PJ Harvey
Stories From The Cities, Stories From The Sea |
Label :
Island |
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Annoncé comme un retour à "Dry" après les aventureux "To Bring You My Love" et "Is This Desire ?", cet album semblait excitant, d'autant plus que Rob Ellis et Mick Harvey sont de la partie. La production est par ailleurs parfaite, le son excellent, mais tout cela semble là pour masquer un manque réel d'inspiration. Exceptions faites du terrible "Big Exit" et du single "A Place Called Home", l'album ne décolle jamais, ne provoque pas les frissons que procuraient l'ensemble de la discographie de la dame. On a souvent l'impression d'entendre un bon disque de Patti Smith. Quel est l'intérêt ? Autant écouter l'originale. "Kamikaze" est un remake faiblard de "Sheela-Na-Gig", "We Float" essaie veinement de recréer les ambiances des morceaux apaisés des deux derniers albums, "This Is Love" est d'une fadeur incroyable... PJ Harvey tourne à vide, semble avoir perdu sa force d'écriture. Même la présence de Thom York ne sauve rien, tant "This Mess We're In" ne tient pas la comparaison face au duo Björk-York sorti à la même période. On retire le disque de la platine en espérant que ceci est une erreur de parcours, et non la fin d'une grande histoire d'amour discographique.
Pas terrible 9/20 | par X_Elmo |
Posté le 05 juin 2002 à 11 h 28 |
Je ne suis pas d'accord avec le "chroniqueur attitré", cet album est très bon. C'est vrai qu'il est très différent des précédents, mais ils ont tous leurs particularités, et celui-ci a une force indéniable. Le duo avec Thom Yorke est très poignant, "A Place Called Home" à couper le souffle, et seuls 2-3 titres sont en dessous du lot (comme dans chaque album selon moi). Bref, un très bon album, qui m'a fait découvrir le reste de sa discographie ; mais c'est peut être parce que je l'ai vu avec un oeil neuf que je l'ai aimé. Maintenant que je connais les autres albums, il reste en bonne place même si ma préférence va à "To Bring You My Love".
Continuez, Miss PJ !!!
Continuez, Miss PJ !!!
Très bon 16/20
Posté le 19 janvier 2004 à 20 h 23 |
PJH nous livre là un super album parcheminé de perles rares et de moments de plaisirs intenses, rien que pour le duo avec T Y de Radiohead c'est une galette à déguster les yeux fermés !
Yeah!
Yeah!
Excellent ! 18/20
Posté le 21 janvier 2004 à 09 h 59 |
Trés bon disque de la miss Polly,son rock ravageur,sa voix percutante sont vraiment efficace,je conseille aux gens de s'amuser à passer kamikaze en soirée,je suis sur que dix seconde aprés vos invités se mettront à danser.la piste avec Tom est également magnifique et on ne peut que remercier Polly de l'avoir invité car comme Tom l'a déclaré en interview cela a contribué à le réconcilier avec sa voix.P.J Harvey est une valeur sure de la musique contemporaine et je pense qu'elle le restera longtemps.
Très bon 16/20
Posté le 07 novembre 2004 à 10 h 27 |
Les premières écoutes de ce disque m'avaient déçu. Je comprend le "9" attribué par le chroniqueur.
Un album commercial, très "pop". On n'a pas l'impression d'écouter du PJ Harvey.
Pourtant, on finit par se faire prendre au piège et là, le disque passe en boucle...
"Stories From The Cities, Stories From The Sea" est une succession de tubes.
"Big Exit" est un super morceau de rock, hyper efficace. Son pendant dans l'album est "This Is Love" avec une allusion à Bob Marley assez géniale.
Ensuite "Good Fortune" est le tube de l'album, très pop mais très attachant. "A Place Called Home" est également très bon. Tout comme "One Line".
Deux autres morceaux sont à noter : "The Whore...", excellente prestation rock, et "Kamikaze", où sa voix est extraordinaire. Une chanson qui a sa petite histoire puisqu'elle l'a écrit à New York, peu avant le 11 septembre (cf le titre).
A noter aussi "You Said Something", une belle chanson sur la ville américaine.
A l'arrivée, cet album est une bombe. C'est celui qu'il faut présenter en premier à ceux qui ne connaissent pas PJ.
Un album commercial, très "pop". On n'a pas l'impression d'écouter du PJ Harvey.
Pourtant, on finit par se faire prendre au piège et là, le disque passe en boucle...
"Stories From The Cities, Stories From The Sea" est une succession de tubes.
