Pearl Jam
Lightning Bolt |
Label :
Monkeywrench |
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Il y a quatre ans, Pearl Jam se reposait sur ses lauriers avec un Backspacer certes de bonne qualité, mais sans réelles surprises ni audace. Entre-temps, chacun prit le temps de s'occuper de différents projets et de fêter le vingtième anniversaire bien mérité du groupe. Cette année, PJ décide enfin de revenir sur le devant de la scène avec un dixième album: Lightning Bolt.
Les gars frappent très fort avec les cinq premières chansons qui sont quasiment parfaites: "Getaway", "Mind Your Manners" ("Spin The Black Circle" v2.0), "My Father's Son", "Sirens" et "Lightning Bolt". Elles constituent clairement une des meilleures entames d'albums depuis bien longtemps, même s'il faut avouer que "Sirens" reste une de ces ballades classiques déjà entendues maintes fois. Cela reste tout de même un plaisir coupable. De plus la voix d'Eddie Vedder, qui approche des 50 ans, est toujours aussi extraordinaire et ce, sur toutes les chansons... Enième preuve qu'il est sûrement le meilleur chanteur de ces 22 dernières années.
"Infallible" est assez dure à apprivoiser avec ses claviers parsemés un peu partout dont on n'a pas vraiment l'habitude d'entendre avec PJ. Heureusement elle se découvre au fil des écoutes et devient un morceau intéressant dans la discographie du groupe, pas extraordinaire, mais qui a le mérite d'explorer d'autres facettes. "Pendulum" est une très bonne surprise, avec cette ambiance à la fois aérienne et brumeuse qui scotche l'auditeur dès la première écoute. Aucun doute qu'elle sera intégrée aux setlists durant les prochains concerts aux côtés des autres classiques.
"Swallowed Whole" est une nouvelle preuve que le groupe est fan des Who. J'en veux pour preuve cette guitare acoustique jouée à la manière Pete Townshend, la construction du morceau et le phrasé d'Eddie Vedder proche de celui de Roger Daltrey. Exemple concret : passé la minute, écoutez la façon dont Eddie prononce "Drown" et écoutez "The Punk & The Godfather" des WHO... vous entendez ce "My Generation" prononcé de la même manière ? Ce n'est pas anodin, c'est clairement un clin d'œil. Et pour pousser cette influence encore plus loin, on va du côté de la production et la mise en lumière de Jeff Ament sur pratiquement tout l'album. Sa basse, bien mise en avant et qui sonne à merveille, est la star de Lightning Bolt. Tout comme John Entwistle était tout aussi bien mis en avant sur la plupart des albums des Who. Un plaisir pour les oreilles.
"Let The Records Play" permet au groupe de s'essayer aux sonorités Southern Blues Rock et c'est une réussite. Le titre respire la bonne humeur et le groupe semble bien s'amuser. Un territoire qu'ils auraient pu plus peaufiner avec un second morceau pour remplacer "Sleeping By Myself" qui est certes un beau morceau, mais cela reste un recyclage provenant de l'album solo-ukulele d'Eddie. Avec la suivante, "Yellow Moon", on sent que l'on tient là un titre épique. Par contre, le groupe semble quand même se retenir un petit peu en studio, comme s'ils ne voulaient pas tout dévoiler. Cette chanson prendra à coup sûr toute son ampleur une fois jouée sur scène. En place pour clôturer l'opus, "Future Days" joue la carte de l'émotion tout en acoustique. Ce titre peut faire penser à "The Wind" de Cat Stevens, autant pour la mélodie que pour l'émotion dans la voix d'Eddie. Encore une très belle ballade réussie à rajouter au compte du groupe et une belle conclusion.
Comme c'est le cas avec quasiment toutes les productions de PJ, Lightning Bolt se dévoile dans la durée. Plus on l'écoute et plus on l'apprécie cette nouvelle livraison. Parfois elle peut paraître un peu décevante à la première écoute, mais on se rend compte au final qu'elle est d'une grande qualité. Peut-être même le meilleur disque depuis Binaural.
Et puis, quels autres groupes actifs depuis plus de 20 ans continuent à délivrer d'aussi bons albums ? Le constat est clair, ils ne sont vraiment pas nombreux. Pearl Jam fait partie des grands et rajoute un excellent album à leur discographie quasi impeccable.
Les gars frappent très fort avec les cinq premières chansons qui sont quasiment parfaites: "Getaway", "Mind Your Manners" ("Spin The Black Circle" v2.0), "My Father's Son", "Sirens" et "Lightning Bolt". Elles constituent clairement une des meilleures entames d'albums depuis bien longtemps, même s'il faut avouer que "Sirens" reste une de ces ballades classiques déjà entendues maintes fois. Cela reste tout de même un plaisir coupable. De plus la voix d'Eddie Vedder, qui approche des 50 ans, est toujours aussi extraordinaire et ce, sur toutes les chansons... Enième preuve qu'il est sûrement le meilleur chanteur de ces 22 dernières années.
