Pearl Jam

Paris [Lollapaloza Paris, Scène Main West] - dimanche 17 juillet 2022

16 ans depuis le dernier passage en France de Pearl Jam, que j'avais méprisé à l'époque me disant que je pourrais rattraper ça rapidement. La perspective de devoir aller à cette machine à Cash qu'est Lollaploza ne m'enchante guère, mais pas le choix si je veux les voir enfin.
Calé contre la barrière centrale à 30 mètres de la scène, après une journée irrégulière quant à la qualité des prestations, j'assiste de loin à A$AP Rocky en me rassurant : ça ne pourra pas être pire.

On patiente entre les 2 concerts avec du Tom Waits, voilà qui ne peut augurer que de bonnes choses. Puis le groupe débarque au son de "The Greatest" de Cat Power. Le temps de saluer vite fait, et on entame les hostilités avec "Why Go", soit du lourd, du très très lourd.
On continue avec un "Mind Your Manners" énergique. Le groupe a la bonne idée de rester dans les 3 premiers albums en ce début de concert, en se payant de luxe de dégainer un "Satan"s Bed" jusque-là inédit sur la tournée européeenne.

Le groupe est en place, on sent qu'ils jouent ensemble depuis des décennies, un peu comme Springsteen et le E-street Band; mentions spéciales à Jeff Ament et aux soli de Mike McReady. La comparaison avec le Boss ne s'arrête pas là d'ailleurs, tant Eddie Vedder sur le look, les mimiques avec la guitare ou pointages du doigts avec clin d'oeil dans le public, semble avoir appris du plus grand ou presque à ce niveau.

Après "Even Flow", la tension va quelque peut redescendre, et c'est bien légitime. On est bien, pas vraiment à la fraiche, mais paisibles, avant d'être réveillés par un grandiose "Not For You". On repart donc sur des bases solides, le groupe enchaine avec quelques morceaux de "Yield", à l'honneur ce soir.

Histoire de mettre tout le monde d'accord, on repart dans les chansons des débuts en cette fin de première partie, avec un enchainement "Black" / "Go" (que je n'osais espérer") / "Porch" valant à lui seul le prix du billet.

En suivra un rappel attendu et classique, mais qui fait ce qu'on lui demande, à savoir terminer ce concert avec le sourire.

Vedder est donc passé du post ado rebelle torturé en un mélange de Springsteen et Bono pour les poncifs de la bonne parole (fuck covid, l'Ukraine, la chanson interrompue parce que quelqu'un se sent pas bien dans le public, la pensée pour Thierry, le fan français à l'hôpital, distribution de tambourins...), mais en dépit de ça et d'un son pas terrible du tout, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu quelque chose de la trempe de l'enchainement "Black" / "Go" / "Porch", qui m'aura ramené d'un coup à ma chambre de lycéen, époque bénie où je passais mes soirées avec Ouï FM dont la prog et l'animation avec Kad (génie) et Olivier était un bonheur permanent. Que le temps d'avant, c'était le temps d'avant.
Mine de rien, je me rends compte qu'il aura fallu attendre 30 ans pour enfin voir un groupe de la scène de Seattle, les 2 autres mastodontes (Nirvana, Soundgarden) ne pouvant plus hélas officier. J'en repars heureux, content en plus de la setlist qui est une vraie loterie avec eux. Puis bon, je suis habitué à Springsteen pour le côté grand messe / rock Europe 2, j'ai appris à laisser passer les moments béni oui oui pour ne retenir que les bonnes choses. Mine de rien, les gars se démènent tous les soirs à proposer quelque chose de différent et de très solide. Gros respect.


Parfait   17/20
par Francislalanne


  Setlist :
Why Go
Mind Your Manners
Interstellar Overdrive [Pink Floyd]
Corduroy
Daughter
Satan's Bed
Even Flow
Dance of the Clairvoyants
Who Ever Said
Wishlist
Not for You
Given to Fly
Untitled
MFC
Amongst the Waves
Jeremy
Do the Evolution
Black
Go
Porch

Alive
Baba O'Riley [The Who]


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