"Big Exit" est un super morceau de rock, hyper efficace. Son pendant dans l'album est "This Is Love" avec une allusion à Bob Marley assez géniale.
Ensuite "Good Fortune" est le tube de l'album, très pop mais très attachant. "A Place Called Home" est également très bon. Tout comme "One Line".
Deux autres morceaux sont à noter : "The Whore...", excellente prestation rock, et "Kamikaze", où sa voix est extraordinaire. Une chanson qui a sa petite histoire puisqu'elle l'a écrit à New York, peu avant le 11 septembre (cf le titre).
A noter aussi "You Said Something", une belle chanson sur la ville américaine.
A l'arrivée, cet album est une bombe. C'est celui qu'il faut présenter en premier à ceux qui ne connaissent pas PJ.
Excellent ! 18/20
Posté le 13 mars 2005 à 22 h 27 |
Ce disque, je l'ai découvert un soir, en voiture, un long voyage de nuit m'attendait... Ce fût la bande originale idéale, à tel point qu'il restera dans le lecteur jusqu'au bout, écouté 4/5 fois de suite.
En bon fan de Pj Harvey, je ne m'attendais pas à cette production léchée, certes, mais c'est justement ce genre de production que l'on apprécie tant en voiture. Les morceaux s'enchainent et si le son de l'album est très unitaire, chaque titre à son âme, et ce duo avec Tom York... la principale cause de mon nouveau projet musical !!
Trop de gens sont passés à côté de ce disque !
En bon fan de Pj Harvey, je ne m'attendais pas à cette production léchée, certes, mais c'est justement ce genre de production que l'on apprécie tant en voiture. Les morceaux s'enchainent et si le son de l'album est très unitaire, chaque titre à son âme, et ce duo avec Tom York... la principale cause de mon nouveau projet musical !!
Trop de gens sont passés à côté de ce disque !
Excellent ! 18/20
Posté le 26 juin 2005 à 19 h 31 |
C'est revêtue d'une maturité inhabituelle que l'Anglaise nous a ramené son dernier album, très attendu, très surprenant et donc source d'avis très partagés sur la progression de PJ.
"And I feel like some bird of paradise" ( "Good Fortune"): le ton est déjà donné. PJ a délaissé sa crasse particulière pour prendre grâce et envol. Cette évolution peut décevoir. C'est vrai qu'on pourrait croire que son côté "icône féminine du rock" a disparu et que la dame a préféré s'orienter vers une musique plus abordable... Mais il y a toujours beaucoup de Polly dans ces ballades, résolument inattendues, mais résolument belles aussi.
PJ a une allégresse toute nouvelle qu'on ne lui connaissait pas auparavant. La voilà qui prend soin de sa personne, qui prend conscience de son charme unique, elle qui se négligeait encore totalement il y quelques années. L'amour ?
Il y a sûrement beaucoup de ça qui explique le pourquoi de Stories From The City, Stories From The Sea. Si Polly Jean a concentré toutes ses relations dans ces textes depuis ses débuts, jamais ils n'avaient été aussi optimistes, aussi pleins d'une béatitude extatique. Un véritable vent de fraîcheur s'abat sur nous après les tempêtes de guitares acérées de Dry ou Rid of Me. C'est comme le coucher de soleil décrit dans "This Mess We're In": apaisant. C'est apaisant de constater la douce évolution de PJ: l'enjouée rageuse s'est transformée en une femme sereine. Et c'est rassurant de voir également qu'elle n'a pas totalement changé et qu'il reste beaucoup de sa jeunesse revendicatrice en elle. Son travail contient encore et toujours une énergie et une urgence propre à la musique rock ( "Kamikaze", "Big Exit")., même si la douceur a été privilégiée ( "Beautiful Feeling", "Horses in my dreams" ,"We float").
Stories From The City, Stories From The Sea peut être écouté comme si on regardait un album photo: avec des sourires, de la nostalgie. PJ Harvey décrit de façon très réaliste ses sentiments et les décors qui ont l'ont inspirée ( "On a rooftop in Brooklyn", "Before the sunrise,
above skyscrapers"). Et comme avant, elle raconte des petites histoires anecdotiques sur le sexe, la beauté, etc. sans pudeur ( "I cant believe life's so complex / When I just want to sit here and watch you undress" ; "Love-making on-screen").
Les histoires de l'Anglaise ne sont pas exclusivement la retranscription de son côté posé et sage. Car PJ n'a pas laissé de côté sa verve habituelle. Elle a juste appris à la contrôler et à l'insérer plus subtilement dans ses mots. Elle sait simplement poser agressivité et frustration/ardeur sexuelles dans des lignes plus tranquilles, moins hargneuses.