"Infallible" est assez dure à apprivoiser avec ses claviers parsemés un peu partout dont on n'a pas vraiment l'habitude d'entendre avec PJ. Heureusement elle se découvre au fil des écoutes et devient un morceau intéressant dans la discographie du groupe, pas extraordinaire, mais qui a le mérite d'explorer d'autres facettes. "Pendulum" est une très bonne surprise, avec cette ambiance à la fois aérienne et brumeuse qui scotche l'auditeur dès la première écoute. Aucun doute qu'elle sera intégrée aux setlists durant les prochains concerts aux côtés des autres classiques.
"Swallowed Whole" est une nouvelle preuve que le groupe est fan des Who. J'en veux pour preuve cette guitare acoustique jouée à la manière Pete Townshend, la construction du morceau et le phrasé d'Eddie Vedder proche de celui de Roger Daltrey. Exemple concret : passé la minute, écoutez la façon dont Eddie prononce "Drown" et écoutez "The Punk & The Godfather" des WHO... vous entendez ce "My Generation" prononcé de la même manière ? Ce n'est pas anodin, c'est clairement un clin d'œil. Et pour pousser cette influence encore plus loin, on va du côté de la production et la mise en lumière de Jeff Ament sur pratiquement tout l'album. Sa basse, bien mise en avant et qui sonne à merveille, est la star de Lightning Bolt. Tout comme John Entwistle était tout aussi bien mis en avant sur la plupart des albums des Who. Un plaisir pour les oreilles.
"Let The Records Play" permet au groupe de s'essayer aux sonorités Southern Blues Rock et c'est une réussite. Le titre respire la bonne humeur et le groupe semble bien s'amuser. Un territoire qu'ils auraient pu plus peaufiner avec un second morceau pour remplacer "Sleeping By Myself" qui est certes un beau morceau, mais cela reste un recyclage provenant de l'album solo-ukulele d'Eddie. Avec la suivante, "Yellow Moon", on sent que l'on tient là un titre épique. Par contre, le groupe semble quand même se retenir un petit peu en studio, comme s'ils ne voulaient pas tout dévoiler. Cette chanson prendra à coup sûr toute son ampleur une fois jouée sur scène. En place pour clôturer l'opus, "Future Days" joue la carte de l'émotion tout en acoustique. Ce titre peut faire penser à "The Wind" de Cat Stevens, autant pour la mélodie que pour l'émotion dans la voix d'Eddie. Encore une très belle ballade réussie à rajouter au compte du groupe et une belle conclusion.
Comme c'est le cas avec quasiment toutes les productions de PJ, Lightning Bolt se dévoile dans la durée. Plus on l'écoute et plus on l'apprécie cette nouvelle livraison. Parfois elle peut paraître un peu décevante à la première écoute, mais on se rend compte au final qu'elle est d'une grande qualité. Peut-être même le meilleur disque depuis Binaural.
Et puis, quels autres groupes actifs depuis plus de 20 ans continuent à délivrer d'aussi bons albums ? Le constat est clair, ils ne sont vraiment pas nombreux. Pearl Jam fait partie des grands et rajoute un excellent album à leur discographie quasi impeccable.
Excellent ! 18/20 | par Beckuto |
Posté le 13 novembre 2013 à 11 h 57 |
Une nouvelle mouture de Pearl Jam se déguste comme une bonne vieille bouteille sortie de la cave de grand père : un peu d'angoisse au déballage, puis, rassuré par une mise en bouche familière, elle devient classieuse, surprenante, avec une formidable envie d'en reprendre rapidement une nouvelle gorgée. Lightning Bolt est encore un bon cru des vieux papis de Seattle.
Comme pour toutes les dernières sorties du groupe, l'album est construit en trois temps : un premier temps bien rentre-dedans, un second temps de classic rock et un troisième acoustique et mélancolique. Ce qui fait la force de Lightning Bolt, c'est que les deux premiers temps de l'album sont peut-être les plus aboutis et inventifs depuis No Code.
L'introduction "Getaway", "Mind Your Manners" et "My Father's Son" force le respect avec son rock bien énervé et intelligent, avec de gros riffs bien gras, des breaks bienvenus et des passages calmes archi-mélodieux. Rien que du classique, comme Pearl Jam sait le faire, mais encore une fois excellent. Je n'ai personnellement pas pris autant de plaisir immédiat en rentrant dans un disque de Pearl Jam depuis Vs.
