Pearl Jam
Binaural |
Label :
Epic |
||||
Si l'on considère qu'un album se fait toujours en réaction à son prédécesseur (théorie à débattre), on peut dire que Binaural s'éloigne sensiblement de l'atmosphère de Yield. Est-ce l'arrivée de Matt Cameron à la batterie, qui fait que Binaural a ce son si particulier ? Ou est-ce que tout compte fait, la légèreté que Pearl Jam avait exprimé dans Yield ne convenait pas vraiment à l'univers du groupe ?
Quoiqu'il en soit, Binaural possède un son propre à lui-même, unique. Le Pearl Jam de l'an 2000 n'a quasiment plus rien à voir avec le Pearl Jam de 1990. Tant mieux !
Le disque commence avec les trois bombes "Breakerfall", "God's Dice", et "Evacuation". Du bon gros rock bien cradingue, pas très loin du garage, et où on sent une désinvolture toute nouvelle ... D'entrée de jeu, on sait que les Pearl Jam font ce qu'ils veulent, et qu'aucune piste n'est à suivre, il faut se laisser guider, et s'en remettre à leur incroyable talent. D'autant qu'arrivent maintenant deux de leur chefs d'œuvres incontournables et inclassables : "Light Year" et "Nothing As It Seems". La première est tout simplement magnifique !!! L'émotion palpable dans ce morceau se cache derrière chaque note de musique, derrière chaque phrase, et chaque coup de batterie ... Jamais Eddie Vedder n'a été plus inspiré que sur cette chanson. Il nous donne des frissons tant son interprétation est phénoménale. Eddie Vedder fait sans aucun doute partie des plus grands chanteurs de l'histoire du rock, et c'est indiscutable sur un morceau comme "Light Year". "Nothing As It Seems" est quant à elle terrifiante de tristesse, d'angoisse et de frustration. Remplie de subtilités, elle laisse libre court aux penchants de Pearl Jam pour la mélancolie et le romantisme noir. Elle raconte toute une histoire à elle seule, une triste histoire.
Ensuite, nous avons droit à "Thin Air" qui fait un peu penser à du Tim Buckley. C'est une folk song très agréable composée par le guitariste Stone Gossard ; là aussi, l'ambiance créée par Pearl Jam est inédite.
Plus classique, mais néanmoins énorme, "Insignificance" est un des sommets de Binaural. Toutes guitares dehors, le groupe se déchaîne sur cette bombe qui nous rappelle que Matt Cameron tapait autrefois pour Soundgarden ... et que ça laisse des traces ! "Off The Girl" est également une nouveauté dans le répertoire de Pearl Jam. Sur un mid-tempo aérien, les guitares acoustiques évoquent un Moyen-Âge fantasmé où Eddie Vedder se transforme en Merlin noir. Elle est totalement mystique et envoûtante. La neuvième chanson, "Grievance" repart dans une direction plus garage et laisse exploser, un temps, toute la rage dont est capable Pearl Jam. Et elle est terrible en live ! "Rival" quant à elle évoque l'aspect bluesy de Pearl Jam : ajoutez à cela l'éternelle angoisse cachée dans la voix de Vedder et vous avez là une chanson sublime, et parfaite pour boire à la santé des amis disparus.
Arrive maintenant "Sleight Of Hand" où Pearl Jam se fait plus lointain et éthéré. Ici aussi, nous sortons complètement de ce à quoi Pearl Jam fait penser d'habitude. La mélodie, quoique sublime, est difficilement identifiable dans un premier temps. Il faut beaucoup de temps pour s'y habituer et pour la comprendre ; pourtant, une fois que c'est fait, on se rend compte que cette chanson est un pur chef d'œuvre. Pour la suivante, "Soon Forget", Eddie Vedder se permet le luxe d'une petite chanson, seul au ukulélé. C'est une chanson rigolote et légère, où la voix d'Eddie se fait sucrée et charmeuse. L'album se termine avec la magnifique "Parting Ways". Parfaite oraison pour ce Binaural si particulier.
En effet, si depuis Vs Pearl Jam nous avait habitué à brouiller les pistes, on reste quand même surpris par l'originalité de Binaural. Ce disque est celui qui est le plus en marge dans la discographie du groupe.
Un chef d'œuvre hors du temps et inclassable qui mérite très largement d'être redécouvert.