De toute évidence, je crois qu'on ne devrait ni pleurer de joie, ni pleurer de tristesse à l'écoute de cet album. C'est simplement la trace concrète d'un nouveau départ.
"And I feel like some bird of paradise" ( "Good Fortune"): le ton est déjà donné. PJ a délaissé sa crasse particulière pour prendre grâce et envol. Cette évolution peut décevoir. C'est vrai qu'on pourrait croire que son côté "icône féminine du rock" a disparu et que la dame a préféré s'orienter vers une musique plus abordable... Mais il y a toujours beaucoup de Polly dans ces ballades, résolument inattendues, mais résolument belles aussi.
PJ a une allégresse toute nouvelle qu'on ne lui connaissait pas auparavant. La voilà qui prend soin de sa personne, qui prend conscience de son charme unique, elle qui se négligeait encore totalement il y quelques années. L'amour ?
Il y a sûrement beaucoup de ça qui explique le pourquoi de Stories From The City, Stories From The Sea. Si Polly Jean a concentré toutes ses relations dans ces textes depuis ses débuts, jamais ils n'avaient été aussi optimistes, aussi pleins d'une béatitude extatique. Un véritable vent de fraîcheur s'abat sur nous après les tempêtes de guitares acérées de Dry ou Rid of Me. C'est comme le coucher de soleil décrit dans "This Mess We're In": apaisant. C'est apaisant de constater la douce évolution de PJ: l'enjouée rageuse s'est transformée en une femme sereine. Et c'est rassurant de voir également qu'elle n'a pas totalement changé et qu'il reste beaucoup de sa jeunesse revendicatrice en elle. Son travail contient encore et toujours une énergie et une urgence propre à la musique rock ( "Kamikaze", "Big Exit")., même si la douceur a été privilégiée ( "Beautiful Feeling", "Horses in my dreams" ,"We float").
Stories From The City, Stories From The Sea peut être écouté comme si on regardait un album photo: avec des sourires, de la nostalgie. PJ Harvey décrit de façon très réaliste ses sentiments et les décors qui ont l'ont inspirée ( "On a rooftop in Brooklyn", "Before the sunrise,
above skyscrapers"). Et comme avant, elle raconte des petites histoires anecdotiques sur le sexe, la beauté, etc. sans pudeur ( "I cant believe life's so complex / When I just want to sit here and watch you undress" ; "Love-making on-screen").
Les histoires de l'Anglaise ne sont pas exclusivement la retranscription de son côté posé et sage. Car PJ n'a pas laissé de côté sa verve habituelle. Elle a juste appris à la contrôler et à l'insérer plus subtilement dans ses mots. Elle sait simplement poser agressivité et frustration/ardeur sexuelles dans des lignes plus tranquilles, moins hargneuses.
De toute évidence, je crois qu'on ne devrait ni pleurer de joie, ni pleurer de tristesse à l'écoute de cet album. C'est simplement la trace concrète d'un nouveau départ.
Bon 15/20
Posté le 22 juillet 2005 à 18 h 06 |
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce 9/20. Même si je ne possède que 3 albums de Miss PJ ("Rid of Me", "Uh Huh Her" et donc ce "Stories..."), je trouve celui-ci assez intéressant.
Assez simple d'écoute avec des morceaux entre Pop et Rock, je pense que c'est un album qui permet une première approche vers la jolie demoiselle. En effet, même si j'aime bien cette artiste, aucune de ses chansons ne me procure autant de plaisir que Cat Power, par exemple. Mais les écoutes restent plaisantes tout de même.
Même si ce CD n'a pas de profondeur particulière, je ne pense pas qu'il mérite un 9/20.
En ce qui concerne le duo avec Mister Thom York, je me faisais une joie d'écouter cette chanson car j'aime beaucoup Radiohead. Mais c'est peut-être selon moi la pire chanson de l'album ... Les deux voix ne vont pas bien ensemble et Thom, sans ses musiciens de Radiohead, ne peut pas aller si loin que ça.
Assez simple d'écoute avec des morceaux entre Pop et Rock, je pense que c'est un album qui permet une première approche vers la jolie demoiselle. En effet, même si j'aime bien cette artiste, aucune de ses chansons ne me procure autant de plaisir que Cat Power, par exemple. Mais les écoutes restent plaisantes tout de même.
Même si ce CD n'a pas de profondeur particulière, je ne pense pas qu'il mérite un 9/20.
