Brad
Interiors |
Label :
Sony |
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Pour son deuxième album en dehors de l'univers Pearl Jam, Stone Gossard dirige et produit Brad dans un Interiors plus direct et abouti que Shame, mais aussi moins spontané.
L'ensemble du disque est un manifeste de rock 70's dans tous ses aspects. L'écriture est parfaite, parfois trop, comme à la vieille époque. Shawn Smith trimballe ses vocalises de voix de tête à voix de gorge sans jamais perdre le cap et ensorcelle son petit monde de claviers sobres et magiques, Stone Gossard envoie ses riffs avec amour. Jeremy Toback et Regan Hagar, plus en retrait avec un jeu de basse/batterie efficace et sans fioritures, laissent leurs deux leaders s'épanouir en première ligne.
L'album est construit comme une partie de tennis. Au départ, Stone Gossard a la balle. Il sert : "Secret Girl : un riff simple mais efficace sur lequel il lance un bon gros 'débrouille-toi Shawn' ! Beau point, sans plus : on ne sautera pas partout mais c'est différent de Shame et donc intéressant. Balle à Shawn : "The Days Brings". Une belle mélodie portée par le chanteur qui marque son point. Puis retour chez Gossard avec un "Lift" curieux puis chez Shawn avec "I Don't know"... Je ne vous ferai pas tout l'album comme ça, promis, mais force est de constater que sur ce titre, Shawn vient de marquer un 'ace'. Plus de doute sur le vainqueur final, Shawn Smith est trop fort. Ce "I Don't Know" est le titre d'une vie : poignant, mélodieux... tout simplement magnifique. Heureusement qu'il en a un plusieurs... des vies... car on en redemande. Le disque aura même du mal à repartir après un titre de cette ampleur.
Sur des titres tels "Candles" et "Sweet Al George", le groupe fait respirer son concept en pêchant tantôt dans Satchel, tantôt dans Pearl Jam, en alternance. Sur "Sweet Al George", on retrouve le son et l'esprit de Satchel version EDC, mais sans sa grandiloquence ni son originalité. Sur "Candles", c'est plutôt le son de Pearl Jam, quand il s'apaise, qui est présent. Les meilleurs titres de la fin de cet Interiors sont alors ceux qui parviennent à combiner le meilleur des deux univers (convenez que ce n'est pas si évident) : "Funeral Song", "Circle & Line", etc.
L'album se termine au cinquième set sur un titre tellement différent des autres qu'il prend immédiatement une dimension énorme : "Those Three Words". Plus inspiré de l'expérience Pigeonhed de Shawn Smith que de Satchel ou Pearl Jam, le titre part dans l'expérimentation electro-funk avec un brin de pop en plus (Shame avait également tenté l'expérience trois ans plus tôt) puis monte, monte, monte... et explose dans un cri qui restera toujours dans ma tête. Suivent alors 2 minutes de mélancolie pure, douce, extraordinaire pour terminer en apothéose. Pas de doute, nous tenons là la deuxième perle de ce Interiors avec "I Don't Know", celle qui nous permettra d'oublier ses défauts, ses excès, et de se reconcentrer sur l'essentiel : le songwriting cumulé de Shawn Smith et Stone Gossard sait déboucher sur du grand, du très grand même.
Comment conclure après un titre émouvant comme celui-là ... Peut-être simplement en se rappelant que savoir finir un disque est un exercice périlleux et qu'en réussissant cet exploit, Brad impose le respect.
L'ensemble du disque est un manifeste de rock 70's dans tous ses aspects. L'écriture est parfaite, parfois trop, comme à la vieille époque. Shawn Smith trimballe ses vocalises de voix de tête à voix de gorge sans jamais perdre le cap et ensorcelle son petit monde de claviers sobres et magiques, Stone Gossard envoie ses riffs avec amour. Jeremy Toback et Regan Hagar, plus en retrait avec un jeu de basse/batterie efficace et sans fioritures, laissent leurs deux leaders s'épanouir en première ligne.
L'album est construit comme une partie de tennis. Au départ, Stone Gossard a la balle. Il sert : "Secret Girl : un riff simple mais efficace sur lequel il lance un bon gros 'débrouille-toi Shawn' ! Beau point, sans plus : on ne sautera pas partout mais c'est différent de Shame et donc intéressant. Balle à Shawn : "The Days Brings". Une belle mélodie portée par le chanteur qui marque son point. Puis retour chez Gossard avec un "Lift" curieux puis chez Shawn avec "I Don't know"... Je ne vous ferai pas tout l'album comme ça, promis, mais force est de constater que sur ce titre, Shawn vient de marquer un 'ace'. Plus de doute sur le vainqueur final, Shawn Smith est trop fort. Ce "I Don't Know" est le titre d'une vie : poignant, mélodieux... tout simplement magnifique. Heureusement qu'il en a un plusieurs... des vies... car on en redemande. Le disque aura même du mal à repartir après un titre de cette ampleur.
Sur des titres tels "Candles" et "Sweet Al George", le groupe fait respirer son concept en pêchant tantôt dans Satchel, tantôt dans Pearl Jam, en alternance. Sur "Sweet Al George", on retrouve le son et l'esprit de Satchel version EDC, mais sans sa grandiloquence ni son originalité. Sur "Candles", c'est plutôt le son de Pearl Jam, quand il s'apaise, qui est présent. Les meilleurs titres de la fin de cet Interiors sont alors ceux qui parviennent à combiner le meilleur des deux univers (convenez que ce n'est pas si évident) : "Funeral Song", "Circle & Line", etc.
L'album se termine au cinquième set sur un titre tellement différent des autres qu'il prend immédiatement une dimension énorme : "Those Three Words". Plus inspiré de l'expérience Pigeonhed de Shawn Smith que de Satchel ou Pearl Jam, le titre part dans l'expérimentation electro-funk avec un brin de pop en plus (Shame avait également tenté l'expérience trois ans plus tôt) puis monte, monte, monte... et explose dans un cri qui restera toujours dans ma tête. Suivent alors 2 minutes de mélancolie pure, douce, extraordinaire pour terminer en apothéose. Pas de doute, nous tenons là la deuxième perle de ce Interiors avec "I Don't Know", celle qui nous permettra d'oublier ses défauts, ses excès, et de se reconcentrer sur l'essentiel : le songwriting cumulé de Shawn Smith et Stone Gossard sait déboucher sur du grand, du très grand même.
Comment conclure après un titre émouvant comme celui-là ... Peut-être simplement en se rappelant que savoir finir un disque est un exercice périlleux et qu'en réussissant cet exploit, Brad impose le respect.
Bon 15/20 | par Sinoc |
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