Pearl Jam
Vitalogy |
Label :
Epic |
||||
Avec cet album, Pearl Jam nous livre un labyrinthe de noirceur, de rage, de détresse... où les quelques rayons de soleil dispersés ça et là ne font qu'accentuer les zones d'ombres dont regorge ce chef-d'oeuvre incontournable. Ici, on est pas là pour se la jouer comme-ci ou comme-ça. Ici, c'est "marche ou crève". Ici, c'est l'enfer. C'est Vitalogy.
"Last Exit" ouvre les hostilités, tout est dans le titre, un premier morceau garage punk, amer et désabusé. Ensuite, c'est la première décharge d'adrénaline avec l'hymne pro-vynil "Spin The Black Circle" où Pearl Jam se déchaîne comme jamais, à base de riffs punk enroulés dans du barbelé. La fabuleuse voix d'Eddie Vedder se fait vicieuse et menaçante et comme d'habitude, elle déborde d'émotions, comme on peut l'entendre sur le troisième morceau "Not For You". On enchaîne ensuite avec "Tremor Christ" qui, à elle seule, mériterait une review complète. Que dire devant tant de beauté, de tristesse, de colère contenue ??? Sur une rythmique hypnotique, Eddie Vedder nous emporte la ou on ne veux surtout pas aller, au coeur même de nos angoisses les plus profondes. Cette chanson est tout simplement extraordinaire !!! Viens enfin le temps de l'éclaircie avec "Nothingman". Magnifique balade aux accents folks qui repose les choses, avant la décharge "Whipping" qui là encore nous montre que Pearl Jam est en colère et prêt à mordre. Avec "Corduroy" Ils nous livrent ce qui deviendra un de leur classiques sur scène. La suite nous réserve une surprise avec le morceau "Bugs", ou pour une fois, on se prend à sourire... Pas très longtemps toutefois car "Satan's Bed" arrive avec son intro au fouet et son ambiance glauque et malsaine. "Betterman", est une magnifique chanson où Eddie évoque sa mère, une des plus grandes perles de ce groupe hors normes. Enfin viens "Immortality", certainement la plus belle chanson de l'album avec "Tremor Christ". Jamais l'alternance douceur/aigreur n'a été aussi réussie que sur ce morceau, Eddie Vedder est une fois de plus parfait, c'est une merveille !!! Ajoutez à tout ça des petits délires expérimentaux comme "Pry To", "Aye Davanita" et le très "Révolution 9" "Hey Foxymophandlemama, That's Me" et vous avez là un grand disque.
Vitalogy est l'album-charnière de la carrière de Pearl Jam, l'album qui les libéra définitivement de leur succès, pour le meilleur...
Par delà la qualités évidentes des compositions, c'est le son et le ton général de ce disque qui en font une oeuvre unique et magistrale. Cet album est à l'image du groupe, honnête, brut, sans concessions... sublime !!!
"Last Exit" ouvre les hostilités, tout est dans le titre, un premier morceau garage punk, amer et désabusé. Ensuite, c'est la première décharge d'adrénaline avec l'hymne pro-vynil "Spin The Black Circle" où Pearl Jam se déchaîne comme jamais, à base de riffs punk enroulés dans du barbelé. La fabuleuse voix d'Eddie Vedder se fait vicieuse et menaçante et comme d'habitude, elle déborde d'émotions, comme on peut l'entendre sur le troisième morceau "Not For You". On enchaîne ensuite avec "Tremor Christ" qui, à elle seule, mériterait une review complète. Que dire devant tant de beauté, de tristesse, de colère contenue ??? Sur une rythmique hypnotique, Eddie Vedder nous emporte la ou on ne veux surtout pas aller, au coeur même de nos angoisses les plus profondes. Cette chanson est tout simplement extraordinaire !!! Viens enfin le temps de l'éclaircie avec "Nothingman". Magnifique balade aux accents folks qui repose les choses, avant la décharge "Whipping" qui là encore nous montre que Pearl Jam est en colère et prêt à mordre. Avec "Corduroy" Ils nous livrent ce qui deviendra un de leur classiques sur scène. La suite nous réserve une surprise avec le morceau "Bugs", ou pour une fois, on se prend à sourire... Pas très longtemps toutefois car "Satan's Bed" arrive avec son intro au fouet et son ambiance glauque et malsaine. "Betterman", est une magnifique chanson où Eddie évoque sa mère, une des plus grandes perles de ce groupe hors normes. Enfin viens "Immortality", certainement la plus belle chanson de l'album avec "Tremor Christ". Jamais l'alternance douceur/aigreur n'a été aussi réussie que sur ce morceau, Eddie Vedder est une fois de plus parfait, c'est une merveille !!! Ajoutez à tout ça des petits délires expérimentaux comme "Pry To", "Aye Davanita" et le très "Révolution 9" "Hey Foxymophandlemama, That's Me" et vous avez là un grand disque.