En ce qui concerne le duo avec Mister Thom York, je me faisais une joie d'écouter cette chanson car j'aime beaucoup Radiohead. Mais c'est peut-être selon moi la pire chanson de l'album ... Les deux voix ne vont pas bien ensemble et Thom, sans ses musiciens de Radiohead, ne peut pas aller si loin que ça.
Bon 15/20
Posté le 20 juillet 2011 à 22 h 04 |
Stories From The City, Stories From The Sea est le sixième album studio de PJ Harvey sorti en 2000. Il a reçu la collaboration de Rob Ellis, Mick Harvey et Thom Yorke. Il s'agit certainement de l'album le plus connu de Polly Jean est à juste titre, bien qu'il ait apparemment quelques auditeurs pour qui les attentes devaient être démesurément grandes.
Ne connaissant pas réellement PJ Harvey avant d'écouter cet album, je n'avais aucune appréhension.
L'album de onze titres commence sur "Big Exit", répétitive et rythmée. Les paroles simplistes me resteront en tête assez longtemps, bonne surprise. Suit ensuite "Good Fortune" proche de la précédente, rythme excessivement répétitif, une petite impression de déjà vu, mais surtout la britannique qui me prend un peu la tête avec un effet de voix qui revient trop souvent et fini par lasser, dommage. La mettre juste après "Big Exit" n'était pas une bonne idée. "A Place Called Home", bien que l'on retrouve encore une rythmique répétitive, est différente des deux premières. Quelques accords de guitare viennent l'enjoliver, l'accompagnant de quelques solos par ci par là, ce qui forme un tout plutôt joli. "One Line" est lui un morceau qui a tout pour me plaire, mais il manque le fameux "je ne sais quoi" qui fait passer un bon titre à un titre comme "A Place Called Home". Cela dit on y retrouve une sorte de tension qui ira croissant, ce qui n'est pas pour me déplaire. Un titre suit, mystérieux, très calme (trop ?) j'ai nommé "Beautiful Feeling". Le titre n'est pas mauvais mais sans plus, bien que ce soit voulu, je trouve le tout trop timide. S'en suis "The Whores Hustle And The Hustlers Whore", parce qu'on aime les noms à rallonge. Après le repos qu'était "Beautiful Feeling", on se réveil brutalement, et moi, j'aime ça. Je retrouve ici, comme dans "A Place Called Home", une sorte de tension à laquelle s'ajoute des paroles mélangeant débauche, luxure et avidité, tant de thèmes que j'aime. C'est une sorte de défouloir de haine de la part de PJ, j'aime vraiment.
On y arrive enfin, "This Mess We're In", le duo avec Thom Yorke (Radiohead et carrière solo). A l'image du reste de l'album, on a une simple rythmique qui n'est qu'une excuse pour laisser au devant de la scène un magnifique duo. On peut penser assister à un échange, mais Harvey et Yorke se parle l'un après l'autre, l'autre après l'un, en même temps... Comme s'ils ne s'entendaient pas réellement. La voix plaintive de Yorke est mélangée aux paroles simplement parlées de Harvey. Duo complètement magique. "Kamikaze !" Un titre plus rock que ce que j'ai pu entendre jusque la. Court, puissant. A l'instar de son prédécesseur, "This Is Love" est puissant et efficace. Ici c'est le texte que j'aime en particulier. L'amour est un thème utilisé un nombre incalculable de fois, et personne n'arrive jamais vraiment à exprimer ce qu'il ressent. Ici PJ est simple, elle résume ca en deux phrases " I can't believe life's so complex, when I just wanna' sit here and watch you undress. This is love that I'm feeling ". Simple, efficace, vrai, pur. Que de choses que j'aime. Je me remets des mes émotions avec "Horses In My Dreams". Le piano vient à moi doucement puis laisse sa place à une voix qui me fait légèrement hérisser les poils. On finit sur "We Float", une douce chanson, jolie voix, on finit tendrement en beauté.
Parfois des impressions de déjà vu, avec des titres que je trouve un peu trop proches les un des autres ( "Big Exit" et "Good Fortune"), certains qui sont simplement moyens ("Beautiful Feeling") et d'autres qui font de cette album ce qu'il est ("A Place Called Home", "This Is Love"...).
Un album à avoir ne serait-ce que pour le duo PJ/Yorke.
Ne connaissant pas réellement PJ Harvey avant d'écouter cet album, je n'avais aucune appréhension.
