Lou Reed
Songs For Drella |
Label :
Sire |
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En 1987, la mort d'Andy Warhol provoque un événement exceptionnel: Lou Reed et John Cale mettent de côté leurs différends pour composer une série de chansons en hommage à leur mentor. Après quelques représentations sur scène en 1989, les deux frères ennemis entrent en studio et enregistrent la plus belle nécrologie musicale qui ait jamais été écrite. Sur la pochette en noir (beaucoup) et blanc (très peu) trônent leurs mines mélancoliques et un peu piteuses; on sent qu'ils avaient des choses à se faire pardonner de Drella (le surnom d'Andy Warhol, mélange de Dracula et de Cinderella), qu'ils n'avaient pas revu depuis longtemps. Et ce qui suit les pardonne largement: quinze chansons magnifiques, forgées d'amertume, de regrets, de tristesse. Pas étonnant qu'après un travail aussi prolifique, ils aient fini par reformer le Velvet Underground.
L'instrumentation est d'une grande sobriété: pas de musiciens additionnels ni de guests, on n'est pas là pour faire la fête. Juste Lou à la guitare, John qui alterne violon et clavier, et leurs deux voix qui se partagent les chansons, évitant soigneusement de se mélanger. Cette absence de section rythmique ne les empêche pas de varier les ambiances, du piano cabaret sautillant de "Smalltown" à l'électricité hypnotique et velvetienne de ""Images", en passant par des plages d'une douceur incroyable ("Open House", "Slip Away"). Les souvenirs défilent, écrits avec une simplicité touchante, comme des épitaphes: il venait d'une petite ville, son appartement et sa Factory étaient ouverts à tous les vents, ses voyages l'ont changé à tout jamais. Non, les deux lascars ne sont pas allés le voir à l'hôpital après qu'il se soit fait tirer dessus par une féministe hystérique, et ils le regrettent. La dernière, "Hello It's Me", déclamée par la voix tremblante de Lou Reed, vous repose en douceur sur le sol après une cinquantaine de minutes d'une veillée funèbre poignante.
Si j'étais Wim Wenders, je réaliserais une biographie de Warhol en me servant de ce disque sublime comme bande originale.
L'instrumentation est d'une grande sobriété: pas de musiciens additionnels ni de guests, on n'est pas là pour faire la fête. Juste Lou à la guitare, John qui alterne violon et clavier, et leurs deux voix qui se partagent les chansons, évitant soigneusement de se mélanger. Cette absence de section rythmique ne les empêche pas de varier les ambiances, du piano cabaret sautillant de "Smalltown" à l'électricité hypnotique et velvetienne de ""Images", en passant par des plages d'une douceur incroyable ("Open House", "Slip Away"). Les souvenirs défilent, écrits avec une simplicité touchante, comme des épitaphes: il venait d'une petite ville, son appartement et sa Factory étaient ouverts à tous les vents, ses voyages l'ont changé à tout jamais. Non, les deux lascars ne sont pas allés le voir à l'hôpital après qu'il se soit fait tirer dessus par une féministe hystérique, et ils le regrettent. La dernière, "Hello It's Me", déclamée par la voix tremblante de Lou Reed, vous repose en douceur sur le sol après une cinquantaine de minutes d'une veillée funèbre poignante.
Si j'étais Wim Wenders, je réaliserais une biographie de Warhol en me servant de ce disque sublime comme bande originale.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Myfriendgoo |
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