PJ Harvey
A Woman A Man Walked By |
Label :
Island |
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A Woman A Man Walked By commence fort avec le remarquable "Black Hearted Love", titre tout droit sorti de Stories From The City, Stories From The Sea, puis "Sixteen Fifteen Fourteen" est un come-back des années 90's, l'époque où PJ faisait dans le rock rêche et sans concession, le très beau "Leaving California" semble être une chute de White Chalk.
Jusque là tout va bien, parti sur de bonnes bases, A Woman A Man Walked By est un condensé de tout ce qu'a pu faire l'anglaise depuis ses début, sans fil conducteur certes mais ça fonctionne. Puis ça se gâte, qu'est-ce que ce piano au milieu de "The Chair" vient faire là, le rageur "Pig Will Not" est inaudible, PJ aboie. L'agressif "A Woman A Man Walked By" dépote méchamment, seuls les purs rockeurs indés invétérés trouverons les arguments, et "Cracks In The Canvas" ne sert à rien. Entre tout se remue-ménage la passionnant "passionless pointless" est éblouissant. Mi-ange – mi démon, il s'agit cette fois-ci d'un disque inégal, brouillon voire expérimental. Un espèce d'album concept de PJ Harvey. Un semi-loupé prévisible, d'autant plus qu'avec le temps, ses deux derniers albums Uh Huh Her et White Chalk étaient bons mais dans le fond pas si extraordinaires que ça.
La grande dame du rock est-elle en train de s'essouffler ?
Jusque là tout va bien, parti sur de bonnes bases, A Woman A Man Walked By est un condensé de tout ce qu'a pu faire l'anglaise depuis ses début, sans fil conducteur certes mais ça fonctionne. Puis ça se gâte, qu'est-ce que ce piano au milieu de "The Chair" vient faire là, le rageur "Pig Will Not" est inaudible, PJ aboie. L'agressif "A Woman A Man Walked By" dépote méchamment, seuls les purs rockeurs indés invétérés trouverons les arguments, et "Cracks In The Canvas" ne sert à rien. Entre tout se remue-ménage la passionnant "passionless pointless" est éblouissant. Mi-ange – mi démon, il s'agit cette fois-ci d'un disque inégal, brouillon voire expérimental. Un espèce d'album concept de PJ Harvey. Un semi-loupé prévisible, d'autant plus qu'avec le temps, ses deux derniers albums Uh Huh Her et White Chalk étaient bons mais dans le fond pas si extraordinaires que ça.
La grande dame du rock est-elle en train de s'essouffler ?
Correct 12/20 | par A.rezz |
Posté le 18 avril 2009 à 19 h 02 |
C'est à la fin des années 70 que John Parish encore bricoleur musicien du Somerset crée un atelier de musique et monte en guise de travaux pratiques un groupe de rock post-moderne, Automatic Damiani dans lequel une certaine Polly Jean H est guitariste. PJ Harvey est née. La sauvageonne au jeu sommaire ne va pas tarder à enregistrer, en voguant seule, deux albums majeurs de l'histoire du rock : Dry puis Rid Of Me. Devenue une institution marginale, l'artiste représente désormais, comme U2 mais dans une autre version, la référence des bobos rockers. Depuis quelques années elle fait appel à celui qui l'encouragea, lui enseigna l'écriture et lui mit le pied à l'étrier. John Parish (devenu entre temps producteur de Eels et de Sparklehorse entre autres) signe avec elle ce nouvel album. C'est plutôt sympathique et celle qui avec White Chalk avait réussi un retour sublime en passant du brame amoureux au râle change à nouveau de registre pour surfer sur les atmosphères tissées sur mesures pour elle par Parish. Dans A Woman A Man Walked By, PJ Harvey fait donc preuve de tous ses registres vocaux, du murmure au glapissement.
