Nine Inch Nails
Things Falling Apart |
Label :
Nothing / Interscope Records |
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Les albums de remix trainent derrière eux une réputation injuste et, à vrai dire, incompréhensible. On les traite de produits commerciaux sans intéret, de répétitions sans idées de tubes à succès, dénaturant les titres originels, accessibles uniquement à quelques fans, etc... Mais alors, ne peut-on pas dire la même chose d'une pratique ô combien répandue et respectée, les reprises ? Retravailler des chansons à sa propre sauce n'a rien d'infamant, et, sans remonter aux Stones, on se permettra de citer les très appréciés Detroit Cobras, dont le dernier EP est entièrement constitué de reprises. Et quoi de plus similaire (dans le principe) que le remix et la reprise ? Condamner a priori l'un au profit de l'autre est assez difficile à comprendre et surtout futile. Pour en venir au sujet qui nous occupe, ce Things Falling Apart, remix de chansons tirées de The Fragile, dernier album en date (excellent) de Nine Inch Nails, est d'une qualité et d'une inventivité irréprochables. Dépassant souvent les compositions originales, transformant cet "Into The Void" quelque peu conventionnel en un "Slipping Away" surpuissant avec sa rythmique écrasante et son "tried to save myself" répété de façon obsessionnelle, magnifiant par trois fois (tout comme le fut "Mr. Self-destruct" sur Further Down the Spiral) le titre-phare "Starfuckers Inc.", revisité avec une inventivité toujours renouvelée, notamment pour le dernier, et sa lente montée introductive (2 minutes) s'achevant dans un festival de sons électroniques où l'on aperçoit ça et là les composants primitifs du morceau. Les autres, "Where is Everybody", "The Wretched", "The Frail" ou "10 Miles High", ne sont pas en reste, et contribuent à faire de cet album un sommet de l'oeuvre reznorienne. Il contient également une reprise de haute tenue "Metal. Précisons qu'il est parfaitement possible d'écouter (et d'apprécier) cet album meme si l'on ne connait pas celui dont il est tiré.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Cthulhu |
Posté le 01 février 2005 à 10 h 47 |
Pas mieux que Cthulhu : cet album enterre tout préjugé sur les remixes dans le milieu du rock, mais est aussi accessible et bénéfique à l'oreille de tous ceux qui ne sont pas forcément initiés aux originaux de Mr Self-Destruct Reznor.
Une véritable plongée dans un brouillard électronique : c'est avec cet album que N.I.N. atteint enfin l'idéal même d'une musique trash ambiant, sexuelle, profonde, moite et métallique. Ambiant donc, grâce aux arrangements virtuoses des titres les plus lancinants ("Slipping Away"), comme des plus brutaux et méprisants : "Starfucker" (dans trois versions, tour à tour vicieuse, étoufée, terrible et cacophonique), et bien sûr "Where Is Everybody ?".
Rien à redire, penchez-vous simplement sur la pureté de "The Frail" et sa tension au sein des violons, mais aussi sur l'organique "The Wretched" qui fait parfaitement écho au titre d'ouverture.
Bon voyage.
Une véritable plongée dans un brouillard électronique : c'est avec cet album que N.I.N. atteint enfin l'idéal même d'une musique trash ambiant, sexuelle, profonde, moite et métallique. Ambiant donc, grâce aux arrangements virtuoses des titres les plus lancinants ("Slipping Away"), comme des plus brutaux et méprisants : "Starfucker" (dans trois versions, tour à tour vicieuse, étoufée, terrible et cacophonique), et bien sûr "Where Is Everybody ?".
Rien à redire, penchez-vous simplement sur la pureté de "The Frail" et sa tension au sein des violons, mais aussi sur l'organique "The Wretched" qui fait parfaitement écho au titre d'ouverture.
Bon voyage.
Parfait 17/20
Posté le 29 octobre 2005 à 12 h 40 |
Pas d'accord avec l'appel de Cthulhu et les remarques de Serket.
En juillet 2000, Trent Reznor déclarait sur une chaîne musicale française qu'il ne ferait pas d'album de remixes de The Fragile 'car c'est trop facile de vendre sous le nom de NIN le travail d'autres artistes'. J'ai des preuves, j'ai la vidéo de l'interview.
Il faut croire que son comptable l'a persuadé du contraire.
