Mark Lanegan
Field Songs |
Label :
Sub Pop |
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Field Songs, dernier album en date de Mark Lanegan, prolonge l'orientation prise par ce dernier à l'époque de Scraps At Midnight, à savoir, un son plus propre et une musique plus contenue et plus fine. Il enterre, aussi, définitivement, le Mark que l'on connaissait chez les Screaming Trees, et nous montre un artiste libéré de son passé.
Les choses commencent on ne peut mieux avec la sublime "One way street". Mark Lanegan use à nouveau de sa voix de velours pour nous offrir ce doux poème mélancolique. La guitare de Mike Johnson (ex-bassiste de Dinosaur Jr) est d'une justesse rare, et laisse entrevoir une suite grandiose à ce premier coup de maître. Nous n'avons pas à attendre bien longtemps. "No Easy Action" et son rythme bien plus soutenu, change de cap et dévoile un Mark énervé et désespéré. "Miracle" enchaîne paradoxalement, dans la mesure ou, même si l'ambiance reste sur le fil du rasoir (façon de parler), Mark se fait plus charmeur et arrive encore à nous émouvoir. Idem sur "Pill Hill Serenade" qui évoque fortement le meilleur de Scraps at Midnight. "Don't forget Me" reprend les choses là ou "No Easy Action" les avait laissée. Le rythme est plus relevé, la mélodie est superbe, et tout est là pour envelopper une déclaration d'amour désespérée. Le chant est encore une fois parfait, Lanegan est un chanteur magnifique chaque album nous le prouve. Pourtant jamais l'on a été plus durablement touché que sur la magnifique "Kimiko's Dream House". Sublime balade écrite en collaboration avec Jeffrey Lee Pierce (du Gun Club) peu de temps avant la mort de ce dernier. La mélodie de ce morceau n'est que douceur, et, telle la Madeleine de Proust, elle évoque un passé magnifié, qui laisse à nos oreilles un fort parfum de nostalgie. On en revient maintenant à la traditionnelle folk-song religieuse avec "Resurrection Song" et ses arpèges diaboliques. Une pièce centrale de Field Songs on l'on savoure encore l'incroyable voix de Lanegan. Ce disque est fait, avant tout, pour les rêveurs et les noctambules aux yeux rouges. Ceux qui aiment Kerouac et Hopper. Véritable bande-son d'un certain type de "rêve américain" il évoque aussi bien les mégapoles dans le genre de Chicago, que la cambrouse Steinbeckienne et les beuveries qui vont avec. Sans révolutionner quoique ce soit, Mark Lanegan s'affirme de disques en disques et arrive à créer son propre univers sans se soucier de paraître anachronique ou désuet. Field Songs se termine comme il a commencé, délicatement et tristement. "Low", "She Done Too Much" sont sublimes, et le rêve continue avec "Blues For D" et "Fix".
Mark Lanegan sort ici ce qui est, peut-être, son meilleur album. La production frôle la perfection, les compositions sont de très haute volée, et les musiciens qui l'entoure n'enlèvent rien à la magie Lanegan. C'est un disque qui devient très vite indispensable à celui qui l'écoute, et qui se dévoile un peu plus écoutes après écoutes.
Les choses commencent on ne peut mieux avec la sublime "One way street". Mark Lanegan use à nouveau de sa voix de velours pour nous offrir ce doux poème mélancolique. La guitare de Mike Johnson (ex-bassiste de Dinosaur Jr) est d'une justesse rare, et laisse entrevoir une suite grandiose à ce premier coup de maître. Nous n'avons pas à attendre bien longtemps. "No Easy Action" et son rythme bien plus soutenu, change de cap et dévoile un Mark énervé et désespéré. "Miracle" enchaîne paradoxalement, dans la mesure ou, même si l'ambiance reste sur le fil du rasoir (façon de parler), Mark se fait plus charmeur et arrive encore à nous émouvoir. Idem sur "Pill Hill Serenade" qui évoque fortement le meilleur de Scraps at Midnight. "Don't forget Me" reprend les choses là ou "No Easy Action" les avait laissée. Le rythme est plus relevé, la mélodie est superbe, et tout est là pour envelopper une déclaration d'amour désespérée. Le chant est encore une fois parfait, Lanegan est un chanteur magnifique chaque album nous le prouve. Pourtant jamais l'on a été plus durablement touché que sur la magnifique "Kimiko's Dream House". Sublime balade écrite en collaboration avec Jeffrey Lee Pierce (du Gun Club) peu de temps avant la mort de ce dernier. La mélodie de ce morceau n'est que douceur, et, telle la Madeleine de Proust, elle évoque un passé magnifié, qui laisse à nos oreilles un fort parfum de nostalgie. On en revient maintenant à la traditionnelle folk-song religieuse avec "Resurrection Song" et ses arpèges diaboliques. Une pièce centrale de Field Songs on l'on savoure encore l'incroyable voix de Lanegan. Ce disque est fait, avant tout, pour les rêveurs et les noctambules aux yeux rouges. Ceux qui aiment Kerouac et Hopper. Véritable bande-son d'un certain type de "rêve américain" il évoque aussi bien les mégapoles dans le genre de Chicago, que la cambrouse Steinbeckienne et les beuveries qui vont avec. Sans révolutionner quoique ce soit, Mark Lanegan s'affirme de disques en disques et arrive à créer son propre univers sans se soucier de paraître anachronique ou désuet. Field Songs se termine comme il a commencé, délicatement et tristement. "Low", "She Done Too Much" sont sublimes, et le rêve continue avec "Blues For D" et "Fix".