On est loin pourtant de la "riot girl" encanaillée mais classieuse dont on souligna à tort ou à raison le besoin de vérité en oubliant un peu vite ce que le marketing rock impliquait et implique encore (cf. Amy Winehouse). Comme cette dernière, PJ Harvey possède un physique et un style chorégraphique. Ceux qui fabriquent le monde musical rock et ses icônes l'ont bien vite compris et ont créé autour d'elle une sorte de légende noire. Les artistes qui comme PJ Harvey ou Amy Winehouse travaillent à l'instinct sont en effet des morceaux de choix pour ceux qui deviennent leur complices pour mieux en profiter en caressant leur fragilité là où ça fait mal. La liberté de ton et de style qu'on se plaît à reconnaître à PJ H est donc à nuancer. A Woman A Man Walked By ne déroge pas à la règle : il est consensuel, harmonique. Il permet à l'artiste de faire étalage de son talent mais manque cruellement de force et de violence. Sans doute Parish est pour beaucoup dans cette épopée mielleuse. Autant leur précédent Dance Hall At Louise Point (vieux déjà de douze ans) était neuf, autant ce dernier opus laisse sur notre faim même s'il aura sans doute un large succès de convenance.
Lui manque à la fois une profondeur de mémoire (comme il y a une profondeur de rivière) et une profondeur de prise à l'intérieur d'un thème comme souvent l'artiste l'a fait dans ces albums de "révolution". Le thème s'inscrit ici comme sur la surface de l'eau entre deux rives balisées et sans profondeur de champ sonore. La musique qui pour PJ Harvey a été souvent considérée à juste titre comme un moyen de connaissance à travers divers états et étapes se perd dans les nappes créées pour elle par son mentor. Elles n'ont rien de phréatiques. Tout se perd dans le statique ou s'écoule sans qu'on y prenne garde, bref sans la hantise de "l'air" ni celle du temps.
On est loin pourtant de la "riot girl" encanaillée mais classieuse dont on souligna à tort ou à raison le besoin de vérité en oubliant un peu vite ce que le marketing rock impliquait et implique encore (cf. Amy Winehouse). Comme cette dernière, PJ Harvey possède un physique et un style chorégraphique. Ceux qui fabriquent le monde musical rock et ses icônes l'ont bien vite compris et ont créé autour d'elle une sorte de légende noire. Les artistes qui comme PJ Harvey ou Amy Winehouse travaillent à l'instinct sont en effet des morceaux de choix pour ceux qui deviennent leur complices pour mieux en profiter en caressant leur fragilité là où ça fait mal. La liberté de ton et de style qu'on se plaît à reconnaître à PJ H est donc à nuancer. A Woman A Man Walked By ne déroge pas à la règle : il est consensuel, harmonique. Il permet à l'artiste de faire étalage de son talent mais manque cruellement de force et de violence. Sans doute Parish est pour beaucoup dans cette épopée mielleuse. Autant leur précédent Dance Hall At Louise Point (vieux déjà de douze ans) était neuf, autant ce dernier opus laisse sur notre faim même s'il aura sans doute un large succès de convenance.
Lui manque à la fois une profondeur de mémoire (comme il y a une profondeur de rivière) et une profondeur de prise à l'intérieur d'un thème comme souvent l'artiste l'a fait dans ces albums de "révolution". Le thème s'inscrit ici comme sur la surface de l'eau entre deux rives balisées et sans profondeur de champ sonore. La musique qui pour PJ Harvey a été souvent considérée à juste titre comme un moyen de connaissance à travers divers états et étapes se perd dans les nappes créées pour elle par son mentor. Elles n'ont rien de phréatiques. Tout se perd dans le statique ou s'écoule sans qu'on y prenne garde, bref sans la hantise de "l'air" ni celle du temps.
Sympa 14/20
Posté le 17 mai 2009 à 14 h 28 |
Il y a quelques semaines, apprenant à ma grande joie (et presque surprise) la parution prochaine d'un nouvel opus de la belle sauvageonne, avec à ses côtés le frère d'armes consacré du triptyque To Bring You My Love, Dance Hall At Louse Point, et Is This Desire, mon rythme cardiaque s'est instantanément accéléré.
Non que l'on n'y croyait plus, mais à parler le plus objectivement possible, on restait depuis une bonne décennie, album après album, un peu sur notre faim, attendant comme on attendrait sur le quai un ami trop longtemps parti, un sursaut de rage créatrice de la belle.
Non pas que Stories From The Cities, Stories From The Sea en 2000, Uh Huh Her en 2004, et enfin White Chalk en 2007 aient été de mauvais disques, mais si le dernier se révélait inattendu et empreint d'une audace certaine, explorant des voies nouvelles (point de guitares, ni de morceaux franchement rock mais un piano et une voix sur le fil) ses prédécesseurs sentaient le réchauffé - désolé pour les fans - et s'ils figurent en bonne place dans ma discothèque, ils ne quittent que rarement leur étagère.