Avec ce disque, Trent prend ses habituels remixeurs (Alan Moulder, Adrian Sherwood, Keith Hillebrandt, Dave Ogilvie) et nous sort les trucs les plus pitoyables de NIN. "Slipping Away" est nulle, tout comme "The Great Collapse", "The Wretched (version)" est bien trop proche de l'originale pour apporter quoi que ce soit d'intéressant, "The Frail (version)" pourrait être terrible sans les sons genre Atari 2600 qui la polluent, "Where Is Everybody (version)" est à pleurer de rage dans sa vaine imitation du "Windowlicker" d'Aphex Twin. Seules sortent du lot la reprise de Gary Numan (et encore, elle n'arrive pas à la cheville de "Get Down Make Love" sur le bHalo 3) et "10 Miles High" dont j'ai déjà parlé (chronique de We're In This Together).
Arrive enfin le morceau de choix : les trois versions de la déjà commune "Starfuckers, Inc.". La première fait penser au générique de San Ku Kaï, la deuxième semble tout droit sortie de la BO d'un vieux polar français de 1976 avec Yves Montand (genre I Comme Icare d'Henri Verneuil) ; en plus d'être naze, elle est longue. On jurerait tenir la pire chose de ce disque. Mais c'était sans compter avec ... la troisième version !!!!!!!! Là, on atteint les tréfonds de l'inutile et du pourri. "Starfuckers, Inc (version 3)" ou comment terminer un CD en horreur totale.
De toutes façon, si je fais les comptes, depuis le 21 novembre 2000, j'ai écouté ce machin trois fois : pour découvrir, pour me convaincre que j'avais mal entendu et pour me le remettre en tête avant cette chronique. Ca fait peu.
Décidément, jamais disque n'a aussi bien porté son nom. Alors Mr. Reznor, quand on chie un aussi gros étron, on tire la chasse d'eau, on ne l'emballe pas dans une boîte pour la vendre. Le coup de la merde de l'artiste, Piero Manzoni l'a déjà fait en 1961.
En juillet 2000, Trent Reznor déclarait sur une chaîne musicale française qu'il ne ferait pas d'album de remixes de The Fragile 'car c'est trop facile de vendre sous le nom de NIN le travail d'autres artistes'. J'ai des preuves, j'ai la vidéo de l'interview.
Il faut croire que son comptable l'a persuadé du contraire.
Avec ce disque, Trent prend ses habituels remixeurs (Alan Moulder, Adrian Sherwood, Keith Hillebrandt, Dave Ogilvie) et nous sort les trucs les plus pitoyables de NIN. "Slipping Away" est nulle, tout comme "The Great Collapse", "The Wretched (version)" est bien trop proche de l'originale pour apporter quoi que ce soit d'intéressant, "The Frail (version)" pourrait être terrible sans les sons genre Atari 2600 qui la polluent, "Where Is Everybody (version)" est à pleurer de rage dans sa vaine imitation du "Windowlicker" d'Aphex Twin. Seules sortent du lot la reprise de Gary Numan (et encore, elle n'arrive pas à la cheville de "Get Down Make Love" sur le bHalo 3) et "10 Miles High" dont j'ai déjà parlé (chronique de We're In This Together).
Arrive enfin le morceau de choix : les trois versions de la déjà commune "Starfuckers, Inc.". La première fait penser au générique de San Ku Kaï, la deuxième semble tout droit sortie de la BO d'un vieux polar français de 1976 avec Yves Montand (genre I Comme Icare d'Henri Verneuil) ; en plus d'être naze, elle est longue. On jurerait tenir la pire chose de ce disque. Mais c'était sans compter avec ... la troisième version !!!!!!!! Là, on atteint les tréfonds de l'inutile et du pourri. "Starfuckers, Inc (version 3)" ou comment terminer un CD en horreur totale.
De toutes façon, si je fais les comptes, depuis le 21 novembre 2000, j'ai écouté ce machin trois fois : pour découvrir, pour me convaincre que j'avais mal entendu et pour me le remettre en tête avant cette chronique. Ca fait peu.
Décidément, jamais disque n'a aussi bien porté son nom. Alors Mr. Reznor, quand on chie un aussi gros étron, on tire la chasse d'eau, on ne l'emballe pas dans une boîte pour la vendre. Le coup de la merde de l'artiste, Piero Manzoni l'a déjà fait en 1961.