Quoiqu'il en soit, Binaural possède un son propre à lui-même, unique. Le Pearl Jam de l'an 2000 n'a quasiment plus rien à voir avec le Pearl Jam de 1990. Tant mieux !
Le disque commence avec les trois bombes "Breakerfall", "God's Dice", et "Evacuation". Du bon gros rock bien cradingue, pas très loin du garage, et où on sent une désinvolture toute nouvelle ... D'entrée de jeu, on sait que les Pearl Jam font ce qu'ils veulent, et qu'aucune piste n'est à suivre, il faut se laisser guider, et s'en remettre à leur incroyable talent. D'autant qu'arrivent maintenant deux de leur chefs d'œuvres incontournables et inclassables : "Light Year" et "Nothing As It Seems". La première est tout simplement magnifique !!! L'émotion palpable dans ce morceau se cache derrière chaque note de musique, derrière chaque phrase, et chaque coup de batterie ... Jamais Eddie Vedder n'a été plus inspiré que sur cette chanson. Il nous donne des frissons tant son interprétation est phénoménale. Eddie Vedder fait sans aucun doute partie des plus grands chanteurs de l'histoire du rock, et c'est indiscutable sur un morceau comme "Light Year". "Nothing As It Seems" est quant à elle terrifiante de tristesse, d'angoisse et de frustration. Remplie de subtilités, elle laisse libre court aux penchants de Pearl Jam pour la mélancolie et le romantisme noir. Elle raconte toute une histoire à elle seule, une triste histoire.
Ensuite, nous avons droit à "Thin Air" qui fait un peu penser à du Tim Buckley. C'est une folk song très agréable composée par le guitariste Stone Gossard ; là aussi, l'ambiance créée par Pearl Jam est inédite.
Plus classique, mais néanmoins énorme, "Insignificance" est un des sommets de Binaural. Toutes guitares dehors, le groupe se déchaîne sur cette bombe qui nous rappelle que Matt Cameron tapait autrefois pour Soundgarden ... et que ça laisse des traces ! "Off The Girl" est également une nouveauté dans le répertoire de Pearl Jam. Sur un mid-tempo aérien, les guitares acoustiques évoquent un Moyen-Âge fantasmé où Eddie Vedder se transforme en Merlin noir. Elle est totalement mystique et envoûtante. La neuvième chanson, "Grievance" repart dans une direction plus garage et laisse exploser, un temps, toute la rage dont est capable Pearl Jam. Et elle est terrible en live ! "Rival" quant à elle évoque l'aspect bluesy de Pearl Jam : ajoutez à cela l'éternelle angoisse cachée dans la voix de Vedder et vous avez là une chanson sublime, et parfaite pour boire à la santé des amis disparus.
Arrive maintenant "Sleight Of Hand" où Pearl Jam se fait plus lointain et éthéré. Ici aussi, nous sortons complètement de ce à quoi Pearl Jam fait penser d'habitude. La mélodie, quoique sublime, est difficilement identifiable dans un premier temps. Il faut beaucoup de temps pour s'y habituer et pour la comprendre ; pourtant, une fois que c'est fait, on se rend compte que cette chanson est un pur chef d'œuvre. Pour la suivante, "Soon Forget", Eddie Vedder se permet le luxe d'une petite chanson, seul au ukulélé. C'est une chanson rigolote et légère, où la voix d'Eddie se fait sucrée et charmeuse. L'album se termine avec la magnifique "Parting Ways". Parfaite oraison pour ce Binaural si particulier.
En effet, si depuis Vs Pearl Jam nous avait habitué à brouiller les pistes, on reste quand même surpris par l'originalité de Binaural. Ce disque est celui qui est le plus en marge dans la discographie du groupe.
Un chef d'œuvre hors du temps et inclassable qui mérite très largement d'être redécouvert.
Parfait 17/20 | par Max |
Posté le 18 mai 2005 à 05 h 46 |
C'est limite frustrant d'être fan de Pearl Jam. En effet, quand ils sortent leur moins bon album, ça reste très bon. Pas loin de l'excellence, et surtout à mille lieues de la médiocrité ambiante.
Et puis, Pearl Jam, même quand ils s'amusent à faire différemment de ce qu'ils ont fait avant (c'est à dire à chaque nouvel album), gardent cette identité forte qui fait qu'on les admire autant.