Ces disques, s'ils bénéficiaient d'une production sans faille et de la voix toujours aussi envoûtante de Polly Jean, donnaient quand même l'impression que l'inspiration avait peut-être quitté PJ, qui dès lors peinait sous nos oreilles compatissantes à se renouveler.
Alors à l'annonce de A Woman A Man Walked By estampillé PJ Harvey & John Parish, puis à la vue de la pochette (je sais, une photo n'a rien à voir avec la qualité du contenu) je me dis que là, on tient peut-être le bon bout !
Le premier titre "Black Hearted Love", rappelle immédiatement la PJ des années 90, d'où il semble d'ailleurs sortir. Instantanément agréable, mais pas inoubliable. C'est l'impression qu'allait me laisser le disque tout entier, mais je ne le savais pas encore.
"Sixteen Fifteen Fourteen" passe tout seul, dans la foulée. Une mélodie imparable ponctuée de quelques cris de la Belle qui se fait Bête. Puis viennent l'hypnotique "Leaving California", le bizarre "The Chair", les sublimes "April" et "Passionless, Pointless" avec la voix de PJ parfois vacillante. "A Woman A Man Walked By" et "Pig Will Not" constituent les envolées les plus rageuses, rythmiques plombées, guitares en avant, et toujours ce chant unique pour emballer le tout.
Au final, qu'a-t-on là? Un disque que l'on prend plaisir à écouter, mais qui ne laisse pas un sentiment de cohésion, d'homogénéité. D'un morceau à l'autre, on a presque l'impression de changer d'univers. Un album qui sonne expérimental, en fait.
Pas indispensable, mais pas mauvais non plus. Allez, on y croit encore...
Non que l'on n'y croyait plus, mais à parler le plus objectivement possible, on restait depuis une bonne décennie, album après album, un peu sur notre faim, attendant comme on attendrait sur le quai un ami trop longtemps parti, un sursaut de rage créatrice de la belle.
Non pas que Stories From The Cities, Stories From The Sea en 2000, Uh Huh Her en 2004, et enfin White Chalk en 2007 aient été de mauvais disques, mais si le dernier se révélait inattendu et empreint d'une audace certaine, explorant des voies nouvelles (point de guitares, ni de morceaux franchement rock mais un piano et une voix sur le fil) ses prédécesseurs sentaient le réchauffé - désolé pour les fans - et s'ils figurent en bonne place dans ma discothèque, ils ne quittent que rarement leur étagère.
Ces disques, s'ils bénéficiaient d'une production sans faille et de la voix toujours aussi envoûtante de Polly Jean, donnaient quand même l'impression que l'inspiration avait peut-être quitté PJ, qui dès lors peinait sous nos oreilles compatissantes à se renouveler.
Alors à l'annonce de A Woman A Man Walked By estampillé PJ Harvey & John Parish, puis à la vue de la pochette (je sais, une photo n'a rien à voir avec la qualité du contenu) je me dis que là, on tient peut-être le bon bout !
Le premier titre "Black Hearted Love", rappelle immédiatement la PJ des années 90, d'où il semble d'ailleurs sortir. Instantanément agréable, mais pas inoubliable. C'est l'impression qu'allait me laisser le disque tout entier, mais je ne le savais pas encore.
"Sixteen Fifteen Fourteen" passe tout seul, dans la foulée. Une mélodie imparable ponctuée de quelques cris de la Belle qui se fait Bête. Puis viennent l'hypnotique "Leaving California", le bizarre "The Chair", les sublimes "April" et "Passionless, Pointless" avec la voix de PJ parfois vacillante. "A Woman A Man Walked By" et "Pig Will Not" constituent les envolées les plus rageuses, rythmiques plombées, guitares en avant, et toujours ce chant unique pour emballer le tout.
Au final, qu'a-t-on là? Un disque que l'on prend plaisir à écouter, mais qui ne laisse pas un sentiment de cohésion, d'homogénéité. D'un morceau à l'autre, on a presque l'impression de changer d'univers. Un album qui sonne expérimental, en fait.
Pas indispensable, mais pas mauvais non plus. Allez, on y croit encore...