Mark Lanegan sort ici ce qui est, peut-être, son meilleur album. La production frôle la perfection, les compositions sont de très haute volée, et les musiciens qui l'entoure n'enlèvent rien à la magie Lanegan. C'est un disque qui devient très vite indispensable à celui qui l'écoute, et qui se dévoile un peu plus écoutes après écoutes.
Excellent ! 18/20 | par Max |
Posté le 30 janvier 2007 à 21 h 14 |
Quelle évolution admirable que celle de Mark Lanegan !! Mis de côté de la vague grunge avec les Screaming Trees par les médias (musique pas assez vendeuse, musiciens pas assez glamours), alcoolique incurable, il n'en devient pas moins une figure incontournable de la musique américaine. Sa carrière solo, commencée au moment où les Screaming Trees commençaient à douter de leur pérennité, arrive ici au sommet. Il est secondé, encore une fois, par des musiciens prestigieux: Ben Shepherd principalement (ex-Soundgarden), Mike Johnson à nouveau, Chris Goss... Scraps At Midnight frôlait la perfection, c'est chose faite avec Field Songs.
Mark Lanegan a finalement trouvé sa patte dans ce style musical assez simple. Construite album après album, cette touche personnelle est désormais entière et reconnaissable. La production aussi est au sommet sur ce disque. Les instruments sont parfaitement audibles et n'entachent en rien la magnifique voix de velours du chanteur. Mieux, ils la servent pour la mettre en valeur de la meilleure façon possible.
Cet opus regorge donc de morceaux très simples musicalement mais à l'émotion infinie. "Phil Hill Serenade" où la voix se trouve portée par un clavier aérien, "She Done Too Much" et ses choeurs retenus...
De magnifiques ballades folk sont toujours au programme. La géniale introduction de l'album: "One Way Street" où les arrangements piano/guitare posent l'ambiance calme et apaisée du disque d'entrée de jeu. "Field Songs" où Mark Lanegan chante encore plus bas que d'habitude atteignant un degré de perfection admirable. "No Easy Action" magnifié par des choeurs et un clavier qui donne un ton angélique au morceau.
Enfin, des pépites indescriptibles, véritables chefs d'oeuvre du genre parsèment cet album. La palme revient à "Kimiko's Dream House", où la voix juste et rauque du chanteur s'envole dans des lignes de chant d'une perfection rare. Fields Songs, déjà évoquée, atteint également le sublime et décuple la valeur de cet opus. Finalement, un morceau instrumental, fait assez rare chez Mark Lanegan, "Blues For D", écrit en collaboration avec Ben Shepherd, déroule une ambiance brumeuse où l'on ressent les influences des étendues vertes américaines. Au niveau de l'ambiance, assez proche de certains titres de Neil Young, ce morceau prouve que le chanteur a trouvé sa propre voie dans la masse de chanteurs folks yankees.
Après ce disque très personnel, Mark Lanegan peut désormais suivre sa propre route, débarrassée des influences qu'il a honoré une dernière fois dans son précédent album I'll Take Care Of You entièrement composé de reprises. Il maîtrise sa voix à la perfection, elle est plus puissante et posée que jamais, et la musique sait la porter pour en tirer le maximum. Mark Lanegan peut donc, avec cet album, être considéré comme un très grand artiste et récolter les lauriers de l'énorme influence qu'il a eu sur des tonnes de groupes.
Mark Lanegan a finalement trouvé sa patte dans ce style musical assez simple. Construite album après album, cette touche personnelle est désormais entière et reconnaissable. La production aussi est au sommet sur ce disque. Les instruments sont parfaitement audibles et n'entachent en rien la magnifique voix de velours du chanteur. Mieux, ils la servent pour la mettre en valeur de la meilleure façon possible.
Cet opus regorge donc de morceaux très simples musicalement mais à l'émotion infinie. "Phil Hill Serenade" où la voix se trouve portée par un clavier aérien, "She Done Too Much" et ses choeurs retenus...
De magnifiques ballades folk sont toujours au programme. La géniale introduction de l'album: "One Way Street" où les arrangements piano/guitare posent l'ambiance calme et apaisée du disque d'entrée de jeu. "Field Songs" où Mark Lanegan chante encore plus bas que d'habitude atteignant un degré de perfection admirable. "No Easy Action" magnifié par des choeurs et un clavier qui donne un ton angélique au morceau.
Enfin, des pépites indescriptibles, véritables chefs d'oeuvre du genre parsèment cet album. La palme revient à "Kimiko's Dream House", où la voix juste et rauque du chanteur s'envole dans des lignes de chant d'une perfection rare. Fields Songs, déjà évoquée, atteint également le sublime et décuple la valeur de cet opus. Finalement, un morceau instrumental, fait assez rare chez Mark Lanegan, "Blues For D", écrit en collaboration avec Ben Shepherd, déroule une ambiance brumeuse où l'on ressent les influences des étendues vertes américaines. Au niveau de l'ambiance, assez proche de certains titres de Neil Young, ce morceau prouve que le chanteur a trouvé sa propre voie dans la masse de chanteurs folks yankees.
Après ce disque très personnel, Mark Lanegan peut désormais suivre sa propre route, débarrassée des influences qu'il a honoré une dernière fois dans son précédent album I'll Take Care Of You entièrement composé de reprises. Il maîtrise sa voix à la perfection, elle est plus puissante et posée que jamais, et la musique sait la porter pour en tirer le maximum. Mark Lanegan peut donc, avec cet album, être considéré comme un très grand artiste et récolter les lauriers de l'énorme influence qu'il a eu sur des tonnes de groupes.
Exceptionnel ! ! 19/20
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