The Brian Jonestown Massacre

Musique De Film Imaginé

Musique De Film Imaginé

 Label :     A 
 Sortie :    lundi 27 avril 2015 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Musique De Film Imaginé. Titre français pour le premier album solo d'Anton Newcombe, enfin premier... On peut en discuter plusieurs heures, revenir une nouvelle fois sur Dig !, sur le véritable apport studio du groupe à formation variable (même s'il s'est quelque peu stabilisé ces dernières années)... En tout cas ce disque est le premier présenté comme tel, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Anton se fait plaisir.

On sent qu'il s'est nourri à La Nouvelle Vague & à toute cette époque de compositeurs français, même si l'influence est plus à chercher du côté de Michel Legrand ou Georges Delerue que de Vladimir Cosma, avec une once de François de Roubaix par endroit. Français mais pas seulement tant l'introductif "Après Le Vin" pourrait se trouver sur la sublime bande originale du Casanova de Fellini par Nino Rota, et Soko insuffle à "Philadelphie Story" (jolie reprise de Propera Cosmos, un des premiers projet de William Sheller) un subtile mélange de Vartan, Hardy & Karenine, portée par des cuivres grandiloquents sans être pompiers. Presque magique.
Le disque entier se vit comme un film dont seul Anton aurait le scénario dont il distille quelques infos avec les titres qui, une fois assemblé, ne veulent pas pour autant signifier quelque chose. Les intermèdes sont légions, des petites bulles variant de quelques secondes à quelques minutes, osant même l'hommage à Piaf sur "Les Trois Cloches", on sent que le gars connaît son histoire. On savait déjà qu'il était amateur des titres détournés ("There's A War Goin On", "I Wanna Hold Your Other Hand" "Their Satanic Majesties' Second Request" et j'en passe), ici il utilise carrément des titres existants pour leur donner un sens nouveau, comme sur "Le Sacre Du Printemps". Le ballet de Stravinsky se transforme ici en ritournelle vénéneuse portée par la voix grave & sensuelle d'Asia Argento, titre qu'on a déjà pu entendre sur un album de la fille de Dario.

On a toujours su que pendant des années Anton Newcombe était resté bloqué dans les 60's et son pendant psyché. Avec cet album, on découvre qu'il avait aussi une fascination pour la musique de cette époque, cette Musique De Film Imaginé transpire l'amour d'Anton pour ces compositeurs d'un temps passé, et pour une sorte de romantisme suranné. la sincérité se ressent dans chacun des quatorze titres, et montre une nouvelle fois son talent, depuis plus 25 ans, à surprendre, à aller là où personne ne l'attend (Souvenez vous de My Bloody Underground & ses notes de piano volontairement fausses, beaucoup pensait avoir à faire à un fake quand l'a mis en écoute gratuite avant sa sortie). Lui qui va fêter ces 48 ans cette été a encore beaucoup de choses à dire, on a absolument aucune raison de s'en plaindre !


Excellent !   18/20
par X_Lok


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