Pas mal 13/20
Posté le 01 novembre 2009 à 17 h 59 |
Pas ma tasse de thé, l'Anglaise aux mines d'héroïne des soeurs Brontë. Du moins c'est ce que je me disais avant l'album précédent : White Chalk. Là, elle m'avait impressionné. Quelque chose que je n'avais pas le souvenir d'avoir déjà entendu. Des mélodies surprenantes mais toujours très audibles. Des arrangements très sobres mais inventifs. Du sang neuf, ou au moins du sang frais. C'est donc avec une disposition diamétralement opposée à celle du dernier Coxon, que je chroniquais ici le mois dernier, que je m'apprêtais à écouter son dernier né, avec pour cogéniteur (pour continuer la métaphore) le déjà vu John Parish.
1- "Black Hearted Love" : sonne moins comme du PJH première manière que comme du Radiohead première manière (les 1 et 2). Même les intonations de la chanteuse ressemblent à s'y méprendre à celles du jeune Mr Thom. Solide, carré, bien mené mais je situe mal l'intérêt de la chose. Toutefois, pas possible de bouder son plaisir.
2- "Sixteen..." Toujours du bon, du beau. Intéressant.
3- "Leaving California" : ça continue dans la qualité. Un titre qui aurait pu figurer dans le précédent CD, sans atteindre les hauteurs de "The Mountain", toutefois.
4- "The Chair" : bizarre, assez douteux, à réécouter dans quelques années peut-être.
5- "April" : PJH chante comme une grand-mère très fatiguée durant les trois quarts de la chanson. Sans doute pour personifier l'hiver avant la belle montée de sève du printemps. Cela fait trois quarts de trop.
6- "A Woman A Man Walk By/etc" : Joli titre. PJ semble très énervée ici mais c'est encore bien foutu. Encore un morceau honorable.
7- "The Soldier" : impossible de m'en rappeller quoi que ce soit après une demie douzaine d'écoute. Doit pas être inoubliable.
8- "Pig Will Not" : encore plus énérvée. Cette fois on est bien dans du PJH première manière. Des bruits de ferrailles, des cris de chats en train de se battre. A réserver aux fans.
9- "Passionless, Pointless" : jolie mélodie très calme, bienvenue après l'attentat aux tympans de la piste précédente.
10- "Cracks In The Canvas" : 3 ou 4 notes mêlées à quelques chuchottis. c'est bien peu pour justifier sa présence ici.
Au final , j'attribuerai à cet album la même note qu'au dernier Coxon. Mais alors que celui-ci révélait un net progrès et une sorte de charme que le temps devrait bonifier, j'ai des sérieux doutes pour celui de PJH et JP.
1- "Black Hearted Love" : sonne moins comme du PJH première manière que comme du Radiohead première manière (les 1 et 2). Même les intonations de la chanteuse ressemblent à s'y méprendre à celles du jeune Mr Thom. Solide, carré, bien mené mais je situe mal l'intérêt de la chose. Toutefois, pas possible de bouder son plaisir.
2- "Sixteen..." Toujours du bon, du beau. Intéressant.
3- "Leaving California" : ça continue dans la qualité. Un titre qui aurait pu figurer dans le précédent CD, sans atteindre les hauteurs de "The Mountain", toutefois.
4- "The Chair" : bizarre, assez douteux, à réécouter dans quelques années peut-être.
5- "April" : PJH chante comme une grand-mère très fatiguée durant les trois quarts de la chanson. Sans doute pour personifier l'hiver avant la belle montée de sève du printemps. Cela fait trois quarts de trop.
6- "A Woman A Man Walk By/etc" : Joli titre. PJ semble très énervée ici mais c'est encore bien foutu. Encore un morceau honorable.
7- "The Soldier" : impossible de m'en rappeller quoi que ce soit après une demie douzaine d'écoute. Doit pas être inoubliable.
8- "Pig Will Not" : encore plus énérvée. Cette fois on est bien dans du PJH première manière. Des bruits de ferrailles, des cris de chats en train de se battre. A réserver aux fans.
9- "Passionless, Pointless" : jolie mélodie très calme, bienvenue après l'attentat aux tympans de la piste précédente.
10- "Cracks In The Canvas" : 3 ou 4 notes mêlées à quelques chuchottis. c'est bien peu pour justifier sa présence ici.
Au final , j'attribuerai à cet album la même note qu'au dernier Coxon. Mais alors que celui-ci révélait un net progrès et une sorte de charme que le temps devrait bonifier, j'ai des sérieux doutes pour celui de PJH et JP.
Sympa 14/20
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