L'album de onze titres commence sur "Big Exit", répétitive et rythmée. Les paroles simplistes me resteront en tête assez longtemps, bonne surprise. Suit ensuite "Good Fortune" proche de la précédente, rythme excessivement répétitif, une petite impression de déjà vu, mais surtout la britannique qui me prend un peu la tête avec un effet de voix qui revient trop souvent et fini par lasser, dommage. La mettre juste après "Big Exit" n'était pas une bonne idée. "A Place Called Home", bien que l'on retrouve encore une rythmique répétitive, est différente des deux premières. Quelques accords de guitare viennent l'enjoliver, l'accompagnant de quelques solos par ci par là, ce qui forme un tout plutôt joli. "One Line" est lui un morceau qui a tout pour me plaire, mais il manque le fameux "je ne sais quoi" qui fait passer un bon titre à un titre comme "A Place Called Home". Cela dit on y retrouve une sorte de tension qui ira croissant, ce qui n'est pas pour me déplaire. Un titre suit, mystérieux, très calme (trop ?) j'ai nommé "Beautiful Feeling". Le titre n'est pas mauvais mais sans plus, bien que ce soit voulu, je trouve le tout trop timide. S'en suis "The Whores Hustle And The Hustlers Whore", parce qu'on aime les noms à rallonge. Après le repos qu'était "Beautiful Feeling", on se réveil brutalement, et moi, j'aime ça. Je retrouve ici, comme dans "A Place Called Home", une sorte de tension à laquelle s'ajoute des paroles mélangeant débauche, luxure et avidité, tant de thèmes que j'aime. C'est une sorte de défouloir de haine de la part de PJ, j'aime vraiment.
On y arrive enfin, "This Mess We're In", le duo avec Thom Yorke (Radiohead et carrière solo). A l'image du reste de l'album, on a une simple rythmique qui n'est qu'une excuse pour laisser au devant de la scène un magnifique duo. On peut penser assister à un échange, mais Harvey et Yorke se parle l'un après l'autre, l'autre après l'un, en même temps... Comme s'ils ne s'entendaient pas réellement. La voix plaintive de Yorke est mélangée aux paroles simplement parlées de Harvey. Duo complètement magique. "Kamikaze !" Un titre plus rock que ce que j'ai pu entendre jusque la. Court, puissant. A l'instar de son prédécesseur, "This Is Love" est puissant et efficace. Ici c'est le texte que j'aime en particulier. L'amour est un thème utilisé un nombre incalculable de fois, et personne n'arrive jamais vraiment à exprimer ce qu'il ressent. Ici PJ est simple, elle résume ca en deux phrases " I can't believe life's so complex, when I just wanna' sit here and watch you undress. This is love that I'm feeling ". Simple, efficace, vrai, pur. Que de choses que j'aime. Je me remets des mes émotions avec "Horses In My Dreams". Le piano vient à moi doucement puis laisse sa place à une voix qui me fait légèrement hérisser les poils. On finit sur "We Float", une douce chanson, jolie voix, on finit tendrement en beauté.
Parfois des impressions de déjà vu, avec des titres que je trouve un peu trop proches les un des autres ( "Big Exit" et "Good Fortune"), certains qui sont simplement moyens ("Beautiful Feeling") et d'autres qui font de cette album ce qu'il est ("A Place Called Home", "This Is Love"...).
Un album à avoir ne serait-ce que pour le duo PJ/Yorke.
Très bon 16/20
Posté le 08 janvier 2015 à 16 h 43 |
C'est Beau Une Ville La Nuit...
Cette expression pleine de douce ivresse va comme un gant de velours à Stories From The City, Stories From The Sea, cinquième album officiel de P.J. Harvey, enregistré entre New York et son Dorset natal.
5 albums et 10 ans de carrière jusqu'ici, l'album sort en l'an 2000 et P.J. Harvey aborde une trentaine rayonnante, radiante, apaisée, presque sereine. Sur la pochette, on la voit habillée en vraie citadine chic, quelques mèches de cheveux blancs, signes d'un nouvel âge, d'une nouvelle maturité...
Certains avaient crié au scandale, furieux de voir P.J. Harvey s'acoquiner avec le New York clinquant, troquant un son crado pour une production plus soignée, surtout avec la présence des deux comparses de toujours, Rob Ellis et Mick Harvey. On peut comprendre: Stories From The City, Stories From The Sea est peut-être l'album de P.J. Harvey au son le plus rond, le plus clair...