Vitalogy est l'album-charnière de la carrière de Pearl Jam, l'album qui les libéra définitivement de leur succès, pour le meilleur...
Par delà la qualités évidentes des compositions, c'est le son et le ton général de ce disque qui en font une oeuvre unique et magistrale. Cet album est à l'image du groupe, honnête, brut, sans concessions... sublime !!!
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Max |
Posté le 16 janvier 2005 à 20 h 31 |
1994, c'est pour moi une excellente année musicale : le "Mellow Gold" de Beck, "The Downward Spiral" de Nine Inch Nails, et puis "Vitalogy" de Pearl Jam... On a sans doute ici le meilleur album du groupe, avec à mon sens leurs chansons les plus marquantes (on trouve sur ce CD beaucoup de singles potentiels), mais aussi les premières "vraies" expérimentations de Pearl Jam (No Code et Yield suivront et compléteront cette évolution par la suite). J'aime beaucoup "Corduroy", un de leurs meilleurs titres, qui touche par sa rage et son émotion, ainsi qu'"Immortality", sombre balade vraiment superbe. Quant à l'intensité croissante de "Not For You" et le punk de "Spin The Black Circle", ils me rappeleront à jamais mon adolescence... D'autres réussites également comme l'introducteur "Last Exit", "Betterman", ou du coté plus expérimental l'ambiance particulière d'"Aye Davanita", et l'allumé "Stupid Mop", lequel termine l'album dans un délire psychédélique. Une seule petite fausse note à mon sens, le bien nommé "Bugs" où le même son d'accordéon pendant 3 minutes n'a qu'un intérêt limité. Voilà pourquoi ce sera 19, et pas 20...
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 19 juillet 2005 à 14 h 21 |
Vitalogy est l'album le plus noir de Pearl Jam, est-ce pour ça que certains ne l'aiment pas ? Dans le cas contraire et après plusieurs discussions bien épicées sur le sujet, c'est pour cette même raison que beaucoup adorent ce disque. Il a posé une pierre angulaire de l'édifice Pearl Jam avec des titres accrocheurs et assez noirs ("Corduroy"), voire mélancoliques ("Nothingman"), et d'autres très rock ("Last Exit", "Not For You").
Le moment fort de l'album reste tout de même "Better Man" où la voix sublime de Vedder flotte sur la compositions sobres de ses potes; même chose pour "Immortality"; balade qui vient presque clôturer un album pas prétentieux mais qui dégage une honnêteté imparable.
Le moment fort de l'album reste tout de même "Better Man" où la voix sublime de Vedder flotte sur la compositions sobres de ses potes; même chose pour "Immortality"; balade qui vient presque clôturer un album pas prétentieux mais qui dégage une honnêteté imparable.
Très bon 16/20
Posté le 02 août 2006 à 18 h 37 |
Après s'être hissé sur le podium grunge avec ses deux premiers albums, Pearl Jam, début 1994, commence à composer son futur troisième opus. Quelques morceaux sont achevés et même joués sur scène lorsque survient une terrible nouvelle le 5 avril à Seattle : le suicide de Kurt Cobain. Le groupe, et surtout Eddie Vedder très proche de Cobain, est dévasté. Pour les membres du groupe, après l'overdose d'Andrew Wood, c'est la deuxième fois qu'un proche musicien décède. Pearl Jam est mis en suspend pendant quelques mois sans savoir que faire, on va même jusqu'à parler de split. Puis petit à petit, les répétitions reprennent et la composition de l'album continue. Mais l'influence de cet évènement sera à jamais gravée dans les morceaux qui en résultent.
