environ 15 minutes avant le début, c'était déjà rempli. Sans mes péripéties dans le centre de Bruxelles – notamment le fait que je me sois un peu perdu à la sortie du parking, ce qui reste honnêtement un profond mystère – j'aurais pu être là une demi-heure avant. Salle déjà pleine donc. Je me faufile, non sans difficulté, et arrive plus ou moins à un mètre de la scène. J'entends un homme – la cinquantaine – dire à son comparse : "pratique de faire semblant de rechercher un ami pour dépasser tout le monde". Je ne réagis pas : c'est vrai, c'est ce que j'ai fait. De là où j'étais, j'avais une assez bonne vue d'ensemble, mais il y avait tout de même de sérieux désagréments : une vieille qui rotait de l'ail pendant tout le concert juste devant moi, et un grand – une tête en plus que moi qui coupait ma vue sur la scène en deux – qui n'a pas bougé d'un pouce, et ne semblait intéressé que par le fait d'enlacer sa copine comme un trophée.
Comme prévu pas de Lenny Kaye, mais son fils Jackson et Tony Shanahan respectivement à la guitare et la basse. Patti Smith entame, comme il y a un an, son concert par "Wing". Elle est, ce soir, affublée de tresses négligemment nouées qui lui retombent sur les épaules et lui donnent un air espiègle – elle les défera une heure plus tard sur l'une des surprises de la soirée : "Ain't It Strange". Je ne suis pas un grand amateur de ce morceau à la base, mais il fait son effet : j'ai rarement vu Patti aussi... Punk – au sens, on va dire, commun du terme, aussi agitée, entre chants et vociférations, tournoyant, se courbant, s'accroupissant, implorant... J'entends une quinqua à côté de moi dire à sa copine : "ça, c'est notre futur ! quelle aura ! quelle forme !" Eh ouais, c'est vrai... Pourtant, bizarrement, je la trouve moins en forme qu'à l'accoutumée, la Patti. Aucun couac, prestations nickel, mais je la trouve moins loquace – elle qui d'habitude nous parle pendant trois-quatre minutes entre toutes les chansons – je la trouve moins souriante, et les sourires – présents tout de même – semblent un peu forcés. Elle semble moins vouloir interagir avec le public, ni même vouloir répondre aux messages que des fans brandissent sur des pancartes. C'est peut-être juste une impression, et il est d'ailleurs probable que ceux qui l'ont vue pour la première fois ce soir-là l'ont au contraire trouvée drôle, simple et spontanée.
Revenons au concert proprement dit. Tiens, à l'un de moments assez marquants de la soirée, par exemple. Après "Peaceable Kingdom", Tony, alors au clavier, appelle Patti qui s'approche, une serviette dans les cheveux pour éponger sa sueur. On n'entend pas ce qu'il lui dit, mais elle répond : "oh yeah", se dirige ensuite vers le bord de la scène et propose à une fille – environ vingt-cinq ans, j'dirais – de monter pour chanter "Because the Night" avec elle. D'abord assez interloquée, elle s'est en fait super bien débrouillée et connaissait franchement bien les paroles. Mis à part cela, nous avons eu ce soir-là à nouveau quelques reprises : "Twist in My Sobriety" de Tanita Tikaram, "Beds Are Burning" de Midnight Oil (joli moment, très bien introduit par un poème) et deux titres de Elvis Presley, l'un chanté par Tony Shanahan en milieu de concert pendant que Patti était partie se rafraîchir en coulisses. Retenons enfin la toujours excellente "Dancing Barefoot", qui m'a semblée beaucoup plus rock que les précédentes versions live que j'avais pu entendre et voir, le poème musical "Tarkovsky" et l'intemporelle "Gloria".
Un bon concert de Patti. Pas mon préféré parmi les trois auxquels j'ai pu assister. Par contre, le son était excellent.
