PJ Harvey

Rid Of Me

Rid Of Me

 Label :     Island 
 Sortie :    avril 1993 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Produit par Steve Albini, ce deuxième album de PJ Harvey et une tuerie. Dès l'ouverture par le sur-tendu "Rid Of Me", une rage féminine rarement atteinte éclate. Le son de l'album est tellement sec qu'il renforce cette tension ravageuse présente sur l'ensemble du disque. La voix de PJ nous bouleverse sur "Missed" et "Legs". Le talent de composition de la demoiselle enragée se dévoile sur ses chansons presque nues, mais débordantes d'une féminité haineuse. Certains titres comme "Hook", au son ultra sale, ou le rageur "50ft Queenie", se révèlent comme des merveilles malsaines. Bob Dylan se fait torturer sur une surprenante reprise de son "Higway'61". "Dry" et sa basse envoûtante est un des meilleurs titres écrits par Polly. Morceaux forts sur morceaux forts ("Yuri G", "Man Size",...) s'enchaînent jusqu'au final étouffant d'"Ecstasy".
Oui PJ, tu es la reine du monde et on a envie d'écouter tes chansons....


Parfait   17/20
par X_Elmo


 Moyenne 18.00/20 

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Posté le 31 décembre 2005 à 14 h 15

Certainement l'album le plus brut de PJ Harvey, Rid Of Me est un véritable concentré de colère, de rage et de désespoir, le tout interprété dans un climat de tension permanente qui vous tient aux tripes du début à la fin. L'entrée dans l'album se fait par le titre éponyme qui, à lui seul, résume l'ensemble de ce chef d'œuvre d'émotions brutales. Les premières secondes sont assez déconcertantes, tant la voix de la chanteuse se fait faible, à peine audible, pourtant l'ambiance est tendue, l'atmosphère malsaine on sent qu'il va se passer quelque chose. C'est alors que, sans prévenir, un son énorme nous arrive comme une baffe en pleine figure avant de retomber de nouveau dans un état de violence contenue, qui finira par éclater à la fin du morceau. Et il en sera de même tout au long de l'album. Les basses sont très présentes, accentuant encore la noirceur des morceaux et se prêtant à merveille à la voix de la chanteuse qui parvient à nous extirper de la réalité pour nous entraîner avec elle dans un monde étrange et tordu, où se succèdent les histoires les plus noires. PJ Harvey nous fait partager le destin de femmes tantôt trompées, désespérées, allant même jusqu'à sombrer dans la folie et le meurtre (avec le très dérangeant "Legs" aux paroles à faire froid dans le dos). Mais aussi de femmes tantôt asservies, tantôt révoltées, n'hésitant pas au passage à décaper à la soude caustique la célèbre fierté de la gente masculine ("Rub ‘til It Bleeds", "Man Size", "Dry", etc...). Côté son, il est à l'image de l'album : brut, sec, tordu et dépouillé. La façon dont l'enregistrement a été effectué renforce encore la présence de la chanteuse que l'on croirait presque entendre en live. Pourtant, derrière cette apparence se cache une très grande richesse, à chaque écoute on découvre de nouveaux grincements ou bruits étranges en arrière fond que l'on n'avait pas remarqués. Un album profondément marquant et dérangeant comme peu d'artistes savent en faire, sans doute parce que peu osent se mettre à nu, peu osent 'déranger' et décortiquer à ce point les émotions humaines. Un album profondément marquant, qui se bonifie avec le temps : à écouter et réécouter. Je l'ai depuis près de dix ans, je l'écoute régulièrement et il arrive encore à me surprendre.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 27 janvier 2007 à 11 h 00

Quel intérêt peut-on trouver aujourd'hui autour de Rid Of Me ? Tout d'abord, les curieux qui ont aimé le film Strange Days et qui se demandent encore d'où provient le second morceau qu'interprète l'actrice Juliette Lewis vers la fin, trouveront la réponse dès le titre éponyme en ouverture. Deuxio, cet album reste une bonne référence de rock, rageur et saignant. Parce qu'elle a le blues, la Betty Boop grungy, furieusement le blues ! Elle susurre, elle couine, elle s'énerve, elle crie ! Elle nous la joue aussi fado à sa manière sur "Legs". "Mine-Size Sextet", passage violons-violoncelles, forme une oasis nerveuse au milieu des plages plombées par une guitare puissamment rugueuse et sur des rythmiques sèches. Chose promise, elle repasse à la casserole parce qu'elle le vaut bien. Je parle de la galette, là !
Parfait   17/20







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