On ressent le spectre de la mort de Kurt Cobain tout au long de l'album. Pourtant seul le morceau "Immortality" lui serait dédié. Mais en écoutant le son, la tristesse et, bien que le groupe s'en défende, certains détails des paroles, c'est l'album complet qui semble être un hommage. Les paroles de "Last Exit" : 'Three days and maybe longer, won't even know I've left...', Cobain a été retrouvé plusieurs jours après sa mort ; "Not For You" : 'Restless soul, enjoy your youth, can't escape from the common rule, got so crowded, I can't make a room...', Cobain se sentait constamment épié et surveillé et ne pouvait faire un pas sans être entouré de centaines de personnes ; "Pry To" : 'P.r.i.v.a.c.y. is priceless to me' idem ; ou "Immortality" : 'Cannot find the confort in this world, a truant finds home [...] but there's a trapdoor in the sun [...] victims in demand for public show [...] surrendered, executed anyhow [...] cigarbox on the floor [...] some die just to live...', Il se suicide car il ne peut pas vivre dans ce monde, il abandonne et devient par cet acte immortel, un paquet de cigarettes d'une autre marque que les siennes est retrouvé à ses côtés. Les compositions et surtout les paroles ont donc indiscutablement été influencées par cet événement.
Mais ce n'est pas la seule caractéristique à retenir de cet album. On ressent bien l'énorme évolution du groupe depuis Vs. Le son d'abord est complètement différent. Ici les instruments grondent et résonnent, leur son est bien saturé et gras. Rien à voir avec la production trop propre et sans relief des albums précédents. Ici tout s'entend correctement, l'ampleur est énorme, c'est un pas de géant dans la discographie du groupe.
Les compositions ensuite. Le style de morceau propre à Ten et Vs et hérité de Mother Love Bone (style "Alive" ou "Animal") n'existe ici quasiment plus.
Le premier morceau, Last exit, commence par une batterie martelée, viennent ensuite des guitares lancinantes et la voix HALLUCINANTE de Vedder pour former un morceau d'une tristesse étouffante. Sa voix a pris une dimension incroyable, il chante de mieux en mieux et son intonation est encore plus chaude et feutrée. Le refrain arrive et c'est l'explosion, on est encore plus écrasé sous des chapes de noirceur !! Rarement un morceau n'aura dégagé autant d'ondes sombres et c'est comme ça tout au long de l'album.
Vient ensuite "Spin The Black Circle", morceau très rapide et très punk. Batterie binaire, gros riffs et chant hurlé : un pur morceau punk comme jamais Pearl Jam n'en avait encore produit. Les paroles, assez naïves, forment une ode au vinyle.
On enchaîne sur "Not For You", morceau où la noirceur nous happe à nouveau et ce surtout grâce à la voix de Vedder. Une batterie qui va tout droit et des guitares distillant à nouveau des riffs plombés. On atteint une apogée d'ordre mystique lors d'un break où la voix devient éthérée et se mêle à des coeurs qui croirait venir d'outre tombe. Encore un morceau à l'ambiance étouffante et qui fait froid dans le dos.
Le morceau suivant ne vient pas égayer l'affaire. C'est "Tremor Christ" et son absence totale de mélodie. Les guitares forment une nappe uniforme et la batterie martèle à nouveau un rythme très grave et lourd. La voix de Vedder fait à nouveau des merveilles à elle toute seule. Il déclame des paroles très sombres de façon tantôt monocorde tantôt possédée. En résulte un morceau complètement novateur et à l'ambiance générale indescriptible. Mais jusqu'où iront-ils dans la pénombre ?
Un peu d'accalmie avec "Nottingham". On ne laisse pas la place à la joie de vivre mais cette ballade se veut un peu plus douce que le début de l'album. L'ensemble reste triste et ressemble tout de même à une ode funèbre. La voix, lors du refrain, se traîne en des trémolos à faire hérisser les poils sur les bras.
