PJ Harvey
Bruxelles - Belgique [Forest National] - mercredi 19 octobre 2016 |
Bien qu'étant fan de PJ Harvey depuis 2004 et la sortie de l'album Uh Huh Her, je n'avais encore jamais eu (saisi ?) l'occasion de la voir en concert. Octobre 2016 est donc venu combler ce petit manquement. Quelques mois plus tôt, au début de l'été, l'Anglaise était pourtant dans les parages, à Werchter plus précisément, mais j'ai préféré attendre un peu : il y a certains artistes/groupes qu'on a envie de voir en festival, et d'autres plutôt en salle. Polly Jean, elle, je ne sais pas pourquoi, je préférais la voir dans l'intimité (hum... ok... relative) d'une salle sombre, un soir d'automne, face à son public.
Ayant regardé préalablement quelques prestations live de PJ Harvey livrées durant l'été des festivals, je peux dire que la mise en scène de sa tournée automnale européenne était assez identique, le choix des chansons aussi : les chansons extraites de The Hope Six Demolition Project, dernier disque en date, constituent bien sûr la moitié de la setlist, et le récent Let England Shake est, lui aussi, bien mis en valeur. Les friands de la Polly des 1990s/début 2000s doivent, eux, se contenter de quelques morceaux joués ci et là, principalement dans la seconde moitié du concert : à côté des classiques "Down by the River" et "To Bring You My Love" (ce dernier se présente d'ailleurs, à mes yeux, comme l'un des moments phares du concert, tant l'interprétation et le jeu étaient majestueux), on retient surtout "50ft Queenie", qui, bien que très court, fait un grand bien. PJ Harvey sur ce titre, un peu décalé au milieu de la setlist, n'a rien perdu de sa fougue et nous offre un moment déglingo bien plaisant.
Quelques jours avant que le prix Nobel de littérature ne soit attribué à Bob Dylan, PJ Harvey s'est remise par hasard à jouer "Highway '61 Revisited", qu'elle a aussi interprété en rappel à Bruxelles : un titre qu'elle n'avait apparemment plus joué en live depuis près de vingt ans. Un autre titre s'est également démarqué par sa rareté, il s'agit du poignant "To Talk to You", extrait de White Chalk (2007), qu'elle a interprété pour la toute première fois quelques jours seulement avant le concert bruxellois. Bien que j'aime beaucoup écouter sur cd ce titre et son atmosphère nocturne, brumeuse et déprimante, j'avoue que je n'ai pas ressenti les mêmes émotions en live. Cette chanson, couplée avec le morceau suivant, "Dollar, Dollar", un autre morceau très calme, reste peut-être comme le moment le moins marquant du concert (d'ailleurs, ma belle-sœur à côté s'est assoupie quelques minutes à partir de ce moment-là, ça veut tout dire). Peu de temps après, heureusement, ont été joués "The Wheel", le premier single extrait du dernier album, et "The Ministry of Social Affairs" (et son superbe solo de saxo) : deux moments forts du concert.
Au-delà de ses talents d'auteur-compositeur, voir PJ Harvey en live, c'est prendre pleinement conscience aussi de ses talents de chanteuse et d'interprète. Rien que ça, en soit, méritait le déplacement. Cependant, malgré le superbe chant et ses interprétations très théâtrales et habitées, je ne peux pas dire que j'ai plus apprécié ses nouvelles chansons – moi qui, dans une précédente chronique, indiquais ma légère déception concernant son dernier opus, The Hope Six Demolition Project. J'ai d'ailleurs préféré les morceaux extraits de Let England Shake, que je préfère certes aussi sur cd, mais qui, je trouve, prennent une particulièrement belle dimension en live, comme "The Glorious Land".
Après vingt chansons (dont deux en rappel) et environ une heure et demie de concert, PJ Harvey, son look de corbeau, John Parish, et les autres nombreux musiciens qui l'accompagnent s'éclipsent pour de bon. On crie pour un ultime rappel (il n'y aura pas de "Working for the Man", de "A Perfect Day Elise", de "The Sky Lit Up" et encore moins de "Rid of Me" ce soir). Les lumières reviennent, on sort de la salle, on regagne la voiture. On parle du concert, que l'on a tous aimé... mais au fond, je ne peux m'échapper de cette légère frustration d'avoir vu pour la première fois une artiste que j'affectionne vraiment beaucoup joué l'album le moins marquant de sa discographie. Polly Jean, je veux me défaire de ce sentiment : on se revoit dans cinq ans avec ton prochain album : rendez-vous est pris.