Mais est-ce réellement un problème? P.J. Harvey n'avait-elle pas le droit de vivre son conte de fées comme une princesse le temps d'un album? Elle s'était en effet débarrassée de ses vielles fripes de post- grungeuse pour des ensembles plus classieux, s'était mis du rouge à lèvres vif... Cependant, on ne saurait nier son charme de femme fatale, avec son parfum de soufre, et cette bouche toujours un peu vénéneuse sur cet album.
Et quelle élégance! Malgré un son que beaucoup qualifieraient de trop produit ou trop clair, l'élégance ou la sophistication de Stories From The City, Stories From The Sea sont pourtant taillés dans la simplicité, toujours éclairées de la lumière la plus avantageuse. Dans les moindres recoins de ce disque, cette lumière est tamisée, intime, comme une âme amie dans la nuit. Les chansons sont simples, les cordes souvent jouées à vides comme un écho réccurent ("Big Exit", "Good Fortune", The Whores Hustle And The Hustlers Whore"), un son qui nous ramène vers la terre alors que nous nous étions égarés en mer. De plus, l'expérience acquise désormais par P.J. Harvey permet à ces chansons de se montrer sous leur meilleur jour... Dans la nuit...
Admettons que l'on passe parfois à deux doigts de l'album-concept ("You Said Something" et ses clichés sur New York, la seule chanson peut-être un peu plus faible avec le recul, et on dirait vraiment que Thom Yorke (invité sur 3 titres et alors au summum de sa gloire hype avec Kid A et son duo avec Bjork pour la B.O. de Dancer In The Dark) va crever lorsqu'il veut faire l'amour à P.J. sur "This Mess We're In") mais P.J. Harvey le dit elle-même sur "We Float": elle s'est perdue dans la ville, elle s'est perdue dans la nuit... Mais à ce stade de la vie, elle la prend comme elle vient.
Cela n'empêche pas que Stories From The City, Stories From The Sea d'être un disque cohérent, avec ses envolées et ses douces chansons qui remettent du baume au coeur, tel un manteau qui réconforte dans le froid et la solitude de la cité...
Pourtant, ce sont bel et bien des frissons de plaisirs qui soufflent sur nous dès l'écoute de "Big Exit": impossible de résister à ce refrain rageur et désespéré, à cette pluie de guitares qui veulent en découdre directement avec le malheur et la tristesse, à ce piano étouffé au bord de l'abîme qui dansent avec nos sens en haute voltige (oui, cette chanson peut vous faire des choses...). Après ce cri d'une condamnée qui n'a pas abandonné son combat, P.J. Harvey se montre plus forte, plus résolue et peut affronter ses démons avec sérénité.
"Good Fortune" semble être une réponse directe à "Big Exit" avec presque les mêmes accords, mais P.J. Harvey renaît : comme dirait l'agent Smith dans Matrix, elle est libérée, émancipée, une femme nouvelle. Le ton est presque joyeux, mais le soufre laissée par la chanson précédente nous parvient encore aux naseaux. Le feu brûlera encore sur l'album, lentement mais sûrement, sans grande explosion mais comme une douce combustion.
"One Place Called Home" sonne presque comme le véritable début de l'album: guitares éclairantes comme des chandelles, harmonium apaisant, P.J. Harvey chante d'une voix caressante mais affirmée que l'espoir et l'amour sont permis en ce bas monde ("One Day I Know, We'll Find A Place Of Hope, Just Hold On To Me..."). La tension refait quelque peu surface (tout en restant maîtrisée) dans "One Line" avec ses guitares contenues à la "Rid Of Me", qui ne demandent qu'à exploser et qui renvoie aux résonances des titres précédents ("Big Exit", "Good Fortune") et à venir ("The Whores Hustle And The Hustlers Whore"). On entend au loin Thom Yorke faire des choeurs à déconseiller à un dépressif. La violence et le désespoir se contiendront donc pour laisser place à la romance et au mystère. "Beautiful Feeling" s'enchaîne là aussi comme une réponse, plus terrienne, voire souterraine, mais c'est parfois dans l'obsucrité que naissent les plus belles amours. "The Whores Hustle And The Hustlers Whore" remet le pied sur la pédale de distorsion, écrasé par les lumières des buldings, des feux et des grattes-ciel de la cité qui ne dort jamais. Un titre récréatif au milieu des chansons avec l'ami Yorke (d'ailleurs elle aurait pu appeler l'album New Yorke, New Yorke mais bon...). "This Mess We're In" est le titre officiel avec lui au chant, nu avec ses imperfections, mais qui le rendent beau comme l'amour. "You Said Something" est un peu "Nuits Blanches A Seattle mais à New York", mais chacun a droit à sa petite dose de romantisme tout mignon mignon. "Kamikaze" remet quand même les pendules à l'heure, avec P.J. Harvey qui crie avec professionnalisme et cool attitude, les guitares sont plus abrasives et le petit côté rythmique électro lui sied toujours (Is This Desire est un autre chef d'oeuvre de P.J. Harvey). "This Is Love" poursuit avec un look un peu plus sale, mais toujours étudié avec un petit côté sixties bienvenu. Enfin, nous arrivons à cet enchaînement magnifique qu'est "Horses In My Dreams" / "We Float". Le premier morceau est dépouillé, grave mais apaisant, P.J. Harvey se serait-elle enfin hissée au niveau de ses étoiles (Patti Smith)? "I Found Myself Clear" chante -t'elle, comme si elle était venue à bout d'une longue recherche, comme si elle avait fini cette bataille de l'Atlantique entre le Dorset et New York. D'ailleurs, "We Float" est bel et bien un message de paix, avec elle-même, avec les autres et qui clôt en douceur et sérénité l'album. Dans la cité qui ne dort jamais, P.J. Harvey est enfin devenue une belle endormie, nous pouvons éteindre les lumières...