L'énergie reprend ensuite ses droits. Le morceau "Whipping" revient vers un rock très rythmé et composé de gros riffs. Le morceau évolue tout droit sans accalmie et permet un peu de sortir la tête du trou et de taper du pied au milieu de cette débauche de tristesse.
Une petite interlude : "Pry To". Une musique un peu funky qui monte crescendo et un Eddie Vedder clamant son texte en parlant. Le morceau part comme il est venu : en decrescendo.
Ensuite un des meilleurs morceau de l'album : "Corduroy". Encore une fois, ce morceau n'a rien à voir avec quoique se soit des premiers albums. Gros riffs et voix énervées pour les couplets et guitares sèches et voix mélodique pour les refrains. La ligne de chant du refrain et à nouveau énorme de prestance et de tristesse. Un break vient remettre une nouvelle couche d'émotion, la voix se fait cette fois plus hurlée et scandée et les instruments forment une montée mélodique donnant la chair de poule. Ce morceau sera très souvent joué live par la suite. Ce sera d'ailleurs un des seuls morceaux 'électriques' repris régulièrement.
Une seconde interlude : "Bugs". Un texte très malsain récité sur de l'accordéon renforce encore le sentiment de malaise issu de cet album.
Puis vient "Satan's Bed". Un morceau composé d'un riff tournant et d'une batterie envoûtée. Le refrain soutenu par de l'orgue est une succession de paroles scandée par des coeurs. Le résultat est à nouveau complètement original et se distingue du reste de l'album.
Seconde balade 'acoustique' : "Betterman". Un morceau écrit par Vedder bien avant de rejoindre Pearl Jam. Musicalement très folk, il installe une ambiance de plénitude et on y ressent les origines indiennes du chanteur. Les paroles féministes sont inspirées par sa mère. Elles relatent l'histoire d'une femme essayant de se convaincre qu'elle a épousé un homme idéal alors que celui-ci est une ordure grande gueule qui rentre à la maison quand il en a envie. En live, Eddie Vedder la dédicace parfois au 'Son of a bitch who married my mum'.
Nouvelle interlude : "Aye Davanita". Rythme sud africain, paroles tribales. Il permet, comme "Whipping", de prendre une bouffée d'air frais en sortant du cocon de tristesse formé par les précédents morceaux.
Dernière ballade : "Immortality". Encore une pépite acoustique et folk. La voix se veut calme, chaude et détendue. Elle permet tout doucement de faire retomber l'ambiance plombée de l'album en installant, comme "Betterman", une atmosphère de plénitude salvatrice.
L'album se clôt sur une sorte d'improvisation déstructurée et dissonante. Des voix trafiquées, samplées déclament des paroles parlant de reconnaissance de soi vis-à-vis des autres, de personnes fondues dans le système et contentes d'y être, ne cherchant pas à se développer ni à se cultiver... Le tout reste assez incompréhensible.
Voilà l'album est terminé, on en ressort vidé mais pas forcément triste. On a vraiment l'impression que le groupe s'est exorcisé par cet opus. Une sorte de psychanalyse par la musique. A part les morceaux acoustiques, peu de titres sont joués régulièrement en concert. Il faut dire qu'ils sont tellement singuliers par leur ambiance qu'il est assez difficile, voir impossible d'en reproduire l'atmosphère sur scène. Cet album n'est pas forcément apprécié de tout le monde peut-être à cause de la complexité et de la tristesse de ces morceaux. Mais il a définitivement ouvert les voies de l'inspiration à Pearl Jam en laissant derrière leurs premiers albums en changeant de cap.
Pour moi, il reste mon album préféré de Pearl Jam. C'est le premier que j'ai acheté et à l'époque la noirceur était encore d'actualité car Kurt Cobain venait de mourir. Maintenant peut-être que celle-ci à moins de signification mais cet album reste un témoin de cette époque.