La suite en perdra quelques uns en route. "Sirens" marque un premier tournant dans le disque, en revisitant la ballade 90's avec talent. Le chant de Vedder sublime le morceau, qui emprunte une structure pas si simple qu'elle n'y paraît, mais tellement efficace que tout y semble naturel. Ce morceau se bonifie clairement après quelques écoutes. Après un "Lightning Bolt" plutôt classique, le groupe se permet de prendre des risques avec un duo de morceaux aux sonorités nouvelles pour Pearl Jam. "Infaillible" comme "Pendulum" surprennent de prime abord. Les claviers d'"Infaillible" ne sonnent pas comme du Pearl Jam, mais la touche du groupe donne à ce morceau rock plutôt basique une aura que d'autres n'auraient pas trouvé. Et ça fonctionne. "Pendulum", plus minimaliste, touche rapidement sa cible, mais se perd dans un final un peu trop facile (les fameux Ah Ah Ah Ah que vous retrouverez raillés dans beaucoup de chroniques). Mais même s'il gâche un peu l'équilibre jusque là parfait du disque, ce morceau est bon à prendre : il démontre que Pearl Jam peut aussi se réinventer tout en gardant son âme.
A partir de là, l'album déroule quelques bons titres comme "Swallowed Whole" et "Future Days", mais sans retrouver la magie des premiers titres, notamment parce que l'enchainement des morceaux est plus chaotique (où placer un blues dans un tel disque ??). Aussi, certains titres, bien qu'agréables, ressemblent sur la fin de l'album plus à des B-sides qu'à des titres d'album, comme "Let The Records Play", ce fameux blues ou southern-rock qui détonne trop dans l'album ou la reprise par le groupe du très joli "Sleeping By Myself", issu du Ukulele Songs de Vedder, qui n'apporte pas grand chose à l'ensemble, voire même à l'original.
Mais bon, il faut pas longtemps pour se remettre de ce final un peu décevant, le début de l'album étant tellement efficace qu'on s'y raccroche très vite et très bien. Je vous le disais : encore un bon cru !
Comme pour toutes les dernières sorties du groupe, l'album est construit en trois temps : un premier temps bien rentre-dedans, un second temps de classic rock et un troisième acoustique et mélancolique. Ce qui fait la force de Lightning Bolt, c'est que les deux premiers temps de l'album sont peut-être les plus aboutis et inventifs depuis No Code.
L'introduction "Getaway", "Mind Your Manners" et "My Father's Son" force le respect avec son rock bien énervé et intelligent, avec de gros riffs bien gras, des breaks bienvenus et des passages calmes archi-mélodieux. Rien que du classique, comme Pearl Jam sait le faire, mais encore une fois excellent. Je n'ai personnellement pas pris autant de plaisir immédiat en rentrant dans un disque de Pearl Jam depuis Vs.
La suite en perdra quelques uns en route. "Sirens" marque un premier tournant dans le disque, en revisitant la ballade 90's avec talent. Le chant de Vedder sublime le morceau, qui emprunte une structure pas si simple qu'elle n'y paraît, mais tellement efficace que tout y semble naturel. Ce morceau se bonifie clairement après quelques écoutes. Après un "Lightning Bolt" plutôt classique, le groupe se permet de prendre des risques avec un duo de morceaux aux sonorités nouvelles pour Pearl Jam. "Infaillible" comme "Pendulum" surprennent de prime abord. Les claviers d'"Infaillible" ne sonnent pas comme du Pearl Jam, mais la touche du groupe donne à ce morceau rock plutôt basique une aura que d'autres n'auraient pas trouvé. Et ça fonctionne. "Pendulum", plus minimaliste, touche rapidement sa cible, mais se perd dans un final un peu trop facile (les fameux Ah Ah Ah Ah que vous retrouverez raillés dans beaucoup de chroniques). Mais même s'il gâche un peu l'équilibre jusque là parfait du disque, ce morceau est bon à prendre : il démontre que Pearl Jam peut aussi se réinventer tout en gardant son âme.
A partir de là, l'album déroule quelques bons titres comme "Swallowed Whole" et "Future Days", mais sans retrouver la magie des premiers titres, notamment parce que l'enchainement des morceaux est plus chaotique (où placer un blues dans un tel disque ??). Aussi, certains titres, bien qu'agréables, ressemblent sur la fin de l'album plus à des B-sides qu'à des titres d'album, comme "Let The Records Play", ce fameux blues ou southern-rock qui détonne trop dans l'album ou la reprise par le groupe du très joli "Sleeping By Myself", issu du Ukulele Songs de Vedder, qui n'apporte pas grand chose à l'ensemble, voire même à l'original.
Mais bon, il faut pas longtemps pour se remettre de ce final un peu décevant, le début de l'album étant tellement efficace qu'on s'y raccroche très vite et très bien. Je vous le disais : encore un bon cru !
Très bon 16/20
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