PJ Harvey
The Peel Sessions 1991 - 2004 |
Label :
Island |
||||
PJ Harvey souligne à sa manière la seconde année que nous passons sans John Peel, décédé au Pérou en octobre 2004. Ces Peel Sessions regroupent donc le travail que le britannique aura abattu en compagnie de la demoiselle de 1991 à 2004. Ce ne sont pas moins de cinq sessions que la belle aura enregistrée avec Peel, pour douze titres en tout.
La première session nous ramène loin en arrière puisque bien avant le succès d'estime de PJH. Peel invite cette dernière et la dévoile aux auditeurs de la BBC à travers quatre titre qui se retrouveront sur son premier album l'année suivante. Le plus étonnant c'est que, même s'il a souvent donné la sensation d'être confiné dans une petite pièce comme c'est le cas ici, le son de Peel remédie à la production squelettique qui formera Dry. On se dit que la musicienne aurait carrément du lui faire produire son album tant "Oh My Lover", "Victory", "Sheela-Na-Gig" et "Water" ont ici plus de tissu musculaire au niveau de la basse et de la fuzz, et sont fatalement tous plus convaincants. Beaucoup n'apprécient pas Dry à sa juste valeur à cause de sa réalisation, Peel aura montrer le potentiel de la jeune fille dans son meilleur jour.
Suivent de perles capturées en 1993. L'excellent "Naked Cousin" que l'on retrouve sur la bande originale de The Crow : City Of Angels, aurait mérité de consolider la teneure rock de To Bring You My Love, et peut être même d'en être un single : le tempo lourd, le riff strident et noisy, le refrain imparable... Tout simplement une des meilleures chanson rock de Harvey immortalisée par Peel. L'autre titre est une reprise d'un vieux blues des années 60 signé par Willie Dixon nommée "Wang Dang Doodle". Il est maquillé à la mesure de la nonchalance de la chanteuse, s'amusant à remanier ce classique d'un chant scandé ou d'une voix aigrelette.
On retrouve ensuite cette alliance en or en 1996, avec cette fois-ci trois titres plus solo : un simple duo de guitares grasses sur le "Losing Ground" de Rain Ptacek (membre de Giant Sand), du bruit en plus pour le court "Snake" de Rid Of Me, et une gratte folk et une nappe d'orgue pour le merveilleux "That Was My Veil" du Dance Hall At Louse Point avec Parish. Une chanson en retrait du reste de la compilation, plus sensible et fragile, avec une production très frêle où cette guitare semble agoniser sous les ongles de la miss... L'autre perle avec "Naked Cousin", comme formant une paire de boucle d'oreilles dépareillée de PJH.
Les deux plages issues de 2000 font écho à la période de Stories From The City, Stories From The Sea : le fièvreux"This Wicked Tongu" en est une outtake, et le planant "Beautiful Feeling" en est directement tiré. Celui-ci sonne à nos oreilles, puis avec la prise live de "You Come Through" de Uh Huh Her -ici unique titre de la dernière session de 2004-, comme de difficiles adieux à Peel. Ce dernier tour de chant où l'on peut plus que jamais sentir dans les accords et les cordes vocales la capacité émotionnelle de Polly Jean, et surtout l'entendre chanter à son ami ‘Golden wishes to your health...' au détour d'une phrase, à peine plus d'un mois avant sa mort. Triste ironie du sort...
La première session nous ramène loin en arrière puisque bien avant le succès d'estime de PJH. Peel invite cette dernière et la dévoile aux auditeurs de la BBC à travers quatre titre qui se retrouveront sur son premier album l'année suivante. Le plus étonnant c'est que, même s'il a souvent donné la sensation d'être confiné dans une petite pièce comme c'est le cas ici, le son de Peel remédie à la production squelettique qui formera Dry. On se dit que la musicienne aurait carrément du lui faire produire son album tant "Oh My Lover", "Victory", "Sheela-Na-Gig" et "Water" ont ici plus de tissu musculaire au niveau de la basse et de la fuzz, et sont fatalement tous plus convaincants. Beaucoup n'apprécient pas Dry à sa juste valeur à cause de sa réalisation, Peel aura montrer le potentiel de la jeune fille dans son meilleur jour.
Suivent de perles capturées en 1993. L'excellent "Naked Cousin" que l'on retrouve sur la bande originale de The Crow : City Of Angels, aurait mérité de consolider la teneure rock de To Bring You My Love, et peut être même d'en être un single : le tempo lourd, le riff strident et noisy, le refrain imparable... Tout simplement une des meilleures chanson rock de Harvey immortalisée par Peel. L'autre titre est une reprise d'un vieux blues des années 60 signé par Willie Dixon nommée "Wang Dang Doodle". Il est maquillé à la mesure de la nonchalance de la chanteuse, s'amusant à remanier ce classique d'un chant scandé ou d'une voix aigrelette.