L'édition japonaise et anglaise contient le titre "This Wicked Tongue" en dernière piste (il sera réédité sur The Peel Sessions 2001-2004) et démontre tout de même que notre anglaise près de son lit n'est (toujours) pas commode, et crache son venin dans des déflagrations soniques dont elle seule à le secret...
La cité sus-citée sera meurtrie quelques mois plus tard, mais gardons en souvenir sa beauté contée par la princesse de Yeovil: comme la bande originale parfaite pour une dernière romance du vingtième siècle.
Cette expression pleine de douce ivresse va comme un gant de velours à Stories From The City, Stories From The Sea, cinquième album officiel de P.J. Harvey, enregistré entre New York et son Dorset natal.
5 albums et 10 ans de carrière jusqu'ici, l'album sort en l'an 2000 et P.J. Harvey aborde une trentaine rayonnante, radiante, apaisée, presque sereine. Sur la pochette, on la voit habillée en vraie citadine chic, quelques mèches de cheveux blancs, signes d'un nouvel âge, d'une nouvelle maturité...
Certains avaient crié au scandale, furieux de voir P.J. Harvey s'acoquiner avec le New York clinquant, troquant un son crado pour une production plus soignée, surtout avec la présence des deux comparses de toujours, Rob Ellis et Mick Harvey. On peut comprendre: Stories From The City, Stories From The Sea est peut-être l'album de P.J. Harvey au son le plus rond, le plus clair...
Mais est-ce réellement un problème? P.J. Harvey n'avait-elle pas le droit de vivre son conte de fées comme une princesse le temps d'un album? Elle s'était en effet débarrassée de ses vielles fripes de post- grungeuse pour des ensembles plus classieux, s'était mis du rouge à lèvres vif... Cependant, on ne saurait nier son charme de femme fatale, avec son parfum de soufre, et cette bouche toujours un peu vénéneuse sur cet album.
Et quelle élégance! Malgré un son que beaucoup qualifieraient de trop produit ou trop clair, l'élégance ou la sophistication de Stories From The City, Stories From The Sea sont pourtant taillés dans la simplicité, toujours éclairées de la lumière la plus avantageuse. Dans les moindres recoins de ce disque, cette lumière est tamisée, intime, comme une âme amie dans la nuit. Les chansons sont simples, les cordes souvent jouées à vides comme un écho réccurent ("Big Exit", "Good Fortune", The Whores Hustle And The Hustlers Whore"), un son qui nous ramène vers la terre alors que nous nous étions égarés en mer. De plus, l'expérience acquise désormais par P.J. Harvey permet à ces chansons de se montrer sous leur meilleur jour... Dans la nuit...
Admettons que l'on passe parfois à deux doigts de l'album-concept ("You Said Something" et ses clichés sur New York, la seule chanson peut-être un peu plus faible avec le recul, et on dirait vraiment que Thom Yorke (invité sur 3 titres et alors au summum de sa gloire hype avec Kid A et son duo avec Bjork pour la B.O. de Dancer In The Dark) va crever lorsqu'il veut faire l'amour à P.J. sur "This Mess We're In") mais P.J. Harvey le dit elle-même sur "We Float": elle s'est perdue dans la ville, elle s'est perdue dans la nuit... Mais à ce stade de la vie, elle la prend comme elle vient.