C'est ainsi que "Binaural" s'est retrouvé sur ma platine. C'est celui que j'ai le moins écouté, même "Riot Act" a plus souvent tourné.
Il y a dans cet album un manque, un vide. Un je ne sais quoi qui l'empêche de figurer au même rang que les autres. Coup de fatigue ? Intégration de Matt Cameron ? ... "Riot Act" a démontré que celle-ci avait été plus bénéfique qu'autre chose.
Pourtant, il y a encore une fois de tout dans "Binaural" : de l'énergie (les trois premières : "Grievance", "Insignificance" ...), de la douceur ("Light Years", "Thin Air", "Of The Girl", "Soon Forget"), et les habituels ovnis qui peuplent chacun des albums de Pearl Jam.
Rien à dire pour chaque composante du groupe, ils n'ont plus rien à prouver, et semblent toujours meilleurs à mesure que les années passent.
Côté énergie, on est un peu partagé. "Breakerfall" commence agréablement l'album, mais est suivie par "God's Dice" et "Evacuation" qui coulent moins naturellement qu'une composition habituelle de PJ. Ces morceaux ne sont pas mauvais, loin de là ; mais, ils sont bien neutres, trop neutres pour ce groupe incapable, en général, de ne pas aller dans l'émotion.
Heureusement, il se rattrappe avec "Grievance", petite bombe en live, et ce qui est l'un des chefs-d'oeuvre de "Binaural", "Insignificance". Ca monte, ça descend, ça cogne, ça vole, et en plus il y a un discours derrière. Parfait, rien à dire.
Viennent ensuite les moments plus calmes. "Light Years", malgré une certaine mollesse, reste une belle chanson à faire écouter à sa copine un soir d'été. Ca sent pourtant un peu le pilote automatique ...
"Of The Girl", là, c'est autre chose. Il y a un je ne sais quoi de fabuleux dans cette chanson. Un groove special Jeff Ament, une guitare accoustique signée Stone Gossard, et au loin, Mike McCready qui sort des accords bluesy magiques. Jusqu'au refrain, plus nostalgique, tu meurs. Magnifique.
Mais Pearl Jam ne serait pas Pearl Jam, et leurs albums n'atteindraient pas de tels sommets sans leurs petites expériences personnelles ...
Après les magiques "Present Tense" et "In My Tree" de "No Code", on pouvait se demander ce que les gars de Seattle allaient nous sortir.
"Nothing As It Seems", "Sleight Of Hand", "Parting Ways". Indescriptibles à vrai dire. Et surtout, à vivre en live pour vraiment les apprécier à leur juste valeur.
Autrefois, Pearl Jam était l'un des fleurons du mouvement grunge. Mais c'est sous-estimer cet immense groupe que de le rabaisser à ce genre.
De plus en plus, et les derniers albums tendent à le confirmer : Pearl Jam se fait le gardien du temple Rock US, une sorte de parrain incontournable.
Et puis, Pearl Jam, même quand ils s'amusent à faire différemment de ce qu'ils ont fait avant (c'est à dire à chaque nouvel album), gardent cette identité forte qui fait qu'on les admire autant.
C'est ainsi que "Binaural" s'est retrouvé sur ma platine. C'est celui que j'ai le moins écouté, même "Riot Act" a plus souvent tourné.
Il y a dans cet album un manque, un vide. Un je ne sais quoi qui l'empêche de figurer au même rang que les autres. Coup de fatigue ? Intégration de Matt Cameron ? ... "Riot Act" a démontré que celle-ci avait été plus bénéfique qu'autre chose.
Pourtant, il y a encore une fois de tout dans "Binaural" : de l'énergie (les trois premières : "Grievance", "Insignificance" ...), de la douceur ("Light Years", "Thin Air", "Of The Girl", "Soon Forget"), et les habituels ovnis qui peuplent chacun des albums de Pearl Jam.
Rien à dire pour chaque composante du groupe, ils n'ont plus rien à prouver, et semblent toujours meilleurs à mesure que les années passent.
Côté énergie, on est un peu partagé. "Breakerfall" commence agréablement l'album, mais est suivie par "God's Dice" et "Evacuation" qui coulent moins naturellement qu'une composition habituelle de PJ. Ces morceaux ne sont pas mauvais, loin de là ; mais, ils sont bien neutres, trop neutres pour ce groupe incapable, en général, de ne pas aller dans l'émotion.