On retrouve ensuite cette alliance en or en 1996, avec cette fois-ci trois titres plus solo : un simple duo de guitares grasses sur le "Losing Ground" de Rain Ptacek (membre de Giant Sand), du bruit en plus pour le court "Snake" de Rid Of Me, et une gratte folk et une nappe d'orgue pour le merveilleux "That Was My Veil" du Dance Hall At Louse Point avec Parish. Une chanson en retrait du reste de la compilation, plus sensible et fragile, avec une production très frêle où cette guitare semble agoniser sous les ongles de la miss... L'autre perle avec "Naked Cousin", comme formant une paire de boucle d'oreilles dépareillée de PJH.
Les deux plages issues de 2000 font écho à la période de Stories From The City, Stories From The Sea : le fièvreux"This Wicked Tongu" en est une outtake, et le planant "Beautiful Feeling" en est directement tiré. Celui-ci sonne à nos oreilles, puis avec la prise live de "You Come Through" de Uh Huh Her -ici unique titre de la dernière session de 2004-, comme de difficiles adieux à Peel. Ce dernier tour de chant où l'on peut plus que jamais sentir dans les accords et les cordes vocales la capacité émotionnelle de Polly Jean, et surtout l'entendre chanter à son ami ‘Golden wishes to your health...' au détour d'une phrase, à peine plus d'un mois avant sa mort. Triste ironie du sort...
Parfait 17/20 | par X_YoB |
Posté le 30 janvier 2007 à 12 h 23 |
'John's opinion mattered to me, more than i would ever care to admit.
Every Peel Session i did, i did for him.
It is with much love that i chose these songs, in his memory.
A way of saying 'Thank you' once more.
Thank you john'
Voila de quelle manière PJ Harvey remercie quelqu'un qui semble lui être très cher. Et quel cadeau, pour nous en tout cas. Ces BBC Peel Sessions sont un vrai concentré du talent de la demoiselle.
Le disque compile une sélection des sessions de 1991 à 2004 et démarre sur le tonitruant "Oh My Lover" titre rêche et pourtant émouvant, probablement l'un des meilleurs du disque. "Victory", "Sheela-Na-Gig", "Water" restent dans cette veine de puissance et offrent des versions sublimes.
"Wang Dang Doodle" et PJ se transforme en chatte sur un toit brûlant, miaulant de sa petite voix perchée.
"Losing Ground" et "Snake" sont moins captivant à mon goût mais mènent vers le sublime "That Was My Veil", premier titre lent, guitare sèche et orgue.
Retour vers la furie sonore pour un "This Wicked Tongue" tonitruant. Quelle énergie se dégage de ce titre. Frisson assuré.
Deux titres calmes ferment ces sessions en beauté et l'on découvre que PJ sait se faire petite, sait mettre en place des atmosphères feutrées.
Mon seul regret est que les sessions de 1998 et 1999 aient été complètement passées à la trappe, malgré une collection de chansons superbes ("The Garden", "Catherine", "Perfect Day Elise", "Send His Love", "Dry", "Man Size", "Angelene").
On pardonnera à PJ cette erreur pour se plonger et se replonger dans ce très bel hommage à un grand homme.
Every Peel Session i did, i did for him.
It is with much love that i chose these songs, in his memory.
A way of saying 'Thank you' once more.
Thank you john'
Voila de quelle manière PJ Harvey remercie quelqu'un qui semble lui être très cher. Et quel cadeau, pour nous en tout cas. Ces BBC Peel Sessions sont un vrai concentré du talent de la demoiselle.
Le disque compile une sélection des sessions de 1991 à 2004 et démarre sur le tonitruant "Oh My Lover" titre rêche et pourtant émouvant, probablement l'un des meilleurs du disque. "Victory", "Sheela-Na-Gig", "Water" restent dans cette veine de puissance et offrent des versions sublimes.
"Wang Dang Doodle" et PJ se transforme en chatte sur un toit brûlant, miaulant de sa petite voix perchée.
"Losing Ground" et "Snake" sont moins captivant à mon goût mais mènent vers le sublime "That Was My Veil", premier titre lent, guitare sèche et orgue.
Retour vers la furie sonore pour un "This Wicked Tongue" tonitruant. Quelle énergie se dégage de ce titre. Frisson assuré.
Deux titres calmes ferment ces sessions en beauté et l'on découvre que PJ sait se faire petite, sait mettre en place des atmosphères feutrées.
Mon seul regret est que les sessions de 1998 et 1999 aient été complètement passées à la trappe, malgré une collection de chansons superbes ("The Garden", "Catherine", "Perfect Day Elise", "Send His Love", "Dry", "Man Size", "Angelene").
On pardonnera à PJ cette erreur pour se plonger et se replonger dans ce très bel hommage à un grand homme.
Excellent ! 18/20
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