Pearl Jam

Live On Two Legs

Live On Two Legs

 Label :     Epic 
 Sortie :    1998 
 Format :  Live / CD   

Attention, cet album est un pétard mouillé, une promesse non tenue. Un peu à l'image de cette fille qui, hier soir, m'a aguiché pendant des heures à base d'œillades langoureuses et d'une pelle alcoolisée mais qui au moment où je lui propose fort galamment de la raccompagner, préfère rentrer chez elle seule, à pied et sous la pluie.
Alors ce matin, seul dans ma garçonnière qui doit sentir les pieds, le tabac froid et les hormones en décomposition, je me dis naïvement qu'un live de Pearl Jam me requinquera. Nu, les orteils au chaud dans mes pantoufles Dingo, "Corduroy" se révèle aussi triste que mon membre engourdi. Sans entrain, sans panache, sans envie. Déjà qu'à chaque fois que j'entends Vedder grelotter "I'm Still Alive" (absente, soit dit en passant), j'ai envie de me flinguer, l'écouter raconter ses historiettes d'américain paumé amateur de beignets et de café transparent ("Elderly Woman Behind...") me ferait presque trouver du talent à Bénabar.
C'est un dimanche de merde comme je les aime, entre tabagie, onanisme et idées noires. Je me rallonge, clope roulée au bec et vagin artificiel à la main (disponible en VPC sous pli discret). J'essaie de trouver un peu d'excitation dans "Untitled", "MFC" ou "Go", rien ne vient. Fruit sec. Live On Two Legs ! Mon œil ! Ou alors avec des béquilles, un déambulateur peut-être ! Les chansons se traînent comme un cul-de-jatte privé de son chariot à roulettes. Du coup, je m'emmerde profondément et me gratte les testicules d'un air absent.
Il manque un truc. Déjà, il manque "Jeremy", mais il manque surtout la flamme, celle qui fait du live de Nirvana, par exemple, une expérience qui calcine le slip et laisse des traces douteuses au fond. Là, c'est léger comme un plat végétarien, propre comme un cul de pucelle sortant tout juste du bidet. En fait, voilà : Cet album manque de couilles. Certes "Do The Evolution" parvient à faire monter la mayonnaise, mais les œufs ont déjà tourné depuis longtemps ! Il n'y a plus rien à faire !
Sur cet enregistrement, Pearl Jam la joue petit braquet. Des vrais, des durs, auraient intitulé leur C.D. "Live on three Legs", mais pas eux. Ils ont deux jambes comme tout le monde : Une qui boîte, une qui a de l'arthrose !
Je me tripote donc sans y penser, encore désabusé par la veste que m'a mise la veille cette fille même pas belle et n'ayant pas l'excuse d'une gueule de bois pour justifier mon coma cérébral actuel. "Better Man" passe. Cette chanson me rend mauvais. Tant de mièvrerie accumulée me donne envie de sortir zoner à la sortie d'un lycée en me touchant la braguette d'un air lubrique, d'observer bien planqué derrière un arbre des jeunes filles jouer au volley-ball. "Black", je bande enfin. Mon investissement dans ce matériel du plaisir solitaire est rentabilisé. Je l'imagine cambrée, dodue, convaincue que ma semence est la meilleure des crèmes de jour (et de nuit.) Mais hélas tout retombe bien vite tel un triste soufflet de belle-mère. Le constat est sans appel : La version originale est cent fois mieux, vibrante et émotive. Là, c'est juste aussi sirupeux et collant que la culotte des filles du premier rang.
Voilà tout le drame : On espère un noir serré et sans sucre, on nous sert un café au lait dans un bol de nougatine. "F**ckin'up" clôture les débats et c'est "f**ckin'" pas trop tôt. Je n'ai pas joui. Dehors, ma voisine quinquagénaire promène son chien et ses fesses sont bien plus excitantes que ces seize titres sans saveur qui propulsent Pear Jam au rang de prétendant majeur à la prochaine tournée d'été des hospices. Neil Young ne s'y est d'ailleurs pas trompé puisqu'il les choisira par la suite pour l'accompagner dans sa lente agonie.
Pour les fans (comme moi en plus) : A éviter.
Pour les détracteurs : À se procurer d'urgence pour être conforté dans leur opinion.
N'allez pas vous imaginer que j'ai pris un plaisir quelconque à dire du mal de cet album, je considère Vedder comme un des meilleurs songwriter vivants et je pourrais écouter "Indifference" à l'infini, mais ce live est tellement en deçà des qualités intrinsèques du groupe que la déception est la hauteur des espérances : Incommensurable. Le comble est que Pearl Jam est un groupe taillé pour la scène, mais le feeling est définitivement absent de cet enregistrement plat faisant la part belle aux morceaux de seconde zone.


Insipide   7/20
par Arno Vice


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