Heureusement, il se rattrappe avec "Grievance", petite bombe en live, et ce qui est l'un des chefs-d'oeuvre de "Binaural", "Insignificance". Ca monte, ça descend, ça cogne, ça vole, et en plus il y a un discours derrière. Parfait, rien à dire.
Viennent ensuite les moments plus calmes. "Light Years", malgré une certaine mollesse, reste une belle chanson à faire écouter à sa copine un soir d'été. Ca sent pourtant un peu le pilote automatique ...
"Of The Girl", là, c'est autre chose. Il y a un je ne sais quoi de fabuleux dans cette chanson. Un groove special Jeff Ament, une guitare accoustique signée Stone Gossard, et au loin, Mike McCready qui sort des accords bluesy magiques. Jusqu'au refrain, plus nostalgique, tu meurs. Magnifique.
Mais Pearl Jam ne serait pas Pearl Jam, et leurs albums n'atteindraient pas de tels sommets sans leurs petites expériences personnelles ...
Après les magiques "Present Tense" et "In My Tree" de "No Code", on pouvait se demander ce que les gars de Seattle allaient nous sortir.
"Nothing As It Seems", "Sleight Of Hand", "Parting Ways". Indescriptibles à vrai dire. Et surtout, à vivre en live pour vraiment les apprécier à leur juste valeur.
Autrefois, Pearl Jam était l'un des fleurons du mouvement grunge. Mais c'est sous-estimer cet immense groupe que de le rabaisser à ce genre.
De plus en plus, et les derniers albums tendent à le confirmer : Pearl Jam se fait le gardien du temple Rock US, une sorte de parrain incontournable.
Très bon 16/20
Posté le 09 juillet 2005 à 19 h 11 |
Après 2 albums qui possédaient un coté expérimental plus marqué ("No Code" et "Yield"), voici "Binaural", un disque au rock plus classique, plus brut, avec un son peut-être moins travaillé que ce que les Américains avaient sorti ces dernières années.
Ce n'est pas la meilleure livraison du groupe, et à la première écoute j'étais un peu déçu. Sans doute parce que j'attends beaucoup de Pearl Jam, et que j'espère toujours qu'ils vont faire un album parfait. Ce n'est pas le cas ici, mais progressivement je me suis vraiment attaché à ce disque, au point de l'écouter encore régulièrement des années après sa sortie. "Binaural" est en effet assez intemporel, avec peu d'effets qui pourraient le rattacher à une période particulière.
Concernant les chansons, les réussites sont nombreuses. Parmi ces dernières, on peut citer "Nothing As It Seems" et "Sleight Of Hand", lesquelles sont assez planantes et rappellent par moment Pink Floyd. "Insignificance" et "Grievance" sont plus dures, mais pas dénuées d'aspect mélodique pour autant. "Off the Girl" est un titre semi acoustique où la voix de Vedder et le jeu de guitare nous prennent aux tripes.
"Evacuation", par contre, est plutôt un échec. C'est une chanson sans âme, au refrain peu inspiré, et lorsqu'on sait qu'un titre superbe comme "Fatal" (voir le CD de raretés "Lost Dogs") ne fut pas inclus sur le disque, on se demande pourquoi "Evacuation" y a sa place. Quant à "God's Dice", c'est assez moyen, sans génie particulier, mais pas mauvais non plus.
"Light Years" est vraiment spécial, 5 ans après je n'ai toujours pas l'impression d'avoir complètement compris ou percé les secrets de ce titre, où on sent cependant une émotion réelle dans le chant de Vedder.
On notera encore la curiosité "Soon Forget", avec pour seul instrument un ukulélé, et l'introducteur "Breakerfall" qui nous donne l'envie de fracasser les murs et de voir le groupe en concert.
Bénéficiant d'une pochette élégante, "Binaural" est au final, et après de nombreuses écoutes, un bon album. Il y a en effet suffisamment de chansons fortes pour susciter l'adhésion. Mes réserves concernent essentiellement "Evacuation", et le son général de l'album, peut-être légèrement paresseux.
Il y a parfois des disques, dont on sait pertinemment qu'ils ne sont pas des chefs d'oeuvre, qu'on écoute pourtant beaucoup plus régulièrement que des productions parfaites. C'est ce que je ressens avec "Binaural", et pour cette raison il est très difficile de lui donner une note.
