Nine Inch Nails

Add Violence

Add Violence

 Label :     The Null Corporation 
 Sortie :    mercredi 19 juillet 2017 
 Format :  Compilation d'inédits / Numérique   

Deuxième EP de ce qui s'annonce être une trilogie, voici donc le plat de résisitance estival : la pochette nous précise que le chaos est amplifié, on est donc en droit de croire que ça va chier des bulles...
Le Trent, tout juste auréolé d'un passage Eldritchien dans Twin Peaks précise que le disque se veut être exigeant, stimulant créativement, sans compromis et excitant, en réponse à l'absurdité calibrée qu'est le jeu du Rock pour les masses et qu'est notre drôle d'époque : Ambitieux tout ça... On ne demande qu'à écouter alors, mais c'est quand même avec un certain doute, au vu des récents efforts passés que l'on se lance.

Il y a d'abord ce "Less Than", rappelant encore le passé, celui de With Teeth, ça permet de commencer In Medias Res, c'est plaisant, mais juste plaisant.On a connu plus exigeant... Qu'est-ce que va alors donner ce nouvel EP, au titre pourtant prometteur, Add Violence, moins existentiel que de coutume ?
On enchaîne avec "The Lovers" : électro avec une lente progression, mais qui finalement n'éclatera pas, c'est contemplatif, comme sur certains morceaux de The Fragile .
Puis arrive "This Isn't The Place" et on est enfin un peu surpris par le chant de Reznor, sensible, à fleur de peau, les mots comprimés dans la poitrine. Musicalement, les motifs restent encore les mêmes, du piano en fond sur des boucles travaillées. "Not Anymore" est un autre exemple dans le genre trifouillage et bidouillage électronique.
Ces trois titres confirment un travail d'ambiance, du bricolage intellectuel, mais on pourra arguer que ces territoires ont été maintes fois explorés, et que malgré tout le décorum réflexif intello-néosociétal, il faudrait que le Trent arrête d'élaborer sa musique avec le même Gimmick (soit depuis The Downward Spiral...)
La surprise viendra alors peut être avec "The Background World", long de plus de onze minutes. Le morceau est accrocheur, progressivement intense, et pourrait très bien servir dans une version instrumentale à une bande annonce pour un film ou une série Netflix en mode pose "Dark" existentielle hyper élaborée, avec un tonnerre grondant de guitares pour dire qu'on est pas là pour déconner.

On a donc un morceau divertissant au début, une déclaration appuyée sur la fin et au milieu des travaux plus proches de l'indécision que de l'affirmation. Les paroles, tout de même de qualité, reflètent évidemment une certaine réflexion, individuelle comme collective, et se veulent comme un Puzzle Lynchien, faisant écho au "composant physique" reçu pour tout achat d'album (après avoir oeuvré pour Apple, Trent Reznor va sans doute relancer les Editions Atlas!)
Bon, c'est sans doute cracher dans son Yop tout ça, mais il faut bien avouer que c'est pas Maouss Costo non plus... On sait que le gars peut délivrer du génialement jouissif et inventif , ça fait quand même un peu 10 ans que ça tourne en rond cette histoire. S'ajoutant à cela des concepts approximatifs et des intentions un peu trop grandes, le doute quant à une fin de carrière de qualité pour Reznor se précise de plus en plus... Ce n'est pas honteux, entendons nous bien. Mais si l'on considère la liste de ses maîtres, dont les noms s'effacent petit à petit, et auxquels il était digne de se mesurer, on se dit qu'il va falloir arrêter de poursuivre dans cette voie...


Passable   11/20
par Machete83


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