Quand je suis arrivé dans la salle, environ 15 minutes avant le début, c'était déjà rempli. Sans mes péripéties dans le centre de Bruxelles – notamment le fait que je me sois un peu perdu à la sortie du parking, ce qui reste honnêtement un profond mystère – j'aurais pu être là une demi-heure avant. Salle déjà pleine donc. Je me faufile, non sans difficulté, et arrive plus ou moins à un mètre de la scène. J'entends un homme – la cinquantaine – dire à son comparse : "pratique de faire semblant de rechercher un ami pour dépasser tout le monde". Je ne réagis pas : c'est vrai, c'est ce que j'ai fait. De là où j'étais, j'avais une assez bonne vue d'ensemble, mais il y avait tout de même de sérieux désagréments : une vieille qui rotait de l'ail pendant tout le concert juste devant moi, et un grand – une tête en plus que moi qui coupait ma vue sur la scène en deux – qui n'a pas bougé d'un pouce, et ne semblait intéressé que par le fait d'enlacer sa copine comme un trophée.
Comme prévu pas de Lenny Kaye, mais son fils Jackson et Tony Shanahan respectivement à la guitare et la basse. Patti Smith entame, comme il y a un an, son concert par "Wing". Elle est, ce soir, affublée de tresses négligemment nouées qui lui retombent sur les épaules et lui donnent un air espiègle – elle les défera une heure plus tard sur l'une des surprises de la soirée : "Ain't It Strange". Je ne suis pas un grand amateur de ce morceau à la base, mais il fait son effet : j'ai rarement vu Patti aussi... Punk – au sens, on va dire, commun du terme, aussi agitée, entre chants et vociférations, tournoyant, se courbant, s'accroupissant, implorant... J'entends une quinqua à côté de moi dire à sa copine : "ça, c'est notre futur ! quelle aura ! quelle forme !" Eh ouais, c'est vrai... Pourtant, bizarrement, je la trouve moins en forme qu'à l'accoutumée, la Patti. Aucun couac, prestations nickel, mais je la trouve moins loquace – elle qui d'habitude nous parle pendant trois-quatre minutes entre toutes les chansons – je la trouve moins souriante, et les sourires – présents tout de même – semblent un peu forcés. Elle semble moins vouloir interagir avec le public, ni même vouloir répondre aux messages que des fans brandissent sur des pancartes. C'est peut-être juste une impression, et il est d'ailleurs probable que ceux qui l'ont vue pour la première fois ce soir-là l'ont au contraire trouvée drôle, simple et spontanée.
Revenons au concert proprement dit. Tiens, à l'un de moments assez marquants de la soirée, par exemple. Après "Peaceable Kingdom", Tony, alors au clavier, appelle Patti qui s'approche, une serviette dans les cheveux pour éponger sa sueur. On n'entend pas ce qu'il lui dit, mais elle répond : "oh yeah", se dirige ensuite vers le bord de la scène et propose à une fille – environ vingt-cinq ans, j'dirais – de monter pour chanter "Because the Night" avec elle. D'abord assez interloquée, elle s'est en fait super bien débrouillée et connaissait franchement bien les paroles. Mis à part cela, nous avons eu ce soir-là à nouveau quelques reprises : "Twist in My Sobriety" de Tanita Tikaram, "Beds Are Burning" de Midnight Oil (joli moment, très bien introduit par un poème) et deux titres de Elvis Presley, l'un chanté par Tony Shanahan en milieu de concert pendant que Patti était partie se rafraîchir en coulisses. Retenons enfin la toujours excellente "Dancing Barefoot", qui m'a semblée beaucoup plus rock que les précédentes versions live que j'avais pu entendre et voir, le poème musical "Tarkovsky" et l'intemporelle "Gloria".
Un bon concert de Patti. Pas mon préféré parmi les trois auxquels j'ai pu assister. Par contre, le son était excellent.
Bon 15/20 | par Rebecca Carlson |
Setlist :
Wing
Ghost Dance
Dancing Barefoot
Twist in My Sobriety
Tarkovsky (The Second Stop Is Jupiter)
Beds Are Burning
Heartbreak Hotel
Ain't It Strange
Prophecy's Lullaby
Peaceable Kingdom
Because the Night
Pissing in the River
Gloria
>>>
Can't Help Falling in Love
People Have the Power
Wing
Ghost Dance
Dancing Barefoot
Twist in My Sobriety
Tarkovsky (The Second Stop Is Jupiter)
Beds Are Burning
Heartbreak Hotel
Ain't It Strange
Prophecy's Lullaby
Peaceable Kingdom
Because the Night
Pissing in the River
Gloria
>>>
Can't Help Falling in Love
People Have the Power
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