A chaque fois, j'ai tendance à davantage l'apprécier, donc il faudra sans doute que je réévalue encore mon jugement plus tard. C'est probablement l'intemporalité dont j'ai parlée plus haut. S'il fallait donner aujourd'hui une appréciation, je dirais : "bon, tendance très bon".
Ce n'est pas la meilleure livraison du groupe, et à la première écoute j'étais un peu déçu. Sans doute parce que j'attends beaucoup de Pearl Jam, et que j'espère toujours qu'ils vont faire un album parfait. Ce n'est pas le cas ici, mais progressivement je me suis vraiment attaché à ce disque, au point de l'écouter encore régulièrement des années après sa sortie. "Binaural" est en effet assez intemporel, avec peu d'effets qui pourraient le rattacher à une période particulière.
Concernant les chansons, les réussites sont nombreuses. Parmi ces dernières, on peut citer "Nothing As It Seems" et "Sleight Of Hand", lesquelles sont assez planantes et rappellent par moment Pink Floyd. "Insignificance" et "Grievance" sont plus dures, mais pas dénuées d'aspect mélodique pour autant. "Off the Girl" est un titre semi acoustique où la voix de Vedder et le jeu de guitare nous prennent aux tripes.
"Evacuation", par contre, est plutôt un échec. C'est une chanson sans âme, au refrain peu inspiré, et lorsqu'on sait qu'un titre superbe comme "Fatal" (voir le CD de raretés "Lost Dogs") ne fut pas inclus sur le disque, on se demande pourquoi "Evacuation" y a sa place. Quant à "God's Dice", c'est assez moyen, sans génie particulier, mais pas mauvais non plus.
"Light Years" est vraiment spécial, 5 ans après je n'ai toujours pas l'impression d'avoir complètement compris ou percé les secrets de ce titre, où on sent cependant une émotion réelle dans le chant de Vedder.
On notera encore la curiosité "Soon Forget", avec pour seul instrument un ukulélé, et l'introducteur "Breakerfall" qui nous donne l'envie de fracasser les murs et de voir le groupe en concert.
Bénéficiant d'une pochette élégante, "Binaural" est au final, et après de nombreuses écoutes, un bon album. Il y a en effet suffisamment de chansons fortes pour susciter l'adhésion. Mes réserves concernent essentiellement "Evacuation", et le son général de l'album, peut-être légèrement paresseux.
Il y a parfois des disques, dont on sait pertinemment qu'ils ne sont pas des chefs d'oeuvre, qu'on écoute pourtant beaucoup plus régulièrement que des productions parfaites. C'est ce que je ressens avec "Binaural", et pour cette raison il est très difficile de lui donner une note.
A chaque fois, j'ai tendance à davantage l'apprécier, donc il faudra sans doute que je réévalue encore mon jugement plus tard. C'est probablement l'intemporalité dont j'ai parlée plus haut. S'il fallait donner aujourd'hui une appréciation, je dirais : "bon, tendance très bon".
Bon 15/20
Posté le 01 avril 2006 à 14 h 15 |
Binaural est assurément le pire album des Pearl Jam. Pourquoi ? Parce qu'il est bâclé, qu'il est trop répétitif. On sent bien qu'on à faire au dernier survivant du grunge, on à le droit à une inondation de gros riffs de guitares bien lourds. On peut se dire que ceux qui cherche du rock du vrai ou les ados en manque de sensations fortes en ont pour leur argent, mais personnellement je m'en tamponne allégrement le coquillard parce que franchement j'attend beaucoup plus d'un groupe plus que confirmé et qui m'a quand même mis des sacrés grandes claques dans la gueule (des claques musicales hein !!!). En 2000 la recette des bûcherons à été passée, repassée, le tout jusqu'à indigestion et le bon son c'est comme les yaourts il y a une date limite de conservation et là, ça commence à cocoter sérieusement.
Heureusement viennent quelques instants de grâce, notamment le fabuleux "Light Years" avec sa mélodie ultra efficace ou l'excellent "Off The Girl".
Des anciennes gloires du rock qui font des albums dont on parle beaucoup malgré seulement quelques titres de bons, Pearl Jam les nouveaux Rolling Stones ?
Heureusement viennent quelques instants de grâce, notamment le fabuleux "Light Years" avec sa mélodie ultra efficace ou l'excellent "Off The Girl".
