Radiohead

Présenter ce DVD The Astoria London Live -dont l'enregistrement remonte au 27/05/94- comme une vrai bonne surprise, semble être le qualificatif approprié. Deux raisons essentielles y contribuent. La première, il permet de mettre un terme à l'éventuelle polémique sur l'efficacité ou non des premières compos du groupe issues de Pablo Honey. La dimension prise par ses morceaux sur scène est une réponse à elle seule. La deuxième, est l'incroyable chiffre de titres inédits interprétés par le groupe ce soir là ; neuf au total dont sept figureront plus tard sur l'album The Bends et deux respectivement "Maquiladora" et "Pop Is Dead", dont je ne trouve trace dans leur discographie. Ce choix délibéré de tester leur nouveaux titres sur scène remonte bien à leur début et ne cesse de persister depuis.
Cette alternance de nouveaux et anciens titres confirme d'ailleurs le lien étroit qui unit leurs deux premiers opus les plus rock, une sorte de complémentarité entre la maturité acquise sur The Bends et la fougue plus brouillonne de Pablo Honey. La transition est parfaite et très homogène durant les soixante-sept minutes qui constituent ce film.
Question jeu de scène, la sobriété est plus que de rigueur. Une section rythmique impeccable, presque trop en retrait à l'image de son bassiste. Devant, c'est un mur de son qui officie ; Minimum deux, voire trois guitares pour envoyer la sauce, mais tout en maîtrise et concentration. Niveau chant, Thom Yorke démontre toute la capacité de son timbre vocal, l'exemple parfait en étant notamment la version de "Creep" qui fait hérisser les poils de bras, le tout parfaitement secondé tout au long du set par Ed O'brien déjà très à l'aise dans l'exercice choral.
Quant au lieu choisi pour ce témoignage visuel, il n'est en rien le fruit du hasard; le quintet jouant quasiment "At Home", la salle à échelle humaine favorisant l'impression de proximité entre le groupe et ses fans.
Une vidéo rappelant qu'avant de devenir un groupe d'electro-pop-progressif, Radiohead jouait du très bon rock. De quoi satisfaire les plus nostalgiques de cette période... A consommer sans modération.