Mark Lanegan
Dark Mark Does Christmas 2020 |
Label :
Autoproduction |
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Fin 2012, Mark Lanegan s'était fendu d'un inattendu et étonnant disque de Noël, inévitable et toujours vivace tradition musicale de sa contrée, avec le superbe et austère Dark Mark Does Christmas 2012, seulement disponible lors de ses concerts (jusqu'en 2015 au moins) et rapidement devenu presque impossible à se procurer. Il y reprenait cinq chansons traditionnelles, ainsi que le "Burn The Flames" de Roky Erickson, dans une version, vous me permettrez de filer la métaphore, tout simplement incendiaire. Il parvenait à injecter à chacun des morceaux un frisson stupéfiant, notamment grâce à un dépouillement sonore rêche et direct particulièrement bien senti, proche de la rusticité. Et en cette étrange année 2020, Dark Mark remet le couvert avec, vous lui pardonnerez aisément cette facilité, Dark Mark Does Christmas 2020, soit les six titres présents sur l'EP de 2012, auxquels il a ajouté deux nouvelles reprises et deux originaux de son cru, toujours dans l'esprit des fêtes de fin d'année, pour nous offrir un album complet, cela par le biais d'une édition exclusive et limitée à quelques milliers d'exemplaires en cd et vinyle chez Rough Trade, le fameux label londonien. Pour les morceaux déjà connus, je vous renvoie à ce qu'en dit le camarade El rodeo dans sa chronique enthousiaste de la version de 2012 et je vais m'occuper ici des quatre nouveaux venus.
Piochant toujours dans le répertoire traditionnel, l'Américain délivre d'abord "In The Bleak Midwinter" et, comme d'habitude avec lui, il se passe quelque chose de fort. Il est difficile de résister à cette voix, ici si douce, et décidément, peu importe ce qu'il chante, il trouvera à chaque fois une façon de nous émouvoir. Il s'attaque aussi au "Christmas Eve Can Kill You" de Dennis Linde, fameux et mystérieux compositeur de Nashville, titre écrit pour les Everley Brothers et leur album Stories We Could Tell de 1972. L'interprétation qu'en donne Lanegan, renversante et majestueuse, est ce qui se rapproche peut-être le plus, dans notre imaginaire du moins, d'un authentique classique de Noël d'Outre-Atlantique, passé au filtre laneganien s'entend. De même, des deux originaux (sur lesquels on retrouve l'ami Greg Dulli), "A Christmas Song" (ou comment faire simple) est celui qui, par sa sobriété et sa limpidité, y ressemble vraiment, car si Lanegan avait voulu en écrire un, il ne s'y serait pas pris autrement. "Death Drums Along The River", l'autre original, avec son synthé et son beat obsédant, semble trancher singulièrement avec le reste, mais sa sève épouse en réalité parfaitement l'esprit de ce recueil, son économie de moyens faisant encore une fois merveille.
De tous les albums qu'il a enregistrés au cours de sa vie, Mark Lanegan dit de ce Dark Mark Does Christmas qu'il est un de ses favoris. Personnellement, de par sa nature première (on parle d'un disque de Noël quand même), il me surprendra toujours. Mais à bien y regarder, on y découvre un Lanegan à son meilleur, aussi rugueux que délicat, explorant et se réappropriant magistralement un répertoire immémorial, et jamais sans doute l'austérité de moyens qu'il s'impose ne l'aura aussi bien servi. Rarement il n'a autant semblé en accord avec lui-même que sur ces quelques chansons et cette sincérité, simple, humble et touchante, finit par nous emporter. Il n'était plus à un miracle près.