Immonde ! 2/20
Posté le 16 septembre 2008 à 17 h 56 |
A mon avis ni étron ni coup de maître, Things Falling Apart est un décevant complément à The Fragile, qui n'en avait décidément pas besoin. Les variations et remixes de titres du Halo 14 sont toutes désappointantes et ne valent pas Fixed par rapport à Broken. Toute la beauté de The Fragile est salie par des sonorités trop techno qui ne s'accordent guère avec la douceur de l'album originel. Ne parlons pas du triple remix de "Starfuckers, Inc.", morceau déjà assez saoulant pris tout seul...
En revanche, Things Falling Apart contient deux petites perles qui rendent sa possession indispensable aux fans de Nine Inch Nails. "Metal" est une reprise d'une chanson de Gary Numan parue sur son premier album. Plutôt qu'une reprise, c'est en fait une redécouverte, puisque le titre original est totalement transcendé pour aller se ranger à côté des meilleurs titres de Nine Inch Nails.
A côté de ça, on a aussi "10 Miles High", originellement prévu pour être intégré à The Fragile, et dont seules quelques parties ont été incorporées à d'autres morceaux. Dans tous les cas, on sent bien une différence face aux autres titres. "10 Miles High" est tout simplement excellent.
Au final, tout cela est bien dommage, mais tout de même loin d'être à jeter.
En revanche, Things Falling Apart contient deux petites perles qui rendent sa possession indispensable aux fans de Nine Inch Nails. "Metal" est une reprise d'une chanson de Gary Numan parue sur son premier album. Plutôt qu'une reprise, c'est en fait une redécouverte, puisque le titre original est totalement transcendé pour aller se ranger à côté des meilleurs titres de Nine Inch Nails.
A côté de ça, on a aussi "10 Miles High", originellement prévu pour être intégré à The Fragile, et dont seules quelques parties ont été incorporées à d'autres morceaux. Dans tous les cas, on sent bien une différence face aux autres titres. "10 Miles High" est tout simplement excellent.
Au final, tout cela est bien dommage, mais tout de même loin d'être à jeter.
Passable 11/20
Posté le 29 mars 2023 à 14 h 00 |
On prend la même formule, on ne reprend pas les mêmes et on recommence quand même. Dans la saga des EP de remix, suite et pas fin. L'ensemble de l'ère "The Fragile" aura été un long chemin de croix. Les "Fragility Tour 1.0" et "2.0" consécutifs auront été, en coulisse, une longue descente aux enfers pour le groupe, individuellement et en tant qu'entité. Cependant, quelques mois après sort le sujet de cette chronique : "Things Falling Apart".
Derrière cette très jolie pochette, premier constat : 2 originaux inédits, une reprise et 7 remixs, dont 3 de la même chanson (oui, comme dans TROIS). Comparé au précédent EP, la démarche compositionnelle et de re-création est substituée par celle d'assemblage de raretés et b-sides. J'imagine que Further Down The Spiral comptait son lot de "Mr. Self-Destruct"... Ça fait quand même remplissage.
Ce qui devrait être le plus excitant reste donc les deux compositions originales, extraites parmi le dédales de morceaux que Reznor aurait écrit durant les sessions de l'album modèle. La première, "The Great Collapse", instrumental fort sympathique, reste dans la veine de TF, avec son côté ambiant et trip-hop. Sympathique, certes, mais le choix de ne pas l'avoir retenue lors du cut final n'est pas insensé non plus. Bien qu'il soit intéressant de découvrir une chute de studio, ce n'était pas un trésor perdu (notez cependant que le morceau sert clairement de brouillon à "The Greater Good", titre présent 7 ans plus tard sur "Year Zero"). Il en est tout autre pour le second inédit, un peu plus loins, "10 Miles High" qui possède une vraie force émotionnelle, une mélodie entêtante et une interprétation viscérale. Petit hick, ce n'est pas vraiment un inédit : le titre se trouvait déjà sur la version vinyle de l'album et sur certaine version du single "We're In This Together". Ça fait tache.
Allez, pas grave, il y a une reprise de "Metal" de Gary Numan, un autre héros, cette fameuse reprise que le groupe travaille depuis 95. Cela s'entend : le morceau est une leçon de sur-prod avec ses arrangements en cascades. Le morceau est sympa mais downtempo, lent, presque mou...
Au rayon des remixs, notons que "Slipping Away" reconfigure complètement le morceau "Into The Void" en autre chose de plus trip-hop noisy, assez réussi. La version de "The Wretched" propose un mix très épuré à la rythmique forte pour un résultat ambiant et plus inquiétant mais pas franchement intéressant. On croise par contre une véritable pépite en la remix de "The Frail", au violon, parfumé de sons glitch corrosifs, qui vaut le coup d'oreille. Toute la dramaturgie de l'original est préservée, voire sublimée.