Des anciennes gloires du rock qui font des albums dont on parle beaucoup malgré seulement quelques titres de bons, Pearl Jam les nouveaux Rolling Stones ?
Sans intérêt 8/20
Posté le 14 juillet 2006 à 00 h 26 |
Ce sixième album de Pearl Jam est de loin le plus décrié, autant par les fans du groupe que par les auditeurs occasionnels. Pourquoi ? Après moult écoutes et réflexions, je n'en ai vraiment aucune idée. Pour moi cet album, au contraire, reste un des meilleurs du combo de Seattle.
Pearl Jam avait déjà perdu pas mal de fans lors de la transition Vs – Vitalogy. Les fans old-school reprochaient au groupe d'avoir perdu son côté punk et hargneux et de s'être enfoncé dans un rock sombre et glauque. D'un autre côté, Pearl Jam avait rallié à sa cause, tout un ensemble de personnes lui préférant ce côté plein de feelings et de beauté. Par la suite les albums No Code et Yield avait assis définitivement Pearl Jam sur le trône de leader de la scène post-grunge américaine (les chutes de Soundgarden et des Smashing Pumpkins leur ayant en même temps libéré le passage).
Mais alors pourquoi cet album, qui s'inscrit dans la lignée de précédents tout en repoussant les limites de leur inspiration, fut-il si mal perçu lors de sa sortie ? Le groupe devint peut-être trop 'populaire' pour être honnête ? Ou alors l'exploration de leur zone sombre après deux albums plus 'accessibles' sonna-t-il le glas de leur popularité comme au temps de la sortie de Vitalogy ?
Effectivement, cet album est bien plus sombre que ces prédécesseurs. Il ne contient pas de 'hit' et n'est pas accessible du tout. On ne peut en apprécier la valeur qu'après une bonne vingtaine d'écoutes. Mais il reste pour moi l'un des meilleurs album du groupe. Son écoute relève à chaque fois du voyage dans des contrées sombres et pluvieuses.
Tout commence par trois morceaux bien rocks et rythmés. Ceux-ci ne fleurent pas l'originalité, il est vrai, mais ils sont quand même très efficaces et font mouche à tous les coups. De plus, ils permettent de se familiariser avec l'HALLUCINANT son de l'album. La technique utilisée est l'enregistrement Binaural (d'où le nom de l'album). Celle-ci utilise une méthode stéréo constituant en deux micros placés dans les oreilles d'une fausse tête, afin de recréer les effets de résonance du crâne humain. Le résultat est très particulier : chaleureux, doux, ronflant... et rempli de petits sons très particulier.
Ce type de sonorités donne toute sa valeur aux morceaux suivants. Car à partir de "Light Years", l'ambiance change. On passe du rock à des morceaux bourrés de feelings. La voix d'Eddy Vedder fait des merveilles (il s'améliore d'album en album), les expérimentations sonores pleuvent : le son de guitare aérien de "Nothing As It Seems" (à la Neil Young de la BO de Dead Man), les rythmes tribaux de "Of The Girl", le son 'psyché' de "Sleight Of Hand"... Les lignes de chant sont exceptionnelles de douceur et de beauté. Matt Cameron fraîchement embarqué suite au split de Soundgarden remplace Jack Irons derrière les fûts haut la main. Le tout forme des morceaux riches et complexes mais sans franchir la limite de la démonstration gratuite. Ici le feeling est roi et le but du groupe est vraiment de créer des tas d'émotions différentes et de les faire passer à l'auditeur.
Pour résumer, un album exceptionnel donc. Je n'y mettrai pas la note maximale car le morceau "Evacuation" tire à peine le niveau vers le bas. Pour ceux ne l'ayant pas abordé ou aimé, il vaut vraiment la peine d'y jeter une oreille attentive.
Pearl Jam avait déjà perdu pas mal de fans lors de la transition Vs – Vitalogy. Les fans old-school reprochaient au groupe d'avoir perdu son côté punk et hargneux et de s'être enfoncé dans un rock sombre et glauque. D'un autre côté, Pearl Jam avait rallié à sa cause, tout un ensemble de personnes lui préférant ce côté plein de feelings et de beauté. Par la suite les albums No Code et Yield avait assis définitivement Pearl Jam sur le trône de leader de la scène post-grunge américaine (les chutes de Soundgarden et des Smashing Pumpkins leur ayant en même temps libéré le passage).