Piochant toujours dans le répertoire traditionnel, l'Américain délivre d'abord "In The Bleak Midwinter" et, comme d'habitude avec lui, il se passe quelque chose de fort. Il est difficile de résister à cette voix, ici si douce, et décidément, peu importe ce qu'il chante, il trouvera à chaque fois une façon de nous émouvoir. Il s'attaque aussi au "Christmas Eve Can Kill You" de Dennis Linde, fameux et mystérieux compositeur de Nashville, titre écrit pour les Everley Brothers et leur album Stories We Could Tell de 1972. L'interprétation qu'en donne Lanegan, renversante et majestueuse, est ce qui se rapproche peut-être le plus, dans notre imaginaire du moins, d'un authentique classique de Noël d'Outre-Atlantique, passé au filtre laneganien s'entend. De même, des deux originaux (sur lesquels on retrouve l'ami Greg Dulli), "A Christmas Song" (ou comment faire simple) est celui qui, par sa sobriété et sa limpidité, y ressemble vraiment, car si Lanegan avait voulu en écrire un, il ne s'y serait pas pris autrement. "Death Drums Along The River", l'autre original, avec son synthé et son beat obsédant, semble trancher singulièrement avec le reste, mais sa sève épouse en réalité parfaitement l'esprit de ce recueil, son économie de moyens faisant encore une fois merveille.
De tous les albums qu'il a enregistrés au cours de sa vie, Mark Lanegan dit de ce Dark Mark Does Christmas qu'il est un de ses favoris. Personnellement, de par sa nature première (on parle d'un disque de Noël quand même), il me surprendra toujours. Mais à bien y regarder, on y découvre un Lanegan à son meilleur, aussi rugueux que délicat, explorant et se réappropriant magistralement un répertoire immémorial, et jamais sans doute l'austérité de moyens qu'il s'impose ne l'aura aussi bien servi. Rarement il n'a autant semblé en accord avec lui-même que sur ces quelques chansons et cette sincérité, simple, humble et touchante, finit par nous emporter. Il n'était plus à un miracle près.
Excellent ! 18/20 | par Poukram |
Posté le 08 janvier 2021 à 11 h 54 |
Quand Frankie goes to Hollywood, Mark does to Christmas.
Nos amis Outre-manche et Outre-Atlantique sont férus des albums de Noël, même si certains sont plutôt faiblards (Eric Clapton l'an dernier). Chez nous, le genre fonctionne moins bien, il faut dire que des précédents genre Mireille Mathieu ou Tino Rossi nous ont échaudés.Mais revenons à notre mouton noir.
Mark a ressorti un EP du même titre paru en 2012, à diffusion confidentielle et épuisé à ce jour, Ep qu'il a agrémenté de 5 nouveaux morceaux pour faire un album digne de ce nom.
Instrumentation épurée voire inexistante, un banjo, une guitare, un orgue ecclésiastique, seul un morceau fait appel à un synthé et autres bidouilleries électro. Il s'offre néanmoins un morceau a capela, sa voix le lui permet.
De "Cherry Tree Carol", un grand classique déjà repris entre autres par Judy Collins et Pentangle, jusqu'à "Christmas Eve Can Kill You" des Everly Brother, Mark nous donne envie d'aller à la messe de Minuit.
Nos amis Outre-manche et Outre-Atlantique sont férus des albums de Noël, même si certains sont plutôt faiblards (Eric Clapton l'an dernier). Chez nous, le genre fonctionne moins bien, il faut dire que des précédents genre Mireille Mathieu ou Tino Rossi nous ont échaudés.Mais revenons à notre mouton noir.
Mark a ressorti un EP du même titre paru en 2012, à diffusion confidentielle et épuisé à ce jour, Ep qu'il a agrémenté de 5 nouveaux morceaux pour faire un album digne de ce nom.
Instrumentation épurée voire inexistante, un banjo, une guitare, un orgue ecclésiastique, seul un morceau fait appel à un synthé et autres bidouilleries électro. Il s'offre néanmoins un morceau a capela, sa voix le lui permet.
De "Cherry Tree Carol", un grand classique déjà repris entre autres par Judy Collins et Pentangle, jusqu'à "Christmas Eve Can Kill You" des Everly Brother, Mark nous donne envie d'aller à la messe de Minuit.
Bon 15/20
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