Radiohead
Bilbao - Espagne [BBK Live] - vendredi 13 juillet 2012 |
Parce que le festival n'était pas génial, animé, fourni et plein d'effervescence. Parce ce que le catogan me rappelle mon médecin de famille qui cachait sa calvitie tout en affirmant son libertinage à la hussarde. Parce que ma première fois était il y a six ans et que maintenant je suis vieux et plein de nostalgie. Parce qu'ils sont trop pros, et qu'en y repensant à Rock en Seine il n'y avait pas de ça dépend ça dépasse. Parce qu'à force de regarder des vidéos live on trouve que Thom Yorke chante quand même un peu faux. Parce que je m'attendais à ce qu'il fasse sa chorégraphie champolliène sur "Lotus Flower". Parce que le coup des écrans multiples ils l'avaient fait en 2006. Parce que les basses de Four Tet juste avant m'avaient décroché le sternum et fait avaler ma tendre glotte. Parce que ma sœur était à deux doigts du malaise deux minutes avant le concert et que je ne me voyais pas reculer derrière les 40 000 spectateurs qui étaient sur nos talons. Parce que les espagnols ne savent pas se taire même pendant un concert de The Cure. Parce que j'étais plein de préjugés et de mauvais pressentiments... J'avais de gros doutes sur ce concert de Radiohead.
Et puis il y a eu "Bloom", limite calypso, avec un petit solo déraillé juste ce qu'il faut. Une foule qui chantait en chœur passionnément, attentive ou hystérique. Autant de couleurs que le prisme musical du groupe est capable de diffuser et une palette d'effets lumineux chatoyante. Une place de choix à une vingtaine de mètres de la scène idéale car plus loin le public ne devait pas voir grand-chose puisque les écrans diffusaient des portions de la scène, d'instruments, de visages. Un son si bon que je m'y serais baigner jusqu'à me noyer, vidé de toute énergie. "Bodysnatchers" al dente dont le pont ténébreux excelle sans partir dans les aigus. Thom Yorke qui se tortille comme un ver, sourit crapuleusement, lance des clins d'œil, joue avec le public sur chaque morceau. Jonny Greenwood qui ne vieillit pas, caché par sa mèche tombante, qui délivre le riff de "Lotus Flower" au clavier Moog, un bourdonnement robotique rouillé ensorcelant, après ne pas avoir pu jouer suite à un pépin de guitare sur "Nude" dénudé pour le coup. Clive Deamer qui seconde Phil Selway à la batterie pour maintenir la machine rythmique toujours plus importante du quintet et ce dernier les yeux fermés sur "Pyramid Song" qui apporte son touché jazz, sa part de bonheur. Yorke ayant appris à modifier son chant pour surprendre, varier et essayer devancer un public rodé jusqu'à en avoir le souffle court par moments, mais toujours avec justesse. Colin Greenwood et sa tête de Jaws dans James Bond impassible même lorsqu'il rajoute son riff de basse elliptique sur "The Gloaming". "Morning Mr. Magpie" servie à la sauce funk. De façon générale les subtiles variations du groupe à travers leurs classiques (tous les titres j'ai envie de dire). La pluie sur "Idioteque" frénétique et à l'urgence hurlante qui avait goût d'éternité. "After The Gold Rush" en intro de "Everything In Its Right Place" qui vaut bien un bisou même si on pressentait ce qui suivait. Ed O'Brien s'occupant de faire durer les derniers spasmes. Et l'apothéose "Paranoid Android" époustouflante explosion bleu blanc rouge alors que l'aiguille a passé minuit et que nous sommes le 14 juillet.
J'ai perdu toute objectivité par sentimentalisme ou alors m'ont-ils converti avec la manière aussi rapidement que j'ai commencé à douter de leur capacité à produire un véritable show ? Quoi qu'il en soit je les ai de nouveau dans la peau. Et ce pour quelque temps encore.
Et puis il y a eu "Bloom", limite calypso, avec un petit solo déraillé juste ce qu'il faut. Une foule qui chantait en chœur passionnément, attentive ou hystérique. Autant de couleurs que le prisme musical du groupe est capable de diffuser et une palette d'effets lumineux chatoyante. Une place de choix à une vingtaine de mètres de la scène idéale car plus loin le public ne devait pas voir grand-chose puisque les écrans diffusaient des portions de la scène, d'instruments, de visages. Un son si bon que je m'y serais baigner jusqu'à me noyer, vidé de toute énergie. "Bodysnatchers" al dente dont le pont ténébreux excelle sans partir dans les aigus. Thom Yorke qui se tortille comme un ver, sourit crapuleusement, lance des clins d'œil, joue avec le public sur chaque morceau. Jonny Greenwood qui ne vieillit pas, caché par sa mèche tombante, qui délivre le riff de "Lotus Flower" au clavier Moog, un bourdonnement robotique rouillé ensorcelant, après ne pas avoir pu jouer suite à un pépin de guitare sur "Nude" dénudé pour le coup. Clive Deamer qui seconde Phil Selway à la batterie pour maintenir la machine rythmique toujours plus importante du quintet et ce dernier les yeux fermés sur "Pyramid Song" qui apporte son touché jazz, sa part de bonheur. Yorke ayant appris à modifier son chant pour surprendre, varier et essayer devancer un public rodé jusqu'à en avoir le souffle court par moments, mais toujours avec justesse. Colin Greenwood et sa tête de Jaws dans James Bond impassible même lorsqu'il rajoute son riff de basse elliptique sur "The Gloaming". "Morning Mr. Magpie" servie à la sauce funk. De façon générale les subtiles variations du groupe à travers leurs classiques (tous les titres j'ai envie de dire). La pluie sur "Idioteque" frénétique et à l'urgence hurlante qui avait goût d'éternité. "After The Gold Rush" en intro de "Everything In Its Right Place" qui vaut bien un bisou même si on pressentait ce qui suivait. Ed O'Brien s'occupant de faire durer les derniers spasmes. Et l'apothéose "Paranoid Android" époustouflante explosion bleu blanc rouge alors que l'aiguille a passé minuit et que nous sommes le 14 juillet.
J'ai perdu toute objectivité par sentimentalisme ou alors m'ont-ils converti avec la manière aussi rapidement que j'ai commencé à douter de leur capacité à produire un véritable show ? Quoi qu'il en soit je les ai de nouveau dans la peau. Et ce pour quelque temps encore.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par TiComo La Fuera |
Setlist :
Bloom
15 Step
Bodysnatchers
The Daily Mail
Myxomatosis
The Gloaming
Morning Mr. Magpie
Pyramid Song
Reckoner
I Might Be Wrong
Nude
Lotus Flower
There There
Karma Police
Feral
Idioteque
>>>
Give Up the Ghost
Kid A
After The Gold Rush /Everything In Its Right Place
>>>
Paranoid Android
Photos par TiComo La Fuera
Bloom
15 Step
Bodysnatchers
The Daily Mail
Myxomatosis
The Gloaming
Morning Mr. Magpie
Pyramid Song
Reckoner
I Might Be Wrong
Nude
Lotus Flower
There There
Karma Police
Feral
Idioteque
>>>
Give Up the Ghost
Kid A
After The Gold Rush /Everything In Its Right Place
>>>
Paranoid Android
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