Cela n'empêche pas que Stories From The City, Stories From The Sea d'être un disque cohérent, avec ses envolées et ses douces chansons qui remettent du baume au coeur, tel un manteau qui réconforte dans le froid et la solitude de la cité...
Pourtant, ce sont bel et bien des frissons de plaisirs qui soufflent sur nous dès l'écoute de "Big Exit": impossible de résister à ce refrain rageur et désespéré, à cette pluie de guitares qui veulent en découdre directement avec le malheur et la tristesse, à ce piano étouffé au bord de l'abîme qui dansent avec nos sens en haute voltige (oui, cette chanson peut vous faire des choses...). Après ce cri d'une condamnée qui n'a pas abandonné son combat, P.J. Harvey se montre plus forte, plus résolue et peut affronter ses démons avec sérénité.
"Good Fortune" semble être une réponse directe à "Big Exit" avec presque les mêmes accords, mais P.J. Harvey renaît : comme dirait l'agent Smith dans Matrix, elle est libérée, émancipée, une femme nouvelle. Le ton est presque joyeux, mais le soufre laissée par la chanson précédente nous parvient encore aux naseaux. Le feu brûlera encore sur l'album, lentement mais sûrement, sans grande explosion mais comme une douce combustion.
"One Place Called Home" sonne presque comme le véritable début de l'album: guitares éclairantes comme des chandelles, harmonium apaisant, P.J. Harvey chante d'une voix caressante mais affirmée que l'espoir et l'amour sont permis en ce bas monde ("One Day I Know, We'll Find A Place Of Hope, Just Hold On To Me..."). La tension refait quelque peu surface (tout en restant maîtrisée) dans "One Line" avec ses guitares contenues à la "Rid Of Me", qui ne demandent qu'à exploser et qui renvoie aux résonances des titres précédents ("Big Exit", "Good Fortune") et à venir ("The Whores Hustle And The Hustlers Whore"). On entend au loin Thom Yorke faire des choeurs à déconseiller à un dépressif. La violence et le désespoir se contiendront donc pour laisser place à la romance et au mystère. "Beautiful Feeling" s'enchaîne là aussi comme une réponse, plus terrienne, voire souterraine, mais c'est parfois dans l'obsucrité que naissent les plus belles amours. "The Whores Hustle And The Hustlers Whore" remet le pied sur la pédale de distorsion, écrasé par les lumières des buldings, des feux et des grattes-ciel de la cité qui ne dort jamais. Un titre récréatif au milieu des chansons avec l'ami Yorke (d'ailleurs elle aurait pu appeler l'album New Yorke, New Yorke mais bon...). "This Mess We're In" est le titre officiel avec lui au chant, nu avec ses imperfections, mais qui le rendent beau comme l'amour. "You Said Something" est un peu "Nuits Blanches A Seattle mais à New York", mais chacun a droit à sa petite dose de romantisme tout mignon mignon. "Kamikaze" remet quand même les pendules à l'heure, avec P.J. Harvey qui crie avec professionnalisme et cool attitude, les guitares sont plus abrasives et le petit côté rythmique électro lui sied toujours (Is This Desire est un autre chef d'oeuvre de P.J. Harvey). "This Is Love" poursuit avec un look un peu plus sale, mais toujours étudié avec un petit côté sixties bienvenu. Enfin, nous arrivons à cet enchaînement magnifique qu'est "Horses In My Dreams" / "We Float". Le premier morceau est dépouillé, grave mais apaisant, P.J. Harvey se serait-elle enfin hissée au niveau de ses étoiles (Patti Smith)? "I Found Myself Clear" chante -t'elle, comme si elle était venue à bout d'une longue recherche, comme si elle avait fini cette bataille de l'Atlantique entre le Dorset et New York. D'ailleurs, "We Float" est bel et bien un message de paix, avec elle-même, avec les autres et qui clôt en douceur et sérénité l'album. Dans la cité qui ne dort jamais, P.J. Harvey est enfin devenue une belle endormie, nous pouvons éteindre les lumières...
L'édition japonaise et anglaise contient le titre "This Wicked Tongue" en dernière piste (il sera réédité sur The Peel Sessions 2001-2004) et démontre tout de même que notre anglaise près de son lit n'est (toujours) pas commode, et crache son venin dans des déflagrations soniques dont elle seule à le secret...
La cité sus-citée sera meurtrie quelques mois plus tard, mais gardons en souvenir sa beauté contée par la princesse de Yeovil: comme la bande originale parfaite pour une dernière romance du vingtième siècle.
Excellent ! 18/20
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