Mais alors pourquoi cet album, qui s'inscrit dans la lignée de précédents tout en repoussant les limites de leur inspiration, fut-il si mal perçu lors de sa sortie ? Le groupe devint peut-être trop 'populaire' pour être honnête ? Ou alors l'exploration de leur zone sombre après deux albums plus 'accessibles' sonna-t-il le glas de leur popularité comme au temps de la sortie de Vitalogy ?
Effectivement, cet album est bien plus sombre que ces prédécesseurs. Il ne contient pas de 'hit' et n'est pas accessible du tout. On ne peut en apprécier la valeur qu'après une bonne vingtaine d'écoutes. Mais il reste pour moi l'un des meilleurs album du groupe. Son écoute relève à chaque fois du voyage dans des contrées sombres et pluvieuses.
Tout commence par trois morceaux bien rocks et rythmés. Ceux-ci ne fleurent pas l'originalité, il est vrai, mais ils sont quand même très efficaces et font mouche à tous les coups. De plus, ils permettent de se familiariser avec l'HALLUCINANT son de l'album. La technique utilisée est l'enregistrement Binaural (d'où le nom de l'album). Celle-ci utilise une méthode stéréo constituant en deux micros placés dans les oreilles d'une fausse tête, afin de recréer les effets de résonance du crâne humain. Le résultat est très particulier : chaleureux, doux, ronflant... et rempli de petits sons très particulier.
Ce type de sonorités donne toute sa valeur aux morceaux suivants. Car à partir de "Light Years", l'ambiance change. On passe du rock à des morceaux bourrés de feelings. La voix d'Eddy Vedder fait des merveilles (il s'améliore d'album en album), les expérimentations sonores pleuvent : le son de guitare aérien de "Nothing As It Seems" (à la Neil Young de la BO de Dead Man), les rythmes tribaux de "Of The Girl", le son 'psyché' de "Sleight Of Hand"... Les lignes de chant sont exceptionnelles de douceur et de beauté. Matt Cameron fraîchement embarqué suite au split de Soundgarden remplace Jack Irons derrière les fûts haut la main. Le tout forme des morceaux riches et complexes mais sans franchir la limite de la démonstration gratuite. Ici le feeling est roi et le but du groupe est vraiment de créer des tas d'émotions différentes et de les faire passer à l'auditeur.
Pour résumer, un album exceptionnel donc. Je n'y mettrai pas la note maximale car le morceau "Evacuation" tire à peine le niveau vers le bas. Pour ceux ne l'ayant pas abordé ou aimé, il vaut vraiment la peine d'y jeter une oreille attentive.
Excellent ! 18/20
Posté le 27 avril 2007 à 22 h 02 |
Binaural est un album très vivant mais j'en garde cependant une image froide... Binaural est intrigant, rien qu'à voir la pochette, ces images provenant de l'espace... Bon, l'album débute sur une forte "Breakerfall" qui enchaîne sur une excellente "Gods' Dice", pour continuer sur "Evacuation" puis "Light Years" avec une batterie très active dès le début et un refrain rempli d'émotion, pour laisser ensuite place à "Nothing As It Seems" et son atmosphère glauque voir dépressive (c'est sûrement cette chanson qui donne à l'album une telle image). Après une jolie "Thin Air", on a droit à "Insignificance", ses allures apocalyptiques et son refrain dramatique font d'elle la meilleure chanson du disque à mes yeux. "Of The Girl" est aussi une des meilleures, très hypnotisante, ou plutôt envoûtante... Je n'ai rien à dire sur les cinq derniers morceaux de l'album sauf cet ovni, "Soon Forget" avec un Eddie au ukelele qui restera toujours amusante à écouter ; et la finale "Parting Ways", hyper psychédélique laissant un grand blanc et puis des bruits de machine à écrire pour nous rappeler le manque d'inspiration qu'Eddie a subi durant l'enregistrement de l'album (ce n'est pas une coïncidence si cette 'piste cachée' s'intitule "Writer's Block"). Les guitares sur cette oeuvre seront parfois répétitives mais rien de grave et finalement, le 'binaural recording' sera utilisé à merveille mais il n'est malheureusement présent que sur cinq chansons, c'est peu quand on voit le titre de l'album. Malgré tout, c'est un Pearl Jam fantastique réservé à ceux qui ne se lassent vraiment pas du groupe !
Parfait 17/20
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