De son côté, "Where Is Everybody ? (version)" clôture ses tribulations posées et ambiantes en un final rythmique et noisy à souhait.
On termine sur les trois remixs de "Starfuckers, Inc." : la deuxième, par Dave Ogilvie, prend une vraie direction, dance, entraînante et fondamentalement réussie. Certes déroutante et peu au goût de certains puristes mais l'exercice de réinterprétation est là. Aux relents rythmic noise, les deux autres peinent à briller, soit de par ce mix elliptique et quand même vachement répétitif pour la première, soit par une direction artistique transparente pour la dernière. Ça fait forcé.
La galette est glitch et noisy mais terriblement molle. Les vraies réussites manquent de cette puissance qui empêche le papier peint de décoller. On ne retrouve en rien ce sentiment d'unité que possédaient les autres exercices du genre. Un sentiment de longueur et de répétition omniprésent empêchera définitivement cette galette de ne pas tomber en pièce. Ça fait délabré.
Derrière cette très jolie pochette, premier constat : 2 originaux inédits, une reprise et 7 remixs, dont 3 de la même chanson (oui, comme dans TROIS). Comparé au précédent EP, la démarche compositionnelle et de re-création est substituée par celle d'assemblage de raretés et b-sides. J'imagine que Further Down The Spiral comptait son lot de "Mr. Self-Destruct"... Ça fait quand même remplissage.
Ce qui devrait être le plus excitant reste donc les deux compositions originales, extraites parmi le dédales de morceaux que Reznor aurait écrit durant les sessions de l'album modèle. La première, "The Great Collapse", instrumental fort sympathique, reste dans la veine de TF, avec son côté ambiant et trip-hop. Sympathique, certes, mais le choix de ne pas l'avoir retenue lors du cut final n'est pas insensé non plus. Bien qu'il soit intéressant de découvrir une chute de studio, ce n'était pas un trésor perdu (notez cependant que le morceau sert clairement de brouillon à "The Greater Good", titre présent 7 ans plus tard sur "Year Zero"). Il en est tout autre pour le second inédit, un peu plus loins, "10 Miles High" qui possède une vraie force émotionnelle, une mélodie entêtante et une interprétation viscérale. Petit hick, ce n'est pas vraiment un inédit : le titre se trouvait déjà sur la version vinyle de l'album et sur certaine version du single "We're In This Together". Ça fait tache.
Allez, pas grave, il y a une reprise de "Metal" de Gary Numan, un autre héros, cette fameuse reprise que le groupe travaille depuis 95. Cela s'entend : le morceau est une leçon de sur-prod avec ses arrangements en cascades. Le morceau est sympa mais downtempo, lent, presque mou...
Au rayon des remixs, notons que "Slipping Away" reconfigure complètement le morceau "Into The Void" en autre chose de plus trip-hop noisy, assez réussi. La version de "The Wretched" propose un mix très épuré à la rythmique forte pour un résultat ambiant et plus inquiétant mais pas franchement intéressant. On croise par contre une véritable pépite en la remix de "The Frail", au violon, parfumé de sons glitch corrosifs, qui vaut le coup d'oreille. Toute la dramaturgie de l'original est préservée, voire sublimée.
De son côté, "Where Is Everybody ? (version)" clôture ses tribulations posées et ambiantes en un final rythmique et noisy à souhait.
On termine sur les trois remixs de "Starfuckers, Inc." : la deuxième, par Dave Ogilvie, prend une vraie direction, dance, entraînante et fondamentalement réussie. Certes déroutante et peu au goût de certains puristes mais l'exercice de réinterprétation est là. Aux relents rythmic noise, les deux autres peinent à briller, soit de par ce mix elliptique et quand même vachement répétitif pour la première, soit par une direction artistique transparente pour la dernière. Ça fait forcé.
La galette est glitch et noisy mais terriblement molle. Les vraies réussites manquent de cette puissance qui empêche le papier peint de décoller. On ne retrouve en rien ce sentiment d'unité que possédaient les autres exercices du genre. Un sentiment de longueur et de répétition omniprésent empêchera définitivement cette galette de ne pas tomber en pièce. Ça fait délabré.
Passable 11/20
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