Ayant regardé préalablement quelques prestations live de PJ Harvey livrées durant l'été des festivals, je peux dire que la mise en scène de sa tournée automnale européenne était assez identique, le choix des chansons aussi : les chansons extraites de The Hope Six Demolition Project, dernier disque en date, constituent bien sûr la moitié de la setlist, et le récent Let England Shake est, lui aussi, bien mis en valeur. Les friands de la Polly des 1990s/début 2000s doivent, eux, se contenter de quelques morceaux joués ci et là, principalement dans la seconde moitié du concert : à côté des classiques "Down by the River" et "To Bring You My Love" (ce dernier se présente d'ailleurs, à mes yeux, comme l'un des moments phares du concert, tant l'interprétation et le jeu étaient majestueux), on retient surtout "50ft Queenie", qui, bien que très court, fait un grand bien. PJ Harvey sur ce titre, un peu décalé au milieu de la setlist, n'a rien perdu de sa fougue et nous offre un moment déglingo bien plaisant.
Quelques jours avant que le prix Nobel de littérature ne soit attribué à Bob Dylan, PJ Harvey s'est remise par hasard à jouer "Highway '61 Revisited", qu'elle a aussi interprété en rappel à Bruxelles : un titre qu'elle n'avait apparemment plus joué en live depuis près de vingt ans. Un autre titre s'est également démarqué par sa rareté, il s'agit du poignant "To Talk to You", extrait de White Chalk (2007), qu'elle a interprété pour la toute première fois quelques jours seulement avant le concert bruxellois. Bien que j'aime beaucoup écouter sur cd ce titre et son atmosphère nocturne, brumeuse et déprimante, j'avoue que je n'ai pas ressenti les mêmes émotions en live. Cette chanson, couplée avec le morceau suivant, "Dollar, Dollar", un autre morceau très calme, reste peut-être comme le moment le moins marquant du concert (d'ailleurs, ma belle-sœur à côté s'est assoupie quelques minutes à partir de ce moment-là, ça veut tout dire). Peu de temps après, heureusement, ont été joués "The Wheel", le premier single extrait du dernier album, et "The Ministry of Social Affairs" (et son superbe solo de saxo) : deux moments forts du concert.
Au-delà de ses talents d'auteur-compositeur, voir PJ Harvey en live, c'est prendre pleinement conscience aussi de ses talents de chanteuse et d'interprète. Rien que ça, en soit, méritait le déplacement. Cependant, malgré le superbe chant et ses interprétations très théâtrales et habitées, je ne peux pas dire que j'ai plus apprécié ses nouvelles chansons – moi qui, dans une précédente chronique, indiquais ma légère déception concernant son dernier opus, The Hope Six Demolition Project. J'ai d'ailleurs préféré les morceaux extraits de Let England Shake, que je préfère certes aussi sur cd, mais qui, je trouve, prennent une particulièrement belle dimension en live, comme "The Glorious Land".
Après vingt chansons (dont deux en rappel) et environ une heure et demie de concert, PJ Harvey, son look de corbeau, John Parish, et les autres nombreux musiciens qui l'accompagnent s'éclipsent pour de bon. On crie pour un ultime rappel (il n'y aura pas de "Working for the Man", de "A Perfect Day Elise", de "The Sky Lit Up" et encore moins de "Rid of Me" ce soir). Les lumières reviennent, on sort de la salle, on regagne la voiture. On parle du concert, que l'on a tous aimé... mais au fond, je ne peux m'échapper de cette légère frustration d'avoir vu pour la première fois une artiste que j'affectionne vraiment beaucoup joué l'album le moins marquant de sa discographie. Polly Jean, je veux me défaire de ce sentiment : on se revoit dans cinq ans avec ton prochain album : rendez-vous est pris.
Bon 15/20 | par Rebecca Carlson |
Setlist:
Chain of Keys
The Ministry of Defence
The Community of Hope
The Orange Monkey
A Line in the Sand
Let England Shake
The Words That Maketh Murder
The Glorious Land
Written on the Forehead
To Talk to You
Dollar, Dollar
The Devil
The Wheel
The Ministry of Social Affairs
50ft Queenie
Down by the Water
To Bring You My Love
River Anacostia
>>>
Highway '61 Revisited
Guilty
Chain of Keys
The Ministry of Defence
The Community of Hope
The Orange Monkey
A Line in the Sand
Let England Shake
The Words That Maketh Murder
The Glorious Land
Written on the Forehead
To Talk to You
Dollar, Dollar
The Devil
The Wheel
The Ministry of Social Affairs
50ft Queenie
Down by the Water
To Bring You My Love
River Anacostia
>>>
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