On ressent le spectre de la mort de Kurt Cobain tout au long de l'album. Pourtant seul le morceau "Immortality" lui serait dédié. Mais en écoutant le son, la tristesse et, bien que le groupe s'en défende, certains détails des paroles, c'est l'album complet qui semble être un hommage. Les paroles de "Last Exit" : 'Three days and maybe longer, won't even know I've left...', Cobain a été retrouvé plusieurs jours après sa mort ; "Not For You" : 'Restless soul, enjoy your youth, can't escape from the common rule, got so crowded, I can't make a room...', Cobain se sentait constamment épié et surveillé et ne pouvait faire un pas sans être entouré de centaines de personnes ; "Pry To" : 'P.r.i.v.a.c.y. is priceless to me' idem ; ou "Immortality" : 'Cannot find the confort in this world, a truant finds home [...] but there's a trapdoor in the sun [...] victims in demand for public show [...] surrendered, executed anyhow [...] cigarbox on the floor [...] some die just to live...', Il se suicide car il ne peut pas vivre dans ce monde, il abandonne et devient par cet acte immortel, un paquet de cigarettes d'une autre marque que les siennes est retrouvé à ses côtés. Les compositions et surtout les paroles ont donc indiscutablement été influencées par cet événement.
Mais ce n'est pas la seule caractéristique à retenir de cet album. On ressent bien l'énorme évolution du groupe depuis Vs. Le son d'abord est complètement différent. Ici les instruments grondent et résonnent, leur son est bien saturé et gras. Rien à voir avec la production trop propre et sans relief des albums précédents. Ici tout s'entend correctement, l'ampleur est énorme, c'est un pas de géant dans la discographie du groupe.
Les compositions ensuite. Le style de morceau propre à Ten et Vs et hérité de Mother Love Bone (style "Alive" ou "Animal") n'existe ici quasiment plus.
Le premier morceau, Last exit, commence par une batterie martelée, viennent ensuite des guitares lancinantes et la voix HALLUCINANTE de Vedder pour former un morceau d'une tristesse étouffante. Sa voix a pris une dimension incroyable, il chante de mieux en mieux et son intonation est encore plus chaude et feutrée. Le refrain arrive et c'est l'explosion, on est encore plus écrasé sous des chapes de noirceur !! Rarement un morceau n'aura dégagé autant d'ondes sombres et c'est comme ça tout au long de l'album.
Vient ensuite "Spin The Black Circle", morceau très rapide et très punk. Batterie binaire, gros riffs et chant hurlé : un pur morceau punk comme jamais Pearl Jam n'en avait encore produit. Les paroles, assez naïves, forment une ode au vinyle.
On enchaîne sur "Not For You", morceau où la noirceur nous happe à nouveau et ce surtout grâce à la voix de Vedder. Une batterie qui va tout droit et des guitares distillant à nouveau des riffs plombés. On atteint une apogée d'ordre mystique lors d'un break où la voix devient éthérée et se mêle à des coeurs qui croirait venir d'outre tombe. Encore un morceau à l'ambiance étouffante et qui fait froid dans le dos.
Le morceau suivant ne vient pas égayer l'affaire. C'est "Tremor Christ" et son absence totale de mélodie. Les guitares forment une nappe uniforme et la batterie martèle à nouveau un rythme très grave et lourd. La voix de Vedder fait à nouveau des merveilles à elle toute seule. Il déclame des paroles très sombres de façon tantôt monocorde tantôt possédée. En résulte un morceau complètement novateur et à l'ambiance générale indescriptible. Mais jusqu'où iront-ils dans la pénombre ?
Un peu d'accalmie avec "Nottingham". On ne laisse pas la place à la joie de vivre mais cette ballade se veut un peu plus douce que le début de l'album. L'ensemble reste triste et ressemble tout de même à une ode funèbre. La voix, lors du refrain, se traîne en des trémolos à faire hérisser les poils sur les bras.
L'énergie reprend ensuite ses droits. Le morceau "Whipping" revient vers un rock très rythmé et composé de gros riffs. Le morceau évolue tout droit sans accalmie et permet un peu de sortir la tête du trou et de taper du pied au milieu de cette débauche de tristesse.
Une petite interlude : "Pry To". Une musique un peu funky qui monte crescendo et un Eddie Vedder clamant son texte en parlant. Le morceau part comme il est venu : en decrescendo.
Ensuite un des meilleurs morceau de l'album : "Corduroy". Encore une fois, ce morceau n'a rien à voir avec quoique se soit des premiers albums. Gros riffs et voix énervées pour les couplets et guitares sèches et voix mélodique pour les refrains. La ligne de chant du refrain et à nouveau énorme de prestance et de tristesse. Un break vient remettre une nouvelle couche d'émotion, la voix se fait cette fois plus hurlée et scandée et les instruments forment une montée mélodique donnant la chair de poule. Ce morceau sera très souvent joué live par la suite. Ce sera d'ailleurs un des seuls morceaux 'électriques' repris régulièrement.
Une seconde interlude : "Bugs". Un texte très malsain récité sur de l'accordéon renforce encore le sentiment de malaise issu de cet album.
Puis vient "Satan's Bed". Un morceau composé d'un riff tournant et d'une batterie envoûtée. Le refrain soutenu par de l'orgue est une succession de paroles scandée par des coeurs. Le résultat est à nouveau complètement original et se distingue du reste de l'album.
Seconde balade 'acoustique' : "Betterman". Un morceau écrit par Vedder bien avant de rejoindre Pearl Jam. Musicalement très folk, il installe une ambiance de plénitude et on y ressent les origines indiennes du chanteur. Les paroles féministes sont inspirées par sa mère. Elles relatent l'histoire d'une femme essayant de se convaincre qu'elle a épousé un homme idéal alors que celui-ci est une ordure grande gueule qui rentre à la maison quand il en a envie. En live, Eddie Vedder la dédicace parfois au 'Son of a bitch who married my mum'.
Nouvelle interlude : "Aye Davanita". Rythme sud africain, paroles tribales. Il permet, comme "Whipping", de prendre une bouffée d'air frais en sortant du cocon de tristesse formé par les précédents morceaux.
Dernière ballade : "Immortality". Encore une pépite acoustique et folk. La voix se veut calme, chaude et détendue. Elle permet tout doucement de faire retomber l'ambiance plombée de l'album en installant, comme "Betterman", une atmosphère de plénitude salvatrice.
L'album se clôt sur une sorte d'improvisation déstructurée et dissonante. Des voix trafiquées, samplées déclament des paroles parlant de reconnaissance de soi vis-à-vis des autres, de personnes fondues dans le système et contentes d'y être, ne cherchant pas à se développer ni à se cultiver... Le tout reste assez incompréhensible.
Voilà l'album est terminé, on en ressort vidé mais pas forcément triste. On a vraiment l'impression que le groupe s'est exorcisé par cet opus. Une sorte de psychanalyse par la musique. A part les morceaux acoustiques, peu de titres sont joués régulièrement en concert. Il faut dire qu'ils sont tellement singuliers par leur ambiance qu'il est assez difficile, voir impossible d'en reproduire l'atmosphère sur scène. Cet album n'est pas forcément apprécié de tout le monde peut-être à cause de la complexité et de la tristesse de ces morceaux. Mais il a définitivement ouvert les voies de l'inspiration à Pearl Jam en laissant derrière leurs premiers albums en changeant de cap.
Pour moi, il reste mon album préféré de Pearl Jam. C'est le premier que j'ai acheté et à l'époque la noirceur était encore d'actualité car Kurt Cobain venait de mourir. Maintenant peut-être que celle-ci à moins de signification mais cet album reste un témoin de cette époque.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 24 février 2007 à 11 h 07 |
Si il ne restait qu'un seul album à retenir de Pearl Jam, ce serait peut-être celui-là.
Quelques mois après le suicide de Cobain, les rivaux médiatiques de Nirvana, pas dans la vie, ont été fortement touchés par cette perte. Ce Vitalogy exprime toute l'honnêteté d'un rock qui se veut à la limite du pleur, du cri, de la détresse, de la rage, du désenchantement.
Vedder, Gossard et Ament tente des incursions mélodiques à chaque titre, ils prennent des risques tout en sachant exactement où aller.
Ce Vitalogy va loin, très loin dans la galaxie du rock américain.
Les influences de Neil Young sont fortes mais Pearl Jam a cette capacité de s'éloigner de ces nombreuses références.
"Nothingman", "Betterman", "Immortality","Corduroy", "Tremor Christ", "Bugs", "Not For You", et j'en passe, tout cela sent les titres parfaits qui dureront avec le temps comme des empreintes et des témoignages de cette année 1994, forte en émotion...
Dès à présent, Pearl Jam signera des albums inégaux,qui n'auront pas la saveur de ce Vitalogy épique et fer de lance d'une génération désabusée.
Quelques mois après le suicide de Cobain, les rivaux médiatiques de Nirvana, pas dans la vie, ont été fortement touchés par cette perte. Ce Vitalogy exprime toute l'honnêteté d'un rock qui se veut à la limite du pleur, du cri, de la détresse, de la rage, du désenchantement.
Vedder, Gossard et Ament tente des incursions mélodiques à chaque titre, ils prennent des risques tout en sachant exactement où aller.
Ce Vitalogy va loin, très loin dans la galaxie du rock américain.
Les influences de Neil Young sont fortes mais Pearl Jam a cette capacité de s'éloigner de ces nombreuses références.
"Nothingman", "Betterman", "Immortality","Corduroy", "Tremor Christ", "Bugs", "Not For You", et j'en passe, tout cela sent les titres parfaits qui dureront avec le temps comme des empreintes et des témoignages de cette année 1994, forte en émotion...
Dès à présent, Pearl Jam signera des albums inégaux,qui n'auront pas la saveur de ce Vitalogy épique et fer de lance d'une génération désabusée.
Excellent ! 18/20
Posté le 20 mars 2007 à 17 h 17 |
Cet album est étrange... Tellement étrange que quand la première piste de l'album, "Last Exit" débute, on se demande si on a bel et bien affaire à un album de Pearl Jam. Mais quand on entend la batterie et la guitare entrer en scène, on se dit bel et bien: C'est Vitalogy ! Tantôt calme, tantôt violent, cet album est un grand mélange. Il n'est pas sans compter des morceaux comme l'exceptionnelle "Not For You", la très punk "Spin The Black Circle", la puissante "Corduroy" et ma sublime préférée: "Better Man" ! Le reste de l'album est excellent (surtout "Tremor Christ" et "Whipping") mais étrange comme je l'ai dit, surtout ce "Bugs" et ce final "Hey Foxymophandlemama, That's Me" qu'on croiraient enregistrés à une fête entre gars bien bourrés... Donc, cet album est quand même superbe mais il faut l'écouter plusieurs fois pour le comprendre. Je n'ai pas grand chose d'autre à dire sur Vitalogy à part qu'il est très différent de Ten et que Pearl Jam a fait, je trouve, quand même un travail assez remarquable sur cet album... J'ai beau l'écouter encore et encore, je ne le qualifirai pas d'intemporel mais tout juste d'excellent. Cependant, je le classe au même rang que Vs.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 16 juin 2008 à 21 h 42 |
Parce que la vie est injuste. Parce qu'on est jeune et qu'on n'a pas de leçons à recevoir, ni de leçons à donner. Parce que l'on nous impose une morale, des mœurs, des goûts sans explication. Parce qu'il y aura des gens pour nous dire comment vivre et mourir et penser. Parce que "certains meurent juste pour vivre". Parce qu'on doit se faire une place au soleil. Parce qu'on a tous envie de crier. De tout faire péter. Parce que l'on a tous la rage au ventre. Parce que l'on ne peut s'empêcher de mépriser ceux qui se sont adaptés. Parce qu'on en a marre d'être parqué comme un mouton dans les transports en commun. Parce que la bataille est perdue d'avance mais ce n'est pas pour ça qu'on ne va pas y aller. Parce que l'on s'est tous fait avoir. Parce que il y aura toujours des gens pour en profiter. Parce que l'on a peur de nous. Parce que l'on est abruti par la télé. Parce que la plupart oublie tout le jeudi soir. Parce que si on ne le fait pas on deviendra fou. Parce que l'on ne vaut rien mais pas moins qu'un autre. Parce qu'un jour on sera résigné.
Parce que il y aura toujours des Vitalogy. Parce qu'il faudra choisir son camp. Pearl Jam.
Parce que il y aura toujours des Vitalogy. Parce qu'il faudra choisir son camp. Pearl Jam.
Intemporel